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Jean Meunier, né le àBourges et mort le àTours[1], est unhomme politique socialiste,résistant, ancien ministre etjournalistefrançais.
Né à Bourges le d'un père imprimeur, fervent socialiste, il entre à laSection française de l'Internationale ouvrière (SFIO) en 1926, l'année de son mariage avec la fille d'un cheminot syndicaliste licencié après la grande grève de 1920,« elle aussi passionnée de politique »[2]. Son père Maurice Meunier avait racheté en 1920 à Tours sa propre imprimerie[3], après avoir été chassé d'une coopérative d'imprimeurs« par ses camarades devenus communistes », l'année duCongrès de Tours qui voit la scission entre socialistes et communistes[2] et cinq ans après les premiers s'installer pour un quart de siècle à la mairie de Tours[2].
Il devint franc-maçon en 1926[3] ou 1927[2], appartenant auGrand Orient de France, qui est son école de formation[2]. En 1934, Jean Meunier est élu secrétaire de la Fédération socialiste d'Indre-et-Loire.
Lors des élections municipales de 1935, il est élu conseiller municipal sur la liste deFerdinand Morin, maire de Tours depuis 1925[3].
L'année suivante, à l'initiative de ce dernier, il se présente aux législatives dans la3e circonscription de Tours, au scrutin de liste. Les six premiers placés devant lui s'étant désistés, c'est lui qui la mène. Sa liste, devancée par celle du candidat de droite, n'arrive que deuxième[2], mais bénéficie du maintien au second tour d'Émile Faure, député sortant, transfuge de la SFIO, portant l’étiquette républicain-socialiste[2]. Il devient ainsi l'un des plus jeunes députés, sous l'étiquetteSFIO. Deux ans après, c'est à contrecœur, mais par discipline de parti, qu'il vote pour lesaccords de Munich.
« C'est parce qu'il est député, bien que réformé », que Jean Meunier s'engage fin octobre 1939 dans la9e section des infirmiers pour y recevoir une formation et c'est avec le grade de sous-lieutenant qu'il sera dirigé vers le théâtre des opérations militaires, en Sarre, le. Fait prisonnier à Saint-Dié le, il est libéré en tant que sanitaire le.
Lors d'une réunion informelle à la mairie de Tours, le, sous la présidence deFerdinand Morin, il observe que la plus grande majorité des responsables de la SFIO, et notamment le maire, se révèlent soit pacifistes, dans la mouvance dePaul Faure, soit attentistes, soit, pire encore, pour la collaboration. Deux ans après, il le signale dans un rapport adressé à Londres le.
Jean Meunier reprend pendant la guerre son métier d’imprimeur[4], son père lui laissant la gestion de l’imprimerie familiale[4], ce qui intéresse la résistance, pour fabriquer des faux papiers et tracts[2]. Le radio émetteur bretonMarcel Clech, futur déporté àMauthausen, parachuté près de Tours, réside clandestinement dans la ville et prend contact avec lui[4]. Selon sa fille Mireille, il signe son engagement dans la Résistance le à la demande ducolonel Rémy, qui souhaite organiser en Touraine le réseauCND-Castille[4]. Au printemps de la même année,Henri Ribière, duComité d'action socialiste, contacte Jean Meunier pour lui demander d'organiser à Tours le MouvementLibération-Nord[4]. Avec quelques autres, notamment les instituteurs de Velpeau, Marcel Ballon et Marcel Ney, tous deux morts en martyrs[4], il doit reconstituer un Parti socialiste clandestin dans ce secteur[4]. C'est en octobre 1942 qu'il est chargé par Henri Ribière de fonder le mouvement Libération-Nord dans l’Indre-et-Loire[2].
Vers l'été 1943, il fait croire aux Allemands qu’il part dans le Midi[3], afin de se rendre quelques jours à Paris[3]. Le, un parachutage d’armes est suivi d'arrestations, et la partie tourangelle de son réseau, « Libération-Nord local », est décapitée[3]. Il devient coordinateur des actions sur le département d'Indre-et-Loire[3].
Il fonde, en 1944, avecPierre Archambault du quotidien d'informationLa Nouvelle République du Centre-Ouest.
Le, les Allemands se retirent de la ville et c'est la libération de Tours[3]. Le lendemain, il est nommé maire de la ville, fonction à laquelle il est élu en 1945. Environ 700 collaborateurs sont arrêtés, 2000 dossiers d’épuration ouverts[3]. Le même jour est imprimé le premier numéro deLa Nouvelle République du Centre-Ouest, qui prend la place deLa Dépêche du Centre, sous l'impulsion du commissaire de la République,Michel Debré. Ce premier numéro paraît le samedi avec un tirage de 33 000 exemplaires. Deux numéro ont été auparavant publiés dans la clandestinité. Grâce aux lois de 1946 sur la presse,via« un substantiel apport de fonds versés aux précédents propriétaires 186 millions » de francs, le quotidien bénéficie d'une« structure de gestion » le mettant à l'abri de groupes de pression[3].
