| Jean Lecanuet | ||
Jean Lecanuet en 1984. | ||
| Fonctions | ||
|---|---|---|
| Président de la commission des Affaires étrangères, de la Défense et des Forces armées du Sénat | ||
| –[N 1] (14 ans, 4 mois et 3 jours) | ||
| Prédécesseur | André Colin | |
| Successeur | Xavier de Villepin | |
| – (1 an, 5 mois et 27 jours) | ||
| Prédécesseur | André Monteil | |
| Successeur | André Colin | |
| Sénateur français | ||
| – (6 ans, 4 mois et 20 jours) | ||
| Élection | 28 septembre 1986 | |
| Circonscription | Seine-Maritime | |
| Groupe politique | UC | |
| Successeur | Roger Fossé | |
| – (8 ans, 5 mois et 30 jours) | ||
| Élection | 25 septembre 1977 | |
| Circonscription | Seine-Maritime | |
| Groupe politique | UCDP(1977-1984) UC(1984-1986) | |
| Prédécesseur | Paul Caron | |
| Successeur | Paul Caron | |
| – (13 ans, 10 mois et 6 jours) | ||
| Élection | 26 avril 1959 | |
| Réélection | 22 septembre 1968 | |
| Circonscription | Seine-Maritime | |
| Groupe politique | MRP(1959-1965) RPCD(1965-1968) UCDP(1968-1973) | |
| Successeur | Paul Caron | |
| Président de la commission des Affaires étrangères de l'Assemblée nationale | ||
| – (5 mois et 20 jours) | ||
| Législature | VIIIe(Cinquième République) | |
| Prédécesseur | Claude Estier | |
| Successeur | Roland Dumas | |
| Député français | ||
| – (5 mois et 26 jours) | ||
| Élection | 16 mars 1986 | |
| Circonscription | Seine-Maritime | |
| Législature | VIIIe(Cinquième République) | |
| Groupe politique | UDF | |
| Prédécesseur | Scrutin uninominal | |
| Successeur | Roger Fossé | |
| – (1 an, 2 mois et 27 jours) | ||
| Élection | 11 mars 1973 | |
| Circonscription | 1re de la Seine-Maritime | |
| Législature | Ve(Cinquième République) | |
| Groupe politique | RDS | |
| Prédécesseur | Roger Dusseaulx | |
| Successeur | Pierre Damamme | |
| – (4 ans, 4 mois et 26 jours) | ||
| Élection | 17 juin 1951 | |
| Circonscription | 1re de la Seine-Inférieure | |
| Législature | IIe(Quatrième République) | |
| Groupe politique | MRP | |
| Député européen | ||
| – (9 ans, 2 mois et 22 jours) | ||
| Élection | 10 juin 1979 | |
| Réélection | 17 juin 1984 | |
| Législature | 1re et2e | |
| Groupe politique | PPE | |
| Président de l'Union pour la démocratie française | ||
| – (10 ans, 4 mois et 29 jours) | ||
| Prédécesseur | Fonction créée | |
| Successeur | Valéry Giscard d'Estaing | |
| Ministre d'Étatchargé du Plan et de l'Aménagement du territoire | ||
| – (7 mois et 2 jours) | ||
| Président | Valéry Giscard d'Estaing | |
| Premier ministre | Raymond Barre | |
| Gouvernement | Barre I | |
| Prédécesseur | Olivier Guichard(indirectement) | |
| Successeur | Michel Rocard(indirectement) | |
| Président du conseil général de la Seine-Maritime | ||
| – (18 ans, 4 mois et 30 jours) | ||
| Prédécesseur | André Marie | |
| Successeur | André Martin | |
| Ministre d'État[a] Garde des Sceaux, ministre de la Justice | ||
| – (2 ans, 2 mois et 28 jours) | ||
| Président | Valéry Giscard d'Estaing | |
| Premier ministre | Jacques Chirac | |
| Gouvernement | Chirac I | |
| Prédécesseur | Jean Taittinger | |
| Successeur | Olivier Guichard | |
| Président du conseil régional de Haute-Normandie | ||
| – (8 mois et 19 jours) | ||
| Prédécesseur | Fonction créée | |
| Successeur | André Bettencourt | |
| Maire de Rouen | ||
