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Jean Charbonnel | |
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Fonctions | |
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Député français | |
– (4 ans, 9 mois et 9 jours) | |
Élection | 12 juin 1988 |
Circonscription | 2e de la Corrèze |
Législature | IXe(Cinquième République) |
Groupe politique | RPR(1986-1990) NI(1990-1993) |
Prédécesseur | Proportionnelle par département |
Successeur | Bernard Murat |
– (2 ans, 1 mois et 12 jours) | |
Élection | 16 mars 1986 |
Circonscription | Corrèze |
Législature | VIIIe(Cinquième République) |
Groupe politique | RPR |
– (1 mois et 3 jours) | |
Réélection | 11 mars 1973 |
Circonscription | 2e de la Corrèze |
Législature | Ve(Cinquième République) |
Groupe politique | UDR |
Prédécesseur | Charles Ceyrac |
Successeur | Charles Ceyrac |
– (4 ans et 26 jours) | |
Élection | 23 juin 1968 |
Circonscription | 2e de la Corrèze |
Législature | IVe(Cinquième République) |
Groupe politique | UDR |
Prédécesseur | Roland Dumas |
Successeur | Charles Ceyrac |
– (3 ans, 2 mois et 2 jours) | |
Élection | 25 novembre 1962 |
Circonscription | 2e de la Corrèze |
Législature | IIe(Cinquième République) |
Groupe politique | UNR-UDT |
Prédécesseur | Jean Filliol |
Successeur | Pierre Pouyade |
Maire deBrive-la-Gaillarde | |
– (28 ans, 8 mois et 17 jours) | |
Prédécesseur | Henri Chapelle |
Successeur | Bernard Murat |
Conseiller général de la Corrèze | |
– (18 ans) | |
Circonscription | Canton de Brive-la-Gaillarde-Nord Canton de Brive-la-Gaillarde-Centre |
Prédécesseur | Roger Courbatère |
Successeur | Odette Neuville |
Biographie | |
Nom de naissance | Jean Élie Charles Charbonnel |
Surnom | Le Gaulliste de gauche |
Date de naissance | |
Lieu de naissance | La Fère,France |
Date de décès | (à 86 ans) |
Lieu de décès | 14e arrondissement de Paris |
Sépulture | Tréflez (Finistère) |
Parti politique | RPF -UNR -UDR -RPR |
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Jean Charbonnel, né le àLa Fère (Aisne) et mort le àParis, est unhomme politiquefrançais d'appartenance gaulliste.
Jean Charbonnel effectue sa scolarité secondaire aulycée Henri-IV, puis aulycée Louis-le-Grand. Une fois lebaccalauréat obtenu, il s'inscrit à lafaculté des lettres de l'université de Paris. Il est également élève à l'École normale supérieure, où il suit des études d'histoire.
Il est reçu à l'agrégation d'histoire en 1951[1]. Il est admis au sein de l'École nationale d'administration (1954-1956).
À sa sortie de l'ENA, il est nommé auditeur à laCour des comptes. Il y est promu conseiller maître en 1983.
Après avoir commencé sa carrière politique auMRP, dans la foulée d’Edmond Michelet, son modèle[2], il le quitte en 1947, ce parti modéré catholique refusant la double appartenance avec leRPF deCharles de Gaulle.
Il rejoindra plus tard l'Union démocratique du travail, le parti desgaullistes de gauche. Il est élu député de ladeuxième circonscription de la Corrèze (UNR-UDT) en1962 face àJean Goudoux[3].
L'élection municipale de 1965 àBrive-la-Gaillarde est annulée et Charbonnel remporte celle de 1966, devenant ainsi maire[3].
Jean Charbonnel a étésecrétaire d'État aux Affaires étrangères, chargé de la Coopération de 1966 à 1967 sousde Gaulle dans legouvernement Georges Pompidou (3) .
Il est l'organisateur de l'opération « Jeunes loups », dont le but était de promouvoir une nouvelle génération de cadres gaullistes, souvent issus comme lui de l'ENA, aux élections législatives de 1967 (Jacques Chirac en faisait partie). Lors des mêmes élections, il est battu dans sa deuxième circonscription de Corrèze parRoland Dumas.
Jean Charbonnel est ensuite nommé, au moment où le Premier ministrePierre Messmer remplaceJacques Chaban-Delmas, ministre du Développement industriel et scientifique, dans les gouvernements Pierre Messmer(1) et(2), de juillet 1972 à février 1974[4], en remplacement deFrançois-Xavier Ortoli. À ce titre, il baptisa lafuséeAriane[5].
Il choisit comme directeur de cabinet Bernard Rauline, moins favorable à l’informatique[6].Michel Barré, PDG de la CII, indiquera un an et demi après qu'il ne« connaissait absolument pas le dossier », a été« soumis à des influences contradictoires », puis s'est« trouvé rapidement confronté avec des problèmes d'horlogerie qui l'ont beaucoup occupé »[7].
Cependant, lors des développements duPlan Calcul et d'Unidata, consortium auquel la CII travaille avec Siemens depuis janvier 1972[6] il tranche, sans réserves[8], le 26 juin 1973 en faveur deMichel Barré, PDG de la CII etPaul Richard, son actionnaire, même si l'autre actionnaire, la CGE exprimait des réserves[6] ce qui l'amène six mois plus tard à nuancer sa position[9], après avoir signalé en juillet 1973[6], que le gouvernement n'est pas encore uni ni décidé sur le sujet[10] et précisé dans une lettre d'octobre que cet accord préalable ne saurait entraîner d'obligation financière de la part de l'État[6].
