Étymologiquement, leskanjis (caractères chinois) qui constituent lenom du Japon signifient « pays (国,kuni) d'origine (本,hon) du Soleil (日,ni) » ; c'est ainsi que le Japon est désigné comme le « pays du soleil levant ».
Le Japon est unarchipel dont le nombre d'îles varie, suivant les estimations, de 6 852 à 14 125 îles (de plus de 100 m2), dont les quatre plus grandes sontHokkaidō,Honshū,Shikoku etKyūshū, représentant à elles seules 95 % de la superficie terrestre du pays. L'archipel s'étend sur plus de trois mille kilomètres. La plupart des îles sont montagneuses, parfois volcaniques. Ainsi, le plus haut sommet du Japon, lemont Fuji (3 776 m), est unvolcan dont la dernière éruption a eu lieu en 1707.
Enjaponais, « Japon » se ditNihon ouNippon (日本), ou éventuellement dans les documents administratifsNipponkoku ouNihonkoku (日本国), soit « Nation japonaise ». La forme abrégéeNichi(日?), le plus souvent en préfixe, sert parfois dans un but qualificatif : ainsi trouve-t-onNitchū(日中?)[17] pour l'adjectif « nippo-chinois » ou « sino-japonais »[18]. Le nomJapon est unexonyme, c'est-à-dire une prononciation chinoise transmise ensuite aux Européens.
Le nom日本 veut dire « origine du soleil » ou « là où naît le soleil », ce que l'on traduit souvent par« Empire du soleil levant » :日 signifie « soleil » (ou jour) et本 signifie « origine » (ou racine). Le drapeau japonais (un disque rouge) évoque justement le soleil. C'est lors des premiers échanges commerciaux avec la Chine (selon la tradition, par le biais d'une lettre du prince régentShōtoku) que cette appellation, logique du point de vue du voisin occidental chinois, fut introduite, alors que les Japonais de l'époque désignaient leur pays sous le nom deYamato(大和?,unateji désignant à l’origine une région géographique deNara). D'abord prononcéHi-no-moto, il fut à partir de l'époque de Nara (VIIIe siècle) prononcéNihon ouNippon, appellations encore en usage de nos jours[19].
Le nomjaponaisNippon est utilisé sur lestimbres, les billets de banque, et pour les événements sportifs internationaux, alors queNihon est utilisé plus fréquemment dans la vie quotidienne. Une désignation officielle du Japon sous la Constitution de 1889 étaitDai-Nippon Teikoku, sans que cela n'ait rendu caduque la lectureNihon. Dans des contextes liés au nationalisme,Nippon a tendance à être préféré — sans que cela implique que cette lecture ait, de manière générale, une telle connotation.Nihon se retrouve dans le gentilé,Nihonjin(日本人?,littéralement « personne du Japon »), et le nom de lalangue,Nihongo(日本語?)[19]. OutreNihon-jin, employé tout particulièrement pour désigner des citoyens japonais résidant au Japon, est également utilisé le termeHōjin(邦人?,littéralement « personne du pays ») pour les citoyens japonais présents à l'étranger, qui désigne autant les touristes que les hommes d'affaires et les étudiants ayant quitté l'archipel pour des durées plus ou moins longues ; ce mot est notamment fréquent dans les médias pour parler d'une catastrophe ayant fait des victimes japonaises.Nikkeijin(日系人?,littéralement « personne de lignée japonaise »), ouNikkei(日系?,littéralement « de lignée japonaise »), est le mot générique pour les immigrants japonais et leurs descendants dans le monde (dont la principale communauté reste lesNippo-Américains), de toute génération, y compris ceux venus ou revenus vivre ou travailler au Japon mais n'en ayant pas la citoyenneté[20].
Le terme Japon vient très certainement de la prononciation chinoise de日本 (rìbĕn, prononcé[ʐ̩˥˩.pən˨˩˦] , à peu près « Jipeune », enmandarin d'aujourd'hui)[21].Marco Polo utilisait le terme deCipangu, dérivé du chinoisZipang utilisé par lesChinois pour désigner le Japon à cette époque[22].
Le Japon est peuplé depuis lepaléolithique. Une présence humaine y est indiquée par l'archéologie sur plusieurs niveaux de fouille depuis plus de 12 000 ans ; celle-ci débute par l'arrivée desAïnous, peuple indigène paléo-sibérien, les premiers habitants de l'archipel japonais. À la faveur du réchauffement climatique suivant la glaciation de Würm, les Aïnous sont restés isolés de l'Eurasie et ont développé une forme de culture fondée sur la chasse, la cueillette et la pêche qui a perduré jusqu'au début duXXe siècle.
Par la suite, à partir de la fin duXIIe siècle, la réalité du pouvoir est assumée par une classe guerrière étrangère à la cour impériale, celle dessamouraïs. Ce gouvernement militaire s'accompagne d'importants mouvements de population, source de brassage sociétal et d'essor économique. Lesshoguns s'appuient sur des réseaux efficaces d'hommes-liges, lesGokenin, qui, en échange de leur soutien et de leur fidélité, obtiennent des terres et le gouvernement de provinces ou de châteaux. Se met en place alors unsystème féodal qui va perdurer jusqu'auXIXe siècle. Au cours de la deuxième moitié duXVe siècle et auXVIe siècle, durant l'époque Sengoku, le délitement du pouvoir central aboutit à une privatisation des charges publiques et des provinces par leurs gouverneurs, ainsi qu'à une instabilité politique et militaire constante. Le pays se retrouve ainsi divisé entre des domaines de taille variable, dirigés par des clans guerriers rivaux, entretenant les uns contre les autres des intrigues ou des conflits ouverts. Une expression résume cette instabilité :Gekokujō, littéralement « Les plus faibles gouvernent les plus forts », chaque seigneur (oudaimyo) pouvant être renversé par des rivaux comme par ses propres vassaux, qui eux-mêmes sont menacés par des forces inférieures aux leurs, tandis que des bandes rebelles (ikkō-ikki) constituées de paysans, de religieux ou de petits nobles locaux se créent de véritables petits royaumes indépendants. Une succession de troisdaimyo conquérants entre 1573 et 1603 (époque Azuchi Momoyama) permet au Japon de retrouver définitivement une unité politique et d'encadrer l'organisation féodale par lesystème deshan. Ces trois « unificateurs du Japon » sont successivement :Oda Nobunaga (1573-1582),Toyotomi Hideyoshi (1583-1598) et enfinTokugawa Ieyasu qui s'impose à labataille de Sekigahara en 1600 pour fonder en 1603 ungouvernement shogunal qui, depuis sa capitale d'Edo, va diriger l'archipel pendant deux siècles et demi (époque d'Edo).
