Ella Gwendolen Rees Williams, diteJean Rhys,CBE, née le àRoseau, enDominique, aux Antilles, et morte le àExeter, dans le comté duDevon, est une écrivainebritannique.
Née en 1890 dans les Caraïbes[1], fille d'un médecin gallois et d'une créole blanche[1], elle grandit dans les dernières grandes années du colonialisme britannique. Durant son enfance, elle est entourée et influencée par la langue, les coutumes et les croyances religieuses de la communauté noire desCaraïbes, au sein de laquelle elle vit. Elle émigre en Europe à l'âge de 17 ans : elle rejoint dans un premier temps Londres où elle travaille en tant que danseuse dans une revue musicale, puis voyage enAutriche et en France avant de s'installer àParis.
Son premier recueil de nouvelles,Rive gauche, date de1927 et décrit la vie à Paris.Ford Madox Ford est convaincu de son talent et l'encourage à écrire. Il est l'auteur d’une préface àRive gauche où il précise tout le bien qu’il pense de cette romancière« douée d'une terrifiante intuition, et d'une passion exagérée, presque maladive, pour tous les marginaux du monde »[2]. Au moment de leur publication, entre 1927 et 1939, les premiers romans de Jean Rhys sont ressentis comme sordides et déprimants[3]. Ils ne sont pas particulièrement appréciés[3].
Ces romans s'adressent à l'intime, à la part solitaire et profonde en chacun. Elle s’est mariée trois fois et deux de ses maris font de la prison[3]. Elle publie ensuite quelques œuvres puis semble disparaître de la scène littéraire jusqu’en 1966.Sa correspondance de 1931 à 1966, publiée après sa mort, la montre« comme les personnages de ses propres histoires : alitée, triste, buvant trop, vaincue par l'existence sans même le désir d'y mettre fin. »[2].
L'écriture de Jean Rhys a souvent pour thème la vie de femmes coupées de leurs racines et abandonnées aux caprices de groupes sociaux qui ne leur sont pas familiers, visiblement en écho aux difficultés de sa propre existence. Son style est caractérisé comme un mélange spécifique de techniques narratives modernes et des sensibilités de son pays d'origine. Son travail a été soutenu notamment par le romancier et critiqueFord Madox Ford.
Publié en français sous le titreL'Oiseau moqueur, et autres nouvelles, Paris, Denoël, 2008
Tigers Are Better Looking (1968)
Publié en français sous le titreLes tigres sont plus beaux à voir, Paris, Mercure de France, 1969 ; réédition, Paris,coll. « L'Imaginaire »no 118, 1983
Publié en français sous le titreIl ne faut pas tirer les oiseaux au repos, Paris, Denoël, 1978 ; réédition, Paris,coll. « Folio »no 2597, 1994
Tales of the Wide Caribbean (1985), anthologie posthume
The Collected Short Stories (1987), anthologie posthume
Let Them Call It Jazz: And Other Stories (1995), anthologie posthume
Publié en français de façon partielle sous le titreÀ septembre, Petronella, suivi deQu'ils appellent ça du jazz, Paris, Gallimard,coll. « Folio ». 2 eurosno 4448, 2006
↑a etb« Jean Rhys pendant les années d'oubli La correspondance de la romancière de 1931 à 1966 : les petits riens de la vie d'une femme triste »,Le Monde,(lire en ligne)