Ne doit pas être confondu avecJean Rolin ouJean Rollin (compositeur).
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Nom de naissance | Jean Michel Rollin Roth Le Gentil |
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Surnom | Michel Gentil, Michael Gentle, J.A. Laser, J.A. Lazar, J.A. Lazer, Jean Pierre Sammut, Robert Xavier |
Naissance | Neuilly-sur-Seine (France) |
Nationalité | ![]() |
Décès | (à 72 ans) 20e arrondissement de Paris (France) |
Profession | Acteur,réalisateur,scénariste,producteur de cinéma Écrivain |
Films notables |
Jean Rollin, de son nom completJean Michel Rollin Roth Le Gentil, né le àNeuilly-sur-Seine et mort le[1] dans le20e arrondissement de Paris, est unréalisateurfrançais,producteur de cinéma etscénariste, égalementécrivain et directeur de collections, l'un des rares cinéastes français à s'être illustrés essentiellement dans lefantastique. Son œuvre traite surtout de la figure duvampire et se distingue par un rythme souvent lent et éthéré, ainsi que par unérotisme diffus.
Jean Rollin est le fils de l'acteurClaude Martin (de son vrai nom Claude Rollin Roth Le Gentil) et de Denise Leufroi (1909-1977)[2]. Un an après sa naissance, sa mère se lie avecGeorges Bataille, suscitant le désespoir de son père qu'elle quitte bientôt, emportant l'enfant.
Denise Leufroi et le petit Jean vivront avec Bataille jusqu'en 1943, puis celui-ci rencontrera Diane Kotchoubey De Beauharnais. Les deux femmes feront brièvement avec Bataille un ménage à trois, avant que Bataille ne se consacre entièrement à Diane. Denise se reportera après sur les amis de BatailleMaurice Blanchot etMichel Fardoulis-Lagrange[3].
Jean Rollin se passionne dès son enfance pour le cinéma, notamment à la suite de la vision, à l'âge de huit ans, duCapitaine Fracasse d'Abel Gance[4],[5]. Durant son adolescence, il regarde avec avidité lesserials ainsi que les films fantastiques américains de la compagnieUniversal[4]. Pendant son service militaire, il s'initie à la réalisation en participant au tournage de films de recrutement[6].
Une fois revenu à la vie civile, il tente de devenir assistant-réalisateur auprès deLuis Buñuel[6], puis il tourne à la fin des années 1950 et au début des années 1960 quelques courts métrages tels queLes Amours jaunes,Ciels de cuivre,Vivre en Espagne ouLes Pays loin. Ces petits films, qui témoignent de son vif intérêt pour le nouveau roman et sa déconstruction de la narration, passent néanmoins inaperçus[7]. De cette période se détache un projet de collaboration avecMarguerite Duras,L'Itinéraire marin (1963), qui aurait dû constituer le premier long métrage de Rollin mais qui ne vit jamais le jour.
C'est en 1968 que Jean Rollin réalise son premierlong métrage,Le Viol du vampire. Cette œuvre d'inspiration surréaliste résultait en fait de la jonction de deux moyens métrages :Le Viol du vampire proprement dit etLes Femmes vampires[7].
À sa sortie en 1968,Le Viol du vampire est une des rares productions présentes dans les salles parisiennes à cause des« événements de mai ». Il provoque de violentes réactions de rejet chez la plupart des spectateurs, car ceux-ci ne s'attendaient pas à un film expérimental surréalisant, mais à un film d'épouvante conventionnel dans le même esprit que ceux de la compagnie anglaiseHammer[7]. Devant le scandale, Rollin songe un moment à abandonner le cinéma, mais il se ravise et décide de poursuivre sa carrière.
L'extrême fin des années 1960 et le début des années 1970 le voient réaliser d'autres films, toujours sur le thème du vampirisme : En 1969,La Vampire nue avecCaroline Cartier, en 1970Le Frisson des vampires avecSandra Julien etJacques Robiolles, et en 1971Requiem pour un vampire avecMireille Dargent etMarie-Pierre Castel.
Les jumellesMarie-Pierre etCatherine Castel s'imposent comme des figures récurrentes et emblématiques du cinéma de Rollin. Néanmoins, aucun de ces films ne connaît le succès, et ils se heurtent de surcroît à une forte hostilité de la part de la critique. Le sort fait àLa Rose de fer avecFrançoise Pascal n'arrange rien. Les difficultés financières résultant de ces échecs commerciaux contraignent Jean Rollin à tourner sous pseudonyme des films érotiques soft alimentaires commeJeunes filles impudiques (1973) etTout le monde il en a deux (1974).
Il réalise toutefois au milieu des années 1970 deux films fantastiques assez ambitieux, comparables dans leur inspiration à ses précédentes œuvres :Les Démoniaques en 1974 avec, dans les rôles principauxJoëlle Cœur,Paul Bisciglia etWilly Braque etLèvres de sang[8] en 1975 avecJean-Loup Philippe etAnnie Belle. Malheureusement, eux aussi ne récoltent que l'échec. Jean Rollin est alors réduit, pour vivre, à ne plus tourner que des films pornographiques jusqu'à ce que ce genre devienne moins rentable à la fin de la décennie 1970, sous l'effet des contraintes fiscales et matérielles imposées par le classement X[5].
