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| Sépulture | Cimetière de Méréville(d) |
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Jean-Louis Bory est unécrivain,journaliste,critique cinématographique etscénaristefrançais, né le àMéréville (aujourd’hui enEssonne), commune où il s’est suicidé le.
Le père de Jean-Louis Bory est unpharmacien amateur d'aquarelle et sa mère uneinstitutrice. Il est issu d’un milieu d’instituteurs[1]. Il reçoit une éducation peu religieuse, son père étantathée et sa mère non pratiquante[réf. nécessaire].Il est marqué par la période duFront populaire[précision nécessaire][réf. nécessaire].
Jean-Louis Bory fait de brillantes études secondaires aucollège d’Étampes[2]. Après le baccalauréat, il est admis enkhâgne (classe préparatoire littéraire au concours de l'École normale supérieure) aulycée Henri-IV àParis.
Ayant échoué au concours de 1939, il estappelé sous les drapeaux[précision nécessaire]. Il est de retour auQuartier latin en[réf. nécessaire]. Il participe aux maquis d'Orléans et d'Angerville[3]. Il est reçu14e à l'agrégation de lettres en 1944[4]. Il est nommé professeur au lycée deHaguenau (Bas-Rhin).
À la rentrée de 1945, leséditions Flammarion publient son premier roman — Mon village à l'heure allemande, écrit de mai à juillet 1944 àMéréville[5] — qui est récompensé par leprix Goncourt de 1945 avec le soutien deColette. Le livre reçoit un accueil exceptionnel du public (500 000 exemplaires dont 300 000 en France). Les droits d'auteur lui permettent de racheter la propriété acquise en 1880 par ses grands-parents à Méréville (alors enSeine-et-Oise) et ayant ensuite appartenu à la comtesse Cally, sa tante[6] : la « villa des Iris », qu’il rebaptise « la Calife ». Paradoxalement, l'obtention du prix Goncourt sera un lourd « poids » à porter, que l'écrivain Bory ne réussira pas à assumer[7].
En 1947 paraît son second livre,Chère Aglaé, qui ne connaît pas le même succès. En 1948, il est muté en région parisienne au lycée-pilote deMontgeron, annexe dulycée Henri-IV, où il se lie d'amitié avec l'une de ses collègues, l'artiste peintreAlice Richter[8].
À cette époque, il collabore àLa Gazette des Lettres, avecRobert Kanters,Paul Guth etFrançois Mauriac. En 1951, professeur en classe de première aulycée Voltaire de Paris, il fait un séjour à la montagne, se casse une jambe, écritUn noël à la tyrolienne et revient plâtré finir en quelques mois un programme de littérature française abrégé, qu'il mène de façon éblouissante[réf. nécessaire].
Politiquement, Jean-Louis Bory appartient à cette génération désenchantée[9] par le fait qu'il n’y a pas eu de mouvement « de la Résistance à la Révolution ». Sollicité parAragon pour adhérer auParti communiste français, il s'en tient à l’adhésion à des organisations proches du Parti comme leMouvement de la paix, leComité national des écrivains ou l’association France-URSS.
Il débute dans le journalisme en1952 par des tribunes dansSamedi Soir. En1955, il choisit de suivre son amiFrançois Erval au service littéraire deL'Express, hebdomadaire qui soutient les idées dePierre Mendès France, auxquelles il est de plus en plus sensible. En1956, il rompt complètement avec les communistes à la suite de l'intervention soviétique à Budapest, contre laquelle il signe une pétition avecEdgar Morin,Gilles Martinet,Jean-Marie Domenach etGeorges Suffert (France Observateur,). Il démissionne aussi du Comité d'honneur de l'association France-URSS.
Cela ne l'empêche pas d’afficher ses positions tiers-mondistes et anticolonialistes. En 1960, ayant signé leManifeste des 121, il est suspendu du poste de professeur qu’il occupe aulycée Henri-IV depuis 1957. Il est réintégré au bout de quelques mois, mais cet événement marque une rupture dans son rapport avec l’enseignement, métier pour lequel il avait le plus grand respect. Ses élèves le lui rendaient bien, ainsi que l'a rappeléMichel Cournot dans un article paru après sa mort dans leNouvel Observateur[10]. Il est interviewé par la télévision française sur son métier de professeur et ses rapports avec ses élèves dans l'émission "L'avenir est à nous" qui est diffusée le[11].
C'est cette année-là qu'il intègre le comité de rédaction desCahiers des saisons, revue où il publie de courts textes littéraires. En 1961, il remplaceFrançois Truffaut comme critique cinématographique à l'hebdomadaireArts. L’année suivante, il abandonne l’enseignement et sa collaboration àLa Gazette des Lettres pour se consacrer au journalisme et à la littérature, bien qu'il subisse un nouvel échec littéraire avecL’Odeur de l’herbe en 1962.
Son entrée à l’émissionLe Masque et la Plume, en 1964, assure à Jean-Louis Bory une audience qui contribue à son succès de critique. Fin 1964, il cesse sa collaboration àL'Expresspar fidélité à François Erval[précision nécessaire]. Dès,Guy Dumur lui offre de poursuivre ses critiques littéraires auNouvel Observateur. S’il s’y sent « politiquement en famille », il distingue ses amitiés politiques de ses affinités littéraires. Ainsi, il a contribué à réhabiliterCéline avant de se lier d’amitié avecPaul Morand etJacques Chardonne. Et le groupe (François Nourissier,Hervé Bazin,Jean d'Ormesson,Georges Suffert,Louis Pauwels) qu’il réunit à Méréville en 1964-1965 est marqué à droite. Son spectre d’amitiés est donc très large.
