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Jean-Marie Leblanc né le àNueil-les-Aubiers (Deux-Sèvres), est un ancien directeur duTour de France de1989 à2006. Cycliste professionnel de 1967 à 1971, il a ensuite été journaliste deLa Voix des Sports puis du quotidien sportifL'Équipe jusqu'en 1988.
Jean-Marie Leblanc naît le dans le hameau de La Vallière àNueil-sous-les-Aubiers (commune appelée maintenantNueil-les-Aubiers) dans lesDeux-Sèvres. Au mois de novembre de cette année, sa famille s'installe àFontaine-au-Bois, dans leNord[1]. Son père est herbager et négociant en bestiaux. Durant son enfance, il pratique lefootball, sport pour lequel il se reconnaît une faible technique. Il est scolarisé au lycée Dupleix deLandrecies, auquel il se rend à vélo. Lorsqu'il obtient sonbaccalauréat, son père lui offre un vélo de course de marqueLouison Bobet, comme cela lui avait été promis. Tandis qu'il commence des études en sciences économiques, il prend sa première licence à 18 ans au vélo club de Landrecies, qu'a dirigé son père. Il est champion de France universitaire en 1964. Son ambition de devenir coureur professionnel progresse au fil des courses remportées. Il contacte ainsi un jour le directeur de l'équipe Mercier du populaireRaymond Poulidor,Antonin Magne. C'est finalement en1966 que ses bons résultats lui valent d'être convoqué parMaurice De Muer, directeur de l'équipePelforth-Sauvage-Lejeune, pour y devenir professionnel l'année suivante[2].
Dans l'équipe Pelforth-Sauvage-Lejeune, Jean-Marie Leblanc évolue notamment aux côtés deJan Janssen. En 1968, il dispute son premierTour de France, dernière édition disputée par des équipes nationales. Il est membre de l'équipe de France B, dite des « Bleuets », dirigée parLucien Aimar, vainqueur deux ans plus tôt. Il termine à la56e place du classement général. La fin de l'année voit la disparition de l'équipe Pelforth-Sauvage-Lejeune. Maurice De Muer et plusieurs de ses coureurs, dont Jean-Marie Leblanc et Jan Janssen, rejoignent l'équipe Bic deRaphaël Géminiani.Jacques Anquetil y dispute sa dernière saison. En 1970, l'équipe Bic recrute un nouveau chef de file : l'EspagnolLuis Ocaña. En 1971, il effectue sa dernière saison. Il gagne une étape duTour du Portugal et le Circuit du port de Dunkerque. Il termine sa carrière lors de la dernière étape duTour de la Nouvelle-France, auQuébec, le, à l'âge de 27 ans[3].
Jean-Marie Leblanc a une première expérience du journalisme en 1967. Sans salaire entre deux saisons cyclistes, entre octobre et février, il intègre la rédaction des sports deLa Voix du Nord, par l'intermédiaire de Philippe Crépel, cycliste nordiste membre comme lui de l'équipe Pelforth-Sauvage-Lejeune[4]. Il devient journaliste àLa Voix des Sports le, une semaine après la fin de sa carrière de coureur. Outre le cyclisme, il couvre le hippisme et la boxe. Il passa le brevet d'éducateur de boxe« pour gagner en expertise ». En 1974, il suit pour la première fois le Tour de France[5].
En 1977, il devient chef de la rubrique cycliste du journal sportifL'Équipe, organisateur du Tour de France. Il est ensuite rédacteur en chef deVélo Magazine, propriété deL'Équipe. À partir du Tour 1982, il est la voix deRadio-Tour, outil de communication interne aux courses[6].
En,Jean-Pierre Courcol, directeur deL'Équipe depuis 1984, propose à Jean-Marie Leblanc de devenir directeur des compétitions, aux côtés du nouveau directeur généralJean-Pierre Carenso, issu de la publicité. Celui-ci est évincé en 1993. Leblanc devient directeur général du Tour en 1994[7]. En 1992,Amaury Sport Organisation est créée et contrôle désormais tous les évènements organisés par Amaury. La Société du Tour de France en devient une filiale[8].
Jean-Marie Leblanc arrive dans une période de mutation pour le sport, le cyclisme et le Tour de France. Les années 1980 voient le développement de la télévision. Le Tour de France devient une « gigantesque machine économique »[9]. Son suivi médiatique, ses recettes, son budget croissent, et sa place dans le cyclisme devient hégémonique. Ces évolutions sont pour partie liées à une stratégie des organisateurs du Tour. En 1988, Jean-François Naquet-Radiguet a brièvement remplacéFélix Lévitan, avec l'objectif de « moderniser » le Tour. Il signe des contrats avec de nouveaux diffuseurs et insuffle une nouvelle stratégie commerciale, poursuivie par Jean-Marie Leblanc. Il s'agit de débarrasser le Tour de son image de « foire commerciale » et de s'appuyer sur un nombre restreint de sponsors plus importants, formant un « club des partenaires ». Ces politiques permettent au Tour de tripler son budget entre 1988 et 2003, grâce à une forte augmentation des droits télévisés et des recettes publicitaires[8].
