Movatterモバイル変換


[0]ホーム

URL:


Aller au contenu
Wikipédial'encyclopédie libre
Rechercher

Jardin d'agronomie tropicale de Paris

48° 49′ 59″ nord, 2° 27′ 58″ est
Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.

Jardin tropical René-Dumont
Image illustrative de l’article Jardin d'agronomie tropicale de Paris
Porte chinoise à l'entrée du jardin.
Géographie
PaysDrapeau de la FranceFrance
Subdivision administrativeÎle-de-France
CommuneParis
Arrondissement12e (bois de Vincennes)
Superficie4,5 ha
Histoire
Création1899 (jardin d'essai)
2006 (espace vert)
Gestion
PropriétaireCommune de Paris
ProtectionLogo des sites naturels français Site classé(1960)
Logo monument historique Inscrit MH(1965)
Logo monument historique Inscrit MH(1994)
Localisation
Coordonnées48° 49′ 59″ nord, 2° 27′ 58″ est

Carte

modifier 

Lejardin d'agronomie tropicale René-Dumont est unespace vert deParis, enFrance. Implanté à l'extrémité orientale dubois de Vincennes. Il occupe le site de l'ancienjardin d'essai colonial, créé à la fin duXIXe siècle pour accroître la production agricole dans lescolonies françaises.

Caractéristiques

[modifier |modifier le code]

Généralités

[modifier |modifier le code]
Vestiges de la bambouseraie du Jardin tropical de Paris, aménagée en 1907 (composée de bambousPhyllostachys viridiglaucescens).

Le jardin tropical est situé tout à l'est dubois de Vincennes, à la lisière deNogent-sur-Marne, quasiment au point le plus oriental de Paris. L'unique accès se fait par le côté sud-est, sur l'avenue de la Belle-Gabrielle. La station de RER la plus proche estNogent-sur-Marne (ligne A), 400 m au nord-est. La station de métro la plus proche estChâteau de Vincennes sur laligne 1, distante de plus de 2,5 km au nord-ouest.

L'ensemble du jardin occupe environ6,5 ha, dont4,5 ha sont ouverts au public[1], le reste étant occupé par leCentre de coopération internationale en recherche agronomique pour le développement (CIRAD)[2].

Il s'agit de l'un des espaces verts les plus grands du12e arrondissement, après le bois de Vincennes en lui-même, leparc de Bercy et lacoulée verte René-Dumont. Il se caractérise par une végétation naturelle, où seuls les édifices et les allées sont dégagés. La végétation y est essentiellement endémique à l'Île-de-France, seules quelques espèces tropicales (bambou, arbre àlatex,kakis[3]) subsistant. Le terrain est plat, et dans le nord du parc, un petit étang artificiel s'écoule par un ruisseau également artificiel, vers le nord.

Édifices

[modifier |modifier le code]

L'espace du jardin est ponctué d'édifices, pavillons provenant pour la plupart de l'exposition coloniale de 1907 : la porte chinoise, le pont khmer, le pont tonkinois sont d'anciens éléments du village indochinois.

  • Porte chinoise.
    Porte chinoise.
  • Pont khmer.
    Pont khmer.
  • Pont tonkinois.
    Pont tonkinois.

L'esplanade du Dinh est un espace rectangulaire comportant un portique en pierre d'inspiration vietnamienne, une urne funéraire en bronze reprenant les urnes impériales dupalais de Hué et, légèrement en surplomb, le temple du souvenir indochinois.

  • Temple du souvenir indochinois.
    Temple du souvenir indochinois.
  • Esplanade du Dinh.
    Esplanade du Dinh.
  • Urne.
    Urne.

Le pavillon du Congo a été détruit par un incendie et est aujourd'hui à l'état de ruine.

Lepavillon de La Réunion et le pavillon du Maroc sont également pour l'heure laissés à l'abandon.

Le pavillon de La Guyane, dit « pavillon J. A. Massibot », a été converti en 1925 en laboratoire génétique.

  • Pavillon du Maroc.
    Pavillon du Maroc.
  • Pavillon de la Guyane.
    Pavillon de la Guyane.
  • Pavillon de la Réunion.
    Pavillon de la Réunion.

