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Jean-Louis Gergorin

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Jean-Louis Gergorin
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Jean-Louis Gergorin, né le àParis, est un anciendiplomate ethomme d'affairesfrançais, consultant en stratégie spécialiste des enjeux Cyber.

Polytechnicien eténarque, il était, avant l'affaire Clearstream 2, dont il est l'un des deux principaux protagonistes et pour laquelle il a été condamné à 3 ans de prison (dont six mois ferme), directeur de la coordination stratégique du groupeEADS.

Biographie

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Jeunesse et études

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Jean Louis Gergorin est diplômé de l'École polytechnique (promotion 1966) et de l'École nationale d'administration. Il y étudie au sein de la promotion « Charles-de-Gaulle » (1972), aux côtés d'Alain Juppé,Dominique Perben,Louis Gallois,Jean-Cyril Spinetta etJérôme Clément.

Il intègre en 1989 leStanford Executive Program[1].

Carrière professionnelle

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Ministère des Affaires étrangères

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À sa sortie de l'ENA, début1970, il rejoint leConseil d'État.

En 1973, il co-fonde leCentre d'analyse et de prévision (CAP) duministère des affaires étrangères, avecThierry de Montbrial, qui en est le premier directeur, et dont il est l'adjoint. Il en devient directeur en 1979, et le restera jusqu'en 1984[2].

Il a alors comme subordonné le jeune diplomateDominique de Villepin et y fait la connaissance dePhilippe Delmas, futur dirigeant d'Airbus.

En 1979, il y fait la connaissance du général Philippe Rondot, spécialiste du renseignement militaire.« J'ai même le souvenir que c'est Gergorin, que j'estimais, qui avait fortement appuyé la proposition d'intégrer Rondot à laDST », en 1986, ditYves Bonnet, ancien directeur de la DST[3].

En 1981, il recruteDominique de Villepin, issu de la direction des affaires africaines et malgaches[3],[4].

Il passe l'alternance de 1981 sans encombre et rencontreRégis Debray,François Mitterrand (1983) etHubert Védrine (1984)[3]. Il tisse des liens très étroits avecClaude Cheysson[3].

Matra

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En septembre1984, il intègre le groupeMatra. Il est directeur de la stratégie du groupe et conseiller spécial deJean-Luc Lagardère. Il est un des collaborateurs directs de Jean-Luc Lagardère et participe à l'essor du groupe Matra. Il participera à ce titre aux conflits contre le concurrentThomson (devenuThales) dirigé alors parAlain Gomez (voir infra).

EADS

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À la fin desannées 1990, il est l'artisan avecPhilippe Camus de la fusion entreAérospatiale etMatra puis de la création d'EADS et de la société intégréeAirbus[4].
Jean-Louis Gergorin joue également un rôle majeur dans le rapprochement avec les Allemands, qui permet, en 2000, la fusion des activités de Matra-Aérospatiale avecDasà et l'espagnolCASA.

Il devient alors, la même année, directeur de la coordination stratégique (en anglais : Executive Vice President Strategic Coordination) chezEADS et membre du comité exécutif. Il est à ce titre responsable de l'intelligence économique. De par ses fonctions, il est en relations régulières avec les services de renseignement[5].

Il impulse également la stratégie qui permet à EADS de rivaliser avec Boeing dans le marché pour l’équipement de l’US Air Force en avions ravitailleurs, et qui permettra à l’avionneur européen de remporter un appel d’offres de Washington le 29 février 2008[6], avant que celui-ci ne soit finalement annulé et révisé en faveur de Boeing[7],[8],[9].

En 2004, au lendemain des tensions nées de laguerre en Irak, il organise avec leCenter for Strategic and International Studies une rencontre entre diplomates français et américains de haut niveau, à laquelle participeront notamment, côté américainHenry Kissinger etZbigniew Brzezinski[3],[10] .

Il quitte ses fonctions en pleineaffaire Clearstream 2, le 10 mai 2006[11].

Consultant en stratégie et expert en Cyber

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Le 26 avril 2007, Jean-Louis Gergorin fonde la société JLG Strategy, qui a pour objet le conseil en stratégie[12], notamment en matière aérospatiale, défense et surtoutcyber[13].

