Il a proposé des mesures de régulation face aux oligopoles et monopoles qui jouissent d’une position dominante sans en apparence en profiter aux dépens de leurs clients[9],[10].
Il plaide pour que les économistes ne se cantonnent pas à leurs propres outils mais adoptent une attitude davantage pluridisciplinaire, en s'appuyant sur les autres sciences sociales, notamment dans le cas de l'économie comportementale[11].
Jean Tirole enseigne aujourd'hui dans de nombreuses structures de l'enseignement supérieur mondial, mais il reste cependant rattaché àToulouse School of Economics.
Comme le souligneDavid Encaoua, professeur émérite à l'Université Paris I : « Jean Tirole n’est pas l’exégète d’une économie de marché libre de toute intervention publique ou l’apôtre de la « puissance du marché » comme certains commentaires l’ont laissé entendre en France mais ce qui lui a valu le prix Nobel, ce sont précisément des travaux qui justifient, au nom de l’intérêt général, la nécessité pour les pouvoirs publics de surveiller, contrôler et réglementer les marchés, que ces marchés soient dominés par un petit nombre d’entreprises en situation d’oligopole ou qu’ils soient en situation de monopole naturel. Les travaux de Jean Tirole sont d’autant plus importants qu’ils se situaient en rupture à la doxa dominante au moment de leur émergence »[8].
Il intervient en 2016 contre le projet de créer une deuxième section d’économie à l’Université faisant une large place aux sciences sociales et politiques (voir Critiques).
En juin 2021, avecOlivier Blanchard, il remet unrapport àEmmanuel Macron qui soutient entre autres que lataxation de l’héritage en France ne contribue pas suffisamment à la réduction des inégalités. Le rapport est suivi par une proposition de réforme.L'Obs rappelle par ailleurs que cet impôt est déjà le « plus impopulaire de tous les impôts »[18].
Jean Tirole est régulièrement critiqué par les économistes dits « hétérodoxes », qui l'accusent d'avoir une vision libérale et de vouloir imposer une forme de « pensée unique » en économie.
Lors de l'attribution du prix Nobel à Jean Tirole, les "adversaires dulibéralisme économique[19]", tel que la revue mensuelleAlternatives économiques, estimaient que Jean Tirole était favorable à laprivatisation du service public, au « capitalisme financier » et opposé au droit du travail. Il est critiqué comme étant représentatif de la ligne néoclassique « orthodoxe »[20].
Il a également publié une dizaine d'ouvrages, dontThe Theory of Industrial Organization, Game Theory (avec Drew Fudenberg), A Theory of Incentives in Procurement and Regulation (avecJean-Jacques Laffont), The Prudential Regulation of Banks (avecMathias Dewatripont), Competition in Telecommunications (avecJean-Jacques Laffont), Financial Crises, Liquidity, and the International Monetary System, The Theory of Corporate Finance ainsi qu'un livre destiné au grand public,Économie du Bien Commun[22],[23].
Le, Jean Tirole est nommé au grade de chevalier dans l'ordre national de la Légion d'honneur au titre de« directeur scientifique d'un institut ; 25 ans de services civils et militaires »[24] puis fait chevalier le[25]. Il est promu au grade d'officier le au titre de« prix Nobel d'économie, membre de l'Institut. »[25] et fait officier le[26]. Le, il est promu au grade de commandeur au titre de« économiste, prix Nobel d'économie. »[26].
Le, il est nommé au grade d'officier dans l'ordre national du Mérite au titre de« économiste, directeur d'un institut d'économie industrielle ; 29 ans de services civils et militaires »[27].
(en)Autobiographie sur le site de lafondation Nobel (le bandeau sur la page comprend plusieurs liens relatifs à la remise du prix, dont un document rédigé par la personne lauréate — lePrize Lecture — qui détaille ses apports)