L'angle sud-ouest du jardin est occupé par desserres, construites entre 1899 et 1972[2].

La toute petite serre du Dahomey est visible entre le pavillon de l'Indochine et le pavillon de la Tunisie, tous deux rénovés[4],[5].

  • Serre du Dahomey et pavillon de l'Indochine.
    Serre du Dahomey et pavillon de l'Indochine.
  • Serre du Dahomey et pavillon de la Tunisie.
    Serre du Dahomey et pavillon de la Tunisie.
  • Pavillon de la Tunisie.
    Pavillon de la Tunisie.

L'ouest du site est occupé par leCentre de coopération internationale en recherche agronomique pour le développement (CIRAD), institut spécialisé dans la recherche agronomique appliquée aux régions chaudes. Ces bâtiments, mieux préservés, sont consacrés à la recherche et à l'enseignement. Le site héberge plusieurs laboratoires de recherche dont le CIRED (Centre international de recherche sur l'environnement et le développement), le CEDIMES et l'IEDES.

Monuments aux morts

[modifier |modifier le code]

Le jardin tropical compte également plusieursmonuments aux morts à la mémoire des soldats deFrance d'outre-mer tués pendant laPremière Guerre mondiale :

  • Monument au souvenir des soldats de Madagascar
  • Monument aux Cambodgiens et Laotiens morts pour la France
  • Monument aux Indochinois chrétiens morts pour la France
  • MonumentAux Soldats noirs morts pour la France

Statues coloniales

[modifier |modifier le code]

Cinq statues, provenant dumonument à la gloire de l'expansion coloniale française deJean-Baptiste Belloc, sont entreposées à même le sol, sur la végétation, près de l'entrée[6],[7].

Fragments dumonument à la gloire de l'expansion coloniale.

Historique

[modifier |modifier le code]
Article détaillé :Exposition coloniale de 1907.

En 1899, unjardin d'essai est créé sur le site par l'agronome et explorateurJean Dybowski afin de coordonner les expériences agronomiques sur les plantes descolonies françaises :caféiers,bananiers,arbres à caoutchouc,cacaoyer,vanillier, etc.[8]. Son but était d'accroître les productions des colonies afin d'améliorer l'approvisionnement de laFrance métropolitaine. Au cours des années qui ont suivi, les serres du jardin d'essai fournissaient annuellement 10 000 boutures et 40 000 graines, expédiées ensuite dans les colonies françaises d'outre-mer[3],[2].

Dès l'année de sa création et progressivement jusqu'en 1907, le Jardin d'agronomie tropicale hérite de nombreux monuments coloniaux ou d'inspiration coloniales exposés lors de différentes expositions universelles françaises : en 1900, le jardin récupère le « Kiosque de la Réunion » et la « Serre du Dahomey » en provenance de l'exposition du Trocadéro ; les industriels Meunier et Hamelle avaient offert des serres à cette occasion.

Le kiosque de la Réunion y avait servi de bar à dégustation, notamment de rhum. En 1907, installé au JAT, il servira de poste de secours puis, pendant la Première Guerre mondiale, de lieu de stockage.

À l'issue de l'exposition coloniale de 1906 auGrand Palais, le jardin hérite cette fois-ci du « Pavillon du Congo » (première provenance :exposition coloniale de Marseille de 1906), victime d'un incendie en 2004, de la « Maison cochinchinoise », maison de thé (Marseille), de la « Porte chinoise » (rénovée en 2011 à la suite de latempête de 1999) et de la « Tour d'Annam » (disparue aujourd'hui).

La « Maison cochinchinoise » était la réplique d'une maison commune d'un village de la province duThủ Dầu Một enCochinchine ; elle devint officiellement le « Temple du souvenir indochinois » en 1920 ; il s'agissait d'affecter le monument au culte des indochinois, « dans la culture indochinoise, le bonheur des morts dans l'autre monde dépend du soin donné aux tombes et de la célébration du culte aux âmes disparues ». C'était un grand bâtiment magnifique tout en bois sculpté et ouvragé. Ce pavillon a brûlé en 1984 et un temple plus modeste nommé « Pavillon du Dinh », ou plus communément « Pagode », a été édifié à la place en 1992. Il est devenu malgré tout l'emblème du jardin.

