
Lejardin baroque est un style dejardin basé sur lasymétrie et le principe d’imposer de l’ordre à la nature. Le style nait à la fin duXVIe siècle enItalie, à l'époque duBaroque, dans lesjardins du Vatican et de laVilla Borghèse àRome et dans les jardins de laVilla d'Este àTivoli, puis se répand en France, où il devient connu sous le nom dejardin à la française. Le plus bel exemple se trouve dans lejardin de Versailles, conçus auXVIIe siècle par l'architectepaysagisteAndré Le Nôtre pourLouisXIV. AuXVIIIe siècle , à l'imitation de Versailles, des jardins baroques très ornés sont construits dans d'autres régions d'Europe, notamment enAllemagne, enAutriche, enEspagne et àSaint-Pétersbourg, enRussie. Au milieu du siècle, le style fait place aujardin à l'anglaise, moins géométrique et plus naturel.

Les jardins baroques sont destinés à illustrer la maîtrise de l’homme sur lanature. Ils sont souvent conçus pour être vus d'en haut et de loin, généralement depuis les salons ou lesterrasses d'un château. Ils sont disposés comme les pièces d'une maison, selon des motifsgéométriques, divisés par desallées ou des sentiers engravier, les points de rencontre des chemins étant souvent marqués par desfontaines ou des statues. Lesparterres de fleurs sont conçus comme destapisseries, avec des bandes d'arbustes et de fleurs formant les motifs. Les buissons et les arbres plus grands sont sculptés en formes decônes ou dedôme ; les arbres sont regroupés enbosquets ou en grappes ordonnées. L'eau est généralement présente sous la forme de longsbassins rectangulaires, alignés avec les terrasses de la maison, ou de bassins circulaires dotés de fontaines. Les jardins comprennent généralement un petitpavillon, où les visiteurs peuvent s'abriter du soleil ou de la pluie.
Au fil du temps, le style a évolué et est devenu plus naturel. Desgrottes et des « jardins secrets » entourés d'arbres sont apparus pour illustrer les idéaux littéraires d'Arcadie et d'autres histoires populaires de l'époque, généralement placés dans les coins extérieurs du jardin, pour offrir des endroits propices à une lecture ou une conversation tranquille[1].
Les idées qui ont inspiré le jardin baroque, comme celles de l’architecture baroque, sont apparues pour la première fois enItalie à la fin de laRenaissance. À la fin duXVe siècle, l'architecte, artiste et écrivainLeon Battista Alberti suggère que la maison et le jardin soient tous deux des sanctuaires contre la confusion du monde extérieur et qu'ils soient tous deux conçus avec des formes architecturales, des pièces géométriques et des couloirs. Dans une histoire allégorique très populaire,Hypnerotomachia Poliphili (1499), l'un des premiersromans imprimés, le prêtre et auteurdominicainFrancesco Colonna décrit un jardin composé de parterres de fleurs ornementales soigneusement conçus et de rangées d'arbres aux formes géométriques[1].
Lacour du Belvédère auVatican àRome est l'un des premiers jardins en Europe à adopter ces principes géométriques et est un modèle pour de nombreux jardins baroques ultérieurs. Conçu parBramante, il est commencé en 1506, construit pour lepapeJulesII, reliant sa résidence située sur une colline voisine au Vatican. Le jardin mesure trois cents mètres de long, est rempli de parterres de fleurs ordonnés et de jardins géométriquement divisés par des allées et deshaies, avec des fontaines aux intersections des allées. Il est achevé en 1565 parPirro Ligorio. Le jardin original est radicalement modifié par l'ajout ultérieur de labibliothèque apostolique vaticane.
Pirro Ligorio est chargé la même année de concevoir un jardin encore plus ambitieux pour laVilla d'Este, pour le cardinalHippolyte d'Este (1509-1572). Ce jardin est conçu sur unecolline escarpée, visible depuis la villa située au-dessus. Il est composé de cinq terrasses, richement plantées de formes géométriques et reliées par desrampes et des escaliers. Comme beaucoup de jardins baroques, il est préférable de le voir d’en haut et de loin pour en obtenir le plein effet[1].
