| Jean-François de Saint-Lambert | |
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| Allégeance | |
|---|---|
| Grade militaire | Colonel |
| Conflits | Guerre de Sept Ans |
| Distinctions | membre de l'Académie française |
| Biographie | |
| Naissance | Nancy |
| Décès | (à 86 ans) Paris |
| Liaisons | marquise de Boufflers Émilie du Châtelet Sophie d’Houdetot |
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Jean-François, marquisde Saint-Lambert, né àNancy le et mort àParis le, est unmilitaire,philosophe,conteur etpoètelorrain puis, après 1766,français.La Revue de Metz publiée en 1845 affirme que le poète Saint-Lambert est né àAffracourt le 24 mars 1723 mais c'est une confusion entre Jean-François et Charles-Henry, son frère cadet[1].
Issu d’une famille noble mais peu fortunée, Jean-François de Saint-Lambert passa sa jeunesse àAffracourt. Il fit ses études aucollège de Pont-à-Mousson puis servit dans les gardeslorraines du roiStanislas Leszczyński, avant de devenir grand-maître de sa garde-robe. Grand, distingué, taciturne, ne riant jamais, refusant de flatter quiconque, un rien sauvage, les femmes l’adoraient.
Il fut remarqué d’abord par lamarquise de Boufflers, maîtresse en titre du roi Stanislas, qui le prit un temps pour amant. En1746, Saint-Lambert partit pour la guerre et, à son retour, constata que Madame de Boufflers l’avait remplacé. C’est pour tenter de la rendre jalouse qu’il séduisit la marquiseÉmilie du Châtelet, qui venait d’arriver à la cour deLunéville.

Loin d’être piquée, Madame de Boufflers rit de cette liaison et se plut à l’encourager. Ce qui n’était au départ qu’une bagatelle devint une véritable passion. Émilie du Châtelet, qui mettait de l’excès dans tout ce qu’elle entreprenait, se comportait comme une jeune fille amoureuse, laissant des billets dans les cordes de la harpe de Madame de Boufflers pour que Saint-Lambert les y trouvât.Voltaire ignorait la situation ou feignait de ne s’apercevoir de rien ; en tout cas, à cette époque, ses relations avec Saint-Lambert paraissent sans nuage. Émilie du Châtelet finit par tomber enceinte des œuvres de Saint-Lambert. À quarante ans passés, elle mourut le, peu de temps après avoir donné naissance à une petite fille qui ne lui survécut pas. Voltaire et Saint-Lambert furent auprès d’elle jusqu’aux derniers moments. C’est après cette fin tragique que leurs relations s’aigrirent[2].
Ce froid dura quelques années puis leurs relations reprirent. Voltaire avait de l’admiration pour Saint-Lambert, qu’il estimait comme poète, et fut l’un de ses partisans résolus lorsqu’il se présenta à l’Académie française.
Après la mort d’Émilie du Châtelet, Saint-Lambert se rendit àParis et prit du service dans l’armée française. Il fit la campagne de1757 enHanovre, obtint le grade de colonel dans l’armée duRoi de France et, peu après, à la suite d’une attaque de paralysie, renonça en1758 au métier des armes pour se consacrer à la poésie. Il prit le titre de marquis, se lia avec lesEncyclopédistes – mentionné comme l’auteur anonyme des articles « faste », « familiarité », « fermeté », « flatterie », « fantaisie », « frivolité », « fragilité », "les manières" (Morale), « frivolité & génie » (Littérat.) de l’Encyclopédie deDiderot etD’Alembert –, fréquenta les salons de Mesdames d’Épinay, deLespinasse,Geoffrin etdu Deffand et les dîners deMlle Quinault. En1752, il entama avecSophie d’Houdetot, qui était la belle-sœur deLouise d'Épinay et qui inspira une grande passion àJean-Jacques Rousseau, une liaison qui devait durer près d’un demi-siècle.
Sa réputation ne tarda pas à grandir dans les cercles littéraires et philosophiques de la capitale. Elle augmenta encore lorsqu’il donna, en1769, son œuvre maîtresse, le poème desSaisons. Elle lui ouvrit toutes grandes les portes de l’Académie française, où il fut élu le au fauteuil 10, en remplacement de l’abbéTrublet. Dès lors, Saint-Lambert jouit d’une grande influence à l’Académie. Recherché et adulé, il fut l’idole du salon deSuzanne Necker.

Pendant laRévolution française, il se retira àEaubonne auprès de Sophie d’Houdetot. On l’appela, dès lors, « le sage d’Eaubonne ». En réalité, il était devenu mélancolique, et même un peu faible d’esprit, ne trouvant de satisfaction que dans la gourmandise. Il mourut en1803. Dans un premier temps inhumé aucimetière de Montmartre, sa dépouille fut transférée aucimetière du Père-Lachaise (11e division)[3],[4].
Il a écrit des poèmes et des contes.Ziméo, par exemple, est un conte philosophique.
Le nom de Saint-Lambert est resté attaché uniquement à son poème desSaisons, qui est le chef-d’œuvre de lapoésie descriptive duXVIIIe siècle. Voltaire n’hésite pas à le ranger parmi les « ouvrages de génie » et affirme que : « C’est le seul ouvrage de notre siècle qui passera à la postérité ». D’autres, commeGrimm ouDiderot, signalèrent le manque de verve et d’invention, la froideur du style, l’abondance des chevilles et des épithètes creuses. « Ce Saint-Lambert, écrivait Madame du Deffand à Walpole,est un esprit froid, fade et faux ; il croit regorger d’idées, et c’est la stérilité même ; sans les oiseaux, les ruisseaux, les ormeaux et leurs rameaux, il aurait bien peu de choses à dire. »
Dans les deux cas, c’est peut-être aller un peu loin. Il est certain que, sans éviter tout à fait la sécheresse et la lourdeur,Les Saisons, qui parcourt en quatre chants le cercle de l’année avec ses phénomènes météorologiques, le cycle des saisons et de la vie, les travaux de la campagne, etc., est une œuvre extrêmement soignée, souvent brillante, et qui, dans certains passages, atteint à la grandeur et à la poésie vraie[réf. nécessaire]. C’est par exemple le cas du magnifique morceau de la « Chasse au cerf » :
Saint-Lambert a également donné desPoésies fugitives qui méritent d’être lues pour leur élégance et leur finesse.
La nouvelleSarah Th… est, pourHenri Coulet, une réfutation deJulie ou la Nouvelle Héloïse deJean-Jacques Rousseau. Saint-Lambert critique les préjugés de la société et le rigorisme moral du philosophe[5].
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