| – (24 ans, 10 mois et 18 jours) | ||
| Élection | ||
| Réélection | ||
| Prédécesseur | Bernard Tissot | |
| Successeur | Jeanine Bonvoisin(intérim) François Gautier | |
| Président du Centre démocrate puis duCentre des démocrates sociaux | ||
| – (16 ans, 1 mois et 8 jours) | ||
| Prédécesseur | Lui-même(indirectement,MRP) | |
| Successeur | Pierre Méhaignerie | |
| Président du Mouvement républicain populaire | ||
| – (2 ans, 4 mois et 23 jours) | ||
| Prédécesseur | André Colin | |
| Successeur | Lui-même(indirectement,CD) | |
| Secrétaire d'État aux Relations avec les États associés | ||
| – (3 mois et 4 jours) | ||
| Président | René Coty | |
| Président du Conseil | Edgar Faure | |
| Gouvernement | Faure II | |
| Prédécesseur | Henri Laforest | |
| Successeur | Fonction supprimée | |
| Biographie | ||
| Nom de naissance | Jean Adrien François Lecanuet | |
| Surnom | Le Roi Jean[1],[2] Le Kennedy français[3],[4] | |
| Date de naissance | ||
| Lieu de naissance | Rouen (Seine-Inférieure,France) | |
| Date de décès | (à 72 ans) | |
| Lieu de décès | Neuilly-sur-Seine (Hauts-de-Seine,France) | |
| Nature du décès | Cancer | |
| Sépulture | Abbaye Saint-Georges de Boscherville | |
| Nationalité | Française | |
| Parti politique | MRP(1944-1965) CD(1966-1976) CDS(1976-1993) UDF(1978-1993) | |
| Profession | Maître des requêtes au Conseil d'État | |
| Religion | Catholicisme | |
| Maires de Rouen | ||
| modifier | ||
Jean Lecanuet, né le àRouen (Seine-Inférieure) et mort le àNeuilly-sur-Seine (Hauts-de-Seine), est unhomme politiquefrançais.
Agrégé de philosophie, il s'engage dans laRésistance puis travaille comme fonctionnaire au sein de plusieurs cabinets ministériels après laLibération. Sous laIVe République, il est brièvementsecrétaire d'État chargé des Relations avec les États associés entre 1955 et 1956.
Soutenu par les démocrates-chrétiens, il présente sa candidature à lapremière élection présidentielle française convoquée ausuffrage universel en 1965. À l'issue d'une campagne novatrice qui lui donne une notoriété nationale, il se classe à la troisième place en obtenant plus de 15 % des suffrages au premier tour. Son résultat, bien que modeste par contraste avec ses ambitions initiales, est l'un des principaux facteurs de la mise enballotage inattendue dugénéral de Gaulle.
En 1968, il devientmaire de Rouen et le demeure jusqu'à sa mort. Il mène alors une importante politique d'urbanisme et dote notamment la ville d'unnouveau réseau de tramway.
Sous la présidence deValéry Giscard d'Estaing, il estgarde des Sceaux de 1974 à 1976, puisministre de l'Aménagement du territoire de 1976 à 1977. Considéré comme une figure ducentrisme, il préside successivement ou parallèlement leMouvement républicain populaire (MRP), leCentre démocrate (CD), leCentre des démocrates sociaux (CDS) et l'Union pour la démocratie française (UDF).
Jean Adrien François Lecanuet, de son nom complet, naît dans un milieu modeste. Son père Paul, représentant de commerce[5], est originaire du village deTessy-sur-Vire (Manche).
Formé dans un premier temps à l'école Bellefonds, il entre aupensionnat Jean-Baptiste-de-La-Salle, avant de poursuivre sa scolarité aulycée Corneille deRouen, où il obtient le baccalauréat en 1939. Il s'oriente ensuite vers des études littéraires aulycée Henri-IV àParis.