Lors de l'ère Meiji qui commence en 1868 de nombreuses réformes sont mises en œuvre. Le dernier shogunTokugawa Yoshinobu remetses pouvoirs à l'empereur Meiji en1867. Le système de typeféodal et l'ordre dessamouraïs sont officiellement abolis. les institutions sont réformées en s'inspirant de modèles occidentaux, étudiés lors de lamission Iwakura (lespréfectures sont mises en place, uneconstitution adoptée en 1890) et le pays s'industrialise rapidement. De nouveaux systèmes juridiques et de gouvernement ainsi que d'importantes réformes économiques, sociales et militaires transforment l'empire du Japon en une puissance régionale. Ces mutations donnent naissance à une forte ambition qui se transforme en guerrescontre la Chine en 1895 puiscontre la Russie en 1905, à l'issue desquelles le Japon incorpore comme colonies laCorée,Taïwan et d'autres territoires.
Confiné à l'archipel, le pays demeure sous la tutelle desÉtats-Unis jusqu'en 1951 (traité de San Francisco). Ceux-ci imposent une nouvelleconstitution, plusdémocratique, et fournissent une aide financière qui encourage le renouveau du Japon. L'économie se rétablit ainsi rapidement et permet le retour de la prospérité dans l'archipel dont lesJeux olympiques de Tokyo et le lancement duShinkansen en 1964 sont les symboles.
Des années 1950 jusqu'aux années 1980, le Japon connaît un apogée culturel et économique et une formidable croissance. Toutefois, ce « miracle économique » prend fin au début des années 1990, date à laquelle la « bulle spéculative immobilière japonaise » éclate, marquant le début de la« décennie perdue ». Ces années sont aussi marquées par une certaine instabilité politique (avec la première chute d'un gouvernement par unemotion de censure en 1993) et plusieurs catastrophes d'origines humaine (attentat au gaz sarin dans le métro de Tokyo en 1995) ou naturelle (tremblement de terre de Kōbe, également en 1995).
Avec laguerre d'Irak en 2003, l'interprétation de cette clause pacifiste de la Constitution a été revue pour pouvoir déployer des troupes hors de son territoire dans le cadre d'opérations à caractère strictement non militaire (reconstruction,aide humanitaire…). De la sorte, le Japon espère acquérir un rôle diplomatique plus en rapport avec sa puissance économique.
La population japonaise conserve généralement un fort attachement et une grande déférence à l'égard de l'empereur, dont l'anniversaire(天皇誕生日,Tennō Tanjōbi?) est lafête nationale du Japon. De même, chaque règne correspond à une ère servant à dater les actes officiels et dont le nom devient l'appellation officielle de l'empereur après sa mort. L'empereur actuel(天皇陛下,Tennō Heika?) depuis le, plus connu internationalement sous son nom de naissance Naruhito, est, selon la tradition, le126e monarque japonais issu de la lignéeYamato par la déesseAmaterasu, régnant durant l'èreReiwa(令和時代,Reiwa-jidai?,Reiwa signifiant « belle harmonie »). Accompagné de serviteurs portant lebicorne (symbole remémorant les liens étroits entre leShogunat Tokugawa et l'empereurNapoléonIII), l'empereur Naruhito monte en calèche le pour une visite au Naiku, ou sanctuaire intérieur, dusanctuaire d'Ise Jingu afin de rendre compte à Amaterasu-omikami, la légendaire déesse du soleil, de l'achèvement de ses cérémonies d'intronisation[23]. Lasuccession au trône se fait selon laloi de la maison impériale de1947, parprimogéniture masculine au sein des descendants, en ligne masculine exclusivement, de l'empereurTaishō. Les filles nées au sein de lafamille impériale la quittent une fois mariées, et ne transmettent donc aucun droit à la succession. Le reste de l'anciennenoblesse japonaise(華族,kazoku?,littéralement « ascendance fleurie ») a été aboli en 1947.
Labranche législative, et donc laDiète, se compose tout d'abord d'unechambre basse, laChambre des représentants(衆議院,Shūgi-in?) de465 sièges, dont289 membres sont élus par lemode uninominal à un tour et 176 par laproportionnelle régionale. Les représentants sont élus pour quatre ans ausuffrage universel (il faut avoir18 ans pour voter[27]). Lachambre haute, appeléeChambre des conseillers(参議院,Sangi-in?), de242 membres, est composée de personnes élues pour une durée de six ans, renouvelée par moitié tous les trois ans. Le suffrage est universel et secret. Le mode de scrutin est également mixte :146 conseillers sont élus par unscrutin majoritaire plurinominal dans le cadre despréfectures, et96 conseillers à laproportionnelle nationale. Les choix exprimés par la majorité absolue de laChambre des représentants s'imposent à ceux de laChambre des conseillers pour l'élection duPremier ministre, des votes deconfiance ou decensure au gouvernement, ou encore de l'adoption du budget. En revanche, tout autre texte non constitutionnel nécessite, en cas de désaccord entre les deux chambres, une majorité des deux tiers desreprésentants pour le faire adopter malgré tout. Pour les amendements à laConstitution, une majorité des deux tiers dans les deux chambres est nécessaire, ce qui, à la date du, n'est encore jamais arrivé depuis 1947.
Le Grand Banc où siègent les quinze juges de laCour suprême.
LaCour suprême(最高裁判所,Saikō-Saibansho?) est l'autorité judiciaire supérieure, à la foisjuridiction de dernier ressort et courcontrôlant la constitutionnalité des décisions et actions des deux autres pouvoirs, dont les collectivités locales et administrations publiques. Elle est composée de quinze juges. Ils sont nommés par legouvernement puis confirmés par unvote de rétention (qui n'en a jamais infirmé aucun). La cour est dirigée par un juge en chef(長官,Chōkan?) nommé par l'empereur sur proposition duPremier ministre.
Le Japon pratique lapeine de mort. Son usage a augmenté entre 2006 et 2009 : les exécutions ont doublé en un an et les condamnations ont été multipliées par six en quatre ans. Toutefois sous l'administrationdémocrate au pouvoir de 2009 à 2010, la premièreministre de la Justice,Keiko Chiba, et ses successeurs,Satsuki Eda etHideo Hiraoka, sont tous trois des opposants historiques à la peine capitale. Tous ont malgré tout signé desordres d'exécution.
La vie politique est dominée depuis la fin de l'occupation américaine par leParti libéral-démocrate (PLD), qui a fourni l'ensemble desPremiers ministres au pays de 1955 à 1993, de 1996 à 2009 et depuis 2012. Celui-ci, de tendanceconservatrice libérale, gouverne seul ou en coalition, notamment avec leKōmeitō, parti sous influence de laSōka Gakkai, dont les députés sont majoritairement issus, entre 1999 et 2009 et de 2012 à 2025. En 2025 le Kōmeitō rompt l'alliance avec le PLD, ce dernier se tourne alors vers leParti japonais de l'innovation.
