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Jean Guidoni et son frère grandissent dans un milieu populaire auprès de leur mère femme au foyer[s 3], et de Julie Guidoni, leur grand-mère paternelle[c] qui travaille comme cuisinière dans un restaurant[e 1]. Leur père exerce le métier demarin[a 1] et fait de longs voyages auViêt Nam et auJapon d'où il rapporte desœufs de lump, des graines delotus et de petites poupéesgeishas[e 2],[s 2]. Les deux enfants souffrent parfois du manque d'argent[e 1], surtout des absences récurrentes de leur père[b 2].
La famille Guidoni est peu mélomane. Le garçon écoute parfois la radio et sa grand-mère l'emmène de temps à autre à l'Opéra de Toulon pour assister à des concerts deGilbert Bécaud ou à des spectacles dedanse, une discipline qui a toujours attiré le chanteur[s 2],[c 1] et qu'il pratiquera sur scène lors d'un spectacle à l'auditorium des Halles en 1991[c 2],[b 3]. Ses artistes préférés de l'époque étaient surtout des chanteuses de la vagueyé-yé commeSylvie Vartan[c 1] ; il appréciait aussi lescomédies musicales et notammentJudy Garland[s 2].
Plus tard, il fait l'école buissonnière et en profite pour visionner dans les cinémas de quartier[c 1] de nombreuxlongs métrages parmi lesquels il apprécie surtout les films fantastiques[s 2],[d]. Adolescent, il assiste à la séparation de ses parents et gagne sa vie en intégrant une école decoiffure.
Premier travail dans un hammam et cours de chant à Paris (1967-1974)
Après une période d'apprentissage à Toulon dans les années 1967-1968[e 4],[s 4], Jean Guidoni travaille comme coiffeur dans le salon de coiffure d'unhammam situé dans larue Thubaneau àMarseille[2],[c 1],[a 2]. Il est confronté jeune à un milieuinterlope où se côtoient prostituées, travestis et délinquants[s 4]. Un soir de février 1971[e 5],[s 4], pressé de fuir ce quartier devenu de plus en plus violent et dangereux, le jeune homme part pourParis où il trouve une autre place de coiffeur dans un salon du18e arrondissement[c 1],[a 3],[s 4]. Puis il prend des cours de chant et grâce à une relation rencontrée dans le salon de coiffure où il travaillait, il confie une maquette (comportant trois chansons avec un accompagnement de piano) à Marcel Rothel, directeur artistique des éditionsMichel Legrand[a 3] (alors dirigées par Marcelle Legrand, mère du compositeur[3]). Intrigués par le timbre de la voix du jeune homme, Marcel Rothel, Michel Legrand et sa mère misent alors sur lui[e],[a 4].
Nana, héroïne d'Émile Zola qui inspirera l'un des premiers textes de Jean Guidoni.
Après avoir signé son premier contrat, le jeune chanteur commence sa carrière musicale en 1975 en enregistrant trois titres surParis Populi[s 5], un triplealbum-concept en forme d'épopée sur la ville de Paris, écrit parFrancis Lemarque etGeorges Coulonges et auquel ont participé de nombreux artistes dontMichel Legrand[c 5],[d 2]. Puis il enregistre pourPolydor son tout premier45 tours avec les chansonsLa Leçon d'amour etQuand tu partiras[s 6],[c 5].La Leçon d'amour est une chanson romantique dotée d'une orchestration sophistiquée signéeJean Musy[f] et qui s'inscrit complètement dans le registre de lavariété populaire française du milieu desannées 1970, que Guidoni qualifiera par la suite de« grande époqueGuy Lux » au cours de laquelle régnaient les chanteurs« à voix »[a 4]. En réalité, le débutant ne parvient pas à exprimer ce qu'il désire vraiment à cette époque[c 5]. N'étant pas compositeur, et n'écrivant pas encore ses propres textes, il n'a pas la maîtrise du choix de son répertoire[a 5]. Malgré la banalité de ces premières chansons, Jean Guidoni possède déjà une voix, chaude et bien maîtrisée[a 6],[b 4] avec un légeraccent du Midi qui lui servira quelques années plus tard lorsqu'il chantera différemment[s 7].
Le célèbre parolierJacques Lanzmann lui écrit en 1977 la chansonLe Têtard (basée sur son roman homonyme[b 5]) qui obtient un certain succès à la radio[a 7],[c 5] et qui lui permettra d'étoffer son maigre stock de chansons sur scène[a 8]. Son premier album intituléJean Guidoni[s 9] est publié en juin de la même année[5]. Outre les contributions de Lanzmann, le disque comporte des pistes écrites par divers auteurs commeJean-Pierre Lang etPierre Grosz[d 2]. Il a ensuite la chance de remplacerAlain Souchon en lever de rideau lors de la tournée d'été deSerge Lama. Durant trois mois, l'apprenti chanteur défend son répertoire devant quatre ou cinq mille personnes ; il apprend à vaincre sa timidité et à s'« endurcir » au contact d'un public pas forcément acquis[a 9],[c 5].
Pour son deuxième album paru en 1978[s 9], il propose pour la première fois plusieurs titres dont il a écrit les paroles[b 6] commeNana (d'après le célèbreroman d'Émile Zola) qui aborde le thème de laprostitution que l'interprète développe plus largement au cours de la décennie suivante[b 7]. On retrouve le même thème dansChut… Chut… Sweet Lucille qui détonne avec ses paroles pleines d'humour noir et dont le dernier couplet cite le prénom deJack l'Éventreur[b 8]. Ces chansons annoncent encore timidement le futur répertoire nettement plus sombre de Jean Guidoni ; la musique et leur interprétation souffrent encore d'un manque d'originalité[b 9]. Les autres titres de l'album sont écrits par des auteurs aussi réputés queDidier Barbelivien,Pierre Delanoë ouMarie-Paule Belle[d 2].
À cette époque, Jean Guidoni est dans l'impasse sur le plan professionnel[a 10], ses disques ont du mal à se vendre suffisamment (en dehors du 45 toursNana qui rencontre un certain succès enHollande, mais aussi dans d’autres régions desPays-Bas et enAllemagne[c 5]) et sa maison de disque est prête à l'abandonner[b 10].Vers la fin desannées 1970, de nouveaux artistes essentiellement venus du théâtre[d 3] viennent secouer le petit monde très formaté de la variété française, c'est notamment le cas de l'actriceAnna Prucnal[g], de la chanteuse japonaiseMegumi Satsu, deMichel Hermon[h] et d'Ingrid Caven, actrice et égérie deRainer Werner Fassbinder. Leur univers est sans concessions, ils ne cherchent pas à vendre des disques ni à séduire les programmateurs radiophoniques, mais plutôt à mettre leur talent scénique au service de la chanson[a 11],[s 7].
Un soir du[i], Jean Guidoni se procure justement un billet pour la dernière[a 12] du spectacle d'Ingrid Caven[8],[j]. C'est en l'entendant interpréter de façon théâtrale des chansons de Fassbinder aucabaretLe Pigall's[a 13],[b 11],[k] que Guidoni a le déclic. Ingrid Caven propose un spectacle décalé et plein d'ironie qui étonne le chanteur[a 14], son répertoire est essentiellement constitué de chansons en allemand ou en français qui racontent des histoires sordides sur des garçons en cuir, dépeignent un crime pendant une nuit de carnaval[9], se moquent d'une acnéique suicidaire[10] ou rapportent les propos d'une amante désabusée[11]. Le jeune interprète, qui n'avait jamais rien vu de tel auparavant, achète le disque[s 12] du spectacle dans la foulée[s 7] et découvre le nom de celui qui a adapté en français[l] certaines des chansons du réalisateur allemand. Il s'agit du journaliste et cinéastePierre Philippe. Né en 1931 et issu également d'un milieu modeste, ce dernier a commencé par travailler commedécorateur de théâtre, puis est devenu journaliste. Il a ensuite réalisé plusieurs courts-métrages ainsi qu'un long-métrage suivi de documentaires pour la télévision[b 12]. Après six mois de recherche[a 12],[m], Guidoni rencontre cet auteur providentiel[b 13] qui lui écrit presque toutes ses premières chansons marquantes[b 14].
Au début de l'année 1979, il chante deux semaines dans un cabaret nommé le Riv'Droite[n],[13] situé dans l'avenue Marceau. Il y fait la connaissance de l'auteur et interprèteMaurice Fanon[d 5] puis il y retourne en septembre en1re partie deCatherine Sauvage où, pour la première fois, il expérimente un tour de chant plus théâtralisé[a 17],[13]. Entre-temps, il passe une partie de l'été 1979 à mettre au point sa chansonY'a un climat[14],[d 6],[o] qu'il co-signe avec Maurice Fanon. Elle figurera l'année suivante sur la face A d'un nouveau 45 tours[s 14] avec en face B le titreMikado City co-signé cette fois avec son nouveau collaborateur Pierre Philippe.
Un vieuxbistrot du quartier deMontmartre tel que celui décrit dans la chansonChez Guitte.