Après avoir obtenu sondiplôme d'études supérieures en lettres, il est reçu deuxième à l'agrégation de philosophie en[6]. Il est, à l'âge de 22 ans, le plus jeune agrégé de France. Il enseigne ensuite en tant que professeur de philosophie àDouai, puis àLille.
Pendant laSeconde Guerre mondiale, tout en continuant à enseigner le jour, en 1943, il participe à laRésistance et entre dans la clandestinité. Son action inclut la participation à des réseaux de sauvetage des Juifs persécutés. Il sera reconnuJuste parmi les nations en 1975[7]. En, il est arrêté avec le commando qui venait de faire sauter lavoie ferréeLille-Bruxelles, et parvient à s'échapper avec la complicité d'unPolonais incorporé de force dans l'armée allemande.
Pendant cette période, il épouse Denise Paillard (1921-2023) avec laquelle il aura trois enfants.
À laLibération, Jean Lecanuet devient inspecteur général au ministère de l'Information.
Il adhère aussitôt auMouvement républicain populaire (MRP) et occupe plusieurs fois des postes de directeur de cabinet ou de chargé de mission auprès de ministres MRP (ministresde l'Information, de laMarine marchande, de l'Économie nationale,de l'Intérieur,des Finances, etc.).
Il est élu pour la première fois député auxélections législatives de 1951 dans la Seine-Inférieure, à l'âge de 31 ans.
D' à, dans lesecond gouvernement dirigé parEdgar Faure, il est secrétaire d'État aux Relations avec les États associés. Battu aux élections législatives de 1956, il est dans la foulée nommé (au tour extérieur)maître des requêtes auConseil d'État.
Il collabore régulièrement, par la suite, avecPierre Pflimlin, dont il devient l'un des fidèles ; il fait d'ailleurs partie de son cercle de conseillers à l'hôtel de Matignon, lorsque Pflimlin dirige le gouvernement entre le et le.
De nouveau battu aux élections législatives de 1958, il est élu sénateur de la Seine-Maritime en 1959. Il prend l'année suivante la tête du groupe MRP du Sénat.
Lors du congrès du MRP des 23-, il est élu président du parti, tandis queJoseph Fontanet en devient secrétaire général. Il entreprend une stratégie visant à relever le mouvement, alors en déclin électoral.
Fin 1965, il annonce la création d'un « Centre démocrate » (CD), qu'il lance officiellement l'année suivante et dans lequel le MRP fusionne. Jean Lecanuet préside le CD jusqu'en 1976.

En, il est candidat à l'élection présidentielle, soutenu entre autres parPaul Reynaud. Démocrate-chrétien, il est le représentant d'un courantatlantiste qui bénéficie du soutien financier américain contre la volonté d'indépendance nationale incarnée par legénéral de Gaulle[8],[9].
Quand de Gaulle refuse la campagne proposée parMichel Bongrand, ce dernier décide de faire du bruit autour de lui pour proposer ses services de direction de campagne à d'autres candidats, dont Lecanuet qui accepte son offre[10]. La campagne du candidat normand est donc marquée par l'utilisation des spots télévisés, par sa décontraction et son charme, d'où son surnom revendiqué de« Kennedy français », et celui de« Monsieur dents blanches » par ses adversaires[11]. Sur les conseils de Bongrand, il utilise des méthodes de communication issues desélections présidentielles américaines. Ses prestations à la télévision, lors desquelles il se fait interroger par le populaireLéon Zitrone, sont considérées comme les meilleures des candidats. Mais l'influence de la télévision sur le comportement électoral a pu être surestimée, ce qui expliquerait pour partie son échec[12],[13].