En 2014, il cofonde et devient membre du comité de pilotage de la French American Cybersecurity Conference[14].

En novembre 2018, il publie avec Léo Isaac-DogninCyber, la guerre permanente, qui propose une analyse géopolitique des principaux incident cyber depuis le début des années 2000, et des enjeux qui en découlent. L'ouvrage est largement recensé par la presse lors de sa sortie[15],[16],[17].

Il est convié sur ces questions en 2019 et 2021 comme intervenant à la Word Policy Conference, initiative de l’IFRI[18] ; il intervient également au forum mondialNormandie pour la Paix[19].

En 2020, il rejoint le comité scientifique duForum International de la Cybersécurité[20].

Il est ainsi régulièrement interrogé sur le sujet par de grands médias français ou américains, et participe à plusieurs organisations et conférences professionnelles dans ce domaine.

Ainsi, à partir de 2020, il a cosigne trois tribunes dans le journalLe Monde, avec Bernard Barbier, ancien directeur technique de laDGSE, et l’amiralEdouard Guillaud, ancienchef d’état-major des armées, sur l’importance actuelle et plus encore future des enjeux cyber : le besoin impérieux d'une stratégie nationale en la matière[21], la nécessité de mettre en œuvre le concept de cybercoercition dans une logique de dissuasion[22], et l’impréparation européenne en la matière, notamment à l’occasion de l’affaire Pegasus[23].

Il est également cité par leWashington Post, à propos des évolutions de la doctrine Cyber de l’administrationBiden[24].

Parcours professoral

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À partir de 1976, il est maître de conférence à l'Institut d'études politiques de Paris[3]. Il fait partie des enseignants qui réintroduisent l'étude de lagéopolitique au sein de l'établissement à la suite de la réforme des enseignements d'Alain Lancelot, aux côtés deJean-Marie Guéhenno,Philippe Moreau Defarges ou encoreThierry de Montbrial[25]. Il partage son enseignement avecMarisol Touraine à compter de la fin des années 1980[26], puis avecRenaud Girard à partir du début des années 2000.

Son cours dépend du cursus de l'école d'affaires internationales (Paris School of International Affairs) et s'intitule depuis 2017 :« le nouveau bouleversement stratégique »[27].

Controverses et Affaires judiciaires

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MATRA: le conflit avec Thomson

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Un de ces conflits se déroule de 1992 à 1997, lorsque Thomson, peu après la fusion contestée avecHachette et le fiasco dela Cinq, aurait monté avec la complicité d'unintermédiaire etavocataméricain d'originechinoise, William Lee, une opération de déstabilisation du groupe Lagardère, dite opération « Couper les ailes de l'oiseau ». Il s'agissait pour Thomson de "couper les ailes de" Matra sur plusieurs marchés d'armement avecTaïwan (frégates Lafayette, avionsMirage 2000, missiles). Dans cette affaire, il fut accusé d'avoir acheté les services de la DST pour 300 000 francs en liquide livrés dans un sac de sport (ce qu'il niera toujours).

EADS: Les luttes de pouvoir internes

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LorsqueJean-Luc Lagardère, décède brusquement, en, d'un cas rarissime d'encéphalomyélite aiguë auto-immune[28], Jean-Louis Gergorin est persuadé qu'il s'agit d'un assassinat, lié à une tentative de prise de contrôle d'EADS. Uneenquête préliminaire demandée par leprocureur de la République de Paris est classée sans suite. Il reconnaît avoir dû passer trois semaines dans une maison de repos après la mort de l'industriel[29].