Cette forme architecturale de jardin continue à dominer en Italie jusqu'à la construction des jardins de lavilla Borghèse à Rome par le cardinalScipione Caffarelli-Borghese en 1605. Dans ce très grand jardin, aux allées régulières et géométriques, parterres de fleurs et bosquets d'arbres alignés sont rejoints par d'autres parties du jardin aux formesasymétriques, et par de nombreux « jardins secrets », petits sanctuaires d'arbres et de fleurs plantés de fleurs et d'arbres fruitiers ; il est entouré de rangées dechênes, delauriers et decyprès, et peuplé d'oiseaux et d'animaux. Ce jardin marque le début de la transition vers le jardin paysager plus naturel, basé sur la vision romantique d'une Arcadie imaginaire[1].
Tous ces jardins subissent d'importants remaniements auXVIIIe siècle, les transformant en jardins paysagers d'aspect plus naturel. Hormis quelques allées et parterres de fleurs préservés, il est désormais difficile de les imaginer dans leur état d'origine.
À la fin duXVe siècle,CharlesVIII invite des architectes et paysagistes italiens en France pour créer un jardin à l'italienne pour sonchâteau d'Amboise. AuXVIe siècle, le jardin baroque se développe en France avecHenriIV et son épouseflorentine,Marie de Médicis. Leur premier grand projet dans ce style est le jardin duchâteau de Saint-Germain-en-Laye, près deParis. Le nouveau jardin, sur lafalaise au-dessus de laSeine, présente un vastebelvédère avec des rampes et des escaliers, parsemé d'un assortiment de pavillons, de grottes et dethéâtres. Après la mort du roi, sa veuve fait construire son proprepalais et sonjardin, aujourd'hui appelépalais du Luxembourg. Elle plante des bosquets d'arbres adultes et aménage des parterres, des allées et des fontaines sur le modèle des jardins de sa Florence natale[2].
Le jardin baroque à la française atteint son apogée sousLouisXIV, grâce à son paysagiste, André Le Nôtre. Le premier projet d'envergure de Le Nôtre est le jardin duchâteau de Vaux-le-Vicomte, le château du ministre des Finances du roi,Nicolas Fouquet, construit entre 1656 et 1661. L'élément central de ce jardin est son axe principal descendant du château, composé d'une série de terrasses ornées de parterres de haies basses aux motifs ornementaux. De grands bassins avecjeux d'eau sont placés le long de cet axe central ; le jardin est aménagé entre des rangées d'arbres taillés, à gauche et à droite, pour diriger le regard sur la longueperspective jusqu'à la dernière fontaine et grotte en contrebas. Le jardin est censé être vu du château, qui le surplombe comme laloge d'un théâtre[3].
Le jeuneLouisXIV fait emprisonner Fouquet pour son extravagance, mais admire beaucoup le jardin qu'il a créé. Il charge Le Nôtre de concevoir un jardin similaire, mais beaucoup plus grand, pour son propre projet au château de Versailles.
Le jardin baroque le plus célèbre est le jardin de Versailles créé par Le Nôtre entre 1662 et 1666. Il est construit autour du petitparc carré d'origine de quatre-vingt-treizehectares, avant que le château ne soit commencé pourLouisXII parJacques Boyceau en 1638. En 1662, sur le modèle de Vaux-le-Vicomte, Le Nôtre agrandit le parc, le rendant dix fois plus grand, centré sur ungrand canal qui s'étend jusqu'à l'horizon. Le nouveau parc est divisé en un réseau élaboré de parterres de fleurs, de sentiers et d'allées, décorés de fontaines et de sculptures. Un troisième agrandissement agrandit le parc de six mille cinq cents hectares supplémentaires, y compris des forêts dechasse et plusieurs villages voisins, entouré d'un mur de quarante-trois kilomètres de long avec vingt-deux portes[4].
LeBassin d'Apollon est la pièce maîtresse du jardin, symbole deLouisXIV, le roi soleil lui-même, entouré d'un réseau d'allées, de bassins, decolonnades, de théâtres et de monuments. Le roi conçoit lui-même le parcours que les visiteurs doivent suivre, avec vingt-cinq scènes mythologiques, stations et panoramas différents. Le jardin devient unthéâtre en plein air pour des spectacles, des promenades, des représentations théâtrales et desfeux d'artifice. Son plus grand défaut est le manque d’eau pour toutes les fontaines ; seules quelques fontaines peuvent fonctionner en même temps ; elles ne sont activées que lorsque le roi s'approche d'elles[3].
