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Jean Tharaud

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Jean Tharaud
Jean Tharaud en 1932.
Fonction
Fauteuil 4 de l'Académie française
-
Biographie
Naissance
Décès
Voir et modifier les données sur Wikidata (à 74 ans)
Paris (France)Voir et modifier les données sur Wikidata
Sépulture
Nom de naissance
Charles TharaudVoir et modifier les données sur Wikidata
Nationalité
Activités
Fratrie
Autres informations
Membre de
Académie française, Académie des Sciences Morales des Lettres et des Arts de Versailles
Partenaire
Distinctions
Œuvres principales

modifier -modifier le code -modifier WikidataDocumentation du modèle

Jean Tharaud (néPierre Marie Martial Charles Tharaud), né le àSaint-Junien (Haute-Vienne) et mort le dans le15e arrondissement deParis (Seine), est unécrivainfrançais.

Biographie

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Jean etJérôme Tharaud (1874-1953), son frère, sont nés à Saint-Junien dans laHaute-Vienne, mais passent leur jeunesse àAngoulême[1].

Ils quittent leurLimousin natal à la fin desannées 1890 pour gagner Paris[2]. « Liés àCharles Péguy qu’ils suivent au temps de l’affaire Dreyfus et desCahiers de la Quinzaine, ils se placent vite sous le patronage deMaurice Barrès (à partir de 1904) dont ils deviennent les secrétaires. Leprix Goncourt obtenu pourDingley, l'illustre écrivain en 1906 leur ouvre les portes de la célébrité »[2].

Ils vont pendant cinquante ans poursuivre une œuvre à quatre mains, signant toujours de leurs deux prénoms[2].

Après laPremière Guerre mondiale, ils quittent l’éditeurÉmile-Paul pour la grande maisonPlon-Nourrit qui leur offre des conditions exceptionnelles avec la perception de 20 % dedroits d’auteur et dont ils deviennent des auteurs-phares[3]. Les grands succès commerciaux remportés en France entraînent la multiplication de traductions de leurs livres dans des langues étrangères à travers l'Europe et auxÉtats-Unis[3].

Le 6 février 1930, Jean Tharaud, au volant de son automobile, renverse accidentellement l'écrivainAuguste Dorchain qui traverse larue Garancière. Le 12 mai suivant, il est acquitté pour cet accident mortel[4].

Infatigables voyageurs, ils parcoururent de nombreux pays, laPalestine, laSyrie ottomane, l'Iran, leMaroc, laRoumanie, l'Allemagne (en1933), l'Italie (en1938), l'Indochine, l'Éthiopie... et ramènent de leurs voyages la matière de reportages, de romans ou d'ouvrages à prétention historique ousociologique[5],[2].

En 1935, Jean Tharaud devient président de l'Académie des Sciences Morales des Lettres et des Arts de Versailles[6].

Les frères Tharaud ont été tous deux élus à l'Académie française. L'élection (1er décembre 1938) de Jérôme Tharaud avant la guerre a posé aux académiciens un cas de conscience : l'écrivain, en effet, n'était que « la moitié d'un duo d'auteurs » et on ne pouvait pas élire deux personnes au même fauteuil. Jérôme ayant été élu seul en 1938, laSeconde Guerre mondiale puis l'Occupation ont différé l'élection de Jean. Après laLibération, il est, avecErnest Seillière,René Grousset,Octave Aubry etRobert d'Harcourt, une des cinq personnes élues le à l'Académie française lors de la première élection groupée de cette année visant à combler les très nombreuses places vacantes laissées par la période de l'Occupation. Il est reçu le parLouis Madelin au fauteuil deLouis Bertrand.Antoine Blondin eut alors ce mot : « Encore un Tharaud de casé »[7], puisque son frère Jérôme était déjà à l’Académie.

Conformisme et antisémitisme

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Jean et Jérôme Tharaud en 1923.

Leur œuvre fortement datée est marquée par un esprit deconformisme aux valeurs du temps et notamment par lenationalisme, leracisme et l'antisémitisme[8],[3] (cf. dansL'Ombre de la Croix, la description des mains deJuifs : «... longues mains nerveuses... Chacun de ces longs doigts minces, terminés par des ongles noirs... elles se plongeaient fiévreusement dans les barbes, pour aller y chercher un pou ou une idée » ; le journalisteRené Johannet écrit à propos de cet ouvrage que « C’est le plus terrible roman antisémite que je connaisse »[9] ; ou le chapitre « Un ghetto marocain » dans leur ouvrage de 1920 encore réédité en 1939Marrakech où lemellah figure « un des lieux les plus affreux du monde » ; ou quand ils parlent deMontaigne à l'éditeurÉdouard Champion, en le désignant ironiquement par « l’excellent Judéo-Bordelais »[10] ; dansLa Rose de Sâron, ils affirment que « la misère est un état naturel à Israël  »[11] ; ou encore cet échange avecRomain Rolland en 1942 :« Ils ont de ces mots, qui vous démolissent tout espoir d'amitié. Ainsi l'exclamation de Jean, à propos des mesures contre les Juifs :« C'est embêtant ! Ça les rend populaires. Il ne faudrait pas qu'on les vît revenir, avec les Blum et Cie ! » »)[12], et la célébration ducolonialisme[3],[13].