Dans les guerres de pouvoir au sein d'EADS, il soutint Philippe Camus contreNoël Forgeard, alors patron d'Airbus dans la course à la présidence française du groupe d'aéronautique EADS.
Pendant deux ans, les couples Philippe Camus-Jean-Louis Gergorin et Noël Forgeard-Philippe Delmas vont s'opposer par presse interposée.
Eclipsés par l'affrontement judiciaire entre Nicolas Sarkozy et Dominique de Villepin, les témoignages de Philippe Delmas et Alain Gomez au moment de l'affaire Clearstream (cf. infra) révèlent la violence de la guerre industrielle qui opposa Matra à Thomson, dans les années 1990, puis la bataille que se menèrent au sein même d'EADS Philippe Camus, que soutenait M. Gergorin, et Philippe Delmas, qui soutenait Noël Forgeard pour prendre le contrôle du groupe aéronautique[30].

EADS: Affaire Clearstream 2

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Jean-Louis Gergorin et l'informaticienImad Lahoud sont apparus en 2006 comme les possibles délateurs dans l'affaire Clearstream 2.

Enquête et procédure

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Depuis juin 2001, les jugesRenaud Van Ruymbeke etDominique de Talancé enquêtent sur l’affaire des frégates de Taïwan. Parallèlement, en 2001 et 2002, le journalisteDenis Robert publie deux livres (Révélation$ en 2001 et La Boîte noire en 2002) sur Clearstream, accusant cette société luxembourgeoise de dissimuler des opérations financières illégales, et lançant ainsi l’affaire Clearstream 1.
Le 30 avril 2004[31], Renaud Van Ruymbeke rencontre secrètement Jean-Louis Gergorin[32], chez l'avocat de ce dernierThibaut de Montbrial[33],[34],[35], puis reçoit une première lettre anonyme suivie le 14 juin 2004 par plusieurs autres, et un CD-ROM contenant 16 121 comptes bancaires ouverts chez Clearstream, datant du premier trimestre 2000.

Le corbeau prétend dénoncer des comptes occultes établis chez Clearstream pour plusieurs personnalités du monde des affaires ou de la politique, dontPhilippe Delmas, vice-président du géant européen de l’aéronautique EADS,Nicolas Sarkozy, alors ministre de l’Économie,Alain Gomez, ancien président de Thomson-CSF (devenu Thales), Pierre Martinez, ancien responsable de la sécurité de Thomson-CSF, et Andrew Wang, l’intermédiaire sino-américain impliqué dans le scandale des frégates de Taïwan.Le jugeVan Ruymbeke mettra du temps à admettre qu’il s’agit d’une manipulation.[Information douteuse] Les noms de personnalités ont été rajoutés aux listes de Clearstream, parfois grossièrement. L’enquête préliminaire ouverte sur les autres comptes est classée sans suite en mai 2005.

Une enquête sur la réalisation de ces faux est alors confiée aux jugesJean-Marie d'Huy etHenri Pons. L’attention des magistrats se porte sur un informaticien d’EADS, Imad Lahoud. Il aurait été recruté chez EADS par Jean-Louis Gergorin, sur recommandation du généralPhilippe Rondot, vétéran des services de renseignements français. Début 2003,Imad Lahoud a collaboré avec la DGSE pour identifier les réseaux financiers d’Al-Qaïda. À cette occasion, il s’est informé sur le fonctionnement des comptes de Clearstream et a rencontréDenis Robert.

En avril 2006, l’ensemble de l’équipe dirigeante du groupe EADS se retrouve brutalement au centre de l’affaire Clearstream 2 (ou affaire du corbeau des frégates de Taiwan). Deux membres d’EADS semblent être au cœur de cette affaire : Jean-Louis Gergorin et Imad Lahoud. Les bureaux deNoël Forgeard, coprésident d’EADS (co-CEO),Gustav Humbert, PDG d'Airbus et Jean-Louis Gergorin, vice-président d’EADS, ont été perquisitionnés. M. Gergorin est, le, déchargé de ses fonctions au sein du groupeEADS, à sa demande dit-il, afin de pouvoir mieux se défendre dans cette affaire[11]. Les 18 et, dans des interviews parus dans la presse, il reconnaît avoir rencontré le jugeRenaud Van Ruymbeke et lui avoir adressé deux lettres sous le couvert de l'anonymat en accord avec celui-ci. À la suite de ses déclarations,Noël Forgeard, président exécutif d'EADS, demande qu'une procédure de licenciement soit engagée à l'encontre de Jean-Louis Gergorin.

