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Jean-Denis Bredin

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Pour l’article homonyme, voirBredin.

Jean-Denis Bredin
Fonctions
Président
Institut Pierre-Mendès-France
-
Fauteuil 3 de l'Académie française
-
Secrétaire de la Conférence
à partir de
Biographie
Naissance
Décès
Sépulture
Nom de naissance
Jean Denis Claude Alain BredinVoir et modifier les données sur Wikidata
Nationalité
Formation
Activités
Beau-parent
Fratrie
Philippe Lemaire (demi-frère)Voir et modifier les données sur Wikidata
Conjoint
Danièle Hervier-Bredin(d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Enfant
Parentèle
Autres informations
A travaillé pour
Parti politique
Membre de
Directeur de thèse
Distinctions

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Jean-Denis Bredin, néJean-Denis Hirsch le àParis et mort le dans la même ville[1], est un professeur de droit,avocat,écrivain etacadémicienfrançais.

Biographie

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Origines et jeunesse

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Famille

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Jean-Denis Bredin est issu, par son père, l'industriel Claude Hirsch-Bredin, d’une famille deJuifs alsaciens et, par sa mère, Denise Barry, catholique, de la haute bourgeoisie parisienne[2],[3].

Dans ses romans à caractère autobiographique[4],[5], il raconte une enfance partagée entre deux cultures, où d’un côté le travail et la rigueur étaient vertus cardinales, de l’autre primaient l’élégance et le goût pour la culture, la musique. Très jeune, il est marqué par le divorce de ses parents, puis, en 1939, alors qu’il n’a que10 ans, par la mort de son père avec lequel il vivait. Il apprendra plus tard que cet homme n'était pas son père biologique. Il évoque rapidement cet épisode, sans vouloir s'étendre sur cette histoire, lors de ses entretiens avecAntoine Garapon en octobre 2011 pour France Culture. Jean-Denis Bredin est alors élevé par sa mère, remariée avec l’avocatJean Lemaire, futurbâtonnier dubarreau de Paris. Quand il entre en classe de5e aulycée Charlemagne, pendant l’Occupation, il est inscrit sous le nom de son beau-père, abandonnant le nom de son père, Hirsch. Par décret du, il obtient de changer définitivement son nom d'origine[3], prenant celui de sa grand-mère paternelle, Sara Bredin.

Marié avec Danièle Hervier, décédée en 2018, il a deux enfants, Olivier etFrédérique[6].

Formation

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À la fin de ses études secondaires au lycée Charlemagne, il suit un double cursus de lettres et de droit à laSorbonne. Il est diplômé de lafaculté des lettres de Paris (licence, 1949) et de lafaculté de droit de Paris (doctorat, 1950)[3].

Il prépare l'agrégation de droit privé, à laquelle il est reçu premier en 1957. Il est alors le plus jeune agrégé de France.

Carrière

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Professeur

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Jean-Denis Bredin est nommé professeur à lafaculté de droit de Rennes (1957-1967), à lafaculté de droit de Lille (1967-1969), professeur de droit privé à l’université Paris-Dauphine (1969-1971) et enfin professeur à l’université de Paris I-Panthéon-Sorbonne, où il enseigne plus de vingt ans, jusqu'en 1993[3],[7].

Il est coauteur du traitéDroit du commerce international, en collaboration avec ledoyen Loussouarn en 1969.

À partir de 1993, il est professeur émérite à l’université Paris-I Panthéon-Sorbonne.

Avocat

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Débuts
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Jean-Denis Bredin n’a que20 ans et il est encore mineur lorsqu’il est admis au barreau de Paris, en 1950. Il est désigné premier secrétaire de la conférence du stage l’année suivante. Il installe alors son cabinet chez sa mère[8].

Il fait son stage au cabinet deJacques Isorni en compagnie de son demi-frère,Philippe Lemaire[9].