Au moment de l'Affaire Lip[9], il apporte des nuances à la ligne « Lip, c'est fini » du Premier ministre[4]. Sa gestion modérée est mise en cause par le ministre des financesValéry Giscard d'Estaing et le Premier ministrePierre Messmer[9], qui le juge trop indulgent avec les syndicats de Lip[4]. Il s'oppose à ce sujet à des grands patrons commeAmbroise Roux,Sylvain Floirat,Jean-Luc Lagardère, qui viennent le visiter.
« C’est de l’intérieur qu’il a vu le régime s’infléchir vers le conservatisme, et de crise de l’énergie en affaire Lip, laisser s’affirmer les tendances » portées parValéry Giscard d'Estaing[9]. Il déplore alors les divisions au sein duCNPF, le fait que la majorité gaulliste doive« faire face à une autre opposition, sur sa droite, celle des Réformateurs », l'absence de ministre du commerce extérieur, qui lui fait perdre beaucoup de temps, et l’interventionnisme deValéry Giscard d'Estaing dans les affaires industrielles, via son contrôle sur leFonds de développement économique et social (FDES) et laDélégation à l'aménagement du territoire, rattachés au ministère de VGE.
Ses derniers jours au ministère font l'objet d'intenses discussions et échanges de courrier sur le dossier informatique[8]. Une présentation officielle deCyclades[6] le 8 février 1974 et 4 jours après un conseil interministériel sur l’informatique[6], dont le résultat n'est annoncé qu'après 48 heures par l’Élysée[6], le présidentGeorges Pompidou arbitrant en faveur d'Unidata etCyclades, et demandant à Charbonnel de soutenir ce choix dans la presse[11],[12], même siAmbroise Roux espérait encore quatre jours plus tôt[13] obtenir une autre décision, le rapprochement de laCII avec l'américainHoneywell.
Il s'exécute mais en semblant ménagerAmbroise Roux[11],[6]. Le lendemain,Michel Barré, PDG de la CII, répond à la lettre de septembre d'Ambroise Roux et convoque les médias pour les informer qu'il« appris par la presse » en avril-mai 1973 les intentions d'Honeywell-Bull[6], qui avait pourtant écarté une offre de la CII en 1971[6]. Le surlendemain,Georges Pompidou révèleavoir la maladie de Waldenström puis meurt un mois après. Parmi ses dernières décisions, une lettre de Jean Charbonnel àPaul Richard du 26 février 1974 approuvant sans réservesUnidata[6], puis son remplacement parYves Guéna deux jours après[6].
En contradiction avec les partisans du libéralisme économique du gouvernement, Jean Charbonnel est évincé lors du remaniement ministériel du 28 février 1974[4]. Il est remplacé parYves Guéna, qui ne restera que trois mois, remplacé parMichel d'Ornano dès l'élection deValéry Giscard d'Estaing.
Après l'élection à la présidence de ce dernier en 1974, il se rapproche progressivement de la gauche et raconte cette expérience dans un livre publié en 1976[9].
Jean Charbonnel eut souvent des rapports conflictuels avec le mouvement gaulliste (notamment avec Jacques Chirac, autre élu de Corrèze, nommé Premier ministre parValéry Giscard d'Estaing de 1974 à 1976)[3]. Ce n'est qu'en 1979, qu'il adhère au RPR[4], créé en 1976 par Jacques Chirac et devient député RPR en 1986[4].
Mais il refuse de soutenir sa candidature aux présidentielles de 1981 et 1988[4], ce qui lui vaut d'être exclu en 1990 du RPR[4]. Le parti gaulliste lui oppose ainsi un candidat qui le battra à l'élection législative de 1993 et à l'élection municipale de 1995.
Il meurt à Paris le[14].
Lors de ces obsèques, outre la famille et les proches de Jean Charbonnel, étaient présents l'actuel maire de BrivePhilippe Nauche,Frédéric Soulier ouRobert Poujade[15]. L’inhumation a lieu enBretagne àTréflez, dans l’intimité familiale[16].
Il apporte son soutien àFrançois Mitterrand en 1988, reprochant au RPR d'avoir renié legaullisme au profit d'un « libéralisme de plus en plus échevelé »[17].
En 2002, il a soutenu la candidature deJean-Pierre Chevènement à l'élection présidentielle, puis celle deNicolas Sarkozy en 2007.
Il a été président de l'Action pour le renouveau du gaullisme et de ses objectifs sociaux, devenu la convention des gaullistes sociaux pour laVe République. Il cède en 2013 la présidence de ce mouvement àJérôme Baloge.
Ami deRobert Boulin, mort dans descirconstances troubles, Jean Charbonnel déclare à plusieurs reprises (sur France Inter en 2009, dansSud-Ouest en 2011, sur France 3 en 2013) ne pas croire à la version officielle du suicide du ministre Boulin. Il poursuit en ajoutant qu'il détient et s'engage, si on le lui demande, à fournir à la justice les noms des deux responsables de ce qu'il qualifie d'assassinat[18]. Ces deux noms lui avaient été confiés fin 1979 parAlexandre Sanguinetti[19]. Après la mort de Jean Charbonnel, sa veuve a remis à la Justice les noms de ces deux commanditaires[20].
Il épouse la nièce de l'historienJean Touchard.
Fonctions électives :
Fonctions gouvernementales :
Le 7 novembre 2014, quelques mois après sa mort, le nom de Jean Charbonnel est donné à la place de l'hôtel de ville à Brive[23].
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