Le journalistePierre Viansson-Ponté dresse le portrait suivant du candidat centriste pourLe Monde :
« Personne ne fait moins penser que M. Jean Lecanuet à un cacique des « vieux » partis, à un « homme du passé », à un de ces « revenants », de ces « fantômes » que le général de Gaulle, le Premier ministre et à leur suite les gaullistes accablent volontiers de leurs sarcasmes. Un visage lisse, des cheveux de jais, un sourire à fossettes, donnent à ce sportif carré et large d'épaules un air de bonne santé et de vigueur qui évoque au contraire la jeunesse, l'équilibre, la force. Orateur, il sait jouer des accents chaleureux d'un timbre sonore et flexible, et ne dédaigne pas l'humour. Stratège, ce Normand sait se montrer direct et paraître peu enclin à accepter n'importe quelle connivence dans une molle et fallacieuse unanimité. Chef de parti, il rassure facilement cadres et militants, inspire confiance, entraîne[14]. »
Alors qu'il était crédité de 3 % d'intentions de vote au début de la campagne, il obtient 3 777 119 voix, soit 15,57 % dessuffrages exprimés. Il contribue ainsi à la mise en ballottage de De Gaulle. Pour le second tour, il ne donne pas deconsigne de vote ; il affirme, par la suite, regretter de ne pas avoir appelé à voter en faveur du général de Gaulle[15].
En 1966, il fonde leCentre démocrate, voie difficile lorsque le mode de scrutin favorise labipolarisation. C'est ainsi qu'en 1972, il fonde avecJean-Jacques Servan-Schreiber leMouvement réformateur. Il négocie avecPierre Messmer les désistements qui permettent le succès de la majorité dedroite et decentre-droit auxélections législatives de 1973.
En, Jean Lecanuet succède àBernard Tissot, dont il était le premier adjoint, commemaire de Rouen. L'exercice de cette fonction, qui lui permet d'étendre son influence sur le territoire régional, constitue l'une des périodes les plus importantes de sa carrière politique :« le roi Jean », comme on finit par le surnommer, fait progressivement de la cité normande son fief jusqu'à sa mort en[1].
En dépit de son ancrage local et de sa présence au conseil municipal depuis, ses débuts sont pourtant difficiles à cause d'une certaine défiance de la bourgeoisie rouennaise à son égard : celle-ci, dans un premier temps, lui reproche notamment sa candidature face augénéral de Gaulle lors de l'élection présidentielle de 1965[16].

Souhaitant faire de Rouen la« capitale du Grand-Ouest », il conduit une politique d'urbanisme ambitieuse. Il tente de freiner le déclin démographique de la ville en promouvant la richesse patrimoniale duVieux Rouen tout en impulsant de vastes travaux d'aménagements. C'est dans ce contexte que lequartier Saint-Sever devient une zone économique grâce à la construction d'uncentre commercial, inauguré en.
Au début des années, il fait de larue du Gros-Horloge la premièrevoie piétonne de France sur la proposition de son adjoint chargé de l'urbanisme, Bernard Canu[17],[18]. Plusieurs maires d'autres grandes villes, commePierre Pflimlin àStrasbourg[19], s'inspireront plus tard de l'exemple rouennais.
La principale action de Lecanuet reste toutefois la mise en place d'un « métro » traversant la cité normande et sa périphérie. Il s'agit en fait d'untramway comptant plusieursstations souterraines. La mise en œuvre du projet est alors confiée au vice-président socialiste duSIVOM de l'agglomération de Rouen,Yvon Robert[20], qui en partage la paternité avec Lecanuet. Ce dernier meurt avant l'inauguration du « métrobus » en.
Lecanuet participe aussi à la création de l'Armada de Rouen, proposée parPatrick Herr après une course transatlantique entre Rouen etNew York pour célébrer le centième anniversaire de la traversée de l'Atlantique par lastatue de la Liberté en 1986.
Les listes dirigées par Jean Lecanuet ont constamment gagné les élections municipales entre et. Son principal adversaire, le socialisteMichel Bérégovoy, ne l'a jamais battu.
En, il intègre le patron dugroupe AxaClaude Bébéar sur sa liste pour faire de lui son éventuel successeur à la mairie de Rouen mais celui-ci met un terme à ses activités politiques avant la mort de Lecanuet, qui ne s'était pas choisi un autre héritier politique. Cette absence de« dauphin » désigné favorise ensuite les tensions entre les différents prétendants de la majorité municipale[21],[22].