Afin de le mettre à l'épreuve, Pierre Philippe propose d'abord à Guidoni trois textes particulièrement extrêmes :Chanson pour le cadavre exquis qui parle denécrophilie[16],[p],Je marche dans les villes qui évoque de façon crue les mœurs nocturnes du chanteur à cette époque[a 18], et enfin le très théâtralTu mourras ce soir[c 6], titre uniquement destiné à la scène. Ce dernier présente au public la mort de cinq hommes comme autant de numéros de cirque commentés par l'interprète qui joue ici le rôle deMonsieur Loyal. Ce dernier texte reprend d'ailleurs des thèmes parfois assez proches de ceux de l'univers de Fassbinder (exclusion sociale,immigration,solitude etsado-masochisme)[17],[d 3]. Persuadé que le jeune homme allait violemment rejeter des textes comportant des thématiques aussi scandaleuses, Pierre Philippe a la surprise de constater tout l'inverse : Jean Guidoni est totalement enthousiasmé par ce nouveau répertoire très éloigné de celui qu'il chantait précédemment[c 7].Avec la collaboration du compositeurMichel Cywie (que Guidoni avait précédemment fait travailler sur le 45 toursY'a un climat[c 8]), l'auteur et l'interprète élaborent la totalité de l'albumJe marche dans les villes[s 17] qui paraît en chezRCA[5],[s 18], et obtient en le prix de l'académie Charles-Cros[18],[19]. Même si la musique conserve un format assez traditionnel notamment pour les arrangements dus àBenoît Kaufman[q], les paroles proposent un contenu particulièrement subversif en matière devariété populaire[c 8],[r].
Ces évocations desexualités interlopes souvent teintées d'humour noir hantent la plupart des morceaux de l'album. En plus deJe marche dans les villes etChanson pour le cadavre exquis,Chez Guitte ressuscite un bistrot mal famé deMontmartre tenu par la chanteuse Jo Vanna[c 9],Midi-Minuit nous plonge dans l'univers glauque descinémas pornographiques peuplés de solitaires et de marginaux[c 9], tandis que l'humoristiqueViril met en scène l'homosexualité de l'interprète en tournant en dérision les clichés liés à lacommunauté cuir deSan Francisco[16],[b 15]. S'y trouve aussiDjemila, une chanson d'amour inspirée par la figure deDjemila Khelfa, mannequin qui travaillait à l'époque pour le magazineFaçade[c 6], ainsi qu'un pastiche deCharles Trenet (ironiquement) intituléLa chanson optimiste[b 16],[s].
Le, Jean Guidoni présente au public duthéâtre en Rond[26],[a 19] un spectacle radicalement nouveau comparé à ceux qu'il avait l'habitude de proposer dans lesannées 1970. Désireux de marquer une coupure nette avec le répertoire poli et souriant qu'il avait auparavant, l'interprète choisit un costume de scène noir et un maquillage blanc exagéré afin d'installer« une image irréelle, qui rejoindrait un peu le théâtre »[27]. Sous la direction de l'accordéonisteRoland Romanelli, le chanteur est accompagné d'un pianiste, d'un bassiste et d'un percussionniste[28]. Il y interprète toutes les chansons de son dernier album avec quelques inédits jamais publiés sur disque :Tu mourras ce soir[29] (qui fut repris avec un arrangement différent dans le spectacle à l'Olympia en 1983[b 17]),L'Écorcheur d'enfants[30] ainsi que trois reprises en forme d'hommage :Eros vanné deMaurice Donnay[29],Mon oncle a tout repeint[30],[31] deJean Nohain chanté jadis parMarianne Oswald, etLa Maison morte[30] une adaptation par Pierre Philippe[32] d'une chanson peu connue que le chanteur brésilienCaetano Veloso avait écrite en 1971 pour sa sœurMaria Bethânia, sous le titre deJanelas abertas N°2 (ʒaˈnɛ.lɐs aˈbɛʁ.tɐ ˈnũ.me.ɾu ˈdoɪ̯s)[33],[t]. Ce spectacle rencontre un grand succès critique et public[b 18],[34],[u],[v].
Astor Piazzolla fait la rencontre de Jean Guidoni et Pierre Philippe en 1981.
Le, le Toulonnais est invité dans l'émissionLe Grand Échiquier où il interprète deux chansons extraites de son dernier album[s 20],[c 10],[d 5].Désireux de quitter le registre de lavariété, le parolier Pierre Philippe propose au chanteur de faire appel au grandbandonéonisteAstor Piazzolla pour lui demander de mettre en musique ses nouveaux textesTout va bien etMasque noir qui nécessitent, selon lui, des compositions plus proches de la musique classique tout en restant accessibles. Par chance, le grand musicien argentin qui avait justement vu la prestation de Guidoni auGrand Échiquier accepte immédiatement[c 11],[w].
Le, Jean Guidoni participe à la5e édition duPrintemps de Bourges où il fait figure de « révélation ». L'accueil encourageant du public donne envie àPierre Philippe d'écrire avecAstor Piazzolla un nouveau spectacle beaucoup plus ambitieux qui deviendra le futurCrime passionnel[c 11].
Le, le chanteur effectue son premier passage dans la mythique salle de l'Olympia où il créeTout va bien[c 6], chanson qui raconte la vie d'un survivant dans un Paris dévasté après uncoup d'État fasciste[38], ainsi que l'adaptation en français par Pierre Philippe deLa chanson de Mandalay[c 12], tirée de la comédie musicaleHappy End écrite parBertolt Brecht etKurt Weill[x].
En juillet, il est programmé en2e partie de l'émissionL'Atelier de la chanson surAntenne 2 au cours de laquelle il interprète sept chansons dont le récentTout va bien[y] et l'inéditUn enfant[s 23],[13]. Ce dernier titre est sans doute l'un des plus difficiles de son répertoire, tant sur le plan musical que sur le plan du texte. Les mélodies complexes imaginées par le jeune compositeurPhilippe Dubosson[s 24] (qui avait déjà composéL'Écorcheur d'enfants[39] etTu mourras ce soir[40]), qui alternent entre ritournelles enfantines etrythmes irréguliers, sont parfois à la limite de l'atonalité[b 19]. Les paroles très inquiétantes de Pierre Philippe, décrivent le délire d'un jeune enfantinterné qui sombre dans lafolie[a 20]. Inédite dans sa première mouture[z], cette chanson figurera deux ans plus tard sur l'albumLe Rouge et le Rose (1983)[b 20].
Le Cri du peintreEdvard Munch est cité par Pierre Philippe dans sa chansonQui crie ?
Durant l'été 1981[41], le maître argentinAstor Piazzolla travaille au projet deCrime passionnel. La barre est placée très haut car il s'agit de créer un « Opéra pour un homme seul » dont le livret sera signé entièrement par Pierre Philippe, qui écrira pour cette occasion parmi ses plus beaux textes[b 18].
Les premières mélodies imaginées par Piazzolla ne convenaient pas[42],[aa]. Avec beaucoup d'humilité, le compositeur a tout recommencé et a écrit des musiques beaucoup plus proches de l'esprit de celles qu'il avait composées auparavant pour lui ou pour d'autres interprètes[37]. L'opéra dans son intégralité est composé de douze chansons de styletango nuevo, et d'un long texte déclamé de dix minutes intituléMachine à souffrir[a 21], qui est accompagné d'une musique extrêmement discrète[ac].
Cette œuvre unique dans la carrière du chanteur consiste en unhuis clos dont le décor est une simple chambre dans laquelle va éclater un drame dû à la jalousie[c 11]. L'unique personnage de cet opéra est confronté successivement à la solitude (Le haut mur etMasque noir)[b 21], lapassion amoureuse (Coups de cœur)[b 22], lajalousie (Solo)[b 23], laviolence criminelle (Qui crie ? etLames)[b 24], la fascination morbide devant le cadavre de l'être aimé (Fleurs fanées)[b 25], et la plongée dans lafolie (Mandat d'amener)[b 26]. La dernière chanson qui conclut le spectacle s'intituleLes Draps blancs.
Astor Piazzolla n'ayant pas voulu écrire lui-même les orchestrations[d 7], celles-ci ont été réalisées par le pianiste et compositeurRaymond Alessandrini, épaulé par le célèbre bassiste de rock progressifJannick Top. L'accordéon est joué par le fidèleRoland Romanelli[ad] qui tient aussi les nombreuses parties de synthétiseurs. L'orchestre[5] comprend également deux guitares électriques, quelques cordes et même trois choristes sur la chansonLames. Sur le plan vocal, Jean Guidoni s'est aussi servi de son accent méridional pour exagérer l'articulation des syllabes afin de la rapprocher de celle de la langue allemande[s 7],[b 16]. L'albumCrime passionnel, qui propose dix titres seulement parmi les treize morceaux de l'opéra, est publié chezPhilips en juin 1982[5],[s 26], et reste l'un des plus emblématiques du chanteur. Il reçoit le Grand Prix du disque audiovisuel européen[d 5].
En, il monteCrime passionnel authéâtre des Bouffes-du-Nord[ae] où les treize chansons, hantées par le passé parfois douloureux du Toulonnais, vont prendre vie sur scène. Le public est une fois de plus au rendez-vous et la critique est positive[38],[c 13]. Toutefois, quelques voix discordantes se font entendre dans l'émissionLe Masque et la Plume diffusée le 31 octobre 1982, notamment celle deLucien Rioux qui déplore un« succès de snobisme » et des« textes ampoulés », tandis que d'autres montrent du doigt la trop grande fidélité de l'interprète à un seul auteur ou bien le fait que Guidoni ne chante aucune de ses anciennes chansons dans le spectacle[s 27]. En avril 1983, lors de la7e édition duPrintemps de Bourges, le spectacle est présenté au grand théâtre de laMaison de la Culture avec la participation exceptionnelle d'Astor Piazzola aubandonéon et à la direction d'orchestre[45].
Lors de son second passage à l'Olympia, Jean Guidoni a rendu un hommage très appuyé à la grande tradition dumusic-hall.
Après l'intensité du spectacleCrime passionnel, le chanteur se sent vidé et tombe malade pendant deux mois[46],[af]. En outre, le parolier et son interprète sont désormais « étiquetés » par certains médias : l'un comme« auteur décadent » influencé par l'expressionnisme berlinois et l'autre comme nouvelle« coqueluche » des milieux parisiens les plus « tendances »[b 27],[ag].