Isorni avait été l’avocat de Pétain après avoir défendu des communistes devant lesSections spéciales pendant l'Occupation. Il plaidera ensuite pour les inculpés de l'OAS. Jean-Denis Bredin dit de lui : « Ceux qu'il avait défendus, il ne cessait de les aimer, de les exalter. Beaucoup de ses confrères ne le comprirent pas dans cet acharnement passionnel à poursuivre inlassablement sa mission d'avocat. Mais même ceux qui ne l'aimaient pas admiraient son talent et son audace »[10].

Association avec Robert Badinter et Jean-François Prat
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Parallèlement à sa carrière de professeur de droit civil à l’université, Jean-Denis Bredin fonde en 1965 avecRobert Badinter le cabinet d'avocats Bredin Badinter[3]. Dans un premier temps, le jeune cabinet s’oriente vers l’arbitrage et le contentieux.

Avec leur enfance marquée par la guerre, leur engagement à gauche, et tous deux agrégés des facultés, Jean-Denis Bredin et Robert Badinter sont plus que de simples associés. « Au palais de justice on ne s’y trompe pas : on les surnomme les Bread and Butter »[11].

Leur cabinet va défendre de grandes causes et connaître des affaires célèbres : Boussac, talc Morhange, lebaron Empain, l'Aga Khan,Chagall. Après la mort dePicasso, Jean-Denis Bredin fait reconnaître la paternité de l’artiste sur ses deux enfants adultérins,Claude etPaloma. À l’issue d’une longue bataille judiciaire, il leur permet d’obtenir leur part d’héritage (1974)[12].

LorsqueJean-François Prat les rejoint, en 1969, leur cabinet étend son activité au droit des sociétés. En 1981, Robert Badinter est nommé garde des Sceaux par le président Mitterrand, et quitte la structure.

Après sa réorientation vers le droit des affaires, le cabinet Bredin Prat participe à toutes les grandes opérations boursières françaises de 1980 à 2010 (Total-Elf,Sanofi-Aventis…). Bredin Prat intègre deux associés américains, Richard Schepard et Elena Baxter, et développe son activité vers la Chine et les États-Unis.

Avec180 avocats dans ses bureaux de Paris et Bruxelles, le cabinet Bredin Prat est aujourd'hui considéré comme l'un des cabinets d'affaires français les plus prestigieux[13].

Plaidoiries
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Grand spécialiste du droit civil et du droit commercial, Jean-Denis Bredin est également connu pour son intense activité d'avocat plaidant et son engagement pour de grandes causes historiques. Il s'est particulièrement illustré en défendant la mémoire deGuillaume Seznec en 2006 pour sa réhabilitation devant la Cour de révision[3].

Jeune avocat, il est mandaté parPierre Bergé pour défendreYves Saint-Laurent contre son licenciement parDior. Aux assises, il défend des militants duFLNC impliqués dans l’attentat contre le château de la belle-famille deJean d’Ormesson en 1978. Il est aussi l’un des premiers avocats deLuc Tangorre[14].

Jean-Denis Bredin plaide pour le coupleFabius contre l’hebdomadaireMinute ainsi que pourBertrand Poirot-Delpech, attaqué en diffamation parRoland Gaucher qu’il avait qualifié de SS. Il est l’avocat dumusée du Louvre et de son conservateur en chef,Pierre Rosenberg. Il défendMichaël Levinas dans la succession d’Emmanuel Levinas.

Il plaide également pourBernard Arnault[15] etJean-Luc Lagardère[16]. Il est l’avocat de laGénérale des Eaux[17] et plaide dans les affairesAlcatel[18] etCogedim[19].

En 2007, il est l'avocat du juge d'instructionRenaud van Ruymbeke, entendu par leConseil supérieur de la magistrature dansl'affaire Clearstream. Les poursuites contre le juge sont abandonnées en 2012.

À partir de 1977, il rejoint l’avocatJean-François Le Forsonney pour la révision de la condamnation deChristian Ranucci ; avec lui, il dépose une première requête le[20], laquelle sera rejetée ainsi que les suivantes[21]. Avec son confrère Yves Baudelot, il défendDany Leprince contre la France devant laCour européenne des droits de l’Homme en 2011.