La vie politique japonaise est en grande partie dominée par des dynasties, les fils des personnalités politiques leur succédant dans le fief électoral familial. Le phénomène est particulièrement marqué dans le cas duPLD, mais se retrouve aussi, à un degré moindre, auPDJ. La moitié des députés du PLD pour lamandature 2005-2009 appartiennent à des dynasties politiques, tout comme neuf des treize premiers ministres qui se sont succédé depuis 1996. Avec l'argent, le « capital d'influence » – le statut social – et l'« assise locale » -jiban, avec un fort clientélisme - sont des éléments clés pour faire carrière en politique. La plupart des premiers ministres japonais présentent des liens avec l'aristocratie[33]. Ces grandes familles se regroupent en « factions »(派閥,habatsu?) souvent hostiles les unes aux autres au sein duPLD. De fait, et malgré des tentatives régulières pour limiter leur influence à la suite de plusieurs scandales depuis les années 1990, ces « factions » contrôlent les processus de décisions internes ainsi que les choix des dirigeants, des membres du gouvernement ou des candidats aux élections. Les équilibres fragiles entre elles, faits d'alliances ponctuelles et de rivalités personnelles, expliquent l'instabilité ministérielle chronique qui touche le Japon, avec des remaniements fréquents et des mandats relativement courts des Premiers ministres[34].
Le Japon est aussi confronté à undifférend avec la Corée du Nord au sujet de son enlèvement de citoyens japonais et sur sesarmes nucléaires. À la suite de la contestation desîles Kouriles, le Japon est techniquement toujours en guerre avec laRussie, car aucune solution à la question n'a jamais été signée[41].
L'armée du Japon est restreinte par l'article 9 de la Constitution japonaise, qui fait renoncer le Japon à son droit de déclarer la guerre ou à utiliser sa force militaire comme moyen de règlement des différends internationaux. Lesforces du Japon sont régies par le ministère de la Défense, et sont composées d'une force terrestre, maritime et aérienne. Les forces qui ont été récemment utilisées dans desopérations de maintien de la paix et pour le déploiement de troupes japonaises en Irak a marqué la première intervention militaire du Japon à l'étranger depuis laSeconde Guerre mondiale[40].
Le pays dispose par ailleurs d'unConseil de sécurité nationale(国家安全保障会議?), qui s'est réuni pour la première fois le pour discuter de la stratégie de sécurité nationale en réponse à l'instauration par la Chine d'une zone d'identification aérienne enmer de Chine orientale[42].
Depuis, les forces japonaises d'autodéfense peuvent être utilisées en dehors du pays, pour soutenir unallié[43].
Les autres îles de l'archipel sont plus petites, notamment dans lapréfecture d'Okinawa.Naha, sur l'îleOkinawa Hontō dans lesRyūkyū (archipel Nansei), est située à plus de six cents kilomètres au sud-ouest deKyūshū. Au sud deTokyo, l'archipel desNanpō s'étire sur plus de mille kilomètres jusqu'àIwo Jima. Au nord,Sakhaline (Karafuto en japonais) et lesîles Kouriles (Chishima rettō, qui s'étendent à plus de mille deux cents kilomètres au nord-est de Hokkaidō), annexées par laRussie quelques jours après la défaite du Japon face aux États-Unis en, sont parfois considérées comme les points extrêmes de l'archipel. Du fait deszones économiques exclusives, le pays revendique[note 4] un territoire maritime de4,5 millions dekm2, multipliant sa superficie par douze[50].
Le Japon est subdivisé en quarante-septpréfectures (ou départements), dont une préfecture métropolitaine ou métropole (Tokyo), une préfecture insulaire ou territoire (Hokkaidō), deux préfectures gouvernementales ou gouvernements urbains (Préfecture d'Osaka etPréfecture de Kyoto) et43 préfectures rurales.
Deux préfectures ont des subdivisions particulières qui leur sont propres :Hokkaidō qui a tout son territoire divisé ensous-préfectures etTokyo qui présente elle aussi des circonscriptions administratives particulières à travers les vingt-troisarrondissements spéciaux (qui ont statut demunicipalités urbaines sans en avoir toutes les compétences, certaines étant exercées directement par le Gouvernement métropolitain) et les quatre sous-préfectures insulaires duPacifique. Sinon, toutes lespréfectures (ousous-préfectures) sont organisées enmunicipalités urbaines (lesvilles) ou rurales (lesbourgs etvillages, eux-mêmes regroupés endistricts ruraux).
Tokyo.Osaka.
Les principalesvilles du Japon classées par ordre décroissant d'habitants sont (chiffres de 2005)[51] :
Comme le Japon est situé dans une zone desubduction de quatreplaques tectoniques (Pacifique, Nord-américaine, des Philippines et Eurasiatique), de nombreux volcans, comme lemont Unzen, sur l'île deKyūshū, sont actifs. En 2018, le Japon en compte 111[54].
Des milliers desecousses telluriques d'intensité variable (de4 à 9 sur l'échelle de Richter) sont ressenties dans le Japon tout entier chaque année. Par ailleurs, les puissants et ravageurs tremblements du plancher sous-marin génèrent des raz-de-marée appeléstsunamis. Un cinquième des séismes d'une magnitude égale ou supérieure à6 recensés dans le monde surviennent au Japon[55]. Le Japon est le pays du monde le mieux préparé aux séismes et aux tsunamis. Il a consacré des milliards d'euros à la rénovation de bâtiments anciens et à l'équipement des nouveaux en amortisseurs de chocs. De hautes digues protègent nombre de villes côtières, et les routes d'évacuation en cas de tsunami sont bien signalées. Habitués à ce genre de catastrophes, les habitants ont pris des précautions systématiques. Ils ont mis en place un système doté d'ordinateurs très performants, système qui peut détecter la formation d'un tsunami, en déduire la hauteur des vagues ainsi que la vitesse de leur propagation et le moment où les vagues atteindront les côtes grâce à l'épicentre et à la magnitude du séisme. Ils transmettent aussi ces données aux pays du Pacifique, même à leurs concurrents, contrairement à la surveillance de l'océan Indien.
Lessources naturelles d'eau chaude (appeléesonsen) sont nombreuses et très populaires. Elles ont souvent été aménagées en bains publics, hôtels oustations thermales pour les séjours de villégiature et retraites de santé.On peut par exemple s'y baigner dans des « baignoires » naturelles de40 à 65 °C.
: leséisme de Kantō, d'une magnitude de 7,9 sur l'échelle de Richter, fit environ 140 000 morts et occasionna la destruction par un incendie de la plupart des maisons en bois ;
: leséisme de Kōbe, d'une magnitude de 7,2 sur l'échelle de Richter, fit 6 437 morts et 43 792 blessés ;
: leséisme de Tōhoku au large deSendai, d'une magnitude de 9,0 sur l'échelle de Richter, ne fit en lui-même que très peu de victimes et dégâts grâce à la qualité des constructions japonaises et à leurs savoir-faire antisismiques sans égal dans le monde, mais il fut suivi d'un tsunami qui vint tout anéantir sur plusieurs centaines de kilomètres de côtes et fit environ 20 000 morts et disparus. Il est à l'origine de l'accident nucléaire de Fukushima.
