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Jean-Claude Brisville, né le àBois-Colombes et mort le auPort-Marly[1], est unécrivainfrançais,dramaturge,romancier et auteur pour la jeunesse. Scénariste, en particulier du filmBeaumarchais, l'insolent, il a obtenu leGrand Prix du théâtre de l’Académie française en1989 pour l’ensemble de son œuvre.
La reconnaissance lui est venue tardivement, cette même année, parLe Souper, pièce de théâtre mettant en scèneJoseph Fouché etCharles-Maurice de Talleyrand-Périgord lors d'une soirée de1815 où ils décident de concert d'imposer un régime monarchique à la France envahie. C'est l'adaptation cinématographique qu'en réalisaÉdouard Molinaro en1992,Claude Brasseur tenant le rôle de Fouché etClaude Rich celui de Talleyrand, qui le fit découvrir au grand public.
Fils d'un industriel[2] installé àAsnières[3], Jean Claude Brisville, nourri durant l'adolescence des romans maritimes deJosé Moselli[3], commence sa vie professionnelle à laLibération en tant que journaliste littéraire. Poète,dramaturge et essayiste estimé mais confidentiel[2], il travaille pourHachette puis devient lecteur auxÉditions Julliard. En1957, il écrit et publie la première étude surAlbert Camus[4], lequel en fait, jusqu'en1959[5], son dernier secrétaire. Les responsabilités familiales le font renoncer au métier risqué dedramaturge et se consacrer entièrement à celui d'éditeur[3]. En1964, devenu directeur littéraire, il fait connaître enFranceErnst Jünger en publiant, grâce à la détermination deChristian Bourgois, une nouvelle édition duJournal de guerre.
En1970, il noue une amitié durable avecJulien Gracq qui accepte l'adaptation qu'il a rédigée pour la production télévisée queJean-Christophe Averty fait duBeau Ténébreux[3].
En1976, il devient directeur duLivre de poche. Son licenciement en1981 à l'âge de cinquante-neuf ans, le fait renouer avec sa plume et régler ses comptes avec le milieu de l'édition en l'espèce d'une pièce satirique,Le Fauteuil à bascule[2], où un directeur d'édition s'oppose à un patron avide. Le succès remporté par la pièce auPetit Odéon et auTEP[2], le conduira, après plusieurs échecs avec d'autres créations[2], à reprendre le procédé du dialogue entre deux personnages incarnant chacun une cause opposée à l'autre,Descartes etBlaise Pascal pour la raison et la foi, lamarquise du Deffand etJulie de Lespinasse pour les anciens et les modernes,Talleyrand etFouché pour le génie politique et l'arrivisme,Napoléon etHudson Lowe pour le destin tragique et l'honnête petitesse. C'est dansL'Antichambre qu'il exprime toute samélancolie pour unfrançais en voie de disparition[3].
En1984, il se rapproche deRené Char[3], frère en écriture d'Albert Camus. À partir de1997, il entame un travail d'anamnèse[3], « pour ne pas être étranger à soi même »[3], qu'il publie, fidèle à l'existentialisme, sous forme de fragments de la vie passée relatifs moins à sa personne qu'à leurs temps[3], souvenirs auxquels se mêlent desaphorismes à l'humour pessimiste[3].
Jean-Claude Brisville était chevalier de laLégion d'honneur et officierdes Arts et des Lettres.