Dès le début de l'année 1983, Pierre Philippe et Jean Guidoni décident donc d'élaborer un album plus coloré et baroque[b 28] que le précédent et qui s'intituleLe Rouge et le Rose. La couleur « rouge » symbolise ici la teinte ouvertement plus politique qui apparaît bien sûr dans la chanson titreRouge. Cette dernière fait intervenir une chorale évoquant lesChœurs de l'Armée rouge, et pour laquelle le compositeurCarlos d'Alessio a réutilisé unChant sud-américain qu'il avait précédemment composé pour la pièce de théâtreOmphalos Hôtel deJean-Michel Ribes[47]. Cette thématique est la même que dansTout va bien (créée sur scène deux années auparavant) à la rythmique martiale, et surtout dansLe Bon Berger :hagiographie parodique durégime de Vichy avec des chœurs d'enfants qui rappellent le fameuxMaréchal, nous voilà !, hymne à la gloire dePétain[b 29]. Ces deux derniers titres ont été écrits en réaction face à la montée duFront national[s 28].
La couleur « rose » à connotation sexuelle domine presque tout le reste de l'album. Elle figure bien évidemment dans la chansonRose, dans le pathétiqueSmoking blanc qui dépeint la déchéance d'un chanteur sur le déclin[b 30], ou avec une variante plus humoristique dans la très théâtraleGrand-mère fait du strip-tease[b 30]. La chansonL'Amour monstre évoque, quant à elle, une femmemonstre de foire ressemblant aux personnages de films commeLa Monstrueuse Parade ouElephant Man[ah], avec une musique de Carlos d'Alessio qui oscille entre fanfare burlesque (tirée de la pisteCirque écrite originellement pour la pièceOmphalos Hôtel) et valse mélancolique inspirée par celle qu'il avait écrite en 1979 pour la musique du filmLe Navire Night deMarguerite Duras[s 29],[47],[b 30].
Contrairement aux deux précédents opus, les chansons ont été écrites par différents compositeurs qui proviennent du monde entier : Carlos d'Alessio (comme Astor Piazzolla) vient d'Argentine,Yánnis Spanós (qui avait précédemment composéLa Leçon d'amour etLe Têtard pour Jean Guidoni) est d'originegrecque tandis queLewis Furey vient duCanada.
Arrangé à nouveau par le duoRaymond Alessandrini etJannick Top, qui l'ont doté d'orchestrations très cinématographiques, l'albumLe Rouge et le Rose[s 30] sort en[5]. Le disque s'accompagne d'un second spectacle à l’Olympia (du 8 au) où Guidoni utilise toutes les possibilités théâtrales[49],[a 24] de la scène mythique deBruno Coquatrix etJean-Michel Boris, en reprenant ses grandes chansons avec quelques inédits (Message chiffré, un texte expérimental uniquement écrit avec des chiffres et uneAllée des coquelicots composée par Astor Piazzolla) sans oublier quelques titres d'avant-guerre commeCocaïne[ai], enregistrée parNitta-Jô(en) en 1932[s 31],La Complainte de la Seine deMaurice Magre etKurt Weill, qui fut créée à l'origine parLys Gauty[s 32], etLa Rue queDamia avait gravée sur disque en 1936[s 33]. Ce spectacle a fait l'objet d'un double-album paru en mai 1984[50],[s 34].
Putains… fait partie des rares disques entièrement consacrés au thème de laprostitution sous toutes ses formes.
Au milieu desannées 1980, l'épidémie dusida frappe très durement lacommunauté homosexuelle dont fait partie Jean Guidoni qui voit mourir bon nombre de ses amis[s 28]. De surcroît, les nuages s'amoncellent sur la relation entre le chanteur et Pierre Philippe[d 8] qui lui écrit neuf chansons en vue d'un album-concept nomméPutains… Comme son nom l'indique, ce nouveau projet s'articule autour du thème de laprostitution[38],[d 8] depuis l'Antiquité jusqu'à nos jours. Politique, la chanson-titreTous des putains présente tour à tour plusieurs individus différents, en montrant qu'ils sont tous des prostitués en puissance, dès lors qu'ils agissent par intérêt ou parce qu'ils vendent leurforce de travail[b 31],[aj].Éros Palace fait intervenir un couple faisant l'amour en public dans unpeep show, avec les commentaires d'un rabatteur[b 31].Drugstore 18 heures montre cruellement le rapport de force inégal entre un jeune prostitué affamé et un client qui cherche à négocier à la baisse le tarif de lapasse[b 31]. Inspiré du carnet de notes authentique de la prostituéeGrisélidis Réal[52],Le Carnet de Grisélidis passe en revue chacun de ses clients, en indiquant leurs préférences sexuelles, les précautions à prendre et même la tarification appropriée[b 31],[ak].Suburre s'intéresse au sort des filles d'unbordel militaire après le départ des soldats, tandis queLes Fantômes de Marseille revient sur le passé du chanteur, lorsqu'il travaillait auprès de clientes prostituées dans son salon de coiffure[b 32].Pour ce projet, Jean Guidoni désire changer complètement d'orientation musicale, afin d'éviter d'avoir à recourir de nouveau à des musiques théâtrales moins adaptées à un tel sujet[53]. Le chanteur, qui a découvert l'univers deLou Reed sur le tard[a 25], opère pour la première fois de sa carrière un virage radicalementrock, en recrutant le violoniste, compositeur, chanteur et guitaristeThierry Matioszek. Ce dernier a d'abord œuvré comme compositeur et musicien de variété, entre autres pourFrançoise Hardy,Catherine Ribeiro etArmande Altaï[54],[s 36], puis s'est ensuite fait connaître en tant que chanteur en solo à partir du milieu desannées 1970, notamment avec l'albumRainy Night in Clichy[s 37]. En 1981, Matioszek a l'opportunité de travailler comme violoniste de studio pour l'albumDrama of Exile deNico, la mythique chanteuse duVelvet Underground[54]. Il collabore alors avec le claviéristeAndy Clark(en) qui officiait sur le célèbreScary Monsters (and Super Creeps) deDavid Bowie[al]. Quatre années plus tard, les deux musiciens vont se retrouver ensemble sur le futur albumPutains…, épaulés par le batteur anglo-indienManny Elias qui a travaillé essentiellement pour le groupeTears for Fears. Entre-temps, le chanteur et compositeurAlain Bashung, qui a partagé le même éditeur[am] que Guidoni, aperçoit ce dernier interprétantMidi-Minuit, dans une émission de télévision présentée parYves Mourousi[s 39],[53]. Touché par sa démarche et son originalité, il contacte alors le Toulonnais qui lui propose une collaboration[52]. Finalement, Bashung co-écrit avec Matioszek[s 40], la musique très rock deTous des putains et celle duCarnet de Grisélidis, que la journalisteMarie-Ange Guillaume[57] qualifiait à l'époque de« liturgique »[an]. En plus des compositions et arrangementsnew wave de Matioszek, l'album bénéficie aussi de l'apport de la chanteuse franco-marocaineSapho, qui a écrit les mélopées orientalisantes deSuburre, tandis que l'accordéonistePhilippe Servain a composé la musique desFantômes de Marseille, l'une des chansons les plus mélodiques du disque[b 32].
Enregistré dans le légendaire studio duchâteau d'Hérouville[50],Putains… sort en mai 1985 chez Philips[50],[s 41], et est boycotté par les grandes radios à cause de ses paroles particulièrement explicites[c 14],[e 7].
Le disque est suivi d'un spectacle en deux parties fortementscénographiées aucirque d'Hiver (du au)[c 15],[59], qui marque aussi la fin de la collaboration entre le parolier Pierre Philippe et son interprète[f 1], lequel ne supporte plus ni son côté directif ni son attitude condescendante[a 26]. Le chanteur travaille avec le dramaturgeEnzo Cormann, qui lui écrit les paroles de cinq nouvelles chansons :Ange à tous dédié,Graffiti,Bella,Santa Rita Blanca et Rendez-moi l'enfant[50]. Le Toulonnais cherche surtout à écrire lui-même ses propres textes comme la chansonChromo, qu'il co-signe avec Marie-Christine Coupel. En plus des morceaux écrits par Pierre Philippe, ce nouveau récital intituléCirque divers propose les titres inédits précédemment cités, ainsi qu'une reprise de la chansonToute seule deJacques Prévert queMarianne Oswald[ao] avait créée en 1936[c 16]. Ce spectacle mal produit est un semi-échec pour Jean Guidoni : certains soirs, les salles ne sont pas assez remplies[a 27]. Son enregistrement fait tout de même l'objet d'un 33 tours (jamais réédité depuis) qui paraît sous le titre deChromos - Guidoni au cirque d'Hiver en[50],[s 43].
Jean Guidoni s'est beaucoup inspiré de la peinture d'Edward Hopper pour écrire l'opéra avortéUn train dans la mer et les chansons deTigre de porcelaine.
