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| Jean-Lambert Tallien | ||
Jean-Lambert Tallien. Estampe, eau-forte au pointillé deFrançois Bonneville, fin duXVIIIe siècle. | ||
| Fonctions | ||
|---|---|---|
| Député deSeine-et-Oise | ||
| – (5 ans, 6 mois et 30 jours) | ||
| Gouvernement | Convention nationale Directoire | |
| Président de la Convention nationale | ||
| – (15 jours) | ||
| Prédécesseur | Philippe Rühl | |
| Successeur | Jean Pierre André Amar | |
| Membre duComité de Salut Public | ||
| – (1 mois et 1 jour) | ||
| Membre duComité de Salut Public | ||
| – (3 mois et 28 jours) | ||
| Biographie | ||
| Date de naissance | ||
| Lieu de naissance | Paris | |
| Date de décès | (à 53 ans) | |
| Lieu de décès | Ancien 1er arrondissement de Paris | |
| Nationalité | Française | |
| Parti politique | Montagne (Dantonistes) Thermidoriens | |
| Conjoint | Thérésa Cabarrus | |
| Profession | Journaliste | |
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Jean-Lambert Tallien, né le àParis, baptiséparoisse Saint-Gervais[1], mort le dans la même ville dans l'ancien 1er arrondissement[2], est unjournaliste et unhomme politique de laRévolution française.
Son père Lambert Tallien, mort le 11 septembre 1793[2], est maître d'hôtel du marquis de Bercy. Celui-ci assure une instruction à Jean-Lambert qui devient clerc de notaire puis de procureur.
Tallien épouseThérésa Cabarrus le 6 nivôse an III (26 décembre 1794) ; ils divorcent le 18 germinal an X (le 8 avril 1802)[3]. De leur union naît Rose-Thermidor Tallien, filleule deJoséphine de Beauharnais, née en 1795 à Paris, morte le 25 avril 1862 àNice[4]. C'est durant sa mission bordelaise qu'il rencontre Cabarrus alors détenue comme suspecte ; il la fait libérer et la tient sous sa protection.
Au début de la Révolution, Tallien, alors âgé de vingt-deux ans, devient secrétaire du députéJean-Baptiste Brostaret, et employé typographe à l’imprimerie duMoniteur universel[5]. Il fréquente lasociété des Jacobins et vitRue de la Perle[6]. En 1791, il fonde une société populaire et un journal,L'Ami des citoyens[7], dirigé à partir d'août 1792 par son collaborateurMéhée de la Touche[8].
En juillet 1792, il intervient à l'Assemblée nationale législative, au nom de lasection de la Place-Royale, pour réclamer la réintégration dePétion, destitué de ses fonctions demaire de Paris[9]. Le même mois, ainsi qu'Audouin et queCollot d'Herbois, il est désigné pour rédiger une adresse à l'armée au nom dessections parisiennes[10].
Tallien participe ensuite à lajournée du 10 août 1792 et siège à laCommune insurrectionnelle de Paris comme secrétaire-greffier. Enseptembre 1792, Il fait libérer des prisonniers mais en laisse mourir dans les tueries. Il est accusé d'être un « septembriseur » ;Robespierre etMarat le critiquent pour sa versatilité[7].
Tallien est élu député du département deSeine-et-Oise, le neuvième sur quatorze à laConvention nationale[11]. Dès le début de la session, il est élu membre duComité de Législation[12], suppléant au Comité de Correspondance et des Pétitions[13] et suppléant auComité de Sûreté générale[14]. Il en devient membre titulaire en janvier 1793[15].
Tallien siège sur les bancs de laMontagne. Lors duprocès de Louis XVI, il vote la mort sans appel au peuple ni sursis à l'exécution[16]. Il est en mission lorsque se tiennent les scrutins sur la mise en accusation deMarat[17] et sur le rétablissement de laCommission des Douze[18].
Tallien est en effet envoyé en mission à plusieurs reprises durant son mandat à la Convention. La première est conduite avecLouis Legendre àForges-les-Eaux où s'est réfugié et suicidéPhilippe de Pâris, assassin du députéLepeletier de Saint-Fargeau[19]. Aux côtés deBentabole, il est envoyé dans lasection des Gardes-Françaises le 8 mars[20]. Le lendemain, il est désigné, aux côtés deGoupilleau de Fontenay, représentant en mission dans les départements de l'Indre-et-Loire et duLoir-et-Cher[21]. Entre mai[22] et juillet[23], il passe à l'armée des côtes de La Rochelle.
