Jean Tulard est le fils d'André Tulard, ancien sous-directeur de la police générale au sein de la Préfecture de Police à Paris, connu pour avoir créé sur l'ordre du gouvernement de Vichy un ensemble de fichiers des Juifs de l'ancien département de la Seine, dont l'un d'eux servira pour organiser larafle du Vélodrome d'Hiver. Jean Tulard étudie à l'École normale supérieure de la rue d'Ulm[7], sans toutefois en être diplômé.
Reçu major à l'agrégation d'histoire (1958)[8], il est docteur ès lettres (1976), avec une thèse consacrée à "Paris et son administration, 1800-1830", dirigée parMichel Fleury.
Membre du conseil d'administration de laCinémathèque française, du comité pour l'histoire préfectorale (2012-2018), il a été consultant historique pour le téléfilm Valmy (1968), de Jean Chérasse et Abel Gance, et pourLa Révolution française (1989), de Robert Enrico et Richard T. Heffron[9]. Président honoraire de l'Institut Napoléon, il préside depuis 2012 le conseil scientifique duFigaro Histoire[11].
Ayant ses entrées à la préfecture de Police de Paris et ses archives, ses parents l'ont encouragé à préparer sa thèse de doctorat sur l'histoire de l'Administration à Paris (Paris et son administration, 1800-1830).
Il se destinait à étudier à la faculté de droit et devenir juge d'instruction. Un problème d'inscription l'a fait changer de voie[6]. Après sa thèse, qui couvrait la période de l'Empire, devenu enseignant à la Sorbonne dès 1967, il entreprend de se consacrer aux études napoléoniennes.
Jean Tulard a profondément renouvelé l'histoire napoléonienne par son apport sur différents thèmes d'études. A rebours de l'approche del'école des Annales, qui privilégie le temps long aux dépens de "l'histoire-bataille", Jean Tulard a intégré de nouveaux champs d'étude, sur l'histoire de l'administration, la consolidation des élites nées de laRévolution française, les "notables", la propagande napoléonienne et les résistances à l'Empire (son premier ouvrage sur la période porte sur la légende noire de Napoléon, "L'Anti-Napoléon, la légende noire de l'Empereur", réédité (2013) parFolio-Histoire). La synthèse de ses travaux fait l'objet de la biographie consacrée à Napoléon (1977), où il porte un regard universitaire et critique sur leConsulat et lePremier Empire.
Jean Tulard participe en tant que « consultant historique » au téléfilmValmy, réalisé parJean Chérasse etAbel Gance et diffusé, pour la première fois, en 1967. D'une durée totale de 208 minutes, cette œuvre est divisée en trois parties : 1. Chute de la royauté, 2. Chronique de l'été 1792, 3. Bataille et naissance de la République.
Jean Tulard est membre du Comité de parrainage de l'Institut régional du cinéma et de l'audiovisuel de Corse présidé par le réalisateur Magà Ettori (depuis 2009).
Jean Tulard est membre du jury duprix des Hussards, créé parChristian Millau[13].Il a également préfacé en 2000 un des deux catalogues de la vente des « Mémoires de l'époque napoléonienne » du baron Charles d'Huart,bibliophile et romancier belge.
Son père estAndré Tulard, ancien sous-directeur de la police générale au sein de la Préfecture de Police entre 1940 et 1943, dont un des services a établi le tristement célèbre « fichier juif », à partir des fiches collectées depuis les renseignements fournis par les juifs convoqués dans les commissariats de police de l'ancien département de la Seine.
Jean (Claude, Fernand) Tulard passe son enfance àAlbi et se passionne pour lecinéma[14]. Sa mère est d'abord institutrice puis conservatrice des archives du Musée de la préfecture de police[4].
Marié à Marie-Josée Fagnot, Jean Tulard a trois enfants : Jacques, Pierre et Florence[1].
« La vocation de cinéphile de Jean Tulard est née à l’âge de raison dans une ville de province, sous l’Occupation, époque malheureuse pour la patrie mais faste pour les cinéphiles. « Ce que reflète ce Dictionnaire amoureux du cinéma, c’est l’univers d’un cinéphile né avec l’avènement du parlant et qui découvre le cinéma à l’âge de 7 ans à Albi, en zone libre, pendant la guerre. Et notamment, jusqu’en 1942, les films américains de l’époque, tous les films français de cet âge d’or que fut l’entre-deux-guerres, sans oublier les films italiens du temps du fascisme, surtout des péplums. » C’est alors que le jeune garçon, séchant les vêpres un dimanche sur quatre, s’enflamme pour les Justiciers du Far West, Pacific Express, les Conquérants, les Inconnus dans la maison, le Capitaine Fracasse, Salvator Rosa et la Couronne de fer. »