Après sa rupture avec Pierre Philippe, et sa courte collaboration avecEnzo Cormann qui n'a pas été concluante[ap], Jean Guidoni n'a d'autre choix que de repartir de zéro, d'autant plus que sa maison de disques n'a pas prolongé son contrat après les faibles ventes deChromos[e 8],[d 4]. Ainsi, pour la première fois depuis longtemps, le chanteur se lance lui-même dans l'écriture des textes d'un nouveau spectacle en forme d'opéra intituléUn train dans la mer, en s'inspirant du célèbre tableauLes Oiseaux de nuit d'Edward Hopper[e 9] ; puis il contacte le chanteur et compositeurWilliam Sheller, afin qu'il en compose la musique[d 4]. Ce projet, qui aurait dû voir le jour à laMaison des arts et de la culture de Créteil[c 17], est abandonné pour des raisons financières[d 4]. Le chanteur se remet alors à écrire et cherche à revenir à plus de simplicité[a 28] (ce que ni Pierre Philippe[a 28], ni même Enzo Cormann[b 33] ne parvenaient à faire). À cette époque, le Toulonnais nourrit une intense passion pour la peinture[aq], qui lui inspire, entre autres, l'écriture de chansons commeTramway Terminus Nord[s 28]. Après avoir longtemps épousé les obsessionsexpressionnistes de Pierre Philippe, l'esthétique de Jean Guidoni se fait maintenant plus subtile, plusimpressionniste, et ses textes (co-écrits parfois avec l'aide du journaliste et producteurAlain Lacombe[62]) sont à la fois davantage suggérés et davantage imagés[63],[b 34]. Ce changement d'univers est particulièrement perceptible dans des chansons commeMarseille,Mort à Venise etCe sont des choses qui arrivent[d 11],[b 35], qui figurent parmi ses plus belles réussites[64]. Pour en écrire la musique, le chanteur retrouve le fidèleMichel Cywie qui, après celle deY'a un climat, a composé toutes les chansons de l'albumJe marche dans les villes ; mais il fait aussi la connaissance du chanteur et compositeurPascal Auriat, qui produit le disque non seulement le disque mais signe aussi la plupart des autres musiques[d 12].
L'albumTigre de porcelaine[s 44],[s 17] paraît en octobre 1987[50], et le chanteur se voit décerner une seconde fois le prix de l'académie Charles-Cros[19]. Publiées en 45 tours,Tramway Terminus Nord (qui a fait l'objet d'unclip diffusé à l'époque surM6[b 36]) etMort à Venise sont des chansons plus séduisantes pour legrand public[b 37]. Guidoni admet pourtant avec le recul qu'il n'était pas« fier » de cet album, mais qu'il lui fallait en passer par là pour rebondir professionnellement[d 9]. Le chanteur concède également avoir été contraint de faire des compromis avec sa nouvelle maison de disques[d 9],[s 45]. Il est vrai qu'en comparaison avec la radicalité des disques précédents, les arrangements synthétiques deMichel Bernholc etBernard Estardy[65],[d 11] le font quasiment revenir à la « musique de variétés » de ses débuts[63].
Après avoir écrit la musique du titreJe pourris camarade qui conclut son spectacle au Bataclan, son ami Pascal Auriat meurt au début de l'année suivante sans même avoir pu écouter l'enregistrement final qui sort en 45 tours quelques mois plus tard[e 10],[50].
En 1989, Jean Guidoni rend un vibrant hommage au poèteJacques Prévert en interprétant des chansons rarement données sur scène.
L'année 1989 marque une étape importante dans la carrière de Jean Guidoni, qui revient àl'Espace européen (ex-théâtre en Rond) du 18 mars au 22 avril[c 19],[66]. Le chanteur, qui rêvait depuis longtemps d'un récital« chanté, totalement dépouillé, épuré, avec deux pianistes »[a 29], est accompagné ici de deux concertistes japonais : Shinji Urakabe et Tatsuya Hayashi[ar]. On note aussi la participation de la chanteuse de blues anglo-indienne Marcia Ann Bartley[66],[67], qui interprète seule la chanson inéditeLa femme tatouée et chante parfois en duo avec Guidoni. Ce dernier, quant à lui, chante ses classiques et avec l'autorisation de la veuve du poète[c 12], il rend hommage àJacques Prévert à travers plusieurs nouveaux titres commeLa Chanson de l'homme[b 36],Vie de famille[b 38] et surtout laChanson dans le sang, déclaméea cappella[b 39]. Le spectacle se termine par deux titres très différents : le premier est une reprise du standard de jazzGet Happy, pour saluer son idole de jeunesseJudy Garland. Pour l'occasion, le chanteur apparaît entravesti[as], juché sur des talons aiguilles[s 28], avec comme accessoires, une paire de collants noirs et un chapeau de la même couleur, pour reproduire presque à l'identique une scène dansée du filmLa Jolie Fermière[at],[c 20]. Le second morceau, qui va clore le récital, est un long poème récité et chanté de presque dix minutes, nomméL'Horloge[b 40]. Ce titre très exigeant fait partie des rares rescapés de l'opéraUn train dans la mer[c 17]. Et à défaut de William Sheller prévu à l'origine, c'estMichel Cywie qui en signe finalement la musique, avec des arrangements très sophistiqués deMichel Prezman[c 21],[e 11].
Ce récital constitue, à ce jour, le plus grand succès de scène[c 20],[s 28] de Jean Guidoni, qui est à cette époque véritablement au sommet de son art[b 36]. Un nouveau double-album en concert paraît en[50],[s 49]. Le même mois, le chanteur se produit authéâtre de la Ville avec le même répertoire, mais accompagné cette fois d'un duo de pianistes classiques françaises : Marie et Hélène Desmoulin[s 50] (remplacées certains soirs par Jeanne-Marie et Dominique Ponty[s 51])[c 20]. La tournée prendra fin le à l'Olympia[c 2], où Guidoni reprendBravo, un titre créé parDalida en 1983[au].
C'est aussi à cette époque qu'il commence à recevoir des propositions de certains réalisateurs de cinéma, pour jouer en tant qu'acteur dans leurs films. C'est le cas du cinéastePaul Vecchiali (dont il admire le travail) qui lui promet un rôle dans un long-métrage[d 13], et auquel le chanteur souhaite confier la mise en scène d'un nouvel opéra qui aurait dû être mis en musique initialement, par le compositeurRoland Vincent[s 52]. À ce jour, aucun de ces projets n'a pu être concrétisé[70].
La fin desannées 1980 est pour lui difficile : des tournées épuisantes, la disparition d'Auriat, son projet d'opéra mort-né avec William Sheller, l'amènent à faire une dépression. Il est alors hospitalisé et entre en cure de repos pendant un mois[d 14],[e 12]. Déjà esquissées dans un recueil de textes inédits qui paraît à l'époque[71], de nouvelles chansons voient le jour durant les mois d'été de 1989[72], et donnent rapidement lieu à un nouveau disque :Aux tourniquets des grands cafés, qui est publié en[73],[s 53].
Dans cet album assez désenchanté[b 41], le Toulonnais s'en prend à lagauche caviar (dans la chanson titreAux tourniquets des grands cafés) et aborde des thèmes tels que le sadomasochisme (La Punition)[c 3],[av], lemur de Berlin (Checkpoint Charlie Gesang) et le tournage d'un film (Vérone Véronal[aw]). Reprises par la suite sur les compilations consacrées au chanteur, ces chansons sont vite devenues très populaires parmi son public[b 42]. À noter plusieurs textes uniquement parlés commeLe Placard,Papiers tatoués ouImpérial Palace[b 42] (dont la musique reprend quelques mélodies entendues dans les chansons précédentes). Les compositions musicales sont deBernard Estardy (qui avait arrangé ou mixé les disques précédents) etJairo.
En1, il participe de nouveau à un concert aucirque d'Hiver, sur l'initiative de la revue spécialiséeLe Gai Pied destinée aux homosexuels[s 54]. Il prend ensuite des cours dedanse, puis reparaît sur scène à l'auditorium des Halles (ex-Auditorium du Châtelet), pour un spectacle de danse et de chant sous la direction de la chorégrapheLydie Callier, du 17 septembre au 6 octobre 1991[c 2],[74].
En septembre de la même année, sa première autobiographieQuelques jours de trop est publiée par le jeune éditeur Christophe Roux[c 2].
En début d'année 1992, Jean Guidoni tente de concrétiser la création de l'opéraAime le maudit, dont il voulait confier la mise en scène à Paul Vecchiali. Écrit par le chanteur lui-même, le livret s'inspire du mythiqueM le maudit deFritz Lang, et sa musique aurait dû être finalisée par le musicien franco-argentinTomás Gubitsch[d 14],[s 55]. Cependant, le chanteur ne parvient pas à s'entendre avec le metteur en scène[70], et ce projet est abandonné malgré deux années d'écriture intensive[f 2].
Du 15 au, un nouveau spectacle voit le jour au théâtre de la Ville[d 5],[f 5], avec des reprises de chansons déjà créées à l'auditorium des Halles comme le titreManque[b 43]. L'affiche montre l'artiste dans une mise en scène pastichant un tableau deRené Magritte. Un mois plus tard[d 5], un nouvel albumCas particulier ! est publié par le label Auvidis Tempo[s 57]. Presque entièrement écrit par Guidoni et mis en musique par Tomás Gubitsch,Philippe Servain,Jannick Top etSerge Perathoner, ce disque n'est pas aussi bien reçu par la critique et il déplaît au chanteur lui-même[d 14],[d 15]. On y trouve toutefois la chansonDe passage[b 1], extraite de l'opéraUn train dans la mer, mais aussiLe Commandeur, titre dédié à son père mort d'un cancer du poumon, quelques mois auparavant[f 6],[f 7],[f 8] ; et enfin, une reprise en duo de la chanson corseÔ Signore, cosa c'é qu'il chante avec sa grand-mère[d 14],[b 1].
Michel Legrand a entièrement composé, arrangé et dirigé l'orchestre surVertigo.