Jean-Denis Bredin écrit beaucoup sur l'art de l'éloquence et sur la profession d'avocat[3]. On retiendra notammentConvaincre, Dialogue sur l'éloquence en collaboration avecThierry Lévy (Odile Jacob, 1997).

Arbitre

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Jean-Denis Bredin exerce de nombreuses fois en qualité d’arbitre, y compris dans des affaires majeures. Il est notamment choisi par le gouvernement français pour le règlement des suites de l’affaire Greenpeace face à laNouvelle-Zélande, obligeant la France à verser des dommages et intérêts en réparation de l’exfiltration des prisonniers[22].

Sous la présidence de l’ancien ministre espagnolJosé Pédro Perez-Llorca, il rend une sentence en 1996 condamnantThomson dans un volet de l’affaire desfrégates de Taïwan[23].

En 2007, Jean-Denis Bredin est désigné arbitre dans la procédure contestée entre leCrédit Lyonnais etBernard Tapie[24]. La sentence allouant à Bernard Tapie la somme de 403 millions d’euros de dommages et intérêts fait l’objet d’une vive polémique en raison des liens qu’avait entretenus le troisième arbitre, le magistratPierre Estoup, avec Bernard Tapie.

À l’instar de l’ancien président du Conseil constitutionnelPierre Mazeaud, co-arbitre, Jean-Denis Bredin voit son domicile perquisitionné et il est entendu sous le statut de témoin assisté. À l’issue de l’enquête, Jean-Denis Bredin et Pierre Mazeaud ressortent totalement innocentés, l’escroquerie à l’arbitrage en bande organisée ne visant finalement, aux yeux des juges, que Bernard Tapie, Pierre Estoup et Maurice Lantourne. À la fin du procès, les différents prévenus sont tous relaxés[25]. Seule l’ancienne ministre de l’Économie,Christine Lagarde, est condamnée pour négligence parce qu’elle n’a pas contesté la sentence[26],[27].

Article détaillé :Affaire Tapie-Crédit lyonnais.

Vie publique et politique

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Engagement au MRG

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Jean-Denis Bredin s’engage, après les événements deMai 68, dans la vie politique. Il travaille avecEdgar Faure (Parti radical), alors ministre de l’Éducation nationale, à la réforme de l'enseignement supérieur.

Il participe à la rédaction de la loi d'orientation de l'enseignement universitaire, qui marque une rupture dans l'enseignement français en intégrant des revendications deMai 68 et qui est adoptée à une large majorité[28].

Jean-Denis Bredin rejoint le comité du Nouveau Contrat social, créé par Faure en 1970, puis il adhère auMouvement des radicaux de gauche (MRG), dont il devient vice-président de janvier 1976 à 1980[3].

Rapports sur le cinéma et l'audiovisuel

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En 1978, il publieÉclats, dialogue avecJack Lang sur la place de l’art dans la culture. Le texte est annoté par l’homme de théâtreAntoine Vitez[29].

En juillet 1981, Jack Lang lui confie la présidence de la Commission sur la réforme du cinéma. Le rapport Bredin insiste sur la nécessité de préserver le caractère « artisanal » du cinéma français face à l’industrie du cinéma américain, suggérant une politique du film favorable à la diversité et au pluralisme de la création[30]. Ce rapport est bien accueilli par lacommission des Affaires culturelles du Sénat, qui le décrit en ces mots : « Mais, outre que ce rapport est bien écrit — ce qui n'est pas si fréquent — et qu'il comporte des analyses souvent très fines (par exemple sur les relations entre le cinéma et la télévision), on peut considérer ce travail comme le plus riche et le plus complet qui ait été rédigé ces dernières années sur l’industrie et l'art du cinéma »[31].