De retour à Paris en août, il dénonce un complot autribunal révolutionnaire en faveur dugénéral Custine alors inculpé. Ainsi queThirion et queGaston, il demande l'arrestation du députégirondinSaladin, qui a qualifié les montagnards de « scélérats et de septembriseurs »[24].
Tallien est envoyé en mission dans laDordogne, laGironde et leLot-et-Garonne pour accélérer lalevée en masse[25]. Il est spécifiquement astreint à la Gironde aux côtés d'Ysabeau à partir de septembre[26]. Sa mission est confirmée en nivôse an II (décembre 1793)[27].
Le département de la Gironde est rebaptisé « Bec-d'Ambès » entre brumaire an II (novembre 1793)[28] et germinal an III (avril 1795). Une commission militaire est instituée àBordeaux, sous la direction de Tallien. Environ cinq mille arrestations et trois cent exécutions sont décrétées. Parmi celles-ci, celle de l'ancien maireFrançois-Armand de Saige ; celle deJean Birotteau, député girondin desPyrénées-Orientales alors en fuite et mis hors de la loi[29].
Au fil du temps, sa situation se fragilise après qu'il est entré en conflit avec legénéral Brune et le ministre de la guerreBouchotte. Dès brumaire, il est dénoncé par les autorités révolutionnaires locales au Comité de sûreté générale pour modérantisme. Il demande son rappel à Paris, mais est maintenu en place par leComité de salut public.
Tallien aggrave son cas en n'appliquant pas laloi du 14 frimaire an II. Puis il destitue le comité révolutionnaire de Bordeaux qu'il considère comme ultra-révolutionnaire. Toutefois,Jullien de Paris, l’agent duComité de salut public, en mission dans les départements de l’Ouest, le dénonce à Paris. Son arrêté concernant le comité bordelais est cassé et le Comité de salut public lui demande des comptes.

De retour à la Convention, Tallien siège avec lesindulgents. Il est élu secrétaire du bureau pour deux semaines le 16 ventôse (le 6 mars), sous la présidence deRühl, ses collègues secrétaires étant Bézard et Monnel[31]. Il accède à la présidence au renouvellement suivant le 1er germinal (le 21 mars), ses secrétaires étantLeyris,PeyssardPottier etBaudot[32]. Le 11 germinal (31 mars), sur motion de Saint-Just qui parle au nom des Comités de Salut public etde Sûreté générale, les six députés dantonistes sont décrétés d'accusation devant le tribunal ; Tallien donne la parole à Legendre qui ne peut empêcher la victoire de Robespierre sur la faction des indulgents.
Sa maîtresse Thérésa est incarcérée àla Force à partir du 12 prairial (31 mai). Le 23 et le 24 (11 et 12 juin), Tallien tente de faire rapporter laloi de Prairial votée le 22 mais se heurte à l'hostilité de Robespierre. Se sentant menacé, il s'implique particulièrement dans le 9 thermidor dont il est la cheville ouvrière avecFouché. De façon décisive, il interrompt le discours deSaint-Just et empêche Robespierre de prendre la parole.
Tallien s'impose comme le vainqueur du 9 thermidor. Dès le 13 thermidor (31 juillet), il entre au Comité de Salut public, renouvelé par quart tous les mois, aux côtés deLaloy,Eschasseriaux aîné,Thuriot,Treilhard etBréard. Il démissionne au renouvellement du mois suivant, ainsi queBillaud-Varenne etCollot d'Herbois,Barère étant le seul membre à sortir par tirage au sort.
Le11 fructidor, peut-être à son instigation, son collègueLecointre dénonce comme terroristes certains des anciens membres des comités de gouvernement. Mais cette attaque échoue et Tallien se heurte ici à son ancien camarade dantonisteThuriot, ainsi qu'aux députés montagnards. Trois jours plus tard, il démissionne du Comité de salut public mais y laisse entrer certains de ses amis thermidoriens alors que les montagnards Collot et Billaud en sortent avec lui. Le17 fructidor, après une séance houleuse, il est exclu duclub des Jacobins, en compagnie de Lecointre et deFréron, ce qui marque sa rupture définitive avec la Montagne. Le23 fructidor, il est victime d'un attentat au pistolet dont on ne retrouvera jamais l'auteur. Si certains ont soupçonné une manipulation de sa part, cet assassinat manqué renforce sa popularité.
