Pour les articles homonymes, voirBernard.
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| Conjoint | Georgette J.-J. Bernard(d) |
| Enfant | François René Bernard(d) |
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L'âme en Peine(d) |
Jean-Jacques Bernard, né le àEnghien-les-Bains (Val d'Oise) et mort le àMontgeron[1], est unromancier etdramaturge français.
Fils deTristan Bernard, il estchef de file de l'« école du silence » ou, comme certains critiques l'appelaient, « l'art de l'inexprimé », dans lequel aucun dialogue ne permet de faire connaître les attitudes des personnages réels[réf. nécessaire]. Membre de l'élite intellectuellejuive, il échappe à ladéportation après avoir été détenu plusieurs mois aucamp de Compiègne-Royallieu d'où 50 000Juifs seront transférés vers lescamps de concentration nazis[2].
Jean-Jacques Bernard est le fils aîné deTristan Bernard (1866-1947) et de Suzanne Rébecca Bomsel (1869-1928). Ses deux frères sont le réalisateurRaymond Bernard et lepneumologue etrésistantÉtienne Bernard.
Il commence à écrire des pièces avant laPremière Guerre mondiale. Lajalousie inconsciente est le thème deLe Feu reprend qui reprend mal. En 1911, il se marie avec Georgette Fray et le couple a trois enfants[3].
En, il est mobilisé et ce, tout au long de la Première Guerre mondiale[4], et est affecté à plusieurs postes sur différents lieux du front.
Dans l’entre-deux guerres, il connaît le succès grâce à de nombreusespièces de théâtre.Le feu qui reprend mal, pièce en trois actes et enprose, est représentée pour la première fois en 1921 et sera reprise à laComédie-Française en 1929.Martine est jouée en 1922 au théâtre de la Chimère avecMarguerite Jamois, puis sera montée dans plusieurs pays et reconduite à la Comédie française avecMadeleine Renaud en 1934 et 1939.Le Secret d’Arvers, pièce en un acte et en prose, paraît en 1926.
En 1927, Jean-Jacques Bernard devient secrétaire de la section des Auteurs à la Société universelle du théâtre, qui organise de 1927 à 1938 des congrès, et des saisons internationales de spectacles. En 1930, il est élu à la Commission des auteurs dramatiques. Il est nommé trois fois vice-président entre 1930 et 1940.
Le, lors de la rafle, dite « rafle des notables juifs », 743 Juifs ayant presque tous lanationalité française et dont fait partie Jean-Jacques Bernard sont arrêtés[5]. Il s’agit entre autres de chefs d’entreprises, commerçants, ingénieurs, médecins, avocats ou universitaires. Ces personnes sont internées dans lecamp de Compiègne-Royallieu avec 300 immigrés juifs venant ducamp de Drancy. Dans ce camp, comparable auxcamps de concentration allemands, Jean-Jacques Bernard est le témoin de la mort de nombreux internés. Il est libéré trois mois plus tard, le, en raison de son état de santé et échappe ainsi à la déportation[6]. À cette époque, il habitait unhôtel particulier au 22,rue Eugène-Flachat dans le17e arrondissement de Paris.
ÀGenève, à laComédie,Maurice Jacquelin créeMarie Stuart, reine d'Écosse le 12 novembre 1942 etLouise de La Vallière le 28 décembre 1943[7].
Son père Tristan Bernard et sa seconde épouse, arrêtés en et internés à Drancy sont libérés dix-sept jours plus tard grâce aux interventions de leurs amisSacha Guitry etArletty[8]. Son frère médecinÉtienne est alors résistant dans leVercors. Son fils, François-René quant à lui est arrêté en 1944 dans lemaquis du Tarn et déporté dans lecamp de Mauthausen où il est assassiné.
Il est le premier, en, à publier en France un témoignage sur les conditions de vie dans les camps de détention, où les détenus condamnés à mourir de faim, et l’atrocité des camps de concentration[9]. Dans son ouvrage,Le Camp de la mort lente, il aborde aussi la cohabitation dans le camp de Compiègne desJuifs français et des Juifs étrangers et leurs idées différentes quant aux notions de « Nation juive » ou encore de « Dieu Juif ».François Mauriac, écrivain et membre de l’Académie française, lui consacre un article en Une duFigaro[Quand ?].
Entre 1953 et 1956, il est membre du comité de rédaction de la revueL'Échauguette du diplomate et écrivainJean-Marc Montguerre.
Après la guerre, il soutient son épouse, Georgette Jean-Jacques Bernard, dans la diffusion de lapédagogie Montessori. Le couple crée une école à Paris, rue Flachat. Georgette Bernard traduit plusieurs ouvrages deMaria Montessori enfrançais[10], publiés chezDesclée de Brouwer.
Jean-Jacques Bernard dédie à son père un livre intituléMon père Tristan Bernard, en 1955.
De 1957 à 1959, il est président de laSociété des auteurs et compositeurs dramatiques (SACD). Il est également durant une longue période président du Comité international des fédérations des théâtres d’amateurs de langue française.
Il est inhumé àLoguivy-de-la-Mer, hameau de Ploubazlanec dans lesCôtes-d'Armor.
Pièce en cinqtableaux inspirée de la Première Guerre et jouée en 1921 au théâtre des Escholiers,Le feu qui reprend mal est considérée comme intimiste etfait partie du courant de théâtre dit psychologique[réf. nécessaire]. Le héros est un combattant qui rentre au foyer conjugal et qui traverse une crise de jalousie rétrospective en apprenant l’hospitalité, sans doute innocente, donnée par sa femme à un jeune officier américain.
L’année suivante,Martine, histoire d’une paysanne qui aime et souffre en silence, illustre l’esthétiqueintimiste.