Il s'oriente alors vers des productions desérie B, théoriquement plus susceptibles de drainer un large public, parmi lesquelles il convient de citer troisfilms gore sur le thème deszombies (Les Raisins de la mort en 1977,Le Lac des morts vivants en 1981 - sous le pseudonyme de J. A. Lazer - etLa Morte vivante en 1982), deuxthrillers (La Nuit des traquées en 1980 etLes Trottoirs de Bangkok en 1984) et une comédie (Ne prends pas les poulets pour des pigeons, 1985, sous le pseudonyme de Michel Gentil). Si les producteurs deLes Raisins de la mort donnent à Jean Rollin des moyens assez importants pour bien travailler (et pour s'offrir le concours de comédiens reconnus commeMarie-Georges Pascal ouSerge Marquand), ce n'est plus toujours le cas avec les films suivants. Parmi ses œuvres de cette époque, plusieurs furent produites par la sociétéEurociné, notammentLe Lac des morts vivants.
Au milieu de ces réalisations relativement« alimentaires » émergent quelques films plus personnels, commeFascination (1979) avecFranca Maï etBrigitte Lahaie dans l'un de ses premiers grands rôles dans le cinéma traditionnel. DansLa Nuit des traquées, toujours avec Brigitte Lahaie, il donne aussi à une autre actrice de X,Cathy Stewart (créditée sous son vrai nom de Catherine Greiner), l'occasion de se monter dans un autre registre. Néanmoins, pendant cette période, Jean Rollin ne rencontre pas davantage un grand succès populaire, et la critique lui demeure systématiquement hostile. Cette phase de sa carrière s'achève vers le milieu des années 1980, à la suite de la fermeture progressive des petites salles de cinéma spécialisées dans la série B au profit desmultiplexes qui diffusent d'abord les productions desgrands studios[7].
Après 1985, Jean Rollin devient de plus en plus discret. En 1988, il achève (sans en être crédité au générique) le tournage d'Emmanuelle 6, l'une des multiples suites du célèbre classique deJust Jaeckin avecNatalie Uher dans le rôle-titre, puis il ajoute en 1990, pour le compte d'Eurociné, quelques séquences à un vieux film deJess Franco qui ressort sous le titreA la poursuite de Barbara[9]. L'année suivante, en 1991, il réalise aux États-Unis, en France et en Italie un film expérimental,Perdues dans New York, puis il se lance en 1993 dans un ultimethriller :Killing Car (aussi intituléLa Voiture rouge sang, ou encoreLa Femme dangereuse). Ce dernier est un échec commercial, qui incite Rollin à abandonner provisoirement les tournages pour apparaître en tant que simpleacteur dans les films de son amiNorbert Moutier et, surtout, pour se consacrer d'abord à la littérature. Il publie ainsi plusieurs romans et nouvelles, le plus souvent dans le genre fantastique (Monseigneur Rat,La Petite Ogresse, etc.).
En 1994, il codirige pourMarc DorcelLe Parfum de Mathilde - toujours sans être crédité - un film érotique avecDraghixa etJulia Channel. Il peut ainsi faire le constat des changements survenus dans la production pornographique qui ne correspond plus en rien avec ce qu'il a connu et qu'il pouvait cautionner[10].
Jean Rollin est directeur de collection pour les éditions Fleuve noir (Frayeur), Florent-Massot et Les Belles Lettres.
Cependant, passé 1995, il décide de revenir au cinéma. Ses films tardifs commeLes Deux Orphelines vampires (1997) ouLa Fiancée de Dracula (2002), réalisés à la fin de la décennie 1990 et au tout début des années 2000, ressemblent beaucoup dans leur esthétique et leur inspiration à ses premières œuvres telles queLa Vampire nue,Requiem pour un vampire ouLèvres de sang, tout en bénéficiant de budgets plus importants[6]. En 2007, après une nouvelle période de silence, il tourne avecOvidieLa Nuit des horloges, sorte de rétrospective de ses films les plus personnels, un peu à la manière deLa Table tournante dePaul Grimault. Quoiqu'il eût alors annoncé que ce serait son dernier film, il a encore réalisé en 2010 un ultime long métrage,Le Masque de la Méduse avec son épouse Simone dans le premier rôle, et l'une de ses petites-filles, Gabrielle, en figuration comme joueuse de contrebasse[11].
Jean Rollin meurt d'un cancer le[1]. Il est inhumé dans la division 27 ducimetière du Père-Lachaise.
Œuvres signées par Jean Rollin
Le groupe anglais deStoner Doom Metal,Electric Wizard, étant inspiré de films d'horreur et de vampires anciens ou à production rétro, ont écrit l'une de leur chanson en l'hommage à l'une des œuvres de Jean Rollin. Le morceau s'intituleBlack Magic Rituals & Perversions (Frisson Des Vampires, Zora), abrégéBlack Magic et est présent sur l'albumWitchcult Today.
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