L'archipel est très étiré sur l'axe Nord-Sud de la latitude deQuébec à celle deCuba[49], le Japon possède une gamme climatique étendue[56]. L'île deHokkaidō et le nord deHonshū connaissent unclimat tempéré de typecontinental (acadien), avec des étés doux et des hivers froids avec de fortes chutes de neige qui tiennent au sol durant plusieurs mois.Tokyo,Nagoya,Kyoto,Osaka etKobe, à l'est et au centre-ouest de la plus grande île (Honshū), ont un climat de typesubtropical humide caractérisé par des hivers relativement doux, avec peu ou pas de neige, et des étés chauds et humides, avec unesaison des pluies (tsuyu) de début juin à mi-juillet. Le climat deFukuoka (Hakata), sur l'île deKyūshū, est relativementtempéré avec des automnes et hivers doux. Cependant l'été est tropical, long, étouffant et ultra-pluvieux (de fin mai à fin septembre) combinant températures élevées — voire torrides — et forte humidité. Enfin, le climat desîles Ryūkyū, dontOkinawa Hontō, à l'extrême-sud de l'archipel nippon (latitude de Taïwan), est de type quasi-tropical, sans gel ni neige, avec des températures minimales hivernales supérieures à16 °C[49].
L'archipel japonais connaît une alternance des vents et des courants marins qui influent sur son climat. En hiver, les ventssibériens déferlent sur lamer du Japon et provoquent d'énormes chutes de neige sur la côte occidentale de l'archipel. À l'inverse, la côte orientale est protégée par la chaîne desAlpes japonaises et connaît des hivers secs et ensoleillés, avec des températures tiédies par l'effet du courant chaudKuroshio au sud-est. En été, le courant froidOyashio abaisse les températures sur les côtes du nord-ouest[49].
L'archipel japonais est touché par lestempêtes tropicales et lestyphons, surtout entre juin et octobre. En 2004, dix cyclones se sont abattus sur le Japon, parmi lesquels Meari qui a fait vingt-deux morts et six disparus. Le bilan matériel de la saison 2004 est catastrophique : au moins155 milliards deyens (1,4 milliard dedollars américains ou un milliard d'euros) de dégâts. Les typhons les plus violents duXXe siècle au Japon ont dévastéMuroto (typhon Muroto de 1934) (trois mille morts) et labaie d'Ise en 1959 (cinq mille morts).
De très nombreusesespècesanimales etvégétales ont été découvertes au Japon ou près de ses côtes, parfoisendémiques. Elles ont souvent reçu l'épithète spécifiquejaponicus,japonica oujaponicum. En 2019, le Japon comptait plus de 90 000 espèces d'animaux sauvages[58], dont l'ours brun, le macaque japonais, le chien viverrin japonais, la petite souris des champs japonaise et la salamandre géante japonaise[59].
Le Japon compte neufécorégions forestières qui reflètent le climat et la géographie des îles. Elles comprennent des forêts subtropicales humides de feuillus dans les îles Ryūkyū et Bonin, des forêts tempérées de feuillus et mixtes dans les régions au climat doux des îles principales, et des forêts de conifères tempérées dans les parties froides des îles du nord[60].
Un vaste réseau de parcs nationaux a été créé pour protéger des zones importantes pour la flore et la faune, ainsi que52 sites de zones humidesRamsar[61],[62]. Quatre sites ont été inscrits aupatrimoine mondial de l'UNESCO pour leur valeur naturelle exceptionnelle[63].
L'histoire environnementale du Japon et les politiques actuelles reflètent un équilibre fragile entre le développement économique et laprotection de l'environnement. Dans la rapidité de la croissance économique après laSeconde Guerre mondiale, les politiques d'environnement ont été délaissées par le gouvernement et les entreprises industrielles. Conséquence inévitable, la pollution a fortement sévi au Japon dans les années 1950 et 1960 et a entraîné certains fléaux comme lamaladie de Minamata. Avec la montée des préoccupations sur le problème, le gouvernement a introduit de nombreuses lois sur la protection de l'environnement[64] en 1970 et a créé le Ministère de l'Environnement en 1971. Lepremier choc pétrolier a également encouragé une utilisation plusefficiente de l'énergie au Japon en raison du manque de ressources naturelles[65]. Les questions environnementalesactuellement[C'est-à-dire ?] prioritaires comprennent lapollution de l'air en zones urbaines (lesNOx, ou oxydes d'azote, sont des substances toxiques irritantes pour les voies respiratoires), lagestion des déchets, l'eutrophisation de l'eau, laconservation de la nature, la gestion des produits chimiques et la coopération internationale pour la conservation de l'environnement[66].
Le Japon prend également en considération les problèmes entourant lechangement climatique. En tant que signataire duProtocole de Kyoto, et hôte de la conférence de 1997 qui l'a établi, le Japon est dans l'obligation de réduire ses émissions dedioxyde de carbone et de prendre d'autres mesures liées à la lutte contre le changement climatique. LaCool Biz, présentée par l'ancien Premier ministreJun'ichirō Koizumi, avait pour cible la réduction de l'utilisation de l'énergie grâce à la réduction de l'utilisation de la climatisation dans les bureaux du gouvernement. Le Japon va forcer l'industrie à faire des réductions d'émissions degaz à effet de serre, en vertu de ses obligations liées au Protocole de Kyoto[68].
Le Japon est classé parmi les plus mauvais élèves mondiaux en matière de pêche et de consommation dethon rouge et dechasse à la baleine[69]. Il est4e pêcheur mondial dethon rouge de l'Atlantique avec 9 % des captures, ainsi qu'un fort importateur, aboutissant à une consommation locale estimée de 80 % des thons péchés en Méditerranée[70],[71]. Le thon rouge, en particulier lethon gras, est consommé sous forme desushis, très recherché au Japon malgré la raréfaction de ce poisson. La baleine est chassée dans le cadre d'unprogramme de recherche scientifique, cependant la viande des baleines ainsi pêchée est ensuite vendue dans les restaurants japonais. Le Japon est à ce sujet soupçonné d'acheter les voix de petits pays (Tanzanie,Kiribati,îles Marshall) à laCommission baleinière internationale, monnayant leur vote contre des aides au développement[72]. Avec la Chine, le Japon bloque également la lutte contre la pêche des requins, responsable de la mort de plus de100 millions de squales chaque année[73].
Le Japon est un des pays au monde, avec laColombie, leCosta Rica et leMexique, à utiliser les plus fortes concentrations de pesticides[77]. Un tiers des espèces d'insectes recensées au Japon est en risque d'extinction[78].
Le Japon est après les États-Unis le deuxième pays le plus gros consommateur deplastique au monde. Depuis 2019, le pays ne peut plus exporter vers laChine ses déchets plastiques, celle-ci ayant annoncé ne plus accepter d'être la « poubelle du monde ». 60 % des déchets plastiques sont donc désormais brûlés[79].
Le, legouvernement japonais propose de fermer les centrales aucharbon inefficaces, avec pour but de réduire sa dépendance énergétique au charbon d'ici 2030 et faire desénergies renouvelables une source d’électricité majeure[80].
Pyramide des âges du Japon en 2019.Évolution démographique entre1920 et2010 et projection de son évolution jusqu'en2060 par tranche d'âges.