L'ancien président de Thomson,Alain Gomez, et l'ancien vice-président d'Airbus,Philippe Delmas, ont tout de suite reconnu dans ces lettres"la paranoïa et les obsessions de Jean-Louis Gergorin". M. Delmas est le premier à s'être porté partie civile dans l'affaire Clearstream. M. Gomez le premier à venir témoigner"des méthodes et des coups tordus" de Jean-Louis Gergorin[30].

SelonAiry Routier[36], Jean-Louis Gergorin est allé fin rencontrer l'intermédiaire anglo-irakienNadhmi Auchi àLondres quelques jours avant sa garde à vue et sa mise en examen, le ; il est laissé en liberté sous contrôle judiciaire. Selonle Parisien du, tous les magistrats[37] du pôle financier, en particulier son chef, Catherine Pignon, s'étaient prononcés pour son incarcération. Pour les magistrats, il était en effet nécessaire que M. Gergorin soit écroué « au moins le temps de la garde à vue d'Imad Lahoud », permettant une confrontation « à chaud » des deux protagonistes de l'affaire Clearstream 2.

C'est leprocureur de la République de Paris,Jean-Claude Marin, qui ordonne au parquet de requérir pour un simplecontrôle judiciaire. De ce fait,François Foulon, son adjoint, a dû soutenir cette ligne alors que Catherine Pignon aurait refusé de soutenir cette option devant lejuge des libertés.« Un ordre est-il venu de plus haut pour ne pas envoyer Gergorin à la Santé ? », s'interrogeLe Parisien. En effet, leprocureur de la République de Paris est soumis à la hiérarchie politique de laChancellerie, c’est-à-dire ladirection des affaires criminelles et des grâces duministère de la Justice et duGarde des SceauxPascal Clément.

Au cours d'auditions qui ont lieu en et à la suite de la reconstitution de notes ayant transité sur l'ordinateur dugénéral Rondot, M. Gergorin dévoile avoir agi sur ordre deDominique de Villepin, qui invoquait des instructions duPrésident de la RépubliqueJacques Chirac.

En résulte un recentrage de l'enquête sur l'ex-Premier ministre, passé depuis peu du statut de membre du gouvernement à celui de simple citoyen, à la suite de la formation d'un nouveau gouvernement, consécutif à l'élection deNicolas Sarkozy — constitué partie civile dans ce dossier — et aboutissant dans des délais extrêmement rapides à la mise en examen de l'ancien Premier ministre sous quatre chefs d'accusation différents. Lundi, ce dernier annonce renoncer au bénéfice de son audition par laCour de Justice de la République.

Condamnations pénales

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Jugement du Tribunal de Grande Instance de Paris du 28 janvier 2010
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Le, le procureur de la République requiert 18 mois de prison ferme et 45 000 € d'amende à l'encontre de Jean-Louis Gergorin.

Le, il est reconnu coupable dedénonciation calomnieuse, usage defaux, recel d'abus de confiance etvol, et condamné à 3 ans de prison dont 15 mois de prison ferme et 40 000 euros d'amende par le tribunal correctionnel de Paris[38].

Les attendus du jugement dévoilent la supercherie et les mensonges de M. Gergorin, et sont implacables pour lui[39].
Ils en font "l'initiateur et l'auteur principal des délits de dénonciation calomnieuse", habité d'une "intention de nuire", conscient de la provenance frauduleuse de documents qu'il savait altérés, et ayant su instrumentaliser les autorités[40].