La direction de Jean-Marie Leblanc est caractérisée par son empathie à l'égard des coureurs. Il restera touché par la mort du coureur italienFabio Casartelli, tombé dans la descente ducol de Portet-d'Aspet en1995[10]. L'époque est surtout marquée par l'affaire Festina, en 1998, qui constitue un tournant dans l'histoire du Tour. L'arrestation deWilly Voet, soigneur de l'équipeFestina, en possession de produits dopants, et ses aveux, sont suivis de ceux de la direction de l'équipe et de l'éviction des coureurs participant au Tour. Les perquisitions et les interpellations de coureurs du Tour par la police suscitent une protestation des coureurs, qui se plaignent d'être « traités comme du bétail »[11]. Ils ne reprennent la route qu'après que Jean-Marie Leblanc les en a implorés[10]. L'enquête et les aveux des Festina dévoilent l'« ampleur du dopage »[12] et le passage « d'un dopage artisanal à un dopage industriel »[13]. Ce Tour constitue un tournant dans la perception du dopage par le public[14] et dans l'image du Tour de France[15], touchée par d'autres affaires de dopage durant les années suivantes.
Lorsque l'enquête deDamien Ressiot sur le dopage deLance Armstrong à l'EPO paraît dansL'Équipe, en août 2005, Jean-Marie Leblanc ne veut pas en entendre parler, déclarant que ce genre de journalisme et de révélation n'avait rien à faire dansL'Équipe et qu'il trouvait cela insupportable[16]. Cette complaisance envers le coureur texan persiste en 2006[17]. Mais après avoir quitté ses fonctions de directeur du Tour de France, au moment du rapport transmis par l'USADA, Leblanc parlera d'un « usage du dopage évident », tout en soulignant que Lance Armstrong reste « le plus grand champion de sa génération »[18]. En 2013, il écrit que Lance Armstrong « a trompé le Tour de France, le public, les médias, tous ceux qui croyaient en la valeur de ses performances et, pire encore, il a trahi son sport », ajoutant : « la longue escroquerie de Lance Armstrong fait de lui leBernard Madoff du sport »[19].
En 2007, Leblanc cède sa place à la tête du Tour àChristian Prudhomme, avec lequel il forme un binôme depuis 2004[20],[21].« Signe des temps », Prudhomme n'est pas un ancien cycliste, et n'est pas non plus issu de la presse écrite, mais de la télévision[10].
Dans le cadre de ses fonctions, Jean-Marie Leblanc a présidé l'Association internationale des organisateurs de courses cyclistes (AIOCC) à partir de 1989. Victor Cordero, directeur duTour d'Espagne, a pris sa succession en 2004.
Resté engagé dans le cyclisme, Jean-Marie Leblanc est président de l'Amicale du cyclisme. Il est également parrain duGrand Prix de Denain et de laBoucle de l'Artois. Il participe à la rédaction d'un rapport sur le développement du cyclisme dans le Nord, sur commande duconseil régional du Nord-Pas-de-Calais.« Gaulliste, héritier de la démocratie chrétienne », il est conseiller municipal deFontaine-au-Bois[10]. En, il devient vice-président chargé de la culture et du tourisme de laCommunauté de communes du Pays de Mormal[22].
Jean-Marie Leblanc a succédé àJacques Duquesne à la présidence des journalistes originaires du Nord-Pas-de-Calais (JNP). Installée àParis, l'association fête chaque année laSaint-Nicolas à Paris et remet à cette occasion le Trophée Lumière à la personnalité du Nord qui a le mieux mis en valeur sa région lors de l'année passée. Tous les ans au printemps, l'association remet également la Plume d'Or au journaliste auteur du meilleur article régional.
Passionné de musique classique et de jazz, Jean-Marie Leblanc est aussi unclarinettiste amateur, et fait partie de l'harmonie municipale qu'il avait quittée en 1962[23]. Il rêvait de jouer un jour avec orchestre leConcerto pour clarinette de Mozart. Ce rêve s'est réalisé le quand il s'est produit dans cette œuvre majeure à la Salle philharmonique duConservatoire de Liège (Belgique), avec l'Orchestre philharmonique de Liège (OPL) dirigé parJean-Pierre Haeck.
En, il publie son autobiographieLe Tour de ma vie dans lequel il déclare :« Voilà qu'après Cavada, Philippe Brunel, pour les colonnes deL'Équipe, me posait la même question : « Non, je ne me suis jamais dopé dans le Tour de France, répondis-je devant son magnétophone. Je peux le jurer sur la tête de mes petits-enfants ». Dommage qu'il ait oublié « dans le Tour de France » en rédigeant son article[24]. »
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