Issu d'une famille noble duRouergue, il est le second fils du chevalier Guillot ou Guillaume de Valette (mort en 1513), seigneur de Cornusson et de Boismenon, gentilhomme ordinaire de la Chambre du Roi, et de Jeanne de Castres (morte en 1548), qui ont eu six enfants : Guillot, Jean, Guillaume, prieur de Saint-Saturnin, François, évêque de Vabres en 1561, présent auconcile de Trente en 1563, Antoinette, mariée en 1533 à Raymond de Gibry, seigneur de Caylus en Quercy et Béatrix, mariée à Hugues de Brailh, seigneur de Bramaux en Albigeois[2].
Le nom de la famille « Valette » trouve son origine« au bord de la rivière d'Aveyron, dont il est ainsi parlé dans les anciens actes latins,Castrum Vallatum, lingua celtica,Valleta dictum ; les masures de ce château, ainsi que la terre dépendante, aussi appeléesValetta ». Fortuné Donzel de Cuzoul, qui avait fait construire cechâteau fort en 1180 était le premier seigneur connu de Valette. Cette terre de Valette est passée en 1560 par mariage entre Marie de Valette Parisot et Antoine du Buisson, seigneur de Bournazel et sénéchal de Rouergue dans la maison du marquis de Bournazel[3].
Lors de la création àLa Valette, en, de la place « Jean de Valette », avec l'érection en son centre d'une statue du grand maître à l'origine de la ville, une polémique[4] s'est élevée sur la réalité du nom de ce grand maître[5],[n 1]. Jean de Valette a eu à Malte un fils illégitime avec une femme d'originerhodienne, Catherine Grecque. Cet enfant qui vivait en France avec sa mère, a été légitimé en par le roiCharles IX, sous le nom de Barthélemy de Valette[6].
Une large majorité d'historiens, à l’exception remarquable des historiens français, nomme ce grand maître du nom de « Jean de Valette » en accord avec les sources primaires archivées à labibliothèque nationale de Malte[7]. De son vivant, ce grand maître s'est toujours appelé et fait appeler, a toujours signé, du nom de « Jean de Valette »[7]. Tous les textes anciens le citent sous le nom de « Jean de Valette », comme d'ailleurs les pièces de monnaie, gravures ou tableaux d'époque[7]. La première exception notable se trouve dans l'abbé Vertot, historien desXVIIe et XVIIIe siècles, connu pour son histoire de l'ordre de Saint-Jean de Jérusalem, datant de 1726[8].
Il faut aussi noter qu'une branche de la famille « Parisot de Valette », a pris le nom de « La Valette ». Ainsi, à la suite du mariage du chevalier Guillot II, seigneur de Parisot, en 1535 avecAntoinette Nogaret de La Valette, le nom de cette branche de la famille prend le nom de « de La Valette », possiblement par association du nom de la famille d'alliance. La famille Nogaret de La Valette est originaire deLavalette (Haute-Garonne)[9]. François, le premier marquis de La Valette, neveu du grand maître, est présent au siège de Malte, et fut le premier seigneur de sa branche à joindre l'article « La » à son nom[3]. Un autre grand neveu, l'évêque de Vabres, François I de La Valette-Cornusson, est venu à Malte en 1563[4].
En 1514, à l'âge de 20 ans, il entre dans l’ordre de Saint-Jean de Jérusalem, dont le couvent est alors l'île de Rhodes. Il est présent au siège de l'île en 1522, avec 159 autres chevaliers et le grand maîtrePhilippe de Villiers de L'Isle-Adam et est fait prisonnier par le corsaireDragut. Soliman le Magnifique, admirant le courage de cette poignée d'hommes, leur laisse la vie sauve et leur rend la liberté le. Ils trouvent refuge àCivitavecchia, puis àViterbe et àNice.
Une première crise grave durant son mandat est lesiège de Malte, de nouveau par l'armée deSoliman le Magnifique. En 1565, le sultan, irrité par la capture de navires turcs par les chevaliers, fait attaquer l’île de Malte avec 159 navires et 30 000 hommes sous le commandement du généralKara Mustafa. Le ou le, les Turcs commencent lesiège dufort Saint-Elme, défendu par 130 chevaliers, qui tombe le. Ils investissent d’autres places, reprennent la mer le, débarquent de nouveau sur l’île, mais sont battus le 13 par les troupes venant duroyaume de Sicile (qui dépend alors de la couronne d'Espagne, donc de Philippe II), arrivées au secours de Malte et rentrent en Turquie.
La seconde crise est celle qui l’oppose au papePie V. En effet, le pape s’est attribué la disposition du grand-prieuré de l’ordre àRome et y fait nommer le cardinal Alexandrin sans en référer au grand-maître et sans payer les droits. Ce dernier envoie son ambassadeur Cambiano pour se plaindre, mais celui-ci est chassé par le pape.
En 1566, le grand maître fait reconstruire lefort Saint-Elme et, juste à côté, une ville nouvelle qui est baptisée de son nom (Humilissima Civitas Valettae,La Valette).Philippe II, lui envoie, pour marquer sa valeur, un poignard d'or avec la devise :Plus quam valor Valetta valet.
↑La famille actuelle porteuse du nom fait une confusion entreLa Valette-du-Var etValette en Aveyron. Jean de Valette ayant passé son enfance à Parisot et non à La Valette-du-Var.
Bertrand Galimard Flavigny,Histoire de l'ordre de Malte, Paris,Perrin,
Abbé Vertot,Histoire des chevaliers hospitaliers de Saint-Jean de Jérusalem, appelés depuis les chevaliers de Rhodes, et aujourd’hui les chevaliers de Malte,
Recueil de généalogies pour servir de suite au Dictionnaire de la noblesse, t.XIII, à Paris chez Lamy et Badiez, 1783