« Il est l'initiateur et l'auteur principal des délits de dénonciations calomnieuses. Il a utilisé à cette fin des documents dont il savait la provenance frauduleuse et qu'il savait altérés. Il a agi pour satisfaire des intérêts personnels (...) il a été rapidement habité par une intention de nuire, en partie sous l'influence pernicieuse et néfaste d'Imad Lahoud.
Attendu que JLG a particulièrement visé, et de façon réitérée, des victimes devenues des cibles, par ailleurs adversaires dans les rivalités industrielles; que ses dénonciations ont considérablement accru l'effet dévastateur, voire destructeur, de l'intention de nuire qui l'habitait (...) et dont le choix ne répondait qu'à une logique: celle de crédibiliser son combat contre un ennemi chimérique par l'utilisation de données dont il connaissait le caractère mensonger.
Attendu que JLG a su instrumentaliser les autorités; qu'il a mis en scène ses démarches, leur donnant une apparence de crédibilité et de légitimité(..) que le recours à des autorités emblématiques ou facilement accessibles, tout en sachant que le général Rondot, comme le juge d'instruction agissaient dans le secret et le cloisonnement, a permis à JLG, seul à maîtriser le processus labyrinthique de la calomnie, de poursuivre son œuvre malfaisante (...)
Attendu que Jean-Louis Gergorin doit être considéré comme pleinement responsable de ses actes, qui sont révélateurs d'une personnalité particulièrement nuisible et inquiétante en raison d'une duplicité exceptionnelle (...) que l'exceptionnelle ampleur de la machination n'a d'égal que la détermination implacable grâce à laquelle JLG, avec la collaboration d'Imad Lahoud, a construit son piège et le profond mépris dans lequel ils ont, tous deux, tenu les autorités ministérielles et judiciaires (...)
Que le recours à une peine d'emprisonnement apparaît dès lors justifié »

.

Arrêt de la Cour d'Appel de Paris du 14 septembre 2011
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La Cour d'Appel de Paris rend un arrêt largement confirmatif, sauf en ce qui concerne Jean-Louis Gergorin.

Notamment, la Cour ne suivra pas les attendus du jugement qui faisaient de lui l'auteur et l'initiateur principal des faits. Selon elle, c'est Imad Lahoud seul qui est à l'origine de la falsification des listings Clearstream, sur lesquels ont été ajoutés des noms de personnalités, dont celui de Nicolas Sarkozy, afin de faire croire qu'ils détenaient des comptes occultes à l'étranger. Jean-Louis Gergorin, pour sa part, n'aurait « pas eu de volonté de nuire ». La cour le relaxe de toute une série de faits s'étant déroulés jusqu'en novembre 2003[41].

Jean-Louis Gergorin est ainsi relaxé des chefs de faux, de recel ; mais aussi des chefs de dénonciation calomnieuse et d'usage de faux pour les documents remis au Général Rondot[5]. En revanche, l'arrêt confirme sa culpabilité d'usage de faux et de dénonciation calomnieuse pour les documents envoyés au juge Renaud Van Ruymbeke, c'est-à-dire après que les vérifications effectuées par le Général Rondot ont échoué à confirmer l'authenticité des listings[5].

L'arrêt du 14 septembre 2011 allège la condamnation de Jean-Louis Gergorin, qui est maintenue à 3 ans de prison, mais dont le sursis est étendu à 30 mois au lieu de 15[42]. L'amende de 40 000 Euros est maintenue.

Il se pourvoit devant la Cour de cassation, mais son pourvoi est rejeté le[43], rendant l'arrêt définitif de la Cour d'Appel de Paris du 14 septembre 2011.

Essayiste

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Rapacités (2007)

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Jean-Louis Gergorin publie en un livre intituléRapacités, dans lequel il revient sur son rôle dans les affaires Clearstream, démonte un mécanisme financier sophistiqué qui aurait pu servir à effectuer à une certaine époque des transactions douteuses au sein de la chambre de compensation (mécanisme qui n'a plus cours aujourd'hui).

Il y relate les résultats de l'enquête personnelle qu'il a menée avec la collaboration deSophie Coignard sur le rôle de l'argent sale dans l'économie[44] et la géopolitique mondiale, tant lors dublanchiment d'argent que lors d'opérations qui consistent à noircir de l'argent propre (noircissement d'argent), c’est-à-dire à extraire celui-ci de circuits économiques transparents pour financer les activités illégales, comme lacorruption politique, leterrorisme ou laprolifération nucléaire. Il attire notamment l'attention sur la criminalisation avérée de pans entiers du système financier contemporain via le recours extrêmement fréquent aux services desparadis fiscaux dans le but de combiner souplesse, intraçabilité et anonymat des transactions illicites.