À la même époque, il est vice-président, avecFrançois-Régis Bastide, de la Commission d'orientation et de réflexion sur l'audiovisuel, dite « Commission Moinot »[32]. Le travail de cette commission sert à l’élaboration de la loi sur la communication audiovisuelle, adoptée le, qui met fin au monopole d’État et crée la Haute autorité (devenue leCSA). En 1983, il est sollicité par trois ministères pour un rapport sur le thème spécifique de l’enseignement du cinéma, le « deuxième rapport Bredin ». Il propose une vaste refonte de l’offre de formation en encourageant notamment le développement d’un Institut supérieur national (futureFEMIS), l’enseignement dans les lycées mais aussi la création de véritables diplômes universitaires[33].

À la demande deFrançois Mitterrand, il rédige en 1985 un rapport sur les nouvelles télévisions hertziennes. Ce rapport remis au Premier ministre se prononce en faveur de la création télévisuelle et admet le principe de télévisions privées.

De 1982 à 1986, il est président du conseil d'administration de laBibliothèque nationale[3].

De 1993 à 1997, il préside l'Institut Pierre-Mendès-France.

Tribunes

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Au-delà de son œuvre d'écrivain, Jean-Denis Bredin prend régulièrement position lors des débats de société qui animent la vie intellectuelle française. La justice et les libertés sont ses sujets de prédilection.

Il participe à la rédaction deLiberté, libertés, ouvrage collectif réunissantJacques Attali,Régis Debray, Laurent Fabius,Roger-Gérard Schwartzenberg,Michel Serres, paru en 1976 sous la direction de Robert Badinter. Ces textes issus des réflexions du Comité pour une charte des libertés sont préfacés par François Mitterrand[34].

Il signe dans la revuePouvoirs, notamment avecJacques Delors[35]. Il intervient aussi dans la revueLe Débat : sur la Révolution, en même temps quePierre Rosanvallon[36], sur le mitterrandisme, aux côtés dePierre Nora[37].

Il publie en 1976 une tribune remarquée « Être avocat, messieurs... »[38] à la suite des propos des ministres de la Justice et de l'Intérieur dans l'affairePatrick Henry, pour défendre l'importance de rendre justice sans colère ni vengeresse précipitation, et de respecter la présomption d'innocence et l'instruction. Il y mentionne : « [Être avocat] c’est interdire à la haine d’être présente à l’audience ».

En 2006, devant l’Académie des sciences morales et politiques, il alerte sur la responsabilité du juge : « Le vedettariat risque d'être une tendance naturelle du juge, liée à la théâtralité de la Justice […]. Qu'il ne s'attribue pas pour rôle d'être "le grand purificateur ! […] »[39].

AvecFrançois Sureau, il s’insurge contre l’« effrayante réalité de la loi » instaurant, le, la rétention de sûreté. Ou comment un humain « peut rester "retenu" sans infraction, sans jugement, sans peine prononcée, parce qu'il est "dangereux" »[40].

Quelques mois après l’entrée en vigueur, le, de la loi présomption d’innocence, il plaide pour que celle-ci ne s’applique pas uniquement aux innocents[41].

Ses interventions prennent un tour plus politique, au moment de la montée duFront national (RN ex FN)[42] et de la résurgence de l’antisémitisme[43].

Écrivain

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L'affaire Dreyfus

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La dégradation d'Alfred Dreyfus dans la court Morland de l'École militaire de Paris.
Représentation de la dégradation d'Alfred Dreyfus dans la court Morland de l'École militaire de Paris, le 5 janvier 1895.

Auteur d’une œuvre abondante, Jean-Denis Bredin est à la fois spécialiste des grandes causes de l’histoire de France auXIXe siècle, et romancier.

AvecL’Affaire[44], il écrit un livre considéré comme ouvrage de référence sur l'affaire Dreyfus, et récompensé[3],[45]. Reconnu comme spécialiste de cet événement qui a marqué la vie politique et la société française, Jean-Denis Bredin préface ou introduit nombre d’ouvrages publiés depuis.