Entre 1676 et 1686,LouisXIV construit une version plus petite des jardins de Versailles auchâteau de Marly, situé dans une vallée plus tranquille, où il peut échapper à la foule de Versailles. Après sa mort en 1715, des parties du jardin de Versailles sont progressivement modifiées pour adopter le nouveau style de jardin à l'anglaise, avec des arbres non taillés et plantés dans des bosquets plus naturels, des sentiers sinueux et des répliques detemples grecs, avec même un village modèle pittoresque, lehameau de la Reine, l'amusement deMarie-Antoinette d'Autriche. Le jardin de Versailles accueille de nombreux visiteurs royaux, dontPierreIer le Grand de Russie ; nombre de ses caractéristiques sont imitées dans d'autres jardins de palais européens[3].
Le style de jardin baroque est introduit pour la première fois en Allemagne en 1614 parFrédéricV du Palatinat, qui fait venir un architecte paysagiste français,Salomon de Caus, et commence à construire un jardin appeléHortus Palatinus dans sonchâteau de Heidelberg. L'emplacement au sommet d'une colline, surplombant leRhin, limite sa taille. Le terrain est difficile, mais Salomon de Caus réussit à construire une série de parterres avec des cercles de verdureconcentriques, une fontaine circulaire et un bosquet de lauriers, ingénieusement reliés par des escaliers et des rampes[5].
Le style apparaît bientôt dans les châteaux d'autres princes allemands, dont lepalais de Herrenhausen àHanovre, construit à la fin duXVIIe siècle. le concepteur desjardins royaux de Herrenhausen, Martin Charbonnier, un Français, inclut les éléments classiques de Versailles, dont un axe central aligné avec le château, unétang circulaire à l'extrémité de l'axe, des bouquets d'arbres et des « jardins secrets », de petits jardins clôturés près des arbres, des lieux de lecture ou de conversation tranquille, aux abords du jardin. Il emprunte également certaines caractéristiques desjardins hollandais, qu'il a visités au cours de ses recherches, notamment uncanal entourant le jardin et des parterres en forme de coin entourés de haies bassess[5].
Le Schlosspark deBrühl (1728), conçu par Dominique Girard, élève de Le Nôtre à Versailles, est un autre jardin baroque remarquable d'Allemagne. Comme Versailles, il présente un axe central flanqué de parterres ornementaux et de bassins circulaires avec des fontaines, le tout encadré d'allées et de rangées d'arbres découpées géométriquement.
D'autres jardins baroques remarquables sont conçus en Allemagne : leGrand Jardin de Dresde, les jardins de Karlsberg prèsCassel (Hesse), le jardin duchâteau de Weikersheim (1707-1725) et les jardins duchâteau de Nymphenburg (1715-1720), qui rivalisent avec le jardin de Versailles en taille. L'ère des jardins allemands baroques prend fin avec la construction du jardin duchâteau de Schwetzingen, réalisé en 1753-1758 pour l'électeur palatinCharles-Théodore, par l'architecte Nicolas Lepage et le jardinier Johann Ludwig Petri. Ce jardin est rempli deruines romaines artificielles, d'un pont chinois, d'unemosquée et d'autres monuments pittoresques ; il marque les débuts du jardin romantique à l'anglaise en Allemagnes[6].
Les élèves de Le Nôtre sont recherchés dans toute l'Europe, recréant les canaux et les parterres des jardins à la française pour d'autres monarques européens. Dominique Girard est l'un des paysagistes les plus prolifiques et ayant le plus de succès, qui conçoit les élégants motifs en boucle des parterres dupalais du Belvédère (Vienne) pour le princeEugène de Savoie-Carignan. Ce jardin est largement influencé par Le Nôtre, mais aussi par les idées plus modernes d'Antoine Joseph Dezallier d'Argenville, dontLa Théorie et la pratique du jardinage, où l'on traite à fond des beaux jardins appelés communément les jardins de propreté (1709) devient le manuel d'aménagement paysager le plus influent du début duXVIIIe siècle[7].