En 1994, Jean Guidoni croise à nouveau la route du compositeurMichel Legrand (qu'il avait déjà côtoyé au milieu des années 1970) à l'occasion d'un concert en faveur de l'épouse du journaliste Alain Lacombe (décédé en 1992[62], et qui avait co-signé plusieurs titres surTigre de porcelaine)[3]. Lors de cette soirée, le Toulonnais chante deux chansons, accompagné par Michel Legrand au piano. Ravi de ces retrouvailles, ce dernier veut poursuivre cette collaboration en composant plusieurs chansons inédites en vue d'un disque et d'un futur spectacle en commun[3]. Pour mettre des mots sur ces musiques de styles variés (valse musette,tango,rock,jazz etblues)[c 22], le chanteur décide d'écrire des paroles qui abordent principalement des sujets d'actualité comme lesSDF (Le Naufragé), le sida (N'oublie jamais qui tu es), lesviolences policières (Le Ciel violet), letrafic de drogue (La Grande Dame blanche de Colombie) ou lapolitique (Les Concubines de la gloire,Les Faux-monnayeurs)[b 44]. Guidoni en profite aussi pour rendre hommage àBarbara Steele (l'une de ses actrices fétiches) dansLe Masque[76], et adapte le standardNobody Knows, queBill Medley avait créé en 1970 pour la bande originale deThe Magic Garden of Stanley Sweetheart(en)[73],[s 58].
En, le disqueVertigo est publié par le label Paradoxe[73],[s 59]. Cet album permet à l'interprète de redécouvrir la joie de chanter, accompagné parfois par Legrand lui-même au piano et au chant, avec plusieurs solistes prestigieux (comme l'accordéonisteRichard Galliano, le bandonéonisteJuan José Mosalini ou le guitariste de jazzSylvain Luc), et de grands orchestres qu'il ne retrouvera plus par la suite[76],[ax].
Du 13 au, Jean Guidoni et Michel Legrand présentent auCasino de Paris, le spectacleComment faire partie de l'orchestre, dans lequel ils se partagent l'espace, accompagnés de six musiciens[c 22],[27]. Cependant, c'est la première fois que le chanteur occupe la scène avec quelqu'un d'autre et il le vit très mal, d'autant plus qu'il n'apprécie guère la salle qui a été choisie. En fin de compte, ce spectacle ne convient à personne, et laisse une impression mitigée à leurs créateurs[d 16],[f 10].
Deux mois plus tard, il donne un récital bien plus convaincant à laManufacture des œillets d'Ivry-sur-Seine. Avec le pianisteGérard Daguerre (qui fut le dernier accompagnateur deBarbara[77]), le chanteur propose un spectacle plus théâtral dans le décor d'une ancienne usine d'œillets à chaussures. Il y interprète, entre autres, une nouvelle version deTu mourras ce soir[c 22],[78].
Fenêtre sur cœur et participation à des disques d'hommages (1997-1998)
Du au, Jean Guidoni, toujours accompagné de Gérard Daguerre au piano, assisté cette fois du percussionnisteDominique Mahut (autre compagnon de route[s 60] de Barbara), revient àL'Européen[79],[80], présenter plusieurs nouvelles chansons mises en musique par son pianiste ainsi que de vieilles reprises, comme le grinçantL'Écorcheur d'enfants.
Cette nouvelle tournée coïncide avec la sortie de l'albumFenêtre sur cœur : une compilation de 18 titres qui comporte quatre inédits, dont le mélancoliqueLe Malbonheur etRue de France qui dénonce la violence desguerres coloniales[b 45],[d 17],[s 61]. Sur le plan vocal, l'interprète commence à mieux accepter son registre grave, et sur le plan scénique, il abandonne ses maquillages provocants ou sa tendance à se travestir sur scène[s 56].
Présenté du au authéâtre Silvia-Monfort, et placé sous la direction musicale deMatthieu Gonet[84], le spectacleFin de siècle donne lieu à deux albums sortis respectivement en 1999[s 64] et en 2000[s 65]. Mais, desservi par les dimensions de la salle Silvia-Monfort et le peu de moyens déployés par la production, le spectacle n'a pas profité du prestige ou de l'effet de surprise des premiers récitals créés par Guidoni dans les années 1980[d 18],[d 19].
Reprise acoustique deCrime passionnel et premier bilan (2000-2002)
Voulant poursuivre leur nouvelle collaboration, Jean Guidoni et Pierre Philippe décident de reprendre l'opéraCrime passionnel. Après sa création auxBouffes-du-Nord en 1982, suivie d'une reprise l'année suivante auPrintemps de Bourges, et d'une représentation supplémentaire à laMaison des arts et de la culture de Créteil (du 15 au) ; ce spectacle n'avait jamais fait l'objet d'une nouvelle reprise sur scène[c 13].
Du au, Jean Guidoni présente cette reprise deCrime passionnel dans la salle baroque duCabaret Sauvage[s 66]. Accompagné par un quintette de tango traditionnel dirigé par le guitariste Leonardo Sánchez, le chanteur en donne une interprétation un peu moins fiévreuse qu'aux Bouffes-du-Nord, et conclut le spectacle en dansant le morceau final avec sondouble scénique[c 13]. Ce concert fera l'objet d'un enregistrement qui paraît un an plus tard[s 67], et qui propose pour la première fois l'intégralité de l'opéra, y compris le long texte récitéLa Machine à souffrir ainsi que les deux versions deAlors je me suis assis, trois titres jusqu'à alors totalement inédits[d 20]. Cependant, le nouveau disque ne rencontrera pas l'écho de l'enregistrement original[89],[d 1].
Après ces courtes retrouvailles, Guidoni souhaite à nouveau tourner la page, et arrête sa collaboration avec Pierre Philippe, mais aussi avec son agent Marcel Rothel qui le suit pourtant depuis ses tout débuts. En 2002, un coffretlongbox4 CD reprenant majoritairement sa carrière scénique, paraît chezMercury, et l'année suivante, il publie une nouvelle autobiographie :Chanter n'est pas jouer qui reprend en première partie son premier romanQuelques jours de trop[d 1].
La chansonLa Naïade compare le chant de Guidoni à celui des légendairessirènes.
Dans son autobiographieChanter n'est pas jouer, Jean Guidoni mentionne un rendez-vous[f 11] dans une brasserie, au cours duquel il fait la connaissance des écrivainsMarie Nimier etJean Rouaud, qui avaient prévu de lui écrire des chansons avant même cette première rencontre[d 21]. Afin de l'aider dans l'écriture d'un nouvel album, Marie Nimier lui propose le texteSirène (d'après son premier roman éponyme), qui évoluera enLa Naïade[f 11],[90]. Le Toulonnais demande également aux deux écrivains de lui écrire un texte sur le néant, qui deviendraNéant, Néon[f 12]. Guidoni se met ensuite à élaborer lui-même plusieurs chansons, en plus de celles écrites majoritairement par Nimier et Rouaud, dont les thèmes sont souvent encore empreints d'une certaine noirceur commeJe reviens de loin,Pise ouL'Ogre. On note aussi une chanson faisant allusion aunarcissisme (Le Miroir) et un hommage à sa mère (Maman, Maman) morte en 2001[f 13], quelques années seulement après la mort de son père[90],[s 3],[s 54].La plupart des compositions, comme les hypnotiquesLa Naïade ouL'Ogre, ont été écrites par le compositeur canadienDaniel Lavoie[f 14], et les arrangementspop rock très modernes signés parÉdith Fambuena (qui fit partie du groupeLes Valentins), sont à l'opposé des musiques très traditionalistes deFin de siècle ou de la dernière mouture deCrime passionnel[d 21]. Le chant est lui aussi drastiquement neuf et l'interprète va jusqu'à murmurer sur certains titres[s 17]. Sur le plan musical, Guidoni opère une fois de plus un virage radical par rapport à ses dernières productions, et se permet même une auto-parodie dansJe veux chanter sur le Titanic[bb],[d 1],[91].
Lors de la tournée de promotion de l'albumTrapèze, le chanteur sympathise avec le multi instrumentiste Nicolas Deutsch[s 69], qui s'était aussi occupé des arrangements musicaux destinés à la scène. Dès l'été 2005, les deux hommes décident alors de travailler sur les morceaux d'un nouveau disque, cette fois presque intégralement écrit par Jean Guidoni et composé par le jeune musicien[s 54]. L'album intituléLa Pointe rouge (en référence à la plage dela Pointe-Rouge àMarseille)[s 70],[94] est publié en avril 2007[s 54],[s 71].
Poursuivant la même veine pop-rock queTrapèze, le Toulonnais profite de la participation d'artistes issus de la « nouvelle scène française[95] », commeDominique A (qui chante avec lui en duo surCloaca maxima),Jeanne Cherhal (qui lui écritComme un autre, où elle imagine le chanteur « enceint »),Mathias Malzieu (deDionysos) etPhilippe Katerine (qui signeUn arbre en Normandie)[96]. Très largement encensé par la critique[97],[94],[s 72],[96], le disqueLa Pointe rouge propose un contenu beaucoup moins sombre que le précédent opus du chanteur, dont la voix a encore muri et gagné en justesse[97].
Après ces deux albums très actuels, Jean Guidoni rompt une fois de plus avec sa nouvelle maison de disques. En effet, celle-ci ne voulait plus qu'il interprète ses anciennes chansons sur scène ; ce qui dénaturait, selon lui, la notion même de spectacle en transformant ce dernier en simple« showcase »[98]. Lors d'un dîner au restaurant, Édith Fambuena lui fait rencontrer le compositeur et arrangeurFabrice Ravel-Chapuis qui connaît bien sa carrière[98]. Guidoni s'accorde très vite avec lui, et il lui confie la place de pianiste ainsi que les arrangements de scène de son spectacle à laBoule noire, à Paris, du au[s 73],[s 21].