L'historienMichel Leymarie évoque le « filon juif » que les frères Tharaud n'ont de cesse d'exploiter de façon « obsessionnelle » (partout où ils vont, ils cherchent leghetto), particulièrement après la Grande Guerre, à travers des oeuvres romanesques ou à vocation journalistique et historique dont le message « indubitablement antisémite » remporte de francs succès dans laRevue des Deux Mondes, lamaurassienneRevue universelle ou chezPlon[3],[13],[14].Léon Daudet encense les Tharaud notamment quand ils se font « les adeptes d’unethéorie du complot juif qui les inscrit dans unedroite extrême » ; « De sujets d’étonnement ou de moquerie, les Juifs sont devenus alors pour nos auteurs des sujets d’inquiétude, un danger pour l’Occident »[3],[13].

Le poèteAndré Spire qui documente et recommande les chroniqueurs avant leur voyage àJérusalem dit qu'il a « flairé leur antisémitisme latent » et qu’il a pressenti que ce qui les attirait vers les sujets juifs n’était « ni le goût du juste, ni la haine des bourreaux, ni la pitié pour les victimes, mais la curiosité froide du reporter, du voyageur pour lepittoresque duJudaïsme le plus attardé, abaissé, pour le Judaïsme le plus exclu, parqué, des ghettos »[15]. L'orientalisteRené Étiemble relève également chez eux ce goût du pittoresque qui l’emporte fréquemment, et dénonce un antisémitisme qui va en s’accentuant, commeFrançois Mauriac écrit à propos de Jérôme Tharaud : « un violent instinct raciste se délivrait ici par le pittoresque.» [16],[17] .

Les deux frères se disentobjectifs mais la force dupréjugé fausse d'emblée la vision des faits et événements[3],[5]. Des années plus tard, l'historienJules Isaac voit dans leur production leprototype de la littérature qui a contribué « à propager ou renforcer les sentiments traditionnels d’aversion pour les Juifs  »[18].

Fin de vie

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Jean Tharaud repose aucimetière Saint-Louis de Versailles.

Son épouse, née Hélène Vasseur àÉpernay le, est morte àVersailles le.

Œuvres

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Les frères Tharaud en 1932.
Plaque 93 rue Royale àVersailles, où il vécut avec son frère de 1926 à 1951.

Ouvrages cosignés avec son frère Jérôme:

