Pour les articles homonymes, voirDrouet.
| Jean-Baptiste Drouet d'Erlon | ||
Jean-Baptiste Drouet, comte d'Erlon (peinture d'Ary Scheffer). | ||
| Naissance | Reims | |
|---|---|---|
| Décès | (à 78 ans) Paris | |
| Origine | Français | |
| Allégeance | ||
| Arme | Infanterie | |
| Dignité d'État | Maréchal de France | |
| Années de service | 1782 –1844 | |
| Commandement | Gouverneur d'Algérie Division militaire de Nantes | |
| Conflits | Guerres de la Révolution française Guerres napoléoniennes Conquête de l'Algérie | |
| Faits d'armes | Bataille d'Austerlitz Bataille d'Iéna Bataille de Friedland Bataille de Vitoria Bataille de Waterloo | |
| Distinctions | Légion d'honneur Ordre de Saint-Louis Ordre du Lion« de Bavière »[1] Maréchal de France | |
| Hommages | Nom gravé sous l'arc de triomphe de l'Étoile :14e colonne. | |
| Autres fonctions | Pair de France | |
| modifier | ||
Jean-Baptiste Drouet d'Erlon, né le àReims et mort le àParis, est un militaire français, simple soldat de la Révolution devenugénéral en 1799, faitcomte d'Empire parNapoléon,gouverneur général en Algérie entre 1834 et 1835 et élevé à la dignité demaréchal de France en 1843.
Jean-Baptiste Drouet est issu d'une famille d'artisans : son grand-père et son père sont descharpentiers et lui-même est formé commeserrurier. Le il s'engage aurégiment de Beaujolais, stationné àLille, en tant que volontaire et se trouve libéré le[2].Il meurt le 25 janvier 1844 et est enterré dans le canton 10 du cimetière du nord de Reims.

En, il reprend du service en tant que volontaire,caporal, aubataillon des chasseurs de Reims et fait les campagnes de1793,1794,1795 et1796 auxarmées du Nord de laMoselle et deSambre-et-Meuse. Élucapitaine, le, il passe après l'amalgame à la13e demi-brigade légère de première formation avant de devenir le aide de camp dugénéral Lefebvre avec lequel il participe auxsièges de Valenciennes etde Condé. Il est promu adjudant-général le. Il sert ensuite dans l’armée de Hanovre. Il est nommégénéral de brigade le, puisgénéral de division le. Il commande une division du1er Corps du maréchalBernadotte en1805 et participe à labataille d'Austerlitz. En 1806, il se distingue lors de labataille d'Iéna et à laprise de Halle. Il est blessé à labataille de Friedland, où il est chef d’état-major du corps d’armée dumaréchal Lannes. Il reçoit le, le titre degrand officier de la Légion d'honneur.
En1809, il joue un rôle décisif dans lasoumission du Tyrol. De1810 à1814, il sert sousAndré Masséna enEspagne et auPortugal et y obtient de nombreux succès. Il commande un corps d'armée à labataille de Vitoria. Il devient alors l’un des lieutenants du maréchalSoult. En 1814, il participe aux batailles de l’Adour, d’Orthez et deToulouse. Il est fait comte d’Erlon sous l’Empire.
Sous laPremière Restauration, il est nomméchevalier de Saint-Louis,grand cordon de la Légion d'honneur et commandant de la16edivision militaire. Malgré cela, il est un des premiers à reconnaîtreNapoléonIer au retour de l'île d'Elbe. Il est arrêté le comme complice deLefebvre-Desnouettes qui a formé le projet de rassembler toutes les forces se trouvant dans le Nord de la France pour tenter un coup de main surParis ; maisles événements qui suivent[réf. nécessaire] le rendent bientôt à la liberté et lui permettent de s'emparer de la citadelle deLille.
Pendant lesCent-Jours, il est nommépair de France et reçoit le commandement du1er corps de l'armée du Nord. Lors de la campagne deBelgique en1815, il ne peut participer à aucune des deux batailles simultanées deLigny et desQuatre-Bras, le16 juin, à cause d'ordres contradictoires deNapoléon et deNey, sous le commandement duquel son corps a été placé par l'Empereur. Par conséquent, c'est lui qui est chargé de l'attaque principale àWaterloo le. Malgré la valeur dont il fait preuve, son intervention reste inutile :
« Si le soir il eût connu la position deGrouchy et qu'il eût pu s'y jeter, il lui eût été possible, au jour, avec cette magnifique réserve, de rétablir les affaires et peut-être même de détruire les alliés par un de ces prodiges, de ces retours de fortune qui lui étaient si familiers, et qui n'eussent surpris personne. Mais il n'avait nulle connaissance de Grouchy, et puis il n'était pas facile de se gouverner au milieu des débris de cette armée : -c'était un torrent hors de son lit, il entraînait. »
— NapoléonIer au comte deEmmanuel de Las Cases.
Après lacapitulation de Paris, Drouet d'Erlon se rend avec son corps d'armée au-delà de laLoire. Il fait partie des personnalités soumises à arrestation immédiate par l'ordonnance du 24 juillet 1815 (article 1) : après queJacques-Joseph Champollion l'ait caché quelque temps audomaine des Ombrages deVif puis aidé à quitter le pays[3], il se réfugie enPrusse àBayreuth. Il est condamné à mort par contumace en1816. Par la suite, il établit unebrasserie aux environs deMunich. Gracié parCharles X lors de sonsacre, il rentre enFrance en1825 et vit dans la retraite jusqu'à larévolution de 1830.

