Pour les articles homonymes, voirTerrasson.
Fauteuil 12 de l'Académie française | |
---|---|
- | |
Naissance | |
---|---|
Décès | |
Activités | |
Père | Pierre Terrasson(d) ![]() |
A travaillé pour | |
---|---|
Membre de |
Jean Terrasson, né le àLyon et mort le àParis, est un homme de lettres, helléniste et latiniste français.
Il est d'abord élève à l'Académie des sciences en 1707, puis successivement adjoint mécanicien en 1716, adjoint et associé géomètre en 1718 et 1719. Il est ensuite professeur de philosophie grecque et latine auCollège royal à partir de 1720 et il est élu membre de l'Académie française en 1732.
SonSéthos, qui a contribué a popularisé la notion de « mystèreségyptiens », a connu un réel succès. Terrasson présente l'histoire de Séthos comme une œuvre de fiction qu'il dit avoir tirée d'un manuscrit grec d'un auteur inconnu, qui lui-même aurait puisé à des sources égyptiennes. En faisant valoir que sa composition est de loin antérieure au déchiffrement deshiéroglyphes, leségyptologues ne lui accordent toutefois aucune valeur historique. Terrasson a contribué à créer ainsi l'image mystifiée d'une Égypte antique fictive, mère des sciences et des connaissances, basée sur des récits peu critiques deDiodore de Sicile, image à laquelle avaient d'ailleurs contribué plusieurs autres écrivains, commeAthanasius Kircher, avant le déchiffrement des hiéroglyphes. Cette image est à l'origine de théories pseudo-scientifiques, telles que l'afrocentrisme, affirmant que la connaissance grecque vient d'Égypte. Elle a parfois aussi influencé aussi le symbolisme de lafranc-maçonnerie. Ainsi,Mozart s'est largement inspiré de Terrasson pour composer saFlûte enchantée, notamment pour les passages dont les thèmes sont liés à lafranc-maçonnerie, en particulier, l'attaque deTamino par un serpent, qui ouvre cet opéra, reprend la première épreuve que doit affronter Séthos[1].
L'Académie des dames est la traduction en français d'un dialoguesaphique érotique, censément écrit en espagnol par Aloysia ouLuisa Sigea, poétesse érudite et fille d'honneur à la cour deLisbonne, puis censément traduit en latin par Joannes ou Jean Meursius, humaniste originaire deLeyde enHollande. Si Luisa Sigea a bel et bien existé, Jean Mersius est un personnage inventé de toutes pièces, et l'Académie des Dames une création de l'avocat et historien françaisNicolas Chorier, dont le manuscrit circulait à l'époque dans les milieuxlibertins.
Dans saDissertation critique surl'Iliade, Terrasson prétend que, grâce surtout aux apports deDescartes, la science et la philosophie avaient donné un tel essor à l'esprit humain que les poètes duXVIIIe siècle dépassaient de très loin ceux de laGrèce antique. Il y fait cependant des observations novatrices sur l'opéra, qu'il est le premier à voir comme un pont entre la musique qui raconte une histoire et la musique qui est en elle-même une source de plaisir.
Parmi ses autres ouvrages, saPhilosophie applicable à tous les objets de l'esprit et de la raison est un essai philosophique et théologique sur le plaisir et la douleur. Certains historiens lui attribuent aussi leTraité de l’Infini Créé, donné le plus souvent comme une œuvre deMalebranche.
Ses deux frères,André etGaspard, ont tous deux été réputés, surtout le second, comme prédicateurs. Ses cousins,Mathieu etAntoine, se sont distingués au barreau.
« philosophe pendant sa vie et à sa mort. Il y a de beaux morceaux dans sonSéthos. Sa traduction deDiodore est utile : son examen d'Homère passe pour être sans goût[2]. »
— Voltaire
Précédé par | Suivi par | |||||
---|---|---|---|---|---|---|
|
|
|