Le Japon compte un peu moins de124 millions d'habitants, dont environ 120,5 millions de citoyens japonais, en[1]. La population du pays baisse depuis 2009, et cette tendance s'amplifie depuis cette date[81]. Certaines projections démographiques indique que la population devrait atteindre90 millions d'habitants en 2050. À ce rythme, les japonais devraient être moins de soixante millions en 2100. Selon les prévisions actuelles, un Japonais sur trois sera âgé de plus de64 ans en 2035[82].
L'histoire du peuplement des îles nippones indique une origine vraisemblablement issue de vagues d'immigration successives venues deChine, deCorée et des îles duPacifique[83]. De plus, la répartition de la population est hétérogène, essentiellement concentrée sur la bande littorale sud du pays alors que l'intérieur du pays et l'île deHokkaidō sont très peu peuplés.Aujourd'hui[Quand ?], les zones urbaines représentent 80 % de la population. Lamégalopole japonaise, qu'on désigne généralement sous le nom deTaiheiyō Belt (« ceinture Pacifique ») et qui s'étire sur mille deux cents kilomètres depuisTokyo jusqu'au nord deFukuoka, concentre plus de cent millions d'habitants.
Les étrangers sont peu nombreux dans le pays. En 2023, le Japon compte 3 223 858 résidents de nationalité étrangère sur son sol[85]. Parmi eux, 2 048 675 travailleurs étrangers (dont 518 364 vietnamiens, 397 918 chinois et 226 846 philippins)[86]. Les migrants en situation irrégulière sont très peu nombreux dans le pays. Au début des années 1990, le Japon en recensait 300 000 mais des politiques de plus en plus répressives sont adoptées au début des années 2000, faisant rapidement chuter leur nombre. Ils ne sont plus qu'environ 150 000 en 2008, puis 82 000 en 2020. Les étrangers en situation irrégulière arrêtés par la police sont emprisonnés jusqu’à leur renvoi dans leur pays d’origine. En outre, le séjour illégal est un crime et peut entraîner une condamnation. Plus le séjour est long, plus la condamnation est lourde. Il arrive que ces expulsions concernent des enfants nés au Japon, même si ceux-ci ont vécu de longues années sur le territoire au point de ne parler que japonais. Enfin, toute condamnation pénale d’un étranger en situation irrégulière entraîne son interdiction d’entrée sur le territoire à vie[87].
Les lycées et les universités ont été introduits au Japon en 1872 à la suite de larestauration de Meiji[88]. Depuis 1947, l'enseignement obligatoire au Japon se compose de l'école primaire et secondaire, qui dure neuf ans (à partir de6 ans jusqu'à l'âge de15 ans).
L'entrée à université est conditionnée aux résultats obtenus à untest national d'accès à l'université très sélectif. Afin de préparer celui-ci, les lycéens fréquentent régulièrement des cours du soir dans desJuku. En2010, environ 65 % des élèves du pays fréquentent ce type d'établissement, et les parents dépensent un peu moins de 2 000 euros par an en frais de scolarité dans ces seuls établissements[89].
Au Japon, les services de soins médicaux sont fournis par les gouvernements nationaux et locaux. Le paiement pour les services médicaux est offert par le biais d'une assurance de soins de santé qui assure une relative égalité d'accès, avec des frais fixés par un comité gouvernemental. Les personnes sans assurance peuvent participer à un programme national d'assurance maladie géré par les gouvernements locaux. Depuis 1973, toutes les personnes âgées ont été couvertes par l'assurance parrainée par le gouvernement[90]. Les patients sont libres de choisir les médecins et les établissements de leur choix[91].
Leshintoïsme est la principale religion du Japon, les Japonais sont ainsi traditionnellementanimistes avec une pratiquechamanique, comme l'atteste l'usage de nombreusesamulettes, tant à la maison qu'en voyage. Les autres religions subissent souvent une réappropriation animiste de leursdieux dans le panthéon personnel ou collectif des Japonais. La plupart des Japonais ne croient ainsi pas en unereligion particulière et unique, mais font preuve desyncrétisme, notamment à l'égard dubouddhisme, et plus généralement à l'égard de l'ensemble des religions. Beaucoup de Japonais pratiquent donc des rites de plusieurs religions au cours de leur vie. Une personne peut invoquer les dieux au sanctuaire shintoïste à l'occasion duNouvel An et tenter d'attirer leur faveur avant les examens scolaires ou universitaires et, raisonnant de manièreconfucianiste, elle peut souhaiter unmariage à l'occidentale dans uneéglise chrétienne après une cérémonie traditionnelle et avoir desfunérailles dans un temple bouddhiste.
92,169 millions de shintoïstes (72,5 % de la population) ;
87,126 millions de bouddhistes (68,6 % de la population) ;
près de 1,951 millions de chrétiens (1,5 % de la population) ;
autres religions : 8,974 millions de Japonais (7,1 % de la population).
Le Japon connut un « siècle chrétien » à la suite de l'arrivée desmissionnairesportugais, puis celle du jésuite espagnolFrançois Xavier en 1549. La nouvelle religion rencontra rapidement un grand succès dans le sud du pays (notamment dans la région deNagasaki). Après une relative tolérance initiale, le catholicisme fut cependant rapidementpersécuté, puis interdit et puni de mort à partir de 1614. Certains chrétiens rentrèrent en clandestinité, devenant deskakure kirishitan (« chrétiens cachés »). Le christianisme fut autorisé de nouveau sous l'ère Meiji.
Durant l'ère Meiji, si d'un côté laliberté de culte est déclarée, celle-ci est toutefois vidée de sa substance en pratique puisque, de l'autre côté, le gouvernement s'emploie dans le même temps à élaborer le système du shintô d’État[93]. Celui-ci subordonne la liberté de culte à l'autorité de l'empereur par son incarnation d’Amaterasu ô mikami, dieu du soleil. Par sa sacralisation, l'autorité de l'empereur va donc primer sur la liberté de religion[93]. Ceshintoïsme d'État fut donc indissociable dunationalisme nippon qui prônait une élimination pure et simple des apports, pourtant anciens, dubouddhisme. Au cours de laSeconde Guerre mondiale, il fut exigé du peuple japonais de participer aux cérémonies shintoïstes. En outre, par une profonde révision en février 1941 de la loi de préservation de la paix de 1925, les activités des autres religions furent placées sous la surveillance et le contrôle de la police de la pensée[94].Aujourd'hui[Quand ?], de plus en plus nombreux sont les Japonais, particulièrement au sein de la jeune génération, opposés aux religions à la fois pour ces raisons historiques et à cause du développement de la science(source???)[réf. nécessaire].