Peu après la mort deGeorges Pompidou en, Jean Lecanuet renonce à briguer de nouveau laprésidence de la République et se rapproche deValéry Giscard d'Estaing, dont il soutient la candidature à l'élection présidentielle anticipée.
Son concours à lacampagne victorieuse du candidat desRépublicains indépendants lui vaut d'être nomméministre de la Justice dans legouvernement formé parJacques Chirac[23]. Il en occupe alors la troisième place dans l'ordre protocolaire après lePremier ministre et le ministre de l'Intérieur,Michel Poniatowski.
En tant que garde des Sceaux, Jean Lecanuet mène à bien plusieurs réformes progressistes promises par Valéry Giscard d'Estaing. Dès les premiers mois du septennat, il défend notamment l'abaissement de la majorité civile à l'âge de dix-huit ans, puis l'introduction dudivorce par consentement mutuel qui doit selon lui« guérir le mal lorsqu'il existe » sans pour autant menacer la solidité du mariage en tant qu'institution[24].
Il contribue aussi à la révision de l'article 61 de la Constitution pour permettre à soixante sénateurs ou à soixante députés de saisir leConseil constitutionnel[25].
S'il approuve généralement les ambitions réformatrices du chef de l'État, Jean Lecanuet se montre conservateur sur certains sujets : en raison de ses convictions religieuses, il refuse par exemple de porter devant le Parlement le projet de loi visant àlégaliser l'interruption volontaire de grossesse, qu'il assimile à« une œuvre de mort »[26],[27]. Selon le journalisteFranz-Olivier Giesbert, son« travail souterrain » permet cependant l'adoption du texte par une partie de la majorité de centre droit[28].
Alors que des assassinats d'enfants se multiplient dans un contexte inédit de forte médiatisation[b], Jean Lecanuet justifie à plusieurs reprises le recours à lapeine de mort pour des« crimes odieux » en se disant personnellement convaincu de son effet dissuasif[29],[30].
En, après la désignation deRaymond Barre en tant que Premier ministre, il est nomméministre d'État chargé du Plan et de l'Aménagement du territoire. Quelques mois plus tard, en, il n'est pas reconduit lors de la formation dudeuxième gouvernement Barre ; les deux autres ministres d'État sortants,Olivier Guichard etMichel Poniatowski, sont également congédiés par l'hôte deMatignon. D'après l'historien Warren Wanner, le maire de Rouen« vit très mal son renvoi ministériel » alors qu'il entretenait des rapports amicaux avec Raymond Barre[31].
Il est le premier président de l'Union pour la démocratie française (UDF), fondée par Valéry Giscard d'Estaing en 1978. Il conserve cette fonction jusqu'en 1988. Il est également président duCentre des démocrates sociaux (CDS) de 1976 à 1982 ; il abandonne la tête de ce parti pour se consacrer à la présidence de l'UDF.
Après la courte victoire de la droite auxélections législatives de 1986, le nouveau Premier ministreJacques Chirac propose àFrançois Mitterrand de nommer Lecanuetministre des Affaires étrangères mais le chef de l'État s'y oppose[32]. Dès lors, le dessinateurPlantu le représente dans les pages duMonde avec uncactus sous le bras[c],[33],[34] ; d'après l'historienneAnnie Duprat, cette représentation fait référence à un discours de Lecanuet qui promettait, durant la présidence de Giscard d'Estaing, d'être« le cactus de la majorité »[35]. Quelques mois plus tôt, il estimait souhaitable une démission de François Mitterrand dans l'hypothèse d'une victoire du centre et de la droite aux élections législatives[36].

Il termine sa carrière politique nationale auSénat, sur les bancs dugroupe centriste. Président de la prestigieusecommission des Affaires étrangères de la haute assemblée, il livre son dernier combat politique en défendant avec vigueur laratification du traité de Maastricht[37].
Après lesélections sénatoriales de 1992, il est pressenti pour succéder au centristeAlain Poher commeprésident du Sénat[38]. Très affaibli par la progression d'un cancer, il renonce toutefois à briguer le« plateau » de la chambre haute qui échoit finalement àRené Monory[39].