Hommage à Jacques Prévert et Allain Leprest (2008-2014)
Alors que Jean Guidoni etFabrice Ravel-Chapuis travaillent sur un prochain projet, Eugénie Prévert (la petite-fille deJacques Prévert) propose au Toulonnais de créer tout un album autour des chansons de son grand-père, en mettant également en musique des textes qui n'avaient jamais été chantés auparavant[s 74],[s 75].
L'interprète, qui avait précédemment chanté trois titres de Prévert lors de son récital à l'Espace européen, avait découvert l'univers du poète quelques années après avoir vu le spectacle d'Ingrid Caven auPigall's, notamment en écoutant de vieux disques de la chanteuseMarianne Oswald[99], et c'est cette dernière qui lui a réellement fait comprendre l'expressionnisme[100]. En 1985, il lui avait d'ailleurs rendu hommage en chantant sa propre version deToute seule de Prévert, dans laquelle il faisait passer toute la violence du texte du poète[b 50].
Privilégiant l'aspect le plus social des poésies de Jacques Prévert, Jean Guidoni reprend plusieurs anciennes chansons que Marianne Oswald avait interprétées dans lesannées 1930 commeEmbrasse-moi,Chasse à l'enfant ouLa Grasse Matinée[99], mais il crée aussi lui-même plusieurs titres inédits, mis en musique par Ravel-Chapuis etJuliette (avec laquelle il chante en duo l'emblématiqueChasse à l'enfant)[s 75]. Grand amateur demusique contemporaine[s 56], le Toulonnais a la chance de pouvoir collaborer avec le compositeur et organisteThierry Escaich, qui signe pour l'occasion la musique de deux poèmes de Prévert :Maintenant, j’ai grandi[s 76] etElle disait…[s 77] (qui sont les deux uniques chansons de son catalogue à ce jour).
Plus inégal que le précédent, le disqueÉtranges Étrangers (qui paraît le 17 novembre 2008[s 54],[s 78]) est un peu moins bien reçu par la critique, qui salue tout de même la grande familiarité que le chanteur entretient avec le répertoire de Jacques Prévert[101]. Une nouvelle tournée débute à l'Européen à partir du, pour se poursuivre ensuite en province[s 54]. Du au, Jean Guidoni chante le répertoire de Prévert pour les enfants à l'occasion du spectacleLe Déséquilibriste authéâtre Antoine-Vitez d'Ivry[s 79],[102]. Fin 2011, toujours avec Fabrice Ravel-Chapuis, l'interprète commence une collaboration avec l'auteur de chanson Pascal Mathieu[s 80] qui lui écritLa peau humaine[s 81], un texte inédit et jamais gravé sur disque, que l'on peut entendre à la fin d'une émission radiophonique consacrée àEdgar Allan Poe[s 82].
Jean Guidoni a su s'emparer de l'univers poétique d'Allain Leprest afin qu'il épouse le sien.
Après sa collaboration avec Fabrice Ravel-Chapuis surÉtranges Étrangers, Jean Guidoni songe sérieusement à arrêter définitivement sa carrière dans le monde du spectacle[s 83],[s 56]. Le producteurDidier Pascalis propose alors au Toulonnais de rendre hommage au chanteurAllain Leprest[s 84] dans le spectacleOù vont les chevaux quand ils dorment ?, qu'il crée au théâtre Antoine-Vitez d'Ivry, les 29 et, en compagnie deRomain Didier et du chanteurYves Jamait[s 85].
Considéré comme l'héritier des grandes figures de la poésie chantée, telles queJacques Brel,Léo Ferré ouJean-Roger Caussimon[103], Allain Leprest s'avère plus proche de lachanson réaliste[104] et son écriture ciselée s'apparente parfois à celle de poètes commeArthur Rimbaud[s 86], ou d'écrivains commeAntoine Blondin[104]. Devenu un personnage mythique de la chanson française[103], le poète normand évoluait dans un univers assez différent de celui de Jean Guidoni. Parmi les points communs, les deux artistes partagent toutefois les mêmes origines populaires, un milieu familial proche ducommunisme[105] et la même méfiance envers les médias les plus « grand public »[104]. En outre, le Toulonnais reconnaît une certaine proximité entre la poésie du quotidien deJacques Prévert et celle d'Allain Leprest, où il décèle une« émotion présente dans la chair du texte[s 45]. »
En 2013, le spectacleOù vont les chevaux quand ils dorment ? est donné à l'Alhambra de Paris, puis enregistré sous la forme d'un coffretCD etDVD vidéo[s 87]. Parallèlement, Jean Guidoni travaille à un nouvel album avec des textes inédits d'Allain Leprest, qui sort en sur le label Tacet créé par Didier Pascalis[s 88]. Entièrement composé parRomain Didier, l'albumParis-Milan reçoit de nombreuses louanges de la presse française[106],[19].
Dix ans aprèsLa Pointe rouge, Jean Guidoni se remet enfin à écrire lui-même tous les textes d'un nouvel album nomméLégendes urbaines[107], qui sort le[s 89]. Contrairement aux albums précédents qui traitaient souvent de problématiques sociales ou économiques (pauvreté,difficultés d'intégration,sans-abris) chères àJacques Prévert etAllain Leprest, deux auteurs proches duParti communiste ;Légendes urbaines aborde des sujets plus « sociétaux » comme levieillissement, letravestissement de l'artiste ou latransidentité (La Note bleue)[s 90],[108]. Il met également l'accent sur le sort desmigrants (La Piste des éléphants)[109] ou de leurs descendants (Où allez-vous Nora, Djemila…)[s 91],[s 92],[s 17]. On y trouve également un hommage à la femme de lettres américaineDorothy Parker (Dorothy)[110],[s 90]. Le chanteur a confié les musiques deLégendes urbaines à son nouveau producteur Didier Pascalis[107], qui hésite entre chanson française,musique latine ou airs de cabaret teintés de jazz. Guidoni présente l'album en concert à l'Européen le[s 93], puis àLa Cigale le de la même année[111].
AprèsLégendes urbaines, qu'il considère alors comme le « dernier album » de sa carrière[s 94], Jean Guidoni est soudainement confronté à lacrise sanitaire, lorsqu'il fait la rencontre du journaliste et producteur Arnaud Bousquet[s 95],[107]. Ce dernier va l'aider à se relancer en écrivant douze chansons à partir de quatre propositions écrites par le chanteur lui-même[112]. L'écriture de ces nouveaux titres s'effectue sur un an, à partir de l'été 2020[113], et aboutira en à la sortie d'un nouveau disque nomméAvec des si[s 96],[s 97],[114]. Comme sur l'album précédent, le producteur Didier Pascalis en signe toutes les musiques, arrangées pour un petit ensemble de chambre, à base de piano, violon, violoncelle et trombone[42].
Le, quarante ans après la création de l'opéraCrime passionnel, le chanteur revient au théâtre des Bouffes-du-Nord pour y présenterAvec des si[s 99],[117].
La devanture ducabaret berlinois (à gauche), devenu aujourd'hui uneépiceriebio (à droite), donnant son titre à la chansonEldorado.
En, alors que Jean Guidoni va très bientôt fêter ses 50 ans de carrière[bf], le labelEPM Musique (avec la collaboration dePolydor et d'Universal Music France) publie le coffretY'a un climat…, une nouvelle compilation de 5 CD contenant 94 titres qui s'échelonnent de1977 à2022[s 100]. Ce tour d'horizon discographique propose pour la première fois l'enregistrement officiel de son premier concert à l'Olympia du[118] ainsi que plusieurs titres rares ou inédits[s 100].
Le[s 101], le même label EPM Musique sort l'albumEldorado(s) qui emprunte son nom à une mythiqueboîte de nuit berlinoise de l'entre-deux-guerres[s 101],[s 102]. Co-écrit en grande partie avec Arnaud Bousquet et mis en musique parRomain Didier (qui avait auparavant composéUne valse de 1937 surFin de siècle avant d'écrire toutes les mélodies deParis-Milan),Eldorado(s) nous donne à entendre douze morceaux à la tonalité volontiers mélancolique[s 102].
La chanson titre déplore la triste fin d'un« cabaret d'avant-guerre » très prisé de la communautéLGBT et transformé depuis enépicerie bio[119]. Désabusé et s'interrogeant sur ses anciens amis disparus dansQuand j'étais riche, le chanteur lui-même va jusqu'à préférer s'« évite[r] » sur le troisième titre intituléJe m'évite[s 102]. La thématique politique affleure dansLes Enfants de la nuit qui évoque une nouvelle fois les flux migratoires[s 101], mais le disque renoue surtout avec un aspect intimiste et familial que l'on retrouvait déjà surCas particuliers ![d 14]. Le Toulonnais rend notamment une seconde fois hommage à son père marin sur la chansonSailor man[s 101] (aprèsLe Commandeur en 1993[d 14],[f 15]), et pour la première fois, il chante un hymne à l'amour marital surRegarde mon amour qui clôt l'album[s 102].
1988 :Crime passionnel, Le Rouge et le Rose, Putains…(PolyGram)
Ce coffret doubleCD regroupe les trois albums majeursCrime passionnel,Le Rouge et le Rose etPutains…. Il comprend aussi deux livrets avec les textes de Pierre Philippe. Le verso du coffret reproduit le visuel des pochettes des33 tours originaux.
Cette première compilation propose 17 titres issus de la période 1982-1985 (deCrime passionnel àPutains…), avec un inédit :Y'a un climat dans une version studio enregistrée en 1983 (différente de celle de 1980).