Le, il est créépair de France dans la fournée des trente-six pairs viagers, destinée à permettre l'adoption par la Chambre haute du projet de loi abolissant l'hérédité de la pairie.
En juillet1834, il est nommégouverneur général enAlgérie[4], fonction qu'il est le premier à occuper (ses prédécesseurs étaient seulement commandants militaires des troupes françaises en Algérie). Il adopte quelques mesures utiles, crée les bureaux arabes et introduit le régime municipal. Il prend son poste alors que le généralDesmichels, commandant à Oran, vient de conclure avecAbd el-Kader untraité (en partie secret) accordant de grands avantages à l'émir. En, Drouet d'Erlon remplace le général Desmichels par le généralTrézel, qui mène une politique favorable aux tribus hostiles à Abd el-Kader, ce qui entraîne une reprise du conflit. Le général Trézel subit un échec grave lors de labataille de la Macta (). En juillet1835, il est relevé de ses fonctions par le gouverneur général, qui est cependant aussi sanctionné : le gouvernement décide de le remplacer par le généralClauzel, pour mener une politique plus énergique (il subira aussi un échec à Constantine en 1836).

Drouet d'Erlon, revenu en France, est nommé commandant de la division militaire deNantes.
Par ordonnance royale du, il est élevé à la dignité demaréchal de France quelques mois avant sa mort. Il est inhumé aucimetière du Nord à Reims, comme il le souhaitait. Il bénéficie d'obsèques grandioses. Une armée detapissiers vient de Paris décorer la cathédrale avec les tentures qui avaient servi quelques mois auparavant aux obsèques du fils deLouis-Philippe, àNotre-Dame de Paris.
Drouet a écrit une autobiographie, intituléeVie militaire,1844. Les papiers personnels de Jean-Baptiste Drouet d'Erlon sont conservés auxArchives nationales sous la cote 28AP :inventaire du fonds 28AP.
| Figure | Blasonnement |
| Armes du comte d'Erlon et de l'Empire : Écartelé: au 1, d'argent chargé du canton des comtes militaires à cinq trèfles d'azur, rangés autour en orle ; au 2, de gueules, au lion d'argent; au 3, de gueules, au chevron d'argent, acc. de trois étoiles du même ; au 4, d'argent cantonné en pointe à senestre d'azur à cinq trèfles d'azur, rangés autour en orle.[5],[6] | |
| Armes ducomte Drouet d'Erlon,pair de France,maréchal de France etgrand-croix de la Légion d'honneur |
Sonnom est gravé sous l'arc de triomphe de l'Étoile : pilier Est,13e et14e colonnes.
La principale place piétonne de Reims, située face à la gare, porte son nom (place Drouet-d'Erlon). Sa statue, due au sculpteurLouis Rochet, située sur cette place à la hauteur de larue de Châtivesle, a été inaugurée le. Pour ne pas nuire à la perspective de la nouvellefontaine Subé, elle a été transférée le à l’angle des boulevards Victor-Hugo etHenry-Vasnier.
Larue d'Erlon à Nantes (ancienne « rue du Palais-de-Justice ») porte ce nom depuis 1856. Un camp créé par lui près deBoufarik conserve auXIXe siècle le nom decamp d'Erlon.
Sur les autres projets Wikimedia :