Jean Lecanuet meurt le à son domicile deNeuilly-sur-Seine des suites d'un cancer généralisé, à l'âge de 72 ans[40]. Sa première adjointeJeanine Bonvoisin lui succède en tant quemaire de Rouen par intérim, jusqu'à la désignation formelle deFrançois Gautier le suivant.
À l'annonce de sa mort, la classe politique lui rend un hommage unanime : le président de la République,François Mitterrand, déplore notamment la disparition d'un des« grands serviteurs » de la France tandis queValéry Giscard d'Estaing souligne qu'il a« marqué par son talent, son éloquence et sa générosité la vie publique de notre pays »[41],[42]. Plusieurs personnalités socialistes commeJacques Delors etPierre Mauroy saluent surtout son engagement en faveur de laconstruction européenne[43].
Ses funérailles, célébrées le en lacathédrale Notre-Dame de Rouen par l'archevêqueJoseph Duval, rassemblent des personnalités politiques de premier plan comme le chef du gouvernementPierre Bérégovoy, le président du SénatRené Monory, l'ex-président du ConseilPierre Pflimlin, les anciens Premiers ministresJacques Chirac,Raymond Barre etLaurent Fabius ainsi que l'ex-président de la RépubliqueValéry Giscard d'Estaing[44],[45]. À l'issue de la cérémonie, les honneurs militaires sont rendus à sa dépouille par le71e régiment du génie[46].
Conformément à ses volontés, Jean Lecanuet est inhumé sous une voûte dans l'abbaye Saint-Georges de Boscherville, où il aimait se recueillir. Sa seconde épouse Jacqueline, décédée quelques mois plus tard, l'y rejoint[47]. Les arrêtés préfectoraux autorisant ces inhumations dans un bâtiment public ont pourtant fait l'objet de critiques de la part des défenseurs du patrimoine[48],[49].
Peu après sa mort, la rue Thiers, une artère du centre-ville de Rouen qui mène jusqu'à l'hôtel de ville, est rebaptiséerue Jean-Lecanuet. Un collège, situé sur la rive gauche de la commune, porte également son nom.
Un buste à l'effigie de Jean Lecanuet se trouve dans la cour d'honneur de l'hôpital Charles-Nicolle, à l'est de Rouen[50].
L'Institut Jean Lecanuet, dont le comité de parrainage comporte aussi bien des élus que des personnalités de la société civile, revendique son héritage et défend notamment les« valeurs du personnalisme communautaire »[51].
Lors de lacampagne présidentielle de 2017, plusieurs médias soulignent les similitudes entre Jean Lecanuet et le candidatEmmanuel Macron, qui prétend vouloir dépasser les clivages politiques traditionnels comme l'avait d'abord envisagé le centriste[34],[52],[53],[54].
Jean Lecanuet était régulièrement cité dans la série des romansSan-Antonio deFrédéric Dard, qui le tournait en dérision sous le sobriquet de« Canuet ».
Dans la bande-dessinéeParis brûle encore de la sagaJour J, il devientprésident de la République française après les événements demai 68 qui dégénèrent en guerre civile avec l'assassinat de De Gaulle.