Y'a un climat(Jean Guidoni etMaurice Fanon / Michel Cywie)
Ce coffretlongbox présente toutes les facettes de Jean Guidoni en 4 CD, accompagnés d'un livret biographique très détaillé de 36 pages avec des photos rares.
Conçue sous la forme d'un coffret dépliant, cette anthologie en 5 CD présente une très large sélection de chansons de1977 à2022 choisies par Jean Guidoni et Éric Castaing[121]. Elle comprend également l'enregistrement inédit du premier concert à l'Olympia de 1981, ainsi que des titres de45 tours qui n'avaient jamais été publiés en CD[s 100].
Ce disque propose une nouvelle version studio deY'a un climat avec des arrangements différents de celle de 1980. À noter que cette version studio de 1983 est la seule à avoir été reprise en CD, sur la compilationMaster Serie consacrée à Jean Guidoni en 1994[123].
Y'a un climat(Jean Guidoni etMaurice Fanon / Michel Cywie)
Seule la version orchestrale deJe pourris camarade a été reprise sur le4e CD du coffretlongbox en 2002, l'autre version studio n'a jamais fait l'objet d'une édition en CD à ce jour[d 17].
1988 :Live Bataclan deJairo (Guidoni a adapté trois chansons pour le chanteur argentin, et il lui a également écrit le titreLe Mur gris)
1990 :Flechas De Neón deJairo (Guidoni a écrit trois nouvelles chansons pour la version française de cet album[s 105], et il a également signé l'adaptation en studio deLa Bronx Story de Pédro Navaja précédemment chantée sur leLive Bataclan)
1991 :Saint-Lazare de Bertrand Sansonetti (auteur et récitant duDialogue de l'assassin et du barman sur la chanson titre)
1991 :L'Enfant de demain, compilation réalisée par l'UNICEF (Guidoni chante sur la chanson titre avec d'autres interprètes)
1992 :Jacques Prévert et ses interprètes, coffret 6 CD (avec les inéditsCœur de docker etChanson dans le sang, en plus de 3 titres déjà publiés avant)[73]
1998 : Ils chantent Aznavour (reprise deComme ils disent)
1987 :Y'a un climat, reprise parIsabelle Aubret sur son albumVague à l'homme
1991 : Le chanteur et acteurRikard Wolff rend hommage à Guidoni, en reprenant cinq de ses titres traduits en suédois, sur son albumRecital-91[s 110],[s 111]
1991 :Lames, reprise parJuliette sur l'enregistrement public¿Qué tal?, puis sur l'album studioChansons de là où l'oeil se pose (2023)[s 112]
1997 :Fleurs fanées, fidèle reprise de la chanson sous une forme instrumentale par le groupeArtango sur leur albumMétropole[s 113]
↑Le prénom complet du chanteur est Jean Quilicus, en référence à celui de son grand-père corse[d 1].
↑SurFrance Culture en 2022, lorsque la journalisteMaylis Besserie explique aux auditeurs qu'il est« né le 3 mai 1952 », Jean Guidoni la corrige en précisant qu'il est né en 1951 et qu'on l'avait« rajeuni d'un an ».[s 2].
↑La grand-mère de Jean Guidoni était une femme à forte personnalité d'origine corse. Le chanteur lui a rendu hommage dans son albumCas particuliers! en lui demandant de l'accompagner sur un refrain deÔ Signore, cosa c'é, une chanson corse chantée jadis parTino Rossi[b 1],[c 2].
↑Passionné de films d'épouvante[1], le jeune cinéphile devenu chanteur rendra d'ailleurs hommage à des réalisateurs spécialistes du genre commeMario Bava dans sa chansonLe Masque (du Démon) (d'après lefilm du même nom) en 1995[e 3],[c 3], ainsi qu'àPierre Philippe dans la chansonMidi Minuit qui porte le titre del'un de ses films réalisé en 1969[c 4] et que Guidoni avait vu adolescent à la grande surprise de son créateur[s 2].
↑En écoutant cette bande magnétique,Michel Legrand aurait même dit à Marcel Rothel :« Il a quelque chose d'une star, ce type-là[4] ».
↑Jean Guidoni a gardé un souvenir ému de cet enregistrement qu'il relate dans ces termes :« J'arrive au studio pour la première séance.Jean Musy dirige les violons et les cuivres. Il y a au bas mot cinquante musiciens. j'en ai le souffle coupé et les larmes aux yeux »[e 6].
↑L'actrice a commencé sa carrière de chanteuse à Paris dans les années 1978-1979 auForum des Halles avec le spectacleRêve d'Ouest-Rêve d'Est[s 10].
↑Comme Jean Guidoni, Michel Hermon a vu Ingrid Caven au cabaretLe Pigall's, ce qui lui a donné envie de chanter lui-aussi dans la cave duthéâtre Gérard-Philipe deSaint-Denis[s 11].
↑Le spectacle d'Ingrid Caven a débuté le[6],[c 4] et s'est achevé pratiquement deux mois plus tard, comme en témoigne cette coupure de presse de l'époque :« Ingrid Caven continue de chanter auPigall's jusqu'au 17 juin. Le coup de foudre de Paris pour la frêle sirène […] s'est prolongé en une belle histoire d'amour. Pendant plus d'un mois la Caven aura joué ses chansons comme autant de drames pathétiques, orgueilleux »[7].
↑Ce spectacle a fait l'objet d'un enregistrement en 1978[s 12].
↑Aujourd'hui disparu, cet ancien cabaret tenu parHélène Martini et situé au 77, rue Jean-Baptiste Pigalle avait été ré-ouvert à l'occasion du tour de chant d'Ingrid Caven. Il a été transformé depuis en club électro,Le Rouge.[s 13].
↑Pierre Philippe n'a d'ailleurs pas gardé un bon souvenir de sa première rencontre avec Ingrid Caven, et jugeait la qualité des chansons de Fassbinder très sévèrement. En plus de signer l'adaptation française de trois chansons du cinéaste, il a également aidé la chanteuse à améliorer sa prononciation du français, malgré tout encore assez approximative si l'on écoute le disque en question[12],[d 4].
↑Interrogé par l'essayisteColette Godard, le chanteur relate les difficultés qu'il a eu pour trouver l'auteur Pierre Philippe :« J'ai eu du mal à le joindre. J'ai mis du temps. Je me suis adressé à laSACEM, pour connaître son adresse. Et puis voilà qu'existe un autre Pierre Philippe, il a été l'accompagnateur desFrères Jacques. Ensuite quand j'ai trouvé le bon, j'ai encore eu du mal à le trouver [sic]. Je me suis obstiné, je l'ai enfin rencontré et lui ai tout confié[a 15]. »
↑Ce cabaret aujourd'hui disparu avait essayé en vain de faire renaître la splendeur passée des établissements comme laVilla d'Este mais ressemblait plus à un simplebar à hôtesses[a 16].
↑Le titre de cette chanson provient d'une réplique tirée d'une bande dessinée deClaire Brétecher[15].
↑Interrogé par Serge Elhaïk sur son travail pour l'albumJe marche dans les villes, l'arrangeur Benoît Kaufman ne tarit pas d'éloges sur le chanteur :« Les séances pour enregistrer ce disque furent parmi les plus abouties musicalement que j'ai eues à orchestrer dans le domaine de la variété. Jean Guidoni est un personnage exceptionnellement doué et sa sensibilité était contagieuse. »[20].
↑Le monde du rock était presque le seul à cette époque à oser aborder des thématiques aussi sulfureuses.Lou Reed avait célébré le masochisme dès 1965 avec sa célèbre chansonVenus in Furs[21], tandis le très provocateurAlice Cooper attirait les adolescents desannées 1970 avec des spectaclesgrand-guignolesques axés sur des thèmes comme l'infanticide ou lanécrophilie[22], respectivement abordés par Guidoni dans les titresL'écorcheur d'enfants[23] etChanson pour le cadavre exquis[24].
↑Après la sortie de l'albumVrai ! Vrai ! Vrai ! (1981) de Charles Trenet, Jean Guidoni a avoué auQuotidien de Paris toute l'admiration qu'il porte au poète surréaliste deVous oubliez votre cheval etLa Folle Complainte en expliquant qu'il avait eu envie de« lui rendre un hommage détourné […] dansLa Chanson optimiste » en pastichant sa musique et en demandant à son parolier de lui écrire« un texte à l'envers de ce que Trenet aurait écrit, mais qui contiendrait les mêmes éléments exprimés au premier dégré. »[25]
↑Ce titre a fait l'objet de plusieurs interprétations mais la première figure sur l'albumA Tua Presença de Maria Bethânia[s 19].
↑Anne-Marie Paquotte passe en revue la carrière scénique du chanteur depuis ses débuts jusqu'à la fin des années 1980, lorsque ce dernier connaît parmi ses plus grands succès discographiques à ce jour :« Décembre 80, Guidoni est au théâtre en rond. Le têtard a fait comme ses congénères, il a grandi. Parlons plutôt de métamorphoses : l'aimable jouvenceau s'est fardé de blanc, vêtu de nuit. […] TV et radio sont silencieuses, presse et public enthousiastes[35]. »
↑Jacques Vassal analyse tous les concerts et disques de Jean Guidoni depuis ses premiers 45 tours :« Mais voilà qu'à l'automne 1980 tout change : Jean Guidoni vient de rencontrer un parolier, Pierre Philippe, et un compositeur Michel Cywie, qui lui taillent un répertoire sur mesure. Il présente alors au théâtre en Rond […] un spectacle qui étonne la critique et lui vaut son noyau initial de fans[36]. »
↑Jean Guidoni a été très marqué par sa rencontre avec Astor Piazzolla dont il appréciait énormément la musique, il se souvient de son premier contact avec le musicien :« Pierre Philippe avait écrit un texte qui s'appelaitTout va bien. Nous avons demandé à Astor Piazzolla de le mettre en musique. Quand il a su que ce serait moi qui le chanterais il a dit : “Il a l'air fou, à part. Venez tout de suite”. Le soir-même, la musique était composée. »[37].