Dénoncé comme ancien terroriste, Tallien réussit à s’en sortir en demandant les têtes de Billaud-Varenne et de Collot d’Herbois. Relançantl'Ami des citoyens, il attaque les Jacobins, les anciens représentants en missionCarrier etLe Bon, fait fermer leclub des Jacobins le et supprimer leTribunal révolutionnaire le. AvecFréron, il organise des bandes deMuscadins, qui se heurtent aux Jacobins, notamment le, auPalais-Égalité.
Entre avril et, il est de retour auComité de salut public où il est chargé du commerce et de l'approvisionnement. C'est alors qu'il prend ses distances avec la droite pour se rallier définitivement au camp républicain.
En, il se distingue, lors de l’écrasement des forces royalistes débarquées à Quiberon par l’armée républicaine, commandée parHoche, en ordonnant l’exécution de 757émigrés faits prisonniers.
Lors des derniers jours de la Convention, Tallien s'inquiète de la victoire des royalistes auxélections et réclame l'annulation de celles-ci, ainsi que l'élection duDirectoire par la Convention elle-même. Très vivement combattue par les modérés, commeThibaudeau, sa proposition est rejetée. Nommé, le30 vendémiairean IV, membre d'une commission de cinq membres chargés de proposer des mesures de salut public, il présente, le3 brumaire, un long rapport dans lequel il dénonce les nouveaux députés royalistes de Paris mais, de nouveau, ne parvient pas à faire admettre l'idée d'un coup d’État républicain.
Avec l’instauration duDirectoire, l’influence politique de Tallien décline, bien qu’il siège auConseil des Cinq-Cents. Discrédité aux yeux des Montagnards, qui le considèrent comme un renégat, comme de la droite, qui lui reproche son passé terroriste[5], il est également abandonné par Thérésa Tallien, qui devient la maîtresse dufinancier Ouvrard. En l’an IV, il tente de sauver quelques amis compromis dans laconjuration des égaux ou l'affaire du camp de Grenelle, sans grand succès.
Cependant, Tallien est présenté parPaul Barras au généralBonaparte, qui l’emmène avec lui dans sonexpédition vers l’Égypte en[5]:184. Après la prise duCaire, il édite le journal officiel, laDécade égyptienne.
Renvoyé en France par legénéral Menou, successeur deKléber à la tête de l’armée d’Égypte en 1800, son bateau est capturé par un croiseur britannique pendant la traversée[5]:184. Conduit àLondres, il est reçu avec faveur parmi lesWhigs[5]:184 et rencontreCharles James Fox.
De retour en France en 1802, son épouse obtient le divorce. Sans emploi, il obtient finalement, grâce aux interventions deFouché et deTalleyrand, d’être nommé consul àAlicante, le[33], mais il n’y reste que quatre mois. Atteint de lafièvre jaune, Tallien perd l’usage d’un œil[34].
Rentré à Paris, Tallien réussit à obtenir une pension d'ancien consul, qu’il conservera d'ailleurs après leretour des Bourbons.
Il écrit le à Talleyrand :
« Ma position est loin d'être brillante... Il ne me reste pas deux cents louis par an pour vivre... Je suis arrivé mourant en France, j'ai gardé le lit pendant dix-huit mois[35]. »
En 1815, durant lesCent-Jours, Tallien signe l'Acte additionnel[36]:240 et se rallie donc à l'empereur. L'année suivante, bien que régicide, il est exempté d’exil à cause de sa mauvaise santé et grâce à la protection du ministre de la PoliceÉlie Decazes, mais son traitement est supprimé[36]:243. À la même époque, sa fille épouse le vicomte de Narbonne-Pelet, un aristocrate sans fortune[36]:240.
Tallien passe ses dernières années dans une gêne financière constante. Il vend notamment ses archives de la période révolutionnaire à l'historienCharles de Lacretelle[36]:245. Peu avant sa mort, lebaron Pasquier lui obtient deLouis XVIII une modeste pension de deux mille francs[36]:245.
Il meurt, dans le mépris général, de lalèpre contractée à Alicante, à l'âge de 53 ans, dans sa petite maison aux Champs-Élysées, allée des Veuves, non loin du palais des Tuileries[36]:245. Il est inhumé aucimetière du Père-Lachaise[37],[38].
Tallien a été interprété par :
Tallien a écrit pour les magazines suivants:
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