À partir de, Jean-Louis Bory assure la critique cinématographique duNouvel Observateur à la place deMichel Cournot.Michel Mardore[12] assure avec lui jusqu'en 1971 le choix des films pour les critiques.
Mettant fin à sa collaboration àArts, il s’impose comme le critique cinéma du journal même s’il y est peu présent, se contentant de passer pour déposer son article. Célèbre pour les joutes[13] qui l'opposent àGeorges Charensol et à Michel Aubriant (alias Pierre des Vallières, fils deJean des Vallières) auMasque et la plume, il défend notamment le cinéma du tiers-monde, particulièrement africain et arabe. Il apparaît aussi comme le plus influent des critiques du circuit « art et essai » duQuartier latin. Mais son ardeur est encore plus vive enmai 68, où il est un des leaders qui font arrêter leFestival de Cannes 1968 dont il avait été membre du jury l’année précédente. Cela ne l'empêchera pas d’être membre de sa commission de sélection de 1970 à 1973, ni d’être des plus assidus au festival deLa Rochelle.
Jean-Louis Bory n’intervient pas dans les choix du journal qu’il trouve politiquement discutables. Mais il téléphone régulièrement àJean Daniel pour lui donner son avis sur un éditorial. Il plaide ainsi pour la cause palestinienne, la trouvant insuffisamment défendue. Il défend quant à lui des films d’aspect avant-gardiste ou scandaleux qui s’attachent à remettre en question la société, ses institutions et ses valeurs traditionnelles. À côté de films explicitement politiques qu’il soutient en dehors de toutes considérations artistiques, il défend un cinéma dont l’aspect contestataire tient moins au sujet qu’à la subversion du langage cinématographique traditionnel.
Godard,Robbe-Grillet,Resnais,Pasolini,Duras ou lesfrères Taviani sont des cinéastes qui lui tiennent à cœur. Défenseur d’une culture « alternative », il se montre souvent agressif à l'égard des films de distraction ou à grande distribution, qui ne remettent en cause ni les tabous de la morale et de la vie sociale, ni les habitudes de voir et de penser. Son mépris pour le cinéma deMichel Audiard,Bourvil ouLouis de Funès, qu'il juge bourgeois et « franchouillard », n’a d’égal que celui qu'il témoigne à des films qui, tels ceux d'Henri Verneuil — exaltant selon lui des valeurs bourgeoises, d’argent et d’ambition — ou deClaude Lelouch — mettant en scène des personnages socialement « arrivés » — véhiculent des représentations légitimant la droite. Il défend des films difficiles commeQuelque part quelqu'un deYannick Bellon.
Cette liberté qui lui permet de consacrer sa chronique « à un film qui ne sera vu que par l’auteur et par [lui] »[14], est garantie à ses yeux par la modestie de sa rémunération. En effet, la direction duNouvel Observateur déplore de le voir ignorer systématiquement les films à gros budget et à grand public et exerce sur lui une certaine pression en suscitant un concurrent moins militant[réf. nécessaire]. Malgré tout, il n’est pas réellement inquiété et refuse en 1972 de répondre à l’invitation chaleureuse deFrançois Nourissier de venir travailler auPoint. Au contraire, il fait entrerMichel Grisolia pour l’aider à rédiger les petites notices qu’on lui réclame sur les films.
Lesannées 1970 sont marquées par sa lutte pour lesdroits des homosexuels. Celle-ci transparaît dans ses œuvres autobiographiques,La Peau des zèbres en 1969 ;Tous nés d’une femme en 1976, mais surtout dansMa moitié d'orange en 1973, succès[15] dans lequel il annonce publiquement son homosexualité. Il s’affiche alors dans l’association homosexuelleArcadie, faisant à son premier colloque une intervention des plus retentissantes. Il milite ensuite dans sa scission gauchiste, leFront homosexuel d'action révolutionnaire (FHAR), dont un des membres,Guy Hocquenghem, écrit avec luiComment nous appelez-vous déjà ?. Il poursuit son militantisme auGroupe de libération homosexuel, s'opposant toujours aux préjugés et aux interdits traditionnels pesant sur les plus marginaux.
Parallèlement à ce combat, il publie plusieurs essais consacrés au roman populaire — tels queEugène Sue, dandy mais socialiste en 1973 — et un essai historique,La Révolution de Juillet ou les Trois Glorieuses en 1972. Mais c'estLe Pied, en 1976, qui reçoit le plus de succès[16] de la période. Dans ce roman fantaisiste, il malmène certaines figures de l’intelligentsia commeSimone de Beauvoir etMichel Foucault.
En1976, il témoigne dans le documentaireChantons sous l'Occupation d'André Halimi.



De 1945 à sa mort le, Jean-Louis Bory habiteLa Villa des Iris ouLa Calife, une maison àMéréville (Essonne) achetée par ses grands-parents paternels.
Tombant dans une grave dépression en, il ne refait surface que lors d’une brève période de rémission, d' à, où il publie un amusant portrait du révolutionnaire et homme d'ÉtatCambacérès. Dans la nuit du 11 au, vraisemblablement vers21 h, il se suicide par arme à feu chez lui. C'est au matin du 12, dès7 h, que les chaînes de radio font état de sa mort[17]. Il est inhumé dans le caveau familial du cimetière de son village[18].