Espagne,politique : lesCortes approuvent une réforme du Code pénal, réprimant les attaques contre l'intégrité du territoire rendant passible de suppression tout organe de presse reconnu par deux fois coupable d'un tel délit.
société : d'après un recensement, laFrance (colonies comprises) compte 78 931 594 habitants.
café-concert : Brunin, ex-vedette desAmbassadeurs, rachète la grande brasserie du 77, rue du Faubourg-du-Temple, àParis, pour en faire, sous son nom, un café-concert où défileront tous les grands chanteurs de la décennie (fermé en 1907, il devient, en 1910, un cinéma, le Temple Cinéma, puis Pathé Temple, et enfin Temple Sélection)[1].
LaRoyal Niger Company remet ses privilèges au gouvernement britannique qui crée le Niger Coast Pootectorate comprenant le delta du Niger rattaché à la région du Bas-Niger. L'ensemble est rebaptisé protectorat du Nigeria du Sud. ;
Frederick Lugard annexe les émirats septentrionaux auNigeria en tant que haut-commissaire britannique avec pour mission de faire accepter des traités d'allégeance aux sultans de Sokoto et de Fula.
Chine,politique : révolte des Boxers. La révolteantioccidentale, devenue prodynastique, en 1899, de la secte secrète chinoise des Poings de la justice et de la concorde (baptisée par les OccidentauxBoxers en raison de la boxe rituelle pratiquée par ses membres, dont le symbole est un poing fermé) se poursuit. Des Chinois chrétiens sont pris à partie, mais la cour impériale recommande au gouverneur duChantoung (Shandong)Yuan Shikai de ne pas avoir recours à la violence et de tenter d'apaiser la situation par la persuasion.
France,politique : accusés d'avoir ourdi, en, un complot contre le régime parlementaire,Paul Déroulède, fondateur de laLigue des patriotes, et le royalisteAndré Buffet, sont condamnés à dix ans de bannissement par le Sénat constitué en Haute Cour de justice.Jules Guérin, président de la Ligue antisémite, également jugé, est condamné à dix ans de détention.
France,cinéma :Henri Joly et Normandin présentent, authéâtre de la Grande Roue, àParis, un système de cinéma parlant grâce à un appareil couplé avec un phonographe. Ils projettent une saynète intitulée Lolotte.
économie : dans un rapport adressé au tsar, le ministre des finances,Sergueï Witte, met l'accent sur la nécessité d'accélérer la construction du réseau ferré.
économie : le gouvernement russe accorde un important prêt à laPerse pour l'encourager à se libérer de la tutelle britannique.
musique : àParis, le premier concert donné dans une église, en dehors des offices, a lieu à l'église Saint-Eustache. Malgré le programme,le Messie deHaendel, l'archevêque de Paris s'inquiète de voir un lieu de culte transformé en salle de spectacle, tandis que les socialistes redoutent que ce concert ne soit l'occasion d'une propagande cléricale.
Mexique,guerre: la bataille de Mazocoba, dans l'État deSonora, voit des éléments de l'armée mexicaine, sous le commandement du colonel Lorenzo Ortiz, vaincre des éléments de l'arméeYaqui commandés par Juan Maldonado Waswechia, plus connu sous le nom deTetabiate.
Autriche-Hongrie,politique : après plusieurs années d'instabilité ministérielle, due, en particulier, aux conflits entre nationalités allemande et tchèque en Bohême.Ernst von Koerber, un haut fonctionnaire autrichien, forme un nouveau gouvernement (jusqu'au 31 décembre 1904).
France,café-concert : l'artiste transformiste italienLeopoldo Fregoli, pour la première fois enFrance, fait ses débuts auTrianon, àParis, une salle de second ordre. Dans la nuit du 17 au, la salle sera détruire par un incendie. Le spectacle sera repris, quelques jours plus tard, àl'Olympia.
France : le budget de l'instruction publique à la Chambre[4]. La discussion du budget de l'Instruction publique reste l'une des plus propices à l'exercice de l'éloquence parlementaire. Les joutes verbales opposent tenants et opposants de l'idée laïque. C'est ainsi qu'on a pu voir s'affronterMaurice-Louis Faure, rapporteur, favorable auxidées laïques, et l'abbé Gayraud, partisan de l'enseignement libre. D'autres orateurs, tel que lebaron Xavier Reille, ont beaucoup parlé de l'unité morale de la nation, au risque de confondre nation et État.Léo Melliet, ancien membre de laCommune de Paris, a fermement critiqué les influences néfastes des méthodes de l'Église sur notre enseignement secondaire.
France,politique : verdict du procès desassomptionnistes. La congrégation est dissoute et les religieux parmi lesquels les pèresPicard etBailly, sont condamnés à 16 francs d'amende.
Lesassomptionnistes, un ordre religieux fondé en 1850 par le pèred'Alzon, se consacrent à l'enseignement et, fait nouveau, au journalisme, avec le journalla Croix. Au premier rang de la lutte contre les républicains de gauche, engagés dans la campagne contreDreyfus, ils sont accusés, en 1900, de constituer une organisation illégale à but politique, alors que les partis politiques ne sont pas encore autorisés. Picard, leur supérieur général, répond auprocureur de la République : -Monsieur Picard. Vous reconnaissez faire partie d'une association de plus de vingt personnes. -Je n'accepte pas le mot association. Je suis le supérieur général de la congrégation des assomptionnistes, qui a un but avant tout religieux.
L'accusation porte sur deux points
l'accumulation de richesses et l'agitation politique. D'abord on leur reproche de posséder plusieurs immeubles dans le centre deParis et 14 établissements scolaires, sans être unecongrégation reconnue par lepape. De plus, ces établissements scolaires serviraient à recruter de jeunes gens pauvres et soumis pour l'ordre. Deuxièmement, par le biais des comités locaux dela Croix et du secrétariat d'action électorale catholique, dirigé par le père Adéodat, ils soutiennent les candidats cléricaux, c'est-à-dire hostiles à laRépublique laïque. Au vu de quoi le tribunal prononce la dissolution de la congrégation des assomptionnistes.
France,politique : monseigneurRichard, archevêque de Paris, prend position contre la sentence, prononcée le 24, et recommande auxassomptionnistes de persévérer dans leurs œuvres. Le président du Conseil,Pierre Waldeck-Rousseau, le rappelle à l'ordre.
Les édicules d'Hector Guimard[4] : la commission dumétropolitain a choisi parmi les nombreux projets d'édicules, pour les gares soumis à son appréciation, celui qu'avait présentéHector Guimard, l'architecte ducastel Béranger, primé au dernier concours de maisons. Très simples et très élégants, les petits pavillons imaginés parHector Guimard sont tout en fer, en céramique et en verre.C'est d'un léger à faire concurrence à la mousse de champagne ! ... Quant à la forme, indescriptible, le style architectural moderne manquant de termes de comparaison, mais gracieuse : un toit étrangement dentelé et orné d'auvents en coquilles, d'un effet inattendu, qui plaît. Cela abrite l'escalier qui descend vers la gare souterraine et les voies dumetropolitain. L'essentiel, c'est queParis n'en sera point enlaidi; au contraire.