Selon l'auteur, ces pratiques se répandent à un point tel qu'elles représentent aujourd'hui un risque de déstabilisation pour les démocraties et leurs économies. La maîtrise de la corruption endémique qui gangrène le système financier mondial serait donc l'un des enjeux majeurs de la géopolitique duXXIe siècle.

Cyber. La guerre permanente (2018)

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En est publiéCyber. La guerre Permanente, un essai co-écrit par Jean-Louis Gergorin et le consultant en transformation numériqueLéo Isaac-Dognin. Dans cet ouvrage, les deux auteurs décrivent un nouveau type de conflit "permanent, sans front et sans règles de d'engagement" utilisant tout l'arsenalcyber a disposition non seulement des acteurs étatiques mais aussi des cybercriminels, et comment les derniers travaillent parfois de façon dissimulée pour les premiers afin de déstabiliser "de l'intérieur" les puissances ennemies.

Le numérique, vu comme "un facteur de rupture stratégique", permet en effet selon les auteurs à des acteurs étatiques plus faibles en termes de moyens stratégiques conventionnels, de s'en prendre avec succès aux intérêts de puissances qui apparaissaient jusque là comme intouchables, sauf à recourir à des techniques d'espionnage conventionnelles extrêmement risquées et difficiles à mettre en place. Dans ce contexte, une véritable "troisième guerre mondiale" serait déjà à l’œuvre, mettant aux prises des puissances ayant pris une avance certaine dans leur "cyberarmement", comme laRépublique Populaire de Chine ou laRussie, mais aussiIsraël, laCorée du Nord ou l'Iran, et d'autres qui luttent pour rattraper leur retard et prendre conscience de ces nouvelles menaces comme lesÉtats-Unis, laFrance, l'Allemagne ou leJapon. Parmi les confits émanant de cette guerre, sont cités l'ingérence des hackers (notamment deCozy Bear) dans l'élection présidentielle américaine de 2016, la "révolution orange" ou le "printemps arabe" mais aussi des cyberattaques contre des multinationales commeles studios Sony Pictures Entertainment , laSaudi Aramco (qui a du "remplacer 35 000 ordinateurs victimes d'un bug"[45]) ou des médias commeTV5 Monde.

Selon Jean-Louis Gergorin etLéo Isaac-Dognin, seule la création d'une "organisation internationale ayant vocation à superviser la sécurité globale (du cyberespace), et à faciliter par le dialogue, le règlement pacifique des litiges" peut permettre d'éviter une escalade dramatique dans ces nouveaux conflits. Cette organisation serait composée d'une "commission Cyber duConseil de Sécurité des Nations-Unies", pour la résolution des litiges, et d'une "Agence Internationale de la Cybersécurité", pour la définition de normes internationales.

La première étape vers "un accord de cybermodération qui accompagnerait une détente entre l’Occident et la Russie, d’une part, et les États-Unis et la Chine, d’autre part", serait selon Jean-Louis Gergorin de créer un espace de discussion au "format P5+1, comprenant les cinq membres du Conseil de sécurité et l’Allemagne"[46].

Publications

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Participation à des institutions

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Il a été un temps chercheur à laRand Corporation, après son diplôme de l'X[3].

En, il participe, avecPhilippe Camus etThierry de Montbrial, à la réunion du groupeBilderberg au château de Versailles[47].

Il a été également membre duconseil d'administration de l'Institut de relations internationales et stratégiques (IRIS)[48],[49].

Il est membre du clubLe Siècle.

Il est membre del'Institut Aspen[50].

Décorations

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Il a été fait chevalier de laLégion d’honneur en 1995[51] et, ami proche deDominique de Villepin, ce dernier l'a fait officier de l'ordre national du Mérite dans son bureau en[52].
En 2015, Jean-Louis Gergorin a fait l'objet de mesures disciplinaires, par les deux ordres nationaux de laLégion d’honneur et de l'ordre national du Mérite, suivies d'un retrait de ses décorations par décret du 27 août 2015[53].