Campementtouareg lors de l'exposition coloniale de 1907.

En 1907, uneexposition coloniale y a été organisée parSociété française de colonisation ; elle fut l'occasion de transformer le site en un jardin didactique qui regroupait en situation les possessions d'Asie et d'Afrique. Plusieurs pavillons ont été érigés (la serre du Dahomey et lepavillon de La Réunion ont été récupérés de l'exposition universelle de 1900, le pavillon du Congo provient de l'exposition coloniale de Marseille, qui avait eu lieu l'année précédente[9]).

Six sites ont été reconstitués : les villagescongolais,indochinois,kanak etmalgache, la fermesoudanaise et le campementtouareg[8]. Ces installations furent construites avec leurs monuments, leurs productions mais aussi leurs habitants : des personnes étaient recrutées dans les colonies, transportées en France, installées dans ces décors, déguisées de costumes plus ou moins traditionnels et payées pour fournir un spectacle aux visiteurs[10] (dans le campement touareg, par exemple, de prétendus rebelles nomades attaquaient le courrier).

L'exposition coloniale s'est tenue de mai à. Ce fut un succès : entre un et deux millions de personnes sont venues la visiter. Ces exhibitions et l'architecture des pavillons les abritant ont plus tard contribué à qualifier ce genre d'exposition dezoo humain[11]. De l'exposition de 1907 subsistent les pavillons Indochine (restauré en 2011), Maroc (en très mauvais état), Guyane et Tunisie. Ce dernier, dont la rénovation s'est achevée en 2020, accueille aujourd'hui un restaurant. Pendant la Première Guerre mondiale, les pavillons servent d'hôpital pour les troupes coloniales françaises et la première mosquée de France métropolitaine est érigée sur place (détruite lors de la construction de lagrande mosquée de Paris). En 1931 avait eu lieu la dernière grande exposition coloniale, autour dulac Dausmenil. Le musée des Colonies avait été érigé pour l'occasion, aujourd'huiPalais de la Porte dorée - musée de l'Immigration.

Pendant laPremière Guerre mondiale, le site a servi d'hôpital pour lestroupes coloniales. Un hôpital colonial est installé au jardin colonial. Lamosquée du bois de Vincennes est inaugurée le. C'est la première mosquée en France métropolitaine. Après la guerre, elle est remplacée par lagrande mosquée de Paris.

Les soldats coloniaux décédés sont inhumés notamment dans les cimetières parisiens de Bagneux, Pantin et Ivry-sur-Seine et ainsi qu'aucimetière de Nogent-sur-Marne. Dans ce dernier site, une kouba est inaugurée le 16 juillet 1919, démolie en 1982 puis reconstruite en 2013.

Le jardin colonial a été également le lieu choisi pour l'érection de monuments à la mémoire des soldats des colonies morts pour la France pendant la Première Guerre mondiale. Après la guerre, en 1921, le jardin colonial et l’école d’agriculture fusionnent pour devenir l’Institut d’agronomie coloniale (INAC). C’est l’INAC qui se voit confier l’organisation de la section de synthèse des produits coloniaux du musée permanent des colonies pour l’exposition coloniale internationale de Paris-Vincennes en 1931[12].

Le site accueille ensuite plusieurs institutions : l'Institut d'agronomie coloniale en 1921, l'École d'agronomie tropicale. L'usage du jardin a ensuite été affecté auCentre technique forestier tropical en 1949 et, en 1960, l'Institut de recherches agronomiques tropicales. De nombreux bâtiments subsistant témoignent de cette période, comme la termitière, les serres ou l'entrepôt de stockage des bois tropicaux. Le centre technique a déménagé àMontpellier en 1976[3]. Le CIRAD est resté l'occupant du jardin jusqu'en 1995.

Le site aujourd'hui

[modifier |modifier le code]
Ruines du pavillon du Congo, détruit par un incendie criminel en 2004.
Serres abandonnées.

Le site a étéclassécomme le reste du bois de Vincennes[réf. nécessaire] le. Le temple indochinois a été inscrit au titre desmonuments historiques le[13]. Les autres pavillons, les éléments architecturaux et les monuments aux morts le furent le[13].

Durant les années de la décolonisation, le jardin se trouve dans un abandon relatif, mais progressivement des institutions liées à l'aide au développement s'y installent. Les édifices sont laissés à l'abandon et se dégradent. La végétation exotique a presque intégralement disparu. Le temple du souvenir indochinois a été cambriolé et incendié en 1984 ; il fut reconstruit sur un modèle beaucoup plus petit en 1992. Le pavillon du Congo a entièrement brûlé en 2004.

La ville de Paris acquiert le site en 2003. L'accès au public est rétabli en 2006. Le pavillon de l'Indochine est réhabilité en 2011[10] et le pavillon de la Tunisie en 2019 et 2020 pour accueillir un espace de restauration pour les étudiants et professeurs du CIRAD[14].

On le nomme Jardin d'agronomie tropicale René-Dumont, l'un des pères de l'écologie moderne,ce dernier ayant été élève à l'Institut national d'agronomie coloniale. Aujourd'hui, sous la bannière de la Cité du développement durable, s'y regroupent notamment le Cirad, le Cired, le Gret, AVSF, Econovia, Kinomé, AFD, Johann le Guillerm, V'Ile fertile, le Festival Chant de la terre, Lcb, Onf international,Sorbonne Université etc, et devient une pépinière d'institutions, d'entreprises et d'associations liées au développement durable et à l'aide internationale, à la culture, à la production locale et de proximité, etc.

La ferme urbaine participative V'île Fertile.

Notes et références

[modifier |modifier le code]
  1. « Jardin d'agronomie tropicale », surequipement.paris.fr.
  2. ab etc« Jardin tropical du bois de Vincennes », surbaudelet.net.
  3. ab etc« Découvrez le plus romantique des jardins parisiens », surparis.fr,.
  4. Corinne Nèves, « Voyagez dans le temps au Jardin d’agronomie tropicale du Bois de Vincennes », surleparisien.fr,(consulté le).
  5. Marion Kremp, « Au cœur du Bois de Vincennes, le pavillon colonial de la Tunisie retrouve sa superbe », surleparisien.fr,(consulté le).
  6. RobertAldrich, « Introduction : Colonies et commémoration »,Outre-Mers. Revue d'histoire,vol. 93,no 350,‎,p. 5–26(lire en ligne[archive], consulté le)
  7. « Monument à la gloire de l'expansion coloniale française », suranosgrandshommes.musee-orsay.fr(consulté le)
  8. a etb« Parcs et Jardins Parisiens : Le jardin tropical du bois de Vincennes », sursports-sante.com.
  9. « Vestiges de l'exposition coloniale de Nogent sur Marne 1907 », survestiges-expositions.fr.gd.
  10. a etb(en) Clea Caulcutt, « Paris's forgotten human zoo », surrfi.fr,.
  11. « Le bois de Vincennes abrite les vestiges d’un zoo humain du XXe siècle », survice.com(consulté le)
  12. « Jardin Colonial de Nogent Sur Marne », surjardinsdessai.wixsite.com(consulté le).
  13. a etb« Jardin d'Agronomie Tropicale, situé dans le bois de Vincennes », noticeno PA00086585, sur la plateforme ouverte du patrimoine,base Mérimée,ministère français de la Culture.
  14. Julien Duffé, « Paris : un pavillon colonial restauré au Jardin tropical du bois de Vincennes », surleparisien.fr,(consulté le).

Voir aussi

[modifier |modifier le code]

Bibliographie

[modifier |modifier le code]

Articles connexes

[modifier |modifier le code]

Liens externes

[modifier |modifier le code]

Sur les autres projets Wikimedia :

Ce document provient de « https://fr.wikipedia.org/w/index.php?title=Jardin_d%27agronomie_tropicale_de_Paris&oldid=227582100 ».
Catégories :
Catégories cachées :

[8]ページ先頭

©2009-2025 Movatter.jp