Après sa parution chez Julliard en 1983, cette biographie est l’objet de nombreuses rééditions revues et augmentées. Dès sa parution, le livre connait une portée internationale, étant notamment édité à New-York en 1986 par les éditions George Braziller, puis à Londres l’année suivante par Sidgwick and Jackson[46].

L’Affaire lui demande huit ans de travail et recherches, au cours desquels il s’entretient notamment avecPierre Mendès France[3], qui l’a encouragé et « soutenu de son amitié vigilante » (cf. préface deL’Affaire)[47].

Il s’appuie également sur les témoignages des descendants du capitaine : « Lorsque j’ai commencé à étudier l’affaire Dreyfus, dit Jean-Denis Bredin, j’ai eu la chance de travailler avec la fille d’Alfred Dreyfus, Jeanne Lévy, qui était encore en vie »[48].

« Non, l'affaire Dreyfus n'est pas un dérapage ni une erreur, démontre l’avocat historien. C'est un crime commis au nom de la France pour servir des intérêts tenus pour supérieurs. L'histoire en offre d'autres exemples »[49].

Neuf ans après la première publication, il revient sur le sujet dans une recherche biographique sur le premier des dreyfusards, l’écrivainBernard Lazare, journaliste politique et militant anarchiste[50].

Biographies

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Jean-Denis Bredin consacre d’autres essais biographiques à des personnages historiques comme l’abbéSieyès, la familleNecker,Charlotte Corday, ouJoseph Caillaux[3].

L’avocat fait le récit de deux « procès iniques » dans deux ouvrages. AvecUn tribunal au garde-à-vous, publié en 2002, il rappelle par le menu le procès infamant intenté à Pierre Mendès France par le tribunal militaire de Clermont-Ferrand, le, qui le juge sur une fausse accusation, et condamne le futur résistant à six ans de prison[51]. « Vivre sans honneur lui était impossible », dit de lui Jean-Denis Bredin[47].

Quant auprocès de Riom de 1942, où lerégime de Vichy poursuivaitLéon Blum etÉdouard Daladier, il le qualifie de « tribunal de la honte » dans son livreL’Infamie: « Rarement le droit et la justice n'avaient été traités avec tant de mépris »[52].

Jean-Denis Bredin est aussi l’auteur de romans. En 1985 paraîtUn coupable. « Il place ses débuts tardifs de romancier sous le signe d'un laconisme et d'un moralisme trèscamusiens », écrit le critique duMonde[53].

Suivront, en 1986 :L’Absence ; en 1988 :La Tâche ; en 1990 : Un enfant sage ; en 1991 :Battements de cœur ; en 1994 :Comédie des apparences ; en 2007 :Trop bien élevé.

Académicien

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Jean-Denis Bredin est élu à l'Académie française, le, au fauteuil deMarguerite Yourcenar (3e fauteuil). Le nouvel Immortel, « représentant » des avocats à l'Académie où siégèrentMaurice Garçon,Georges Izard, Edgar Faure, est élu au premier tour de scrutin.

Dans son discours de réception, le, jour de ses 61 ans, il fait l’éloge de l’écrivaine décédée aux États-Unis le[54],[55],[56]. « Dans son œuvre, dans sa vie, elle a infatigablement défendu ce qui donne à l’aventure humaine, comme elle disait, son plus grand espace, sa plus haute dignité. Elle a voulu que chaque vie fût une conquête de la liberté, libre le corps, libres les mœurs, libre l’intelligence, libres les curiosités, les passions et les indifférences. »

Ses discours et travaux académiques traitent notamment de « L’information publique : devoirs sans droits ou droit sans devoirs », lors de la séance publique annuelle des cinq Académies (1991) ; suivi par sa réponse au « Discours de réception deMarc Fumaroli » (1996), puis par « Le témoignage et l’imaginaire » (1996). Il prononce le « Discours sur la vertu » (1997), et le « Discours sur les prix littéraires » (1998).

En 1999, Jean-Denis Bredin déclare à un journaliste deL'Histoire : « En une vie d'académicien, on n'a de toute façon le temps de ne traiter que quatre ou cinq lettres de l'alphabet. Je suis arrivé pour la lettre L. Dix ans après nous voici à la lettre M. Si je vis vieux, je connaîtrai peut-être le R »[57]. En 2020, les Académiciens en sont à la lettre S. À la mort deJean d'Ormesson, le, Jean-Denis Bredin devient doyen d’élection de l’Académie française.

Publications

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Sauf indication contraire ou complémentaire, les informations contenues dans cette section proviennent du site de laBNF[58].
  • La République de MonsieurPompidou, Fayard, Paris, 1974.
  • Les Français au pouvoir, Grasset, Paris, 1977.
  • Joseph Caillaux, Hachette, Paris, 1980.
  • L'Affaire, Paris,Julliard,, 551 p.(ISBN 2-260-00346-X).
    Réédition :L'Affaire, Paris,Fayard,, 856 p.(ISBN 2-213-03138-X).
  • Un coupable, Gallimard, Paris, 1985.
  • L’Absence, Gallimard, Paris, 1986.
  • La Tâche (nouvelles), Gallimard, Paris, 1986.
  • Sieyès : la clé de la Révolution française, Librairie générale française, Paris, 1990.
  • Un enfant sage (roman), Gallimard, Paris, 1990.
  • Battements de cœur, Fayard, Paris, 1991.
  • Bernard Lazare, de Fallois, Paris, 1992.
  • Comédie des apparences, Odile Jacob, Paris, 1994.
  • Christian Ranucci, vingt ans après (Collectif), avecGilles Perrault, Héloïse Mathon,Jean-François Le Forsonney etDaniel Soulez Larivière, Julliard, Paris, 1995.
  • Encore un peu de temps, Gallimard, Paris, 1996.
  • Une singulière famille : Jacques Necker, Suzanne Necker et Germaine de Staël, Fayard, Paris, 1999 (Prix du nouveau cercle de l'union 1999)
  • Rien ne va plus, Fayard, Paris, 2000.
  • Lettre àDieu le Fils, Grasset, Paris, 2001.
  • Un tribunal au garde-à-vous. Le procès dePierre Mendès France,, Fayard, Paris, 2002.
  • Et des amours desquelles nous parlons, Fayard, Paris, 2004.
  • On ne meurt qu'une fois, Charlotte Corday, Fayard, 2006.
  • Trop bien élevé, autobiographique, Grasset, 2007.
  • Ce rendez-vous avec la gloire, Fayard, Paris, 2009.
  • L'Infamie. Le procès de Riom, février-, Grasset, Paris, 2012.

Notes et références

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  1. « L’avocat Jean-Denis Bredin est mort »,www.lepoint.fr,‎(lire en ligne)
  2. Christine Rousseau, « Jean-Denis Bredin : souvenirs d'un enfant triste »,Le Monde,‎.
  3. abcdefghijk etlJean-Baptiste de Montvalon, « L’avocat et académicien Jean-Denis Bredin est mort », surlemonde.fr,(consulté le).
  4. Jean-Denis Bredin,Un enfant sage,Gallimard,
  5. Jean-Denis Bredin,Trop bien élevé,Grasset,
  6. Who's Who in France, dictionnaire biographique, 1992-1993. Éditions Jacques Lafitte, 1992
  7. « Annuaire du Comité des travaux historiques et scientifiques. Ecole nationale des Chartes. »
  8. Jean-Denis Bredin,Mots et Pas perdus.,Plon,,p. 18
  9. L’avocat Philippe Lemaire, adversaire acharné de la peine de mort aux côtés de Robert Badinter, est le fils deJean Lemaire, beau-père de Jean-Denis Bredin. Jean Lemaire a été l’un des défenseurs, avec Jacques Isorni, du Maréchal Pétain.
  10. Jean-Denis Bredin,Mots et Pas perdus.,Plon,,p. 33.
  11. Pauline Dreyfus,Robert Badinter : l’épreuve de la justice,Editions du Toucan,
  12. Guy Porte, « Claude et Paloma Picasso pourront prétendre à la succession de leur père »,Le Monde,‎(lire en ligne)
  13. « Bredin Prat, la perfection comme horizon. »,LJA – Le Magazine,‎(lire en ligne)
  14. « Les réactions de Pierre Vidal-Naquet et de Jean-Denis Bredin. »,Le Monde,‎(lire en ligne)
  15. « Bernard Arnault porte plainte contre une biographie. »,Le Monde,‎(lire en ligne)
  16. « L'accusation contre M. Lagardère abandonnée en appel. »,Le Monde,‎(lire en ligne)
  17. « Les accusations contre les deux grandes compagnies d'eau »,Le Monde,‎(lire en ligne)
  18. Cécile Prieur, « Les avocats de MM. Guichet et Suard plaident la relaxe. »,Le Monde,‎(lire en ligne)
  19. « Le financement des partis et l’affaire du Parti républicain. »,Le Monde,‎
  20. Alain Dugrand, « Ranucci : pour la révision du procès - Un entretien avec Me Jean-Denis Bredin »,Gang, novembre 1979.
  21. Associated Press,« Le Pull-over rouge : pas de révision du procès Ranucci », 30 novembre 1991.
  22. Jean Charpentier,L'affaire du Rainbow Warrior : la sentence arbitrale du 30 avril 1990. AFDI,vol. 36,, 395-407 p.(lire en ligne), « Nouvelle Zélande c. France. »
  23. Mathieu Delahousse, « Le dernier pactole de l'affaire des frégates. »,Lefigaro.fr,‎(lire en ligne)
  24. « Tapie-Crédit lyonnais : Pierre Mazeaud et Jean-Denis Bredin pour arbitres. »,Capital.fr,‎(lire en ligne)
  25. Pascale Robert-Diard, « Arbitrage du Crédit lyonnais : le tribunal relaxe Tapie et démonte la thèse de l’escroquerie. »,Lemonde.fr,‎(lire en ligne)
  26. « Affaire Tapie-Lagarde : perquisition chez les juges chargés de l'arbitrage. »,L'Express.fr,‎(lire en ligne)
  27. Gérard Davet et Fabrice Lhomme, « Affaire Tapie : comment l'arbitrage a été verrouillé. »,Lemonde.fr,‎(lire en ligne)
  28. Jacques de Chalendar,De mai 1968 à juin 1969 In : La loi Edgar Faure : Réformer l'université après 1968.,Presses universitaires de Rennes,(lire en ligne)
  29. Eclats, Jean-Claude Simoën,
  30. « Rapport au ministre de la Culture de la mission de réflexion et de propositions sur le cinéma. »,Lemonde.fr,‎(lire en ligne).
  31. Sénat, « Avis présenté au nom de la Commission des Affaires culturelles, sur le projet de loi de finances pour 1982, adopté par l'Assemblée Nationale. TOME II. CINÉMA • THÉÂTRE DRAMATIQUE (Sénat. Annexe au procès-verbal de la séance du 23 novembre 1981) »,p. 43
  32. Pierre Moinot, ancien conseiller d’André Malraux préside cette commission.
  33. Léo Souillés-Debats, « Des ciné-clubs aux dispositifs scolaires du CNC : l’institutionnalisation de l’éducation à l’image en France (1981-1998) »,Décadrages,‎(lire en ligne)
  34. Liberté, libertés. Réflexions du Comité pour une charte des libertés. Édition publiée sous la direction de Robert Badinter. Préface de François Mitterrand. Hors-série Connaissance, Gallimard, 1976.
  35. « Enquête : le consensus en France »,Pouvoirs, n°5,‎,p. 37-56(lire en ligne)
  36. « Aimer l’égalité, chérir les privilèges. »,Le Débat, n°57,‎,p. 152-155(lire en ligne)
  37. « Un destin qui nous parlait du nôtre. »,Le Débat, n°57,‎,p. 54-59(lire en ligne)
  38. Jean-Denis Bredin, « Etre avocat, messieurs... »,Le Nouvel Observateur,‎(lire en ligne)
  39. La Responsabilité des juges. Étude prononcée le 6 novembre 2006 devant l’Académie des sciences morales et politiques.http://www.cercle-du-barreau.org/archive/2007/02/18/responsabilite-des-juges-par-me-j-d-bredin.html
  40. Jean-Denis Bredin, « Rétention de sûreté, de quel droit ? »,Le Monde,‎(lire en ligne)
  41. Jean-Denis Bredin, « La présomption d'innocence malmenée. »,Le Monde,‎(lire en ligne).
  42. « Réconcilier le citoyen et la politique ? »,Le Monde,‎(lire en ligne)
  43. « Ne pas ressembler au Front national. »,Le Monde -,‎(lire en ligne)
  44. Julliard, Paris, 1983,551 pages.
  45. Prix Gobert d'histoire de l'Académie française, Grand Prix Wizo, Prix de la fondation Pierre-Lafue.
  46. The Affair : the case of Alfred Dreyfus. Trad. Jeffrey Mehlman, Ed. G. Braziller, New-York, 1986. The Affair, Sidgwick and Jackson, Londres, 1987.
  47. a etbFrance Culture, « A Voix nue »,en ligne.
  48. Assemblée nationale. Mission d’information sur les questions mémorielles. Mardi. Séance de16 heures 15. Compte renduno 6.
  49. « 1906, Dreyfus est innocenté »,L'Humanité,‎
  50. Bernard Lazare, De l’anarchiste au prophète. Editions de Fallois, 1992,428 pages. Réédition de L’Affaire et de Bernard Lazare, de l’anarchiste au prophète, réunis sous le titre La France de Dreyfus, Paris, Fayard, « Les indispensables de l’histoire », 2006, 1008 pages.
  51. Daniel Rondeau, « L'affaire Mendès France »,L'Express,‎
  52. Laurent Lemire, « L’infamie : Le procès de Riom »,Livres Hebdo,‎
  53. Bertrand Poirot-Delpech, « Naissance d'un romancier de la fraternité. »,Le Monde,‎
  54. « M. Jean-Denis Bredin est élu au fauteuil de Marguerite Yourcenar », surLe Monde,.
  55. « Réception de Monsieur Jean-Denis Bredin, élu en remplacement de Madame Marguerite Yourcenar ; réponse de MonsieurPierre Moinot »,Publications de l’Institut de France,no 9,‎,p. 19.
  56. Annuaire de l'Académie française 1995, Paris,,p. 139-142.
  57. François Dufay, « Les grandes causes de Jean-Denis Bredin »,L'Histoire, n°333,‎
  58. « Œuvres de Jean-Denis Bredin », surBNF.

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Marguerite Yourcenar
Jean-Denis Bredin
1989-2021
Siège vacant
v ·m
Composition de l'Académie française au jour de son élection(15 juin 1989)
Par numéro
de fauteuil

11.Alain Peyrefitte
12.Jean d'Ormesson
13.Maurice Schumann
14.fauteuil vacant
15.Jacques Laurent
16.Léopold Sédar Senghor
17.Jacques-Yves Cousteau
18.fauteuil vacant
19.Pierre Moinot
20.fauteuil vacant

Par date
d'élection
v ·m
Composition de l'Académie française au jour de sa mort(1 septembre 2021)
Par numéro
de fauteuil

11.Gabriel de Broglie
12.Chantal Thomas
13.Maurizio Serra
14.Hélène Carrère d'Encausse
15.Frédéric Vitoux
16.fauteuil vacant
17.Erik Orsenna
18.fauteuil vacant
19.fauteuil vacant
20.Angelo Rinaldi

Par date
d'élection
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