| Année | Parti | Premier tour | ||||
|---|---|---|---|---|---|---|
| Voix | % | Rang | Issue | |||
| 1965[55] | MRP | 3 777 120 | 15,57 | 3e | Éliminé | |
Sur les autres projets Wikimedia :
Présidents duconseil régional de Normandie | |
|---|---|
| Conseil régional de Basse-Normandie (1974-2015) |
|
| Conseil régional de Haute-Normandie (1974-2015) |
|
| Conseil régional de Normandie (depuis 2016) |
|
| Présidents duMRP (1944-1967) |
|
|---|---|
| Président duCentre démocrate (1966-1976) | |
| Présidents duCDS (1976-1995) Composante de l'UDF à partir de1978 | |
| Président deForce démocrate (1995-1998) Composante de l'UDF | |
| Présidents de l'UDF (1978-2007) | |
| Président duNouveau Centre puis deLes Centristes (2007-) Composante de l'UDI de2012 à2017 |
|
| Président duMoDem (2007-) |
|
| Président d'Avenir démocrate (2008-2010) a rejointLes Centristes |
|
| Président de l'Alliance centriste (2009-) Composante de l'UDI de2012 à2017 |
|
| Président de laFED (2012-) Composante de l'UDI à partir de2012 |
|
| Président de l'UDI (2012-) | |
| Candidats |
| ||||
|---|---|---|---|---|---|
| Autres | |||||
| Les candidats sont placés en fonction de leur score (du plus élevé au plus faible). | |||||
| Sous laIVe République | |
|---|---|
| Sous laVe République |
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| Sous laprésidence deValéry Giscard d'Estaing | |||||||||||
| Intérieur |
| Jacques Chirac Premier ministre (en 1980) | |||||||||
| Justice,garde des sceaux |
| ||||||||||
| Défense |
| ||||||||||
| Réformespuis supprimé (1) | Jean-Jacques Servan-Schreiber (dém) (1) | ||||||||||
| Affaires étrangères |
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| Économie et Finances |
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| Éducation |
| ||||||||||
| Coopération | Pierre Abelin (dém) (6)puisJean de Lipkowski (6) | ||||||||||
| Équipement |
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| Agriculture |
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| Qualité de la vie |
| ||||||||||
| Travail |
| ||||||||||
| Santé |
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| Industrie etRecherche |
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| Commerce et Artisanat | Vincent Ansquer | ||||||||||
| Anciens Combattants | Secrétaire d'État :André Bord | ||||||||||
| Postes et Télécommunications | Secrétaire d'État :Pierre Lelong (dém) (5)puisAymar Achille-Fould (5) puis (dém) (6)puisNorbert Ségard (6) | ||||||||||
| Transports | Secrétaire d'État :Marcel Cavaillé | ||||||||||
| Culture | Secrétaire d'État :Michel Guy | ||||||||||
| Commerce extérieur | Secrétaire d'État puisministre (5) :Norbert SégardpuisRaymond Barre (6) | ||||||||||
| Universités | Secrétaire d'État :Jean-Pierre SoissonpuisAlice Saunier-Seïté (6) | ||||||||||
| Départements et Territoires d'outre-mer | Secrétaire d'État :Olivier Stirn | ||||||||||
| Secrétaires d'État auprès duPremier ministre |
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| |||||||||||
Gouvernement Faure II(23 février 1955 - 24 janvier 1956) | |||||
|---|---|---|---|---|---|
| Sous la présidence deRené Coty | |||||
| Ministre délégué | Edgar Faure | ||||
| Justice | Robert Schuman | ||||
| Affaires étrangères | Antoine Pinay | ||||
| Intérieur | |||||
| Défense nationale | |||||
| Finances etAffaires économiques | Pierre Pflimlin | ||||
| Outre-Mer | Pierre-Henri Teitgen | ||||
| Éducation nationale | Jean Berthoin | ||||
| Travaux publics,Transports etTourisme | Édouard Corniglion-Molinier | ||||
| Industrie etCommerce | André Morice | ||||
| Agriculture | Jean Sourbet | ||||
| Travail et Sécurité sociale | Paul Bacon | ||||
| Reconstruction et Urbanisme | Roger Duchet | ||||
| Santé publique et Population | Bernard Lafay | ||||
| Anciens combattants et Victimes de la guerre | |||||
| Affaires marocaines et tunisiennes | Pierre July | ||||
| Marine marchande | Paul Antier | ||||
| PTT | Édouard Bonnefous | ||||
| |||||
| (← MENDÈS FRANCE) Gouvernement précédent •••• Gouvernement suivant (MOLLET →) | |||||
| Cadre juridique |
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|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|
| Rafles |
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| Camps |
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| Assassinats et déportation |
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| Responsables allemands de la mise en œuvre | |||||||||||||||||||||||
| Responsables français de la mise en œuvre |
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| Spoliation | |||||||||||||||||||||||
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| |||||||||||||||||||||||
| Documentation | |||||||||||||||||||||||
| Lieux de mémoire |
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| Justes parmi les nations |
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