En 2010, le centre islamique du Japon estimait à 100 000 le nombre demusulmans dans le pays[95]. Seuls 10 % d'entre eux seraient Japonais[96]. Le processus de laïcisation, résultant d'une part de l'abolition des directives sur le shintô par lesGHQ, d'autre part par l'inscription dans laConstitution de 1947 de laliberté de religion[93], a donné une nouvelle vitalité à la vie cultuelle du pays. Pour reprendre les mots de Jean-Pierre Berthon, "les religions opprimées pendant la période impériale renaissent pour répondre aux demandes d’une population urbaine en quête de repères.Dès les années 1950, les nouvelles religions accompagnent le « miracle économique » japonais et sa haute croissance."[97]
Selon l'avocate Yukiko Tsunoda, cette situation s'expliquerait en partie par le fait que les principes sexistes sont profondément ancrés dans le système judiciaire et remettent systématiquement en cause les droits des femmes : « lorsque le code pénal a été créé en 1907, le Japon était une société extrêmement patriarcale […] Le viol avait alors été criminalisé dans le but de s'assurer qu'une femme mariée ne porterait d'enfant que de son seul époux et qu'aucun autre homme ne pourrait avoir de rapport avec elle […] C'était une loi de chasteté au seul service d'un mari ou d'un père de famille »[98]. En 2017, le Japon a revu pour la première fois en110 ans les lois concernant les agressions sexuelles, pour reconnaître les victimes masculines et rehausser la peine minimale de prison pour viol. Cependant, le fait qu'une victime soit obligée de prouver qu'elle ne pouvait pas résister a été maintenu dans la loi, malgré les protestations des experts[98].
Les inégalités au travail sont importantes, laculture d'entreprise restant particulièrement sexiste au Japon. L'adoption en 1987 d'une loi sur l’égalité des sexes a permis de faire passer la proportion de femmes exerçant une activité professionnelle de 53 % en 1985 à 64 % en 2016 ; toutefois, seules 44 % d'entre elles ont un emploi stable et à temps plein, la proportion d’emplois précaires ayant tendance à augmenter chaque année. Beaucoup sont confrontées à des discriminations, les dirigeants d'entreprise étant peu enclins à leur confier des responsabilités. La maternité constitue également un frein majeur aux perspectives professionnelles des femmes. Si lecongé maternité existe, dans les faits, peu en font usage (17 %), car elles subissent des pressions de leur hiérarchie. Cette situation, combinée au manque de places en crèche, conduit 60 % des salariées à arrêter de travailler après la naissance de leur premier enfant[100].
Une femme ayant divorcé ou devenue veuve doit attendre un peu plus de trois mois avant de disposer du droit de se remarier. Jusqu'en 2016, ce délai était de six mois[101].
L'université de médecine de Tokyo a reconnu, en 2018, avoir manipulé les résultats de son examen d'entrée afin que les filles soient désavantagées. Dans les semaines qui ont suivi, 9 des81 écoles de médecine du pays ont à leur tour reconnu avoir pratiqué la même politique discriminatoire[102].
Au sujet de la garde des enfants de parents séparés, le pays ne reconnaît ni le droit de visite ni le partage de l'autorité parentale. Le système japonais fonctionne sur des principes hérités de l'ère Meiji (1868-1912). Une nouvelle forme légale de la famille devait alors renforcer son aspect patriarcal. Fondée sur la« continuité et le maintien de la famille », elle prévoit qu'en cas de séparation l'un des parents sorte de la famille. Le droit de garde des enfants est attribué à l'un des parents, généralement à celui qui les emmène le premier, sans garantir à l'autre la possibilité de les voir[103].
Dans un contexte où la politique japonaise est traditionnellement une « affaire d'hommes », les femmes ne représentent que 10 % des parlementaires. Le gouvernement dirigé par le Premier ministreYoshihide Suga ne compte que deux femmes sur vingt-et-un ministres[99].
Après laSeconde Guerre mondiale, au cours de laquelle le pays a subi de lourdes pertes humaines et matérielles, le Japon a progressé à un rythme extraordinaire jusqu'à conquérir le rang de deuxième économie mondiale. C'est ce qu'on a appelé lemiracle économique japonais années 1950-1960. LesJeux olympiques d'été de 1964 à Tokyo ont joué un rôle d'accélérateur à cette forte croissance. Ces progrès sont principalement attribués à la présence initiale d'uncapital humain important, à la coopération entre l'État (MITI puisMETI) et lesentreprises, à une production tournée vers les marchés extérieurs (importantes exportations vers l'Asie et l'Amérique), à une forteéthique du travail, à la maîtrise des techniques de pointe grâce à la recherche, ainsi qu'à la faiblesse relative desdépenses militaires (1 % duproduit intérieur brut)[106].
L'organisation économique du Japon présente quelques traits propres :
Jusqu'à récemment, une part importante des employés de l'industrie disposait d'une garantie d'emploi à vie, mais depuis l'éclatement de labulle spéculative japonaise, leslicenciements et surtout la fermeture de très nombreux sous-traitants ont écorché ce mythe. La crise a provoqué une croissance du chômage (plus de 5 % au début des années 2000, mais redescendu sous les 4 % en 2008) et de la pauvreté, avec la multiplication dessans domicile fixe et des travailleurs précaires (Freeter, フリーター).
Laflotte depêche japonaise est une des plus importantes au monde et réalise presque 15 % des prises totales. Quant à lamarine marchande, celle-ci dispose de 3 991 navires pour 223,815 millions de tonnes de port en lourd — dont 206,598 millions sous pavillon étranger — (au), se plaçant ainsi au deuxième rang des nations maritimes (derrière laGrèce) et représentant une part importante (13,87 %) du tonnage total mondial[107]. 71 % du tonnage total japonais est immatriculé auPanama (pavillon de complaisance)[107].
Pays dans lesquels des usines d'assemblage Toyota sont implantées.
Pendant trois décennies, lacroissance a été spectaculaire : en moyenne et hors inflation 10 % par an dans les années 1960, 5 % dans les années 1970 et 4 % dans les années 1980. Au cours des années 1970-1980, le capitalisme japonais a délocalisé sa production de typefordiste dans le reste de l'Asie orientale, enAsie du Sud-Est et enAmérique du Nord. Le but est triple : contourner les quotas de plus en plus nombreux imposés par les différentesbarrières protectionnistesaméricaines oueuropéennes ; diminuer lescoûts de production grâce à unemain-d'œuvre meilleur marché et faiblement qualifiée ; conquérir, aussi, les marchés locaux et nationaux grâce à une installation sur place. C'est ainsi que le Japon s'est petit à petit ouvert vers le sud-ouest et l'ouest[108].
Dans les années 1990, la croissance a été nettement plus faible, essentiellement à cause de surinvestissements à la fin des années 1980, desaccords du Plaza de 1985, et d'unepolitique économique d'austérité destinée à purger les excès antérieurs des marchésboursiers etimmobiliers. Les efforts du gouvernement pour relancer la croissance auront peu de succès, le pays s'enfonçant dans un long cycle dedéflation aux conséquences dévastatrices pour les entreprises les moins compétitives et pour les ménages les plus fragiles.
La signature d'accords avec l'Organisation mondiale du commerce a forcé le Japon à réduire ses subventions aux agriculteurs, ouvrant la voie aux riz américain ouvietnamien, sujet sensible dans un pays où cette céréale constitue la base alimentaire quotidienne. La crise économique asiatique de 1997 a eu pour effet d'accentuer cette situation économique tendue.
