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Jay Miner, né le à Prescott dans l'Arizona et mort le àMountain View enCalifornie, est un concepteuraméricain decircuit intégré, connu pour ses travaux dans le domaine deschipsets multimédia. Ingénieur chezAtari et cofondateur deAmiga Corporation[1], il est considéré comme le « père de l'Amiga ».
Jay Miner est né le à Prescott dans l'Arizona. Enfant de laGrande Dépression, il grandit dans le sud de laCalifornie. Il étudie à la San Diego State University puis intègre une école d'électronique àGroton dans leConnecticut. Là-bas, il rencontre Caroline Poplawski, avec qui il se marie en 1952. Il sert pendant trois ans dans l'US Coast Guard où il répareradios etradars[2]. Il entre ensuite à l'université de Californie à Berkeley et est diplômé en génie électrique avec unmajor dans la conception degénérateurs etservomoteurs en 1958.
Au début desannées 1960, il vogue d'une entreprise à une autre, dont beaucoup destart-up. Le désir d'implication dans le processus de conception semble plus fort que le besoin de stabilité professionnelle. En 1964, il est employé chez General Micro Electronics où il conçoit parmi les premiersvoltmètres numériques et contribue à la conception de la première puce en technologie MOS pourcalculatrice électronique. En 1974, Jay travaille pour le fabricant de pucesSynertek, compagniesecond source du microprocesseur 8-bitMOS Technology 6502.
LorsqueAtari, pionnier de l'industrie dujeu vidéo, fait appel à Synertek pour produire les puces de l'Atari 2600, Jay Miner est embauché. L'homme développe le chipset vidéo de la console, parvenant à convertir uneplatine d'expérimentation entière en une simple puce, connue sous le nom deTelevision Interface Adaptor (en). L'Atari 2600 devient la consoleno 1 du marché (env. 25 millions d'unités écoulées). Il travaille ensuite sur le jeu de pucesANTIC (en) qui est la base de la famille d'ordinateurs personnelsAtari 8-bit. Atari 400 et 800 disposent de capacités graphiques avancées[3].
Au début desannées 1980, Jay Miner désire travailler au développement d'un ordinateur basée sur la nouvelle génération demicroprocesseur. Il sait que pour demeurer à l'avant-garde de la technologie, un ingénieur doit se projeter au-delà des possibilités présentes. Mais Atari refuse de financer la recherche et Jay Miner décide de quitter la société, comme l'avaient fait plus tôt d'autres ingénieurs et programmeurs[2]. Il rejoint Xymos[4], une petite entreprise d'électronique qui conçoit des puces pour lesstimulateurs cardiaques.
En 1982, Jay Miner est contacté parLarry Kaplan, ancien programmeur d'Atari et cofondateur d'Activision, qui recherche desinvestisseurs pour monter une compagnie de jeux vidéo. Un local est ouvert àSanta Clara, au cœur de laSilicon Valley. L'idée est que Larry Kaplan développerait les jeux, Jay Miner concevrait les puces pour lescartouches et Xymos fabriquerait les puces. Quand Larry Kaplan se désengage du projet, le CEO et présidentDave Morse propose les postes de vice-président et d'ingénieur en chef à Jay Miner (il travaille encore pour Xymos). Jay Miner, qui voit là l'opportunité de réaliser son rêve, accepte à condition de développer uneconsole de jeux construite tel un ordinateur.
Lastart-up Hi-Toro prend son envol en, bientôt rebaptiséeAmiga Corporation. À l'origine, elle est divisée en deux pôles d'activités : la section « périphériques etjeux vidéo » et la section « développement matériel ». La première, qui est abandonnée courant 1983, conçoit du matériel et des jeux pour des consoles telles que l'Atari 2600 et laColecovision. Un des produits les plus originaux fabriqués est leJoyboard, uncontrôleur en forme de planche sur lequel le joueur se tient debout. La seconde se lance dans la conception d'une console qui doit être assez puissante pour permettre aux concepteurs de développer directement les jeux dessus. Son nom de code est « Lorraine ». Jay Miner se charge de recruter des ingénieurs, qu'il veut passionnés par le projet. Lui-même travaille au développement de composants matériel fondamentaux de la machine, notamment le chip graphiqueAgnus. Après plusieurs mois d'un travail acharné, les premiers prototypes, sophistiqués et novateurs, sont présentés auCES de Las Vegas et Chicago en 1984.
En 1984, Amiga connaît des difficultés financières et est en quête d'un repreneur. Les dirigeants sont amenés à passer un accord « empoisonné » avec Atari[5],[6]. Deux jours avant qu'Atari ne récupère les droits sur le chipset Amiga,Commodore International coiffe son rival en proposant une meilleure offre. Le rachat, d'un montant de 24 millions de dollars, est officialisé le.Atari, désormais sous l'èreJack Tramiel (anciennement à la tête de Commodore), poursuit Amiga en justice, estimant que le chipset Amiga a été élaboré sous contrat Atari[7].
Jay Miner et son équipe poursuivent le projet dans la nouvelle filiale Commodore-Amiga, basée à Los Gatos. Le premier modèle, l'Amiga 1000, est lancé en. C'est l'un des premiers ordinateursmultimédia grand public. Jay participe ensuite au développement de l'Amiga 2000, un modèle haut de gamme que l'utilisateur peut étendre à sa guise grâce à desconnecteurs d'extension (il fut beaucoup utilisé dans lemontage vidéo). À la suite du remaniement du management de Commodore, l'équipe originelle Amiga se trouve marginalisée et les membres quittent petit à petit la société, jusqu'à la fermeture définitive des locaux de Los Gatos. Jay Miner reste consultant pour Commodore jusqu'à safaillite le.
Jay Miner vit avec desreins malades pendant la majeure partie de sa vie et estdialysé. En 1990, il subit unegreffe de rein, donné par sa sœur. Il meurt le àMountain View, à l'âge de 62 ans, des complications liées à sa maladie.
Jay était toujours accompagné de son chienMitchy, uncockapoo. Lors de la conception de l'Amiga 1000, il indiquait d'ailleurs :« La chose la plus cool était que je pouvais amener mon chien dans les locaux »[8]. Mitchy dispose de son propre badge d'identification chez Commodore-Amiga Inc et l'empreinte de sa patte est gravée dans le plastique sous le capot des premiersAmiga 1000, aux côtés des signatures de 53 ingénieurs.