Commencé en 1717, le jardin relie les deux châteaux du prince. Le palais supérieur et le jardin sont utilisés pour de grandes cérémonies, tandis que le jardin inférieur, près de sa résidence, est aménagé de bosquets d'arbres et sillonné de sentiers. Un grand bassin d'eau sur la terrasse supérieure est relié par des escaliers et des cascades, remplis de statues denymphes et de déesses au jardin inférieur. Les parterres sont détruits et remplacés par de l'herbe auXVIIIe siècle, mais ont récemment retrouvé leur aspect d'origine[7].
Une partie desPays-Bas, lesProvinces-Unies, a gagné son indépendance desPays-Bas espagnols ; en 1684-1686, son souverain,GuillaumeIII d'Orange-Nassau, futur roi d'Angleterre, construit lepalais Het Loo avec un magnifique jardin baroque. Le jardin est conçu parClaude Desgots, qui est le neveu de Le Nôtre ; il a auparavant retravaillé la conception des jardins du palais du Luxembourg et conçu lejardin des Tuileries à Paris. Le jardin supérieur de Het Loo s'inspire principalement de Versailles, avec des allées partant d'une allée centrale, tandis que le jardin inférieur, devant le château, montre une influence hollandaise, divisé en sections indépendantes, chacune différente, par des allées bordées de haies et d'arbres caractéristiques de la campagne hollandaise[7].
PhilippeV, petit-fils deLouisXIV, qui a passé son enfance à Versailles, est chargé d'introduire le jardin baroque en Espagne. Au début duXVIIIe siècle, il crée un jardin sur le modèle de Versailles aupalais royal de la Granja de San Ildefonso, non loin deSégovie. Le paysage accidenté, à mille mètres d'altitude, rend difficile la création de parterres étendus, mais fournit une eau abondante. Le concepteur du jardin estRené Carlier, qui a travaillé sous la direction deRobert de Cotte, l'un des principaux architectes royaux français[8]. Il utilise la pente naturelle du site dans la conception du parc du palais, pour améliorer les perspectives visuelles axiales et pour fournir une hauteur d'eau suffisante pour que l'eau jaillisse des vingt-six fontaines sculpturales des jardins à la française et du jardin à l'anglaise ultérieur.
Le successeur de Philippe,CharlesIII, crée également un remarquable jardin baroque dans leroyaume de Naples qu'il dirige, situé aupalais de Caserte, non loin deNaples. Comme à Granja, le jardin est entouré de collines, tandis que le palais est entouré de canaux, de fontaines et de parterres géométriques ornés de haies basses aux motifs baroques[9].
Lejardinier françaisAndré Mollet arrive enSuède à la fin des années 1640 ; son séjour dure cinq ans, au cours desquels il introduit en Suède les parterres français à motifs rappelant lestextiles baroques. Il modernise les jardins existants dupalais royal de Stockholm et aménage un nouveau jardin dans la banlieue deStockholm sur le site d'une anciennehoublonnière, leHumlegården. L'introduction du jardin baroque en Suède date de cette décennie, avec l'encouragement d'architectesfrancophiles progressistes commeNicodème Tessin l'Ancien etJean de la Vallée, avec qui Mollet a travaillé en Hollande, et grâce aux commandes enthousiastes de nobles suédois. Les résultats sont documentés dans l'ouvrage topographiqueSuecia antiqua et hodierna d'Erik Dahlbergh. Bien que Mollet quitte la Suède en 1653, son fils Jean Mollet y demeure pour le reste de sa vie. Médard Gue, l'un des premiers assistants français d'André Mollet, joue un rôle indépendant dans le jardinage suédois. Nicodème Tessin l'Ancien aménage les jardins du château d'Ekolsund dans le nouveau style baroque dans les années 1660, principalement sur la base des travaux d'André Le Nôtre à Vaux le Vicomte.
Le fils de Nicodème Tessin l'Ancien,Nicodème Tessin le Jeune, devient également architecte et, au cours des années 1670, passe du temps en Italie, en France et en Angleterre. Lors de son séjour en France en 1677-1678, il passe beaucoup de temps avec Le Nôtre, qui a une influence durable sur la conception des jardins de Tessin. Il visite de nouveau la France dans les années 1680. Les jardins duchâteau de Drottningholm sont aménagés par lui dans le style baroque.
