Andrew Bond (père) Monique Delacroix Bond (mère) Charmian Bond (tante) Max Bond (oncle) Tracy Bond-Vicenzo (épouse) James Suzuki (fils) Mathilde Swann (fille)
Ce n'est que dans le romanOn ne vit que deux fois que Fleming donne des éléments sur le passé familial de Bond lorsqueM, à la fin du livre, écrit dans le journal duTimes lanécrologie de son agent présumé mort[1]. James Bond est le fils d'Andrew Bond, unÉcossais originaire deGlen Coe, et de Monique Delacroix, uneSuissesse (canton de Vaud)[2],[3]. Fleming a accentué le côté écossais de Bond après avoir apprécié le portrait à l'écran de James Bond par l'acteur écossaisSean Connery, alors que le nom de la mère de Bond s'inspire d'une fiancée suisse de Fleming (Monique Panchaud deBottens)[4],[5]. Une aventure prévue, mais jamais écrite, de James Bond aurait présenté la mère de Bond comme écossaise. Selon l'héraldiste Griffon Or, du College of Arms, dansAu service secret de Sa Majesté, la famille paternelle remonterait à Norman Le Bond en1180 dont la devise estOrbis non sufficit (traduit dulatin : « Le monde ne suffit pas »), ce qui donne des origines aristocratiques à James Bond (le patronyme Bond signifie fermier ou paysan).
James Bond passe une bonne partie de ses jeunes années à l'étranger, ce qui lui permet de maîtriser parfaitement l'allemand et le français, grâce au travail de son père comme représentant à l'étranger de la firme britannique d'équipement militaireVickers. À11 ans, Bond devient orphelin en perdant ses deux parents dans un accident d'alpinisme dans le massif desaiguilles Rouges, au-dessus deChamonix-Mont-Blanc[6].
Après la mort de ses parents, il part vivre enAngleterre, à Pett Bottom, dans leKent, chez sa tante Charmian Bond qui achève son éducation. Vers ses12 ans, il entre aucollège d'Eton, qu'il quitte au bout de deux semestres pour « mauvaise conduite » avec une des femmes de ménage. Dans l'une des nouvelles deBons baisers de Paris, il raconte cependant avoir perdu sa virginité lors de sa première visite àParis à l'âge de16 ans.
Bond quitte Eton pour le collège de Fettes àÉdimbourg enÉcosse, l'ancienne école de son père, où il se fait remarquer pour une aptitude à tous les sports, en particulier laboxe (poids léger). Selon John Pearson et une allusion de Fleming dansBons baisers de Russie, Bond a aussi étudié un temps à l'Université de Genève. À l'exception de Fettes, la présence de Bond dans ces écoles s'établit de façon parallèle à la propre vie de Fleming. Le filmOn ne vit que deux fois affirme qu'il est diplômé en langues orientales à l'Université de Cambridge. À un certain moment, il étudie aussi à l'Université d'Oxford pour apprendre ledanois comme il est dit dans le filmDemain ne meurt jamais. Bond peut parler plusieurs langues, notamment l'allemand, le français, lerusse et lejaponais. Il existe de nombreuses contradictions dans les films et les romans sur les langues qu'il dit connaître.
En 1941, Bond ment sur son âge pour pouvoir entrer dans laRoyal Naval Reserve pendant laSeconde Guerre mondiale, d'où il sort avec le grade decommander. Bond conserve son rang alors qu'il est employé dans les services secrets britanniques. Il est promucaptain dansGagner, perdre ou mourir de John Gardner mais redevientcommander depuis les romans de Raymond Benson. Il devient aussi membre de la Royal Naval Volunteer Supplementary Reserve (RNVSR) constituée d'officiers ayant une grande expérience du terrain.
Hormis dans la sérieLa Jeunesse de James Bond, l'âge de Bond est rarement défini dans les films ou les livres ; il se situe approximativement dans la quarantaine. Beaucoup de biographes deIan Fleming s'accordent à dire que celui-ci n'avait jamais pensé écrire autant d'aventures de James Bond et qu'il a dû « bricoler » la vie de Bond et changer les dates pour s'assurer qu'il possédait l'âge approprié pour le service. Les acteurs qui ont incarné Bond à l'écran avaient des âges variés :George Lazenby avait 29 ans dansAu service secret de Sa Majesté, alors queRoger Moore avait 57 ans dansDangereusement vôtre, son dernier James Bond.