Depuis fin 2002, un mouvement de reprise s'est amorcé, tiré par le rapide développement du voisinchinois, qui est devenu le premier importateur de produits japonais[109], et, plus récemment, par la demande intérieure (consommation des ménages, chômage en baisse…) et l'assainissement du secteurbancaire. Ceci s'est confirmé début 2006, quand le Japon a pu officiellement annoncer avoir vaincu ladéflation persistante depuis le début des [années 2000. Au cours de cette même décennie, malgré unendettement public record (environ 160 % à 170 % du produit intérieur brut[110]), le Japon a réussi à sortir de la crise immobilière. Le ralentissement économique mondial en 2008 apporte cependant à cette économie fortement exportatrice un défi difficile à relever, d'autant plus que sa monnaie forte renchérit le coût des exportations. Mais depuis plusieurs années, la place du pays sur le marché mondial de l'électronique a chuté : leader dans la période de 1970 à 1990, le pays voit ses entreprises en berne depuis le début du millénaire. En une décennie, les dix plus importantsgroupes perdent un tiers de leur chiffre d'affaires, concurrencés par les Chinois et les Coréens[111]. Le manque de réactivité face aux décisions stratégiques à prendre et le coût de la production industrielle sont mis en avant comme défauts majeurs de ce domaine[111].
À long terme, lasurpopulation des zones habitables et levieillissement de la population sont deux problèmes majeurs. Larobotique est une des grandes forces de l'économie japonaise à long terme, à tel point qu'elle est considérée comme le laboratoire de la société post-industrielle. 410 000 des 720 000 robots industriels du monde se trouvent au Japon, soit 57 %. L'emploi au Japon reste un sujet de préoccupation de premier plan. En 2018, 19 % des personnes âgées vivent sous le seuil de pauvreté, ce qui constitue un record pour un pays industrialisé et oblige une partie d'entre elles à reprendre un emploi[112]. Le gouvernement deShinzō Abe prévoit de repousser l'âge de la retraite à70 ans et entend promouvoir les exosquelettes, sorte de robot accroché au corps qui accompagne et supplée les mouvements d'un individu, pour faire travailler plus longtemps les personnes âgées. En 2017, le taux d'emploi des 65-69 ans atteignait au Japon 54,8 % chez les hommes et 35 % chez les femmes[113].
Depuis le, un accord de libre-échange et de partenariat économique (ALEPE) entre laSuisse et le Japon est en vigueur[114].
Depuis 2013, le gouvernement japonais investit dans l'économie africaine, notamment dans les infrastructures. En 2016, lors du Sommet Japon-Afrique deNairobi, le premier ministre japonaisShinzō Abe poursuit dans cette voie et s'engage à investir trente milliards de dollars supplémentaires sur le continent africain, dont dix milliards seront affectés au développement des infrastructures[115].
Le Japon a de nouveau enregistré en 2019 la plus forte croissance desdividendes versés aux actionnaires à l'échelle mondiale (+ 6,3 % à85,7 milliards de dollars). Les dividendes ont augmenté de 173 % au Japon entre 2009 et 2019[116].
Selon l'OCDE, 22 % des salariés japonais travaillent plus de50 heures par semaine. Les salariés japonais prennent habituellement peu de vacances (dix-huit jours de congés annuels)[117][source insuffisante].
Au cours de l'ère Heisei (1989-2019), les conditions de travail des salariés se sont dégradées. L'éclatement de la bulle spéculative du début des années 1990 a eu pour effet d'accentuer la précarité des emplois. Les travailleurs ont connu une réduction de leur rémunération et des primes pour les heures supplémentaires. La proportion des emplois irréguliers (à durée déterminée et peu rémunérés) est passée de 20 % à 40 % en une trentaine d'années. Cette tendance contribue à expliquer la montée des inégalités de revenus au Japon. Le salaire horaire d'un travailleur irrégulier ne représente en effet qu'environ 60 % de celui d'un travailleur régulier.
La forte augmentation du nombre de travailleurs précaires tend à tirer les salaires vers le bas. La rémunération horaire dans le secteur privé a ainsi baissé de 9 % entre 1997 et 2017. Le niveau des pensions est également en baisse. De 2004 à 2016, le montant de l'allocation-retraite pour un couple s'est réduit de 5 % en valeur absolue[82].
Le pays possède l'un des réseaux de transport les plus performants au monde, la quasi-totalité de son territoire étant accessible en transports en commun. Cette facilité à se déplacer a contribué au développement économique et démographique du pays.
Au Japon, lavoie ferrée est le principal moyen de transport des passagers : le réseau detrains,métros etlignes à grande vitesse (Shinkansen) est dense et très efficace. Il est complété par des réseaux debus locaux, en zone urbaine comme en zone rurale.
L'infrastructure routière japonaise est bien entretenue et couvre efficacement tout le territoire, jusqu'aux zones montagneuses les plus reculées. Les autoroutes sont nombreuses, bien entretenues, et ponctuées de gigantesques aires de repos appeléesService Areas. Ces aires comportent des restaurants, et parfois un accès à Internet gratuit ou des douches. Il y a de plus des projets de dédoublement des grands axes routiers à travers les montagnes (projet nomméJapan corridor).
Le Japon possède par ailleurs la deuxièmeflotte commerciale maritime du monde (voir le chapitre précédent).
Le tourisme durable et le tourisme responsable sontun sujet de préoccupation au Japon depuis lesannées 2020. Les hébergements se mettent au vert pour séduire les touristes sensibles à cette question, dans un pays où la fusion entre nature et culture est recherchée depuis longtemps, tant dans les zones rurales sauvages et reculées que dans les mégalopoles[118].
En 2017, les dix principaux pays d'origine des touristes étaient[119] :
La culture japonaise est influencée par celle de laChine et celle de laCorée. Mais elle en est aussi distincte.Les influences culturelles étrangères se sont historiquement effectuées via la Corée du fait de leur proximité géographique. L'arrivée desPortugais et plus tard desAméricains a quelque peu modifié ce système.
La société japonaise est linguistiquement très uniforme avec 98,2 % de la population ayant lejaponais pourlangue maternelle. Les 1,8 % restant étant constitués principalement de populations d'immigrants venus de Corée (sept cent mille personnes) et de Chine (trois cent cinquante mille personnes), ainsi que deVietnamiens, deBrésiliens, d'Américains (quatre-vingt mille personnes), d'Européens (quarante-cinq mille personnes). Il existe quelques variations dialectales dans l'archipel Ryūkyū appeléeslangues ryūkyū. L'aïnou d'Hokkaidō est toujours parlé à l'intérieur de la communauté du peuple autochtone mais reste néanmoins en voie de disparition.
L'anglais est la première langue étrangère apprise dès l'école primaire (et souvent, dès la maternelle), et est une langue très répandue comme langue étrangère, surtout chez les plus jeunes. Le chinoismandarin arrive en seconde position, puis lecoréen[135].
L'architecture classique également est tournée vers le bouddhisme, mais aussi leshinto, et s'exprime pleinement à travers temples et sanctuaires[142]. Plusieurs sites sont ainsi inscrits aupatrimoine mondial de l'humanité àNara,Kyoto ouNikkō.Plus tard[Quand ?], lesmaisons de thé adoptent les principes du bouddhisme zen[143]. À partir de l'époque Azuchi Momoyama fleurissent leschâteaux japonais, construits en général sur d'imposantes fondations en pierre[144] ; lechâteau de Himeji demeure une structure emblématique de l'époque. L'habitat traditionnel (minka etmachiya) est lui aussi en bois.