  • Le Coltineur débile (1898)
  • La Lumière (1900)
  • Dingley, l'illustre écrivain (1902,prix Goncourt en 1906)
  • Les Hobereaux (1904)
  • L'Ami de l'ordre (1905)
  • Les Frères ennemis (1906)
  • Bar-Cochebas (1907),Cahiers de la Quinzaine
  • Déroulède (1909)
  • La Maîtresse servante (1911)
  • La Tragédie de Ravaillac (1913)
  • La Mort de Déroulède (1914)
  • L’Ombre de la croix, Emile-Paul, 1917; grand succès réédité par Plon en 1920, Société du Livre d'art/Imprimerie Nationale (édition de luxe illustrée parHenry Cheffer) en 1924, Grasset en 1929, Lapina (édition de luxe illustrée parFranck Brangwyn) et Mornay (édition de luxe illustrée parAizik Feder) en 1931.L'Ombre de la croix (1917).
  • Rabat, ou les heures marocaines (1918)
  • Une relève (1919)
  • Marrakech ou les seigneurs de l'Atlas (1920)
  • Un Royaume de Dieu (1920),Revue des Deux Mondes puis Plon (87 200 exemplaires)
  • Quand Israël est roi (1921),Revue des Deux Mondes (feuilleton intituléBolchevistes de Hongrie) puis dédié à Maurice Barrès, chez Plon (101 000 exemplaires)
  • La Fête arabe (1922)[19]
  • L'invitation au voyage (1922)
  • La randonnée de Samba Diouf (1922)
  • La Maison des Mirabeau (1923)
  • Le Chemin de Damas (1923)
  • L'An prochain à Jérusalem ! (1924),Revue des Deux Mondes puis Plon (106 000 exemplaires)
  • Rendez-vous espagnols (1925)
  • Un royaume de Dieu (1925)
  • Causerie sur Israël (1926)
  • Notre cher Péguy (1926)
  • La Semaine sainte à Séville (1927)
  • Petite Histoire des Juifs (1927),Revue Universelle puisPlon
  • En Bretagne (1927)
  • Mes années chez Barrès (1928)
  • La Reine de Palmyre (1928)
  • La Chronique des frères ennemis (1929)
  • La Rose de Sâron (1929) (plus de 76 000 exemplaires)
  • Fès ou les bourgeois de l'Islam (1930)
  • L'Empereur, le philosophe et l'évêque (1930)
  • L'Oiseau d'or (1931)
  • Paris-Saïgon dans l'azur (1932)
  • La Fin des Habsbourg (1933)
  • Quand Israël n'est plus roi, (1933), Plon
  • La Jument errante (1933), Éditions de France
  • Versailles (1934)
  • Vienne la rouge (1934)
  • Les Mille et un jours de l'Islam I : Les cavaliers d'Allah (1935)
  • Les Mille et un jours de l’Islam II : Les grains de la grenade (1938)
  • Le Passant d’Éthiopie (1936)
  • Cruelle Espagne (1937)
  • L'Envoyé de l'Archange (1939)
  • Les Mille et un jours de l’Islam III : Le rayon vert (1941)
  • Contes de Notre Dame, Plon (1943)
  • Le Miracle de Théophile, illustrations dePaul Charlemagne, éditions du Rocher, Monaco (1945)
  • Fumées de Paris et d'ailleurs (1946)
  • Vieille Perse et jeune Iran (1947)
  • Les Enfants perdus (1948)
  • Les Mille et un jours de l’Islam IV : La chaîne d'or (1950)
  • La Double confidence (1951)

Notes et références

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  1. Archives de la Haute-Vienne, Commune de Saint-Junien, Acte de naissanceno 102, année 1877 (avec mention marginale de décès).
  2. abc etdMichel Leymarie,La preuve par deux,CNRS Éditions, 2014. Présentationen ligne
  3. abcdef etgMichelLeymarie, « Les frères Tharaud »,Archives Juives,vol. 39,no 1,‎,p. 89(ISSN 0003-9837 et1965-0531,DOI 10.3917/aj.391.0089,lire en ligne, consulté le)
  4. « L'Est Républicain », surkiosque.limedia.fr(consulté le)
  5. a etbJudaeus,L’Univers israélite, n° 55, 23 septembre 1921, pp. 531-532
  6. « Présentation », surwww.academiedeversailles.com(consulté le)
  7. Eric Ollivier,Les livres dans la peau, Grasset, 1987
  8. Michèle Cointet,L'Église sous Vichy, Perrin 1998, p. 165.
  9. René Johannet,La Vie et les progrès des frères Tharaud, Les Lettres, 1er mai 1919, p. 140
  10. Jean et Jérôme Tharaud àÉdouard Champion,in Winifred Stephens,French novelists of today, London, New York, John Lane Cy, 19 janvier 1915
  11. La Rose de Sâron, Paris, Plon, 1929, pp. 47, 75
  12. Romain Rolland,Journal de Vézelay, 1938 - 1944, p. 801 Bartillat, 2012.
  13. ab etcAlain Granat, « Les frères Tharaud, Zemmour des années folles », surJewpop,(consulté le)
  14. (en)Nadia Malinovich,Le réveil d’Israël : Jewish Identity and Culture in France, 1900-1932,University of Michigan, 2000, chap. 5, en particulier pp. 245-248
  15. Feuillets de l’AmitiéCharles Péguy, n° 40, août 1954, Lettres de Péguy parAndré Spire, p. 6.
  16. René Étiemble,Le Péché vraiment capital, « Jérôme et Jean Cocteau »,Évidences, novembre 1955, NRF Gallimard, Essais LXXXV, 1957, pp. 59 et 70
  17. François Mauriac,Le Figaro, 7 février 1953, citéin Leymarie 2006,op. cit.
  18. Jules Isaac,Expériences de ma vie, Paris, Calmann-Lévy, 1960, t. I, pp. 351-352
  19. MustaphaHarzoune, « Jérôme et Jean Tharaud La Fête arabe, L'Aube Poche, 1997 »,Hommes & Migrations,vol. 1210,no 1,‎,p. 170–170(lire en ligne, consulté le)

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