Lors des municipales de 1947, la liste SFIO qu'il mène obtient 22 % des voix, contre 25 % pour celle du PCF et 40 % pour celle duRassemblement du peuple français (gaullistes) et après des tractations, Jean Meunier n'est finalement qu'adjoint du maire socialisteMarcel Tribut[5].
Il est par ailleurs aussi directeur duRéveil socialiste d'Indre et Loire, hebdomadaire de la SFIO.
Il travaille au ministère des Travaux publics puis de l’Intérieur[3], et occupe un poste de secrétaire d’Etat à la fonction publique[3].
Il est battu aux élections législatives de 1958 parJean Royer.
Au lendemain de la Libération, il est président de l'Association de la presse démocratique et de son émanation l'Agence coopérative d'information.
À partir de sa défaite en 1958, il participe activement à la vie deLa Nouvelle République du Centre-Ouest, dont il est le principal éditorialiste. Il préside le journal jusqu'à sa mort à l'âge de 69 ans en 1975.
Dans une lettre adressée parGuy Mollet, le, à Jean Meunier, celui-ci lui demande d'envoyer àRoger Quilliot (qui prépare uneHistoire du Parti socialiste de 1944 à 1968) un rapport sur les activités du parti durant l'occupation, afin d'y consacrer un chapitre. Jean Meunier intitule ce rapport « Les socialistes tourangeaux dans la Résistance ». C'est le document le plus complet sur les activités clandestines qui ait été diffusé, car il est rédigé par celui qui était chargé de la Résistance enIndre-et-Loire.
Jean Meunier épouse en avril 1926 Raymonde Béguet, née le et morte le. Ils ont une fille, Mireille, née le, sociologue. Il est le grand-père maternel de la journalisteNathalie Saint-Cricq[6], née treize ans avant son décès, et l'arrière grand-père du journalisteBenjamin Duhamel.
Gouvernement Blum III(16 décembre 1946 - 16 janvier 1947) | |||||
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| Affaires étrangères | Léon Blum | Léon Blum | |||
| Ministres d'État | |||||
| Justice | Paul Ramadier | ||||
| Intérieur | Édouard Depreux | ||||
| Défense nationale | André Le Troquer | ||||
| Économie nationale etFinances | André Philip | ||||
| Agriculture | François Tanguy-Prigent | ||||
| Production industrielle | Robert Lacoste | ||||
| Éducation nationale | Marcel-Edmond Naegelen | ||||
| Transports,Travaux publics etReconstruction | Jules Moch | ||||
| Outre-Mer | Marius Moutet | ||||
| Travail et Sécurité sociale | Daniel Mayer | ||||
| PTT | Eugène Thomas | ||||
| Santé publique et Population | Pierre Ségelle | ||||
| Anciens combattants et Victimes de la guerre | Max Lejeune | ||||
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| (← BIDAULT I) Gouvernement précédent •••• Gouvernement suivant (RAMADIER I →) | |||||
GouvernementsBidault II etIII(28 octobre 1949 - 24 juin 1950) | |||||
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| Sous laprésidence de Vincent Auriol | |||||
| Vice-présidents du Conseil | Georges Bidault | ||||
| Intérieur | |||||
| Ministre d'État et Information | Pierre-Henri Teitgen | ||||
| Justice | René Mayer | ||||
| Affaires étrangères | Robert Schuman | ||||
| Défense nationale | René Pleven | ||||
| Finances etAffaires économiques | Maurice Petsche | ||||
| Éducation nationale | Yvon Delbos | ||||
| Travaux publics,Transports etTourisme | |||||
| Industrie etCommerce | |||||
| Agriculture | |||||
| Outre-Mer | Jean Letourneau | ||||
| Travail et Sécurité sociale | |||||
| Reconstruction et Urbanisme | Eugène Claudius-Petit | ||||
| Anciens combattants et Victimes de la guerre | Louis Jacquinot | ||||
| Santé publique et Population | Pierre Schneiter | ||||
| PTT | |||||
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| (← QUEUILLE I) Gouvernement précédent •••• Gouvernement suivant (QUEUILLE II →) | |||||
| Cadre juridique |
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| Rafles |
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| Camps |
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| Assassinats et déportation |
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| Responsables allemands de la mise en œuvre | |||||||||||||||||||||||
| Responsables français de la mise en œuvre |
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| Spoliation | |||||||||||||||||||||||
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| Documentation | |||||||||||||||||||||||
| Lieux de mémoire |
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| Justes parmi les nations |
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