La calligraphie et la littérature se développent également avec l'arrivée de l'écriture chinoise (kanji), auIVe siècle environ[145]. Les thèmes littéraires se diversifient alors rapidement, allant des récits mythologiques et historiques (comme leNihon shoki) à la poésiewaka.Le Dit du Genji (Genji monogatari,XIe siècle), qui raconte de façon intimiste lavie à la cour de Heian, est souvent perçu comme l'un des premiersromans psychologiques[146]. Le bouddhisme zen et les guerres civiles marquent tout comme l'art la littérature médiévale. À l'époque d'Edo apparaissent de nouveaux mouvements littéraires majeurs, notamment leshaïkus (poèmes brefs et symboliques) et la littérature deschōnin (des bourgeois), romanesque et parfois frivole[147]. La même transformation peut être observée dans le théâtre, alors que lenô, religieux et élitiste, cède quelque peu la place aukabuki, qui prend naissance dans les quartiers de plaisirs d'Edo[148]. En marge du théâtre apparaissent d'autres formes originales et souvent humoristiques de l'art japonais, comme lesmasques, les spectacles de marionnettes (bunraku), les danses folkloriques (notamment l’odori) ou les conteurs (rakugo).
Lacuisine japonaise est principalement connue dans le monde entier au travers dessushis etsashimis. Cette omniprésence mondiale (30 000 restaurants dits japonais dans le monde : 14 000 en Amérique du Nord, 10 000 en Asie et 2 500 à travers l'Europe[150]) masque une cuisine complexe qui comprend de nombreuses déclinaisons etspécialités locales. Lahaute cuisine actuelle japonaise est une cuisine raffinée et codifiée dont les deux incarnations les plus connues sont le repaskaiseki et la collation offerte lors de la cérémonie du thé japonaise (chanoyu) appeléecha-kaiseki. Au quotidien, les Japonais sont ouverts à la diversité de la cuisine mondiale. On peut trouver facilement des restaurants chinois ou coréens, mais aussi italiens, français, ou encore les grandes chaînes de restauration rapide mondiale.
Lebaseball est lesport national du Japon. Lechampionnat du Japon de baseball a été créé en 1937[153]. Depuis lesannées 1920, c'est le sport le plus populaire dans le pays[154]. L'un des plus célèbres joueurs de baseball japonais estIchirō Suzuki, qui, après avoir gagné la récompense du meilleur joueur japonais en 1994, 1995 et 1996, joue maintenant pour lesYankees de New York dans laLigue majeure de baseball. Avant cela,Sadaharu Oh était le plus connu en dehors du Japon, après avoir frappé plus de coups de circuit (?) au cours de sa carrière au Japon que son contemporainHank Aaron n'en avait frappé en Amérique.
Legolf est aussi populaire au Japon[155], de même que les formes de course automobile, comme leSuper GT et laFormula Nippon[156]. LeTwin Ring Motegi a été achevé en 1997 parHonda, qui produit les moteurs de la série, afin d'ajouter une épreuve japonaise au championnat américain de l'IndyCar Series.
Honda a toujours eu une présence active enFormule 1 et a même remporté plusieurs titres en tant que motoriste avec l'écurie McLaren qui avait pour pilotes entre autresAlain Prost etAyrton Senna dans les années 1980 et 1990. LeGrand Prix du Japon se déroule sur lecircuit de Suzuka depuis1987 (sauf en2007 et en2008). Ce dernier est l'un des seuls circuits au monde à avoir la particularité d'être en huit et non en boucle, un pont enjambant une autre partie de la piste. Auparavant, le Grand Prix s'était déroulé sur lecircuit de Fuji en1976,1977, 2007 et 2008.
Les sports occidentaux ont été introduits au Japon après larestauration de Meiji, et ont commencé à se répandre à travers le système éducatif[157]. Parmi les sports traditionnels, lesumo est probablement le plus populaire. Les arts martiaux tels que lejudo, lekaraté, l'aïkido et lekendo moderne sont également largement pratiqués et appréciés dans le pays.
La neuvième édition de la Coupe du monde de rugby, du au, a été la première organisée dans un pays d'Asie, depuis sa création en 1987. Dix-sept ans après le Mondial de football en 2002, le Japon a de nouveau été au centre dumonde sportif, en accueillant une grande compétition internationale. De quoi préparer les instances sportives du pays avant l'organisation des Jeux olympiques de Tokyo en 2020.
Entre 2010 et 2016, le Japon chute de la11e à la72e place dans les classements annuels établis parReporters sans frontières (RSF) en matière de libertés accordées à la presse. Cette situation s'expliquerait notamment par un autoritarisme accru des autorités depuis le retour au pouvoir deShinzō Abe : selonThe Guardian, plusieurs journalistes auraient perdu leur emploi pour avoir critiqué la politique du gouvernement ; de nombreux manuels scolaires auraient également été censurés s'ils ne correspondaient pas à la vision de l'histoire promue par les autorités. Le vice-Premier ministre japonais,Tarō Asō, avait par ailleurs estimé nécessaire de modifier la constitution jusqu'à la rendre fidèle aux valeurs soutenues par le gouvernement[158].
En, RSF publie le livreRegards sur le Japon dans la collection100 photos pour la liberté de la presse, en indiquant que dans le pays, malgré« une vente massive de journaux, le journalisme fait face à des défis : concentration des médias, clientélisme, et pressions sur les reporters »[159],[160].
↑a etbLa Fête nationale célébrant l'anniversaire de l'empereur, la date change donc à l'avènement de chaque nouveau monarque.
↑Tokyo n’est cependant plus une ville aujourd’hui au sens administratif et juridique du terme, mais une mégapole correspondant à l’échelonpréfectoral. La ville la plus peuplée disposant d’une administration estYokohama.
↑Le royaumetibétain deGugé subit en 1630 un anéantissement à la suite de l’accueil bienveillant de missionnaires chrétiens par son roi. Cet accueil provoqua l’invasion duLadakh par son voisin rival, qui profita de l’agitation engendrée par la colère des autoritésbouddhistes contre la menace de la perte de leurmonopole religieux et de leur influence.
↑L’appellationFujiyama est erronée, car le nomjaponais estFujisan. L’erreur provient du fait queyama etsan sont deux lectures du mêmekanji, 山, signifiant montagne.
↑Le jour du dépassement calculé par pays est le jour où le dépassement mondial se produirait si toute la population mondiale consommait comme la population du pays en question.
↑Voirpage 58 dansUma Epopéia moderna,Sociedade Brasileira de Cultura Japonesa. Comissão de Elaboração da História dos80 Anos da Imigração Japonesa no Brasil, 1992.
↑Philippe Mesmer, « Baisse de la natalité, vieillissement… Le Japon mise sur les robots pour remplacer les humains »,L'Express,(lire en ligne, consulté le).