↑Le chanteur reprendra par la suite d'autres chansons de Kurt Weill commeLa Complainte de la Seine[c 9] en 1983,Le Grand Lustucru[s 21] etLe Chant des canons[s 22] en 2007.
↑La première version deMachine à souffrir (1982) n'est jamais sortie en disque, on ne peut l'entendre qu'en concert dans les archives de l'Inathèque[s 25].
↑Le recueil de partitions édité par Allo Music en 1983 ne propose d'ailleurs que le long texte de Pierre Philippe sans aucune note de musique. Piazzolla n'ayant rien composé pour ce titre[a 22], on peut penser que ce sont les arrangeurs qui ont écrit la musique qui l'accompagne sur scène[43]. Dans sa version initiale, ce texte était uniquement accompagné par des percussions à peine audibles se détachant des nappes de synthétiseur pendant sa première partie. Sa partie centrale était jouée quant à elle par un piano suivi d'un accordéon. Les percussions faisant leur retour dans la seconde partie[ab]. Notons également que pour la reprise de ce titre auCabaret Sauvage en 2000, le guitariste Leonardo Sánchez a imaginé une musique acoustique minimaliste différente de celle de 1982[c 13].
↑Depuis 1978, Roland Romanelli s'était associé avec Jannick Top, ce qui explique leur complicité sur ce projet[44].
↑Le chanteur se souvient avoir adoré l'atmosphère des Bouffes-du-Nord :« Là, c'est spécial, il y a quelque chose en plus que je n'ai retrouvé nulle part ailleurs. Jamais je ne me suis senti aussi bien… »[a 23]
↑Jean Guidoni a souffert d'une grave crise d'herpès qu'il n'avait jamais eu auparavant[s 28].
↑L'universitaire Jean Viau, auteur du livre le plus complet sur l'œuvre de Jean Guidoni à ce jour, décrit très bien le mal-être du chanteur qui transparait parfois dans les interviews qu'il donne à cette époque[b 27].
↑Ironie du sort, c'est justement peu après cette période que Jean Guidoni a commencé à prendre de lacocaïne, avant de passer temporairement à l'héroïne[s 28].
↑Cinq ans plus tôt, le groupe post-punkThe Pop Group enregistrait le 45 toursWe Are All Prostitutes dont le titre et le thème abordé sont très similaires à ceux deTous des putains[51].
↑Pierre Philippe a réutilisé dans son texte certaines expressions et les mots exacts de Grisélidis Réal sans même chercher à les édulcorer[s 35].
↑Andy Clark tient même la partie de synthétiseur surAshes to Ashes, l'un des plus grands succès de Bowie[55].
↑Il s'agit de Max Amphoux[56], directeur des éditions Allo Music, et par ailleurs inspirateur des paroles de la célèbre chansonGaby oh Gaby[s 38].
↑Le terme n'est en réalité pas exagéré, car pour Alain Bashung, ce qui a trait à la sexualité a toujours revêtu un aspect quasi mystique[58] et ça se sent particulièrement dans la musique très hypnotique duCarnet de Griselidis.
↑En 1983, par l'intermédiaire de la documentaliste Janine Marc-Pezet (également biographe du chanteur), Guidoni a d'ailleurs rencontréMarianne Oswald en personne, dans son logement de l'Hôtel Lutetia[60],[61], et celle-ci lui aurait même suggéré de reprendre la chansonToute seule sur scène[s 42].
↑Le chanteur trouvait que son approche de la chanson était trop théâtrale[d 9] et finalement pas si éloignée de celle de Pierre Philippe[d 10].
↑Le chanteur peindra d'ailleurs lui-même selon ses propres termes :« des paysages vides et une cafetière ensanglantée ! »[48]
↑Ces jeunes pianistes nippons étaient à l'époque des élèves du Conservatoire de Paris[67].
↑Le travestissement est également très présent dans l'album de photographies queBruno de Monès a réalisées pour le chanteur en mars 1989[68],[69].
↑C'est aussi un soir de 1983 que Dalida avait tenu à féliciter Guidoni pour son second passage à l'Olympia[c 2].
↑Interrogé par Maylis Besserie en 2022, Jean Guidoni a raconté sans aucun tabou ses penchants pour le sadomasochisme[s 28].
↑Le titre énigmatique de cette chanson s'inspire d'unfait divers survenu après le tournage du filmLes Amants de Vérone :Louis Salou, un des acteurs de ce long-métrage d'André Cayatte, avait alors décidé de mettre fin à ses jours en s'empoisonnant[c 3].
↑Quand il pénètre dans la salle A dustudio Davout pour chanter le premier titre intituléIl fait beau, Jean Guidoni découvre un immense orchestre avec pas moins de quatre harpes, quatre pianos à queue, un imposantpupitre de percussions, un ensemble à cordes très fourni, de nombreux cuivres et une quinzaine de choristes ![f 9]
↑Pour clore la liste des titres de son coffretlongbox, le chanteur a justement choisi cet hommage à Barbara[c 3].
↑Dans le premier couplet, Pierre Philippe mentionne un établissement nommé le88 qui existe encore au même numéro[s 63] dans larue Saint-Denis àParis[83].
↑Le leader du groupeLes Garçons bouchers a d'ailleurs rendu un étonnant hommage à Guidoni dans l'émissionFréquenstar en 1990[s 52].
↑Après que Jean-Loup Dabadie a écrit le titreAimer pour Sylvie Vartan en 1981, Guidoni songe à le contacter pour qu'il lui écrive également une chanson, mais, empêché par sa collaboration d'alors avec Pierre Philippe, il finit par renoncer à ce projet[113].
↑Guidoni avait déjà rendu un hommage indirect au filmMax et les Ferrailleurs, dans la chansonJe reviens de loin sur son albumTrapèze, dans laquelle les compositrices Édith Fambuena et Annika Grill ont eu l'idée d'utiliser un courtéchantillon de la bande originale[bd] (et ce, d'après les évocations musicales et visuelles données par le chanteur lui-même[s 98], notamment dans la courte nouvelle de la page 2 du livret du CD, où il se compare à un« prince de la nuit » vêtu d'un« costume noir » comme le sombre personnage incarné par Michel Piccoli dans le film de Claude Sautet)[116].
↑Jean Guidoni a commencé sa carrière professionnelle dans la chanson en1975[d 5].
↑a etbLivret de l'album"India Song", "Luxe", "Home Movies" et autres musiques de films et de scènes, Carlos d'Alessio, 2009, C’est tellement simple l’amour, Marc Phéline, CD, Le Chant du Monde, 2741745.46, p. 8.
↑abc etdMarie-AngeGuillaume, « Jean Guidoni, le diable au corps »,Le Monde de la Musique,no 101,,p. 111.
↑Jean-PaulMulot, « Jean Guidoni à l'Olympia »,Quotidien de Paris,.
↑Danièle Heymann, Claude Fléouter et Patrice Delbourg et Lucien Rioux, Entretien radiophonique parPierre Bouteiller, Le Masque et la Plume (à partir de 19:42), Radio France, .
↑AFP, « Le chanteur et parolier Jean Guidoni est décédé à 74 ans », surlefigaro.fr, :« Le chanteur Jean Guidoni, artiste singulier qui a marqué la scène française avec son univers sulfureux et théâtral, est mort vendredi à Bordeaux, à 74 ans, a annoncé son attachée de presse à l'AFP. »
Brunode Monès et JeanGuidoni,Et demain ?, Paris, Librairie Séguier,(ISBN2-87736-040-7)(textes de Jean Guidoni illustrés par des photos grand format, ouvrage non paginé).
JeanGuidoni et PierrePhilippe,Le Théâtre en Rond de Paris présente Jean Guidoni, Paris, Publifar,, 16 p.(programme du spectacle créé le 3 novembre 1980).
PierrePhilippe et AstorPiazzolla,Crime Passionnel, Paris, Allo Music,, 64 p.(recueil de partitions avec le programme du spectacle créé le 10 septembre 1982).
En 1984,TF1 a diffusé un documentaire réalisé parMiklós Jancsó, comportant plusieurs extraits du spectacle à l'Olympia en novembre 1983.
L'année suivante,Michel Cardoze présente un reportage intituléJean Guidoni existe. Tourné par Alain Devaux, ce documentaire a été diffusé pour la première fois sur TF1 dans l'émissionExtérieurs nuit du 30 mars 1985.
Le 21 juin 1990, c'est au tour de la chaîneM6 de diffuser le concert du 21 mai 1990 à l'Olympia, à l'époque des récitals avec les deux pianos.
En 1995, Bernard Garcia réalise unPortrait de Jean Guidoni, dans lequel on peut voir un long entretien avec l'interprète, entrecoupé d'extraits de concerts, et même la séance d'enregistrement de l'albumVertigo avecMichel Legrand. Ce documentaire de 52 minutes a été diffusé en 1996 surParis Première, et produit par la société FMC Production (un DVD est disponible sur leur site internet).
En 1996, le cinéasteNils Tavernier a filmé le récital de Guidoni à laManufacture des œillets d'Ivry-sur-Seine, le film propose également un entretien avec le chanteur. Ce documentaire, intituléJean Guidoni chante et parle, figure dans la filmographie du site officiel du réalisateur à la rubrique « Autres réalisations ».