Dans sa biographie fictive sur l'agent secret, John Pearson donne à Bond la date de naissance du, mais Fleming n'a jamais laissé entendre cela dans ses livres. Par contre, le romanOn ne vit que deux fois fournit deux indices indiquant que l'année de naissance serait1924. Dans l'histoire, pensant que celui-ci est mort,M écrit sanécrologie où il indique que Bond a quitté l'école à17 ans pour rejoindre le ministère de la Défense en1941 en se donnant19 ans. Si Bond avait17 ans en 1941, alors il serait né en 1924. De plus, Tiger Tanaka, le chef des services secrets japonais, dit que Bond est né l'année du Rat ce qui soutient la théorie de l'année 1924. DansSolo, William Boyd donne aussi 1924 comme date de naissance à Bond. Cependant, dansMoonraker, Fleming écrit que l'âge de Bond est37 ans, ce qui signifierait probablement qu'il est né en1918, lui en donnant 34 dansCasino Royale.
Plus complexe, John Griswold, dans son livreIan Fleming's James Bond: Annotations and Chronologies, lui donne la date de naissance du. Griswold note que l'entrée de Bond au ministère de la Défense est à l'origine datée dans le manuscrit de Fleming de1939 et plus tard déplacée en 1941. Griswold s'est un moment disputé pour que Bond ait rejoint l'Amirauté en 1939 (la même année que pour Fleming) et que 1941 soit l'année repère de son recrutement dans une organisation plus tard rattachée au ministère de la Défense par Fleming. Griswold pense que de nombreux détails dans la chronologie de Bond prennent plus de sens avec l'année originale de 1939. Par exemple, ses parents étant morts quand il avait 11 ans, Bond avait donc 11 ans du au si l'on admet qu'il est né en 1921. DansCasino Royale, 1933 est mentionnée comme l'année où Bond a « acheté » sa premièreBentley. Puisque toutes les années de naissance envisagées font que Bond était trop jeune pour acheter sa Bentley, un scénario plus probable serait qu'il en aurait hérité au décès de son père.
Griswold présenta son idée àIan Fleming Publications en. La compagnie s'inspira de cette version pour la sérieLa Jeunesse de James Bond où Bond est un adolescent desannées 1930 dont l'auteur, Charlie Higson, indique qu'il est né en 1920. Dans cette série, la Bentley en question est achetée par Bond en décembre 1933 dansPoker fatal, avec l'argent récolté en aidant quelqu'un à gagner à laroulette. Auparavant, Bond avait hérité d'une Bamford & Martin Sidevalve Short Chassis Tourer de son oncle Max vers Pâques 1933.
Tout comme son année de naissance, son lieu de naissance et safratrie sont controversés. Selon John Pearson, Bond est né àWattenscheid, une petite ville près d'Essen, enAllemagne, et a un frère ainé prénommé Henry. Charlie Higson déclare, lui, dansLa Jeunesse de James Bond, que Bond est né enSuisse et fils unique.
Dans les films, l'époque où James Bond est devenu un agent 00 n'est jamais explicitement située jusqu'àCasino Royale (2006) où sa mise en service est éclairée, bien que des références dansJames Bond contreDr No laissent suggérer l'année 1952. Selon Fleming, après avoir joint le RNVSR, Bond aurait voyagé enAmérique, àHong Kong et enJamaïque. C'est à ce moment-là qu'il aurait rejoint une autre organisation comme leSOE, la branche 00 duSecret Intelligence Service (MI6), ou serait même devenu commando dans le30th Assault Unit.
Bond a gagné ses galons dans la section 00 en accomplissant deux missions décrites dansCasino Royale. La première est l'assassinat d'un espion japonais au36e étage duRCA Building duRockefeller Center àNew York. La seconde est l'assassinat d'un agent double norvégien qui avait trahi deux agents britanniques, et qu'il a poignardé dans son lit, àStockholm. Son matricule est toujours « 007 », sauf dans le romanOn ne vit que deux fois où il devient temporairement « 7777 ».
SelonJames Bond: The Authorised Biography Of 007 de John Pearson, James Bond a été approché par Maddox, un membre des services secrets britanniques, qui lui a révélé que sa petite amie était responsable d'une fuite de documents secrets. Après que Bond a proposé de s'en charger lui-même, et l'a tuée en s'écrasant volontairement dans le décor avec elle en voiture, Maddox l'a envoyé àMonte-Carlo où il a été chargé de s'occuper d'une bande de Roumains qui gagnaient sans cesse dans un casino ; il approchait alors les 17 ans. La mission ayant été un succès, