Il est l'un des signataires dumanifeste fractaliste. Son œuvre est axée sur l'exploration de la complexité du réel et la mise à jour d'univers géométriques.
Dans les années 1970, Jean Claude Meynard s'inscrit dans le courant de l'hyperréalisme : sa peinture met en scène les figures emblématiques de la société (métro, motos, bars, flippers, etc.) et le monde urbain. C'est le cas dans son œuvreHyper Street, une rue virtuelle de Paris sous la forme d'un quadriptyque de 7 mètres de long, exposé pour la première fois en 1975 à laFIAC. La critique reconnaît alors que sa peinture "développe les figures de rites de passages et que sa force est de ne pas en donner des images métaphoriques"[4].
Ses toiles hyperréalistes sont des constructions géométriques foisonnantes qui interrogent les habitudes de perception. La composition est dépourvue de hiérarchie et de centre focal. Comme l’écritAndré Giordan« Le projet de Meynard est de sortir du monde euclidien pour capter de façon antagoniste au même instant l'ensemble et le détail, le macro et le micro, le premier et le dernier plan »[5].« Un hyper-œil pour une hyper-réalité, une hyper-géométrie »[6].
Les années 1975 et les Grandes Séries sur la complexité du réel
À partir des années 1975, J-C.Meynard évolue vers des effets de cadrage et de composition proches de l'art cinématographique. Ses expositions de l'époque, à Bâle et New York, s'intitulent alors "Série noire"[n 1], "Schizophrénie" "Le Jeu" dont la toile emblématique est le portrait de " Marcel Duchamp en Joueur d'Echec ". Les catalogues décrivent son travail comme proche du mouvement de la Figuration Narrative : les thèmes de ses œuvres se rattachent le plus souvent aux scènes du quotidien et de la société de consommation. Il participera ainsi à l'exposition " Le Mythe de la société Moderne vue à travers la Machine" à la galerie Passerelle Saint Louis Paris, en janvier 75, exposition qui regroupa des nombreux artistes issus de la Figuration Narrative commeBabou, Messac, ouMorteyrol, jusqu'à la "Coopérative des Malassis". J-C. Meynard se distingue cependant du mouvement de la Figuration Narrative par un travail plus analytique. Meynard utilisera alors l'expression "la Géométrie des Enigmes" pour désigner son travail d'exploration de l'ambiguïté du réel[7].
À partir des années 1980, Meynard abandonne progressivement toute narration ou arrière-plan descriptif. Pour organiser ses toiles, l'artiste crée une géométrie de droites, de courbes et de lignes indéterminées comme dans ses séries "Corps et Graphiques" ou " Héros-Dynamisme". Dans ce deux séries, les présences humaines, sont signalées par des rayonnements, des lignes et courbes luminescentes. Meynard poursuit ce travail sur les corps lumineux jusqu'à sa grande série du Radeau des Muses avec sa toileéponyme " Le Radeau des Muses".
En 1990, J-C.Meynard expose sa sérieCorps et Âmes consacrée à la fragilité de l'identité humaine représentée par des corps qui perdent leurs contours, leur ligne organique ou bien se dédoublent, le dessin et couleur étant dissociés. À la suite de cette série, de nombreux critiques d'art tels Gérard Barrière, Nicolas Bourriaud, Henri François Debailleux etGiovanni Lista, sont invités à s'exprimer sur l'œuvre de Meynard dans le cadre du catalogueUn voisinage Corps et Âmes, de la Peinture à l'Encre[8]. Les compositions de Meynard se font de plus en plus fragmentées, annonçant une nouvelle géométrie.
La Dimension Fractale - Une nouvelle géométrie de l'homme
Le est organisée à Paris l'exposition "Tohu Bohu, Esthétiques de la Complexité Fractale", sous l’impulsion du critique d’art Henri-François Debailleux. Elle réunit des artistes du Groupe Fractaliste, dont Meynard. Ce dernier a abandonné la perspective euclidienne pour la géométrie fractale, qui repose sur l'expansion, la saturation, les entrelacs et les réseaux à l'infini. Il entérine l'utilisation de la géométrie fractale en devenant l'un des cosignataires duManifeste Fractaliste en 1997, aux côtés d'artistes tels queMiguel Chevalier,Carlos Ginzburg,Nachume Miller, Pascal Dombis,Joseph Nechvatal, etPierre Zarcate.
Après avoir exploré les composantes fractales avec les outils classiques de la peinture Meynard construit des œuvres en reliefs et volumes. En,lors de l'expositionLes Infinis avecJoël Stein à Paris à la galerie Lavignes-Bastille, Meynard présente des œuvres qui montrent la genèse des objets fractals. Prenant, comme matrice, son propre visage, il en fait un traitement fractal[réf. souhaitée].
Dans les années 2000, Meynard crée des installations qui reconfigurent l'espace. Lydia Harambourg écrit à ce sujet qu'« entrer dans l'univers fractal de Jean Claude Meynard piège nos certitudes. Ces images illusoires et cependant bien réelles des composantes géométriques sont orchestrées(…). Les œuvres de JC Meynard nous font vivre l'espace physiquement. Sous la pression d'une fragmentation géométrique, une chorégraphie de plis, spirales, droites, diagonales et courbes, nous emporte dans un mouvement giratoire dont l'issue est le vertige de l'espace-temps »[9].
À partir de 2006 Meynard entreprend de vastes installations qu’il nomme : « Demeures Fractales ». Investissant un lieu dans sa totalité[10],[11], il en rompt la géométrie et, selon le processus de réplication fractale, démultiplie les perspectives, les plans, les espaces. Au cœur de cette déstructuration organisée, il insère des tableaux, des sculptures, des reliefs et architectures numériques.
M.Pierre Paulicevich écrit à propos de la Demeure Fractale de Brignoles : «(…) faire entrer l’art contemporain et la géométrie fractale dans une enceinte moyenâgeuse était risqué «(…) « Jean-Claude Meynard a passé trois mois à installer ses œuvres autour et dans le fameux escalier, sur les plafonds, par terre mais aussi au sous-sol (…) le bâtiment lui-même se transformant peu à peu en une brillante œuvre d’art, pièce unique que l’on ne reverra jamais. »[12]
Dans la série des Demeures Fractales, en 2007 il travaille particulièrement sur une des figures de la complexité : « Babel » du nom de latour mythique[13]. Les Babels seront exposées de 2008 à 2009 à Venise,Shenzhen (Chine), Istanbul (Turquie), Paris (Grand Palais - France)[réf. souhaitée].
Appartenant à la série des Babels, la sculpture " World " en est la représentation la plus emblématique: sphère monumentale, son corps est entièrement constitué de silhouettes humaines solidaires. Elle évoque, dans son concept et sa construction, une immense boussole dont le seul et unique point cardinal est l'Homme. La World a été acquise par plusieurs villes (France).
En 2010, à la Villa Tamaris (Var, France) est organisée une exposition regroupant 35 années de créations de l’artiste[14]. Les grands cycles de l’artiste sont présentés en dehors de toute chronologie sous l’intitulé : « Babel, la Géométrie des Enigmes - De l’Hyperréalisme au Fractal - », de façon à mettre en lumière les correspondances et les échos visuels qui parcourent toute l’œuvre. Lydia Harambourg note : « la proximité d’œuvres réalisées à plusieurs années d’intervalle met en résonance une démarche plastique enracinée dans la complexité du réel (…) »[15]. Des effets d’hybridations entre les œuvres elles-mêmes sont repérées par Jean-Pierre Frimbois : « (…) c’est une expérience d'une telle désintégration, reconstitution, que là, chaque œuvre est à la fois dans la même histoire et en même temps sans cesse en train d'être refaite »[16].
Ces hybridations, virtuelles dans l’exposition, ont été matérialisées par l’artiste dans sa série : « Les Hybrides », selon un des principes duManifeste fractaliste: « Dans la spirale ordre-désordre, l'œuvre est l'émergence éphémère d'une hybridation : un passage »[n 2]. Elisabeth Préault remarque dans l'ouvrage consacré à l'exposition : « (…) entre hyper réalité et géométrie fractale, Meynard a montré qu’une forme était toujours en devenir, en transformation et renouvellement. C’est pourquoi ses hybridations sont possibles, et fulgurantes, parce déjà en germes dans son parcours »[17].
En 2015, J-C. Meynard conçoit un «Bestiaire Fractal» à partir d'algorithmes de silhouettes humaines déjà présentes dans son œuvre : Meynard compose une œuvre qui s'auto-ressource, et se métamorphose. Ce Bestiaire Fractal, sujet de nombreuses expositions[18][source insuffisante] a donné lieu à deux filmsL'Animal fractal que Je suis etInfinies Métamorphoses. Ces films, pour la première fois, traitent «visuellement» de l'œuvre de J-C. Meynard en tant que métamorphose permanente. En 2018 parait l'ouvrageL'Animal fractal que Je suis, sous-titré, l'homme et la complexité du réel, aux éditions Connaissances et Savoirs. On y trouve notamment les différents écrits critiques et analytiques qui, depuis 30 ans, ont jalonné son parcours de plasticien avec des textes, entre autres, deNicolas Bourriaud,Christine Buci-Glucksmann,André Campana,Giovanni Lista, Giancarlo Pagliasso,Gilles Plazy.
En novembre 2018, Jean- Claude Meynard présente LesChants Fractals,une nouvelle série d'œuvres conçues en «correspondance» avec des partitions musicales de Bach, Bartok, Debussy, Mozart. Les œuvres ne sont plus limitées à leur seule forme plastique, mais augmentées d'une musique, et d'un film qui, réalisé par l'artiste, dévoile leur processus de création[19].
En 2019, dans le cadre des nouveaux programmes de l’éducation nationale, deux œuvres de Jean Claude Meynard, L’Escalier Up and Down - 2012 etGénèse - 2014, illustrent le concept de géométrie fractale dans le manuel de mathématiques des classes de première[20][source insuffisante].
Portrait de Marcel Duchamp en joueur d'échec, acrylique sur toile, 100 x 73 cm, 1981, série Le Jeu. Cette toile est un hommage auxJoueurs d'échecs (1911) deMarcel Duchamp et à Marcel Duchamp lui-même qui, joueur de l'équipe de France dans les années 1920, fera finalement du jeu d'échecs son activité principale aux dépens de l'art - Collection privée de l'artiste
Tango, acrylique sur toile, 200 x 200 cm, 1983, série Corps et Graphiques - Collection Jacques Cavillon
Muses Duo II, acrylique sur toile, 195 x 97 cm, 1985, CollectionBNP- Paribas
Muses Duo VII, acrylique sur toile, 162 x 97 cm, 1985, CollectionBNP- Paribas
Le Radeau des Muses III, acrylique sur toile, 164 x 155 cm, 1986, série le Radeau des Muses - Collection de laCaisse des Dépôts et Consignations.
Clone 1 - Ecce Homo, œuvre relief, mixed média, 200 x 180 cm, 1997, série les Corps Recomposés - Collection de laFondation Mesnage-Augier
Le Sablier Or, création numérique sous plexiglas, 2001, série Les Infinis - CollectionMusée d'Évreux
La Maison Fractale, architecture fractale de 240 x 240 × 50 cm, 2005, série Méta - Collection privée de l'artiste
Les Babels, série de sculptures monumentales réalisées à partir de 2007 et installées sur le pourtour méditerranéen
World écran, création numérique sous plexiglas, diptyque de 160 x 140 cm x 2 - 2010 - Collection Centre d'artVilla Tamaris
La World, sculpture monumentale appartenant à la série des Babels, 280 x 280 cm, 2010 - installée dans la ville de Valbonne-Sophia Antipolis, France
L’Escalier Fractal, Demeure fractale sur 15 mètres de hauteur, au Palais des Comtes de Provence, Brignoles - 2011 (un film a été réalisé sur cette Demeure, film considéré comme le Manifeste fractal de l'artiste).
Les Bus Fractals, œuvres itinérantes, habillage sur les bus des lignes régulières de la technopoleSophia Antipolis - 2013
Morpho, création numérique sous plexiglas en 4 parties, autoportrait de l'artiste en effet papillon, 300 x 300 cm, 2000 - CollectionA.T. Kearney
Le Bestiaire Fractal, importante série de créations numériques sous plexiglas - 2014 - 2015 - 2016 - 2017 - 2018 - exposées enChine (Shanghaï), Hong-Kong et Pékin, au Mexique (San Luis de Potosi), aux U.S.A ( Miami), en Italie (Andorra, Musée Tagliaferro ), et à Paris ( France).
Les Méduses, création numérique sous plexiglas, 150 x 120 cm, 2014, série Bestiaire Fractal - Collection Musée de la Mascara (San Luis Potosi - Mexico)
La Roue du Paon, création numérique sous plexiglas, diptyque, 99 x 165 cm, 2014, série Bestiaire Fractal - Collection Museo del Ferrocarril (San Luis Potosi -Mexico)
Les Chants Fractals, 2018 - suite d'œuvres conçues en " correspondance " avec des partitions musicales de Mozart, Bartòk, Debussy... les Chants Fractals sont des créations qui recèlent une musique, et un film qui, réalisé par l'artiste, montre le processus de création des œuvres. Musique et film sont intégrés à l'œuvre via un QR-code que l'on scanne pour les découvrir.
Les Chants fractals II dans le cadre de l'exposition sur le Cinétisme 1ère, 2e, 3e Génération, Galerie Lelia Mordoch, Paris, France - Février - Mars 2019
Les Chants fractals de J-C. Meynard aux Etats-Unis/ Miami/ Art Fair Miami - 3 au 8 décembre 2018
Les Chants fractals[28], créations numériques augmentées de partitions musicales et de films - Galerie Lelia Mordoch, Paris, France - Novembre 2018 - Janv 2019
Festival d'Arts Numériques, Verrières-le-Buisson, Essonne, France - 12,13,14 décembre 2014
Scope Miami Beach - International Contemporary Art Show, Miami, U.S.A. - 2 au 7 décembre 2014
" Art Élysées 2014 " - Paris, France - 23/ 27 octobre 2014
" Métamorphoses, Hybrides et autres Mutations…" à la Galerie Lelia Mordoch, Paris-Miami - Avril/Mai 2014
" Art Paris 2014 ", Grand Palais, Galerie Lelia Mordoch - Mars 2014
" L'Art Fractal pour Déchiffrer la Complexité Contemporaine", conférence de JC Meynard pour la Semaine des Mathématiques, Centre International de Valbonne Sophia-Antipolis, Alpes-Maritimes, France - 21 mars 2014
Gérard Barrière/Nicolas Bourriaud/ Philippe Carteron/ Pierre Corcos/ Nathalie Darzac/ H.F. Debailleux/Giovanni Lista, catalogue expositionCorps et Ames, 1990
Giovanni Lista, catalogue expositionScribes et Pharaons, 1994
Susan Condé et Henri François Debailleux, catalogue expositionTohu Bohu, 1994
Susan Condé, catalogue expositionLa Complessita Fractale in Arte, 1995
Susan Condé et Henri François Debailleux, catalogue expositionZoom,New York, 1997
Maria Campitelli, catalogue expositionFractal Art, Trieste, 1997
Catalogue expositionFractalisations, Villa Tamaris, La-Seyne-sur-Mer, 1999, avec des écrits deChristine Buci-Glucksmann, Jean Claude Chirollet, Susan Condé, Henri François Debailleux,Michel Maffesoli,
Dossier de l’expositionLes Demeures Fractales à Valbonne Sophia Antipolis , Alpes-Maritimes, Var, France – 2013[6]
Catalogue de l’expositionUne Génération ? Les peintres des années 70 dans la collection de la Villa Tamaris Centre d'Art, préface de Robert Bonaccorsi, La Seyne-sur-Mer, Var, 2013
Catalogue de l’expositionOltre Il Sublime, Trieste, Italie, préface de GianCarlo Pagliasso et Maria Campitelli - 2013
Catalogue de l'expositionL'Animal Fractal que Je suis,Andora, Italie, préface de GianCarlo Pagliasso - 2015
Catalogue de l'expositionMétamorphoses, Bestiaire Fractal, Chine (Shanghai, Hong Kong, Pékin) - 2016
Catalogue de l'expositionRelecture 2, préface de Robert Bonaccorsi - 2017
Catalogue de l'exposition L'Image en Morceaux préface de Robert Bonaccorsi et Evelyne Artaud - 2018
2005Meynard au Musée d'Evreux, film de Jennifer Lund
2009Meynard et la complexité des apparences, film de Gilles Bastianelli réalisé pour le colloque de Mouans-Sartoux (Art, Science, Pensée -)
2009Meynard Babel, film de Gilles Bastianelli
2010Babel, la Géométrie des Enigmes, film de Gilles Bastianelli.
2011 Escalier Fractal - un Manifeste Fractal. Dans ce film, réalisé par G.Bastianelli, Meynard s'exprime sur son utilisation de la géométrie fractale pour dévoiler la complexité du réel. Version française, anglaise, italienne, et russe.
2012Le Papillon Fractal de Tamaris à Istambul, film de Gilles Bastianelli.
2012Demeure Fractale à Sauve, film de Gilles Bastianelli.
2012Fractal House', film de Ethan Mark.
2013La World, Sculpture Fractale à Valbonne, film de Gilles Bastianelli.
2013Le Bus Fractal de Jean-Claude Meynard, film de Gilles Bastianelli
2014 Comment regarder une œuvre d'art, réalisation Ethan Mark
2015L'Animal Fractal que Je suis, réalisation Ethan Mark(le titre de ce film est un hommage à Jacques Derrida.)
2015Infinies Métamorphoses, réalisation Ethan Mark(Ce film a été réalisé pour le Musée des Arts et Métiers de Paris, pour la Journée d'Étude organisée par Richard Conte, directeur de l'institut ACT - CNRS, et Sylvie Captain-Sass, sur le thème " Créations, Cerveaux, Infinis ", le.
2016Métamorphoses Fractal Bestiary in Shanghaï, réalisé par Action Media China pour l'exposition de J-C. Meynard en Chine
2018Fractales à Istanbul, film sur les "Rencontres Internationales sur l'Art fractal" à Istanbul, organisé en par S. Kalla -Lycée Galatasaray
2018Rébus, film réalisé pour l'exposition " L'Image en Morceaux " à laVilla Tamaris ( France) - Panoramique sur J-C. Meynard
2018Papagena, Papageno Duo Fractal, film de J-C. Meynard réalisé en correspondance avec la partition "Papagena, Papageno" de Mozart (La Flûte enchantée). Le film et la musique sont insérés au cœur même de l'œuvre "Duo Fractal " eton[Qui ?] peut les découvrir en flashant unQR code intégré.