Notes et références

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  1. « Jean-Louis Gergorin », suragora-fic.com(consulté le)
  2. SabineJansen, « Genèse et jeunesse de l'Ifri, le premier think tank français », surSlate.fr,(consulté le)
  3. abcdef etgAriane Chemin, « Jean-Louis Gergorin, un stratège très discret »,Le Monde,‎(lire en ligne).
  4. a etb« Jean-Louis Gergorin,un stratège discret »,Le Nouvel Obs,‎(lire en ligne).
  5. ab etc« Arrêt Rendu Par La Cour D'appel de Paris Dans L'affaire Clearstream | PDF », surScribd(consulté le)
  6. Le Pointmagazine, « Comment EADS a conquis l'Amérique », surLe Point,(consulté le)
  7. « Chronologie de la bataille des avions ravitailleurs », surChallenges(consulté le)
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  14. « Jean-Louis Gergorin – World Policy Conference »(consulté le).
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  20. « FIC 2020 », surwww.forum-fic.com(consulté le).
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  22. « Cybercoercition : un nouveau défi stratégique »,Le Monde.fr,‎(lire en ligne, consulté le).
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  26. Nadine DADA et Jean Meyriat, « Cours et travaux inédits de Sciences Politiques (année 1987) »,Revue Française de Sciences Politiques, Presses de Sciences Po,vol. 38,no 3,‎,p. 470
  27. « Enseignements | Sciences Po », surformation.sciences-po.fr(consulté le)
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  31. « Pour le juge Renaud Van Ruymbeke; Jean Louis Gregorin est le corbeau »,Le Figaro,‎(lire en ligne).
  32. Le juge Renaud Van Ruymbeke s'est laissé entraîner dès avril 2004 par Jean-Louis Gergorin dans un arrangement non prévu par le code de procédure pénale : un rendez-vous secret non acté avec le vice-président d’EADS Jean-Louis Gergorin chez son avocatThibault de Montbrial.Le « corbeau » est donc connu depuis toujours du magistrat, qui a prétendu ensuite avoir voulu protéger la vie de son témoin, lequel s'affirmait en danger de mort. Le garde des Sceaux Pascal Clément a par la suite demandé une enquête administrative. Renaud Van Ruymbeke postulait ce mois-là pour une fonction de président de chambre à la cour d'appel de Paris. Le CSM, présidé par le président Jacques Chirac impliqué dans l’affaire, a suspendu sa décision.
  33. « Enquête
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  34. Gilles Gaetner, Jean-Marie Pontaut et, « Les pièges tendus à Van Ruymbeke »,L'Express,‎(lire en ligne, consulté le).
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  37. Dont leprocureur de la République adjoint chargé des affaires financières,François Foulon, qui avait exprimé son accord sur l'option de la détention.
  38. Flore Galaud, « Dominique de Villepin relaxé dans l'affaire Clearstream »,Le Figaro,‎(lire en ligne).
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  40. Pascale Robert-Diard, « Clearstream, les principaux extraits du jugement »,Le Monde,‎(lire en ligne).
  41. La cour d'appel de Paris a confirmé mercredi la relaxe de l'ancien Premier ministre dans l'affaire Clearstream, francetvinfo.fr, 14 septembre 2011
  42. « Clearstream: Gergorin condamné en appel »,Le Figaro,‎(lire en ligne).
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  48. https://www.iris-france.org/docs/pdf/communiques/2005-06-23-ca.pdf
  49. https://www.iris-france.org/docs/pdf/communiques/2003-07-25-marsaud.pdf
  50. « Jean-Louis Gergorin, Cyber : Enjeux géopolitiques et défis sécuritaires - Institut Aspen France », surInstitut Aspen France(consulté le).
  51. https://www.legifrance.gouv.fr/affichTexte.do?cidTexte=JORFTEXT000000736345&categorieLien=id
  52. Gérard Davet et Hervé Gattegno, « Affaire Clearstream : la traque du "corbeau" »,Le Monde,‎(lire en ligne, consulté le).
  53. publié au Journal Officiel le 30 août 2015

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