PierreIer visite le château de Versailles et lechâteau de Fontainebleau en 1717 lors de sa tournée européenne et, à son retour en Russie, commence la construction du jardin dupalais de Peterhof en 1714, dans le style de Versailles. Il fait venir l'architecte françaisJean-Baptiste Alexandre Le Blond à Saint-Pétersbourg pour concevoir de nouveaux jardins pour sa nouvelle capitale et pour son nouveau palais, qui sont achevés en 1728[10].
Peterhof est situé sur le flanc d'une pente abrupte surplombant legolfe de Finlande. Les nouveaux plans prévoient un jardin à la française sur la terrasse supérieure et une grande cascade dévalant le flanc de la colline depuis le palais jusqu'à un canal, avec des fontaines, menant au golfe. La grande cascade est calquée sur celle du château de Marly, le plus petit palais et la retraite deLouisXIV près de Versailles. Les jardins sont disposés enparquets et allées d'arbres selon des motifs symétriques, semblables à ceux de Versailles.
Lepalais d'Oranienbaum (1710-1727) (à ne pas confondre avec lepalais Menchikov à Saint-Pétersbourg), moins connu, a un jardin baroque offert par Pierre à l'un de ses nobles les plus éminents,Alexandre Danilovitch Menchikov.
Les jardins baroques russes sont considérablement modifiés à la fin duXVIIIe siècle pour adopter le style du jardin à l'anglaise plus naturel ; les arbres et les parterres de fleurs ne sont pas taillés, et des parterres de fleurs plus naturels et des sentiers sinueux remplacent les parterres d'origine. Ces dernières années, certains parterres ont retrouvé leur aspect baroque d'origine.
Les jardins baroques sont extrêmement coûteux à construire et à entretenir ; ils nécessitent un grand nombre de jardiniers, une taille et un entretien continus, ainsi que des systèmes d'irrigation complexes pour fournir de l'eau. Ainsi, une grande partie de l'armée française se consacre au creusement de canaux et à la construction de systèmes pour amener l'eau aux jardins de Versailles.
Les descriptions des jardins anglais sont introduites pour la première fois en France par l'abbé Le Blanc, qui publie les récits de son voyage en 1745 et 1751. Un traité sur le jardin anglais,Observations on Modern Gardening, écrit par Thomas Whately et publié à Londres en 1770, est traduit en français en 1771. Après la fin de laguerre de Sept Ans en 1763, les nobles français peuvent voyager en Angleterre et découvrent les jardins par eux-mêmes ; le style commence à être adapté dans les jardins français. Le nouveau style a également l'avantage de nécessiter moins de jardiniers et d'être plus facile à entretenir que le jardin à la française[11].
L'un des premiers jardins anglais du continent, leparc Jean-Jacques-Rousseau, se trouve àErmenonville, en France, construit par le marquisRené-Louis de Girardin de 1763 à 1776 ; il est basé sur les idéaux deJean-Jacques Rousseau, enterré dans le parc. Rousseau et le fondateur du jardin se sont rendus àStowe House quelques années plus tôt. D'autres premiers exemples sont : leDésert de Retz dans lesYvelines (1774-1782) ; les jardins duchâteau de Bagatelle, dans lebois de Boulogne, à l'ouest de Paris (1777-1784) ; laFolie Saint-James àNeuilly-sur-Seine (1777-1780) et lechâteau de Méréville dans le département de l'Essonne (1784-1786). Même à Versailles, qui abrite le plus classique de tous les jardins à la française, un petit parc paysager anglais avec un temple romain est construit dans lePetit Trianon et un faux village, le Hameau de la Reine est créé pour Marie-Antoinette.
Le nouveau style se répand également en Allemagne. Le parc central anglais deWörlitz, dans laSaxe-Anhalt, un desjardins de Dessau-Wörlit, est aménagé entre 1769 et 1773 par le princeLéopoldIII d'Anhalt-Dessau, sur la base des modèles des jardins paysagers deClaremont House,Stourhead et Stowe. Un autre exemple notable est l'Englischer Garten àMunich, en Allemagne, créé en 1789 par SirBenjamin Thompson (1753-1814). Ils marquent la transition et bientôt la fin du jardin baroque en Europe.
Types dejardins d'agrément | ||
|---|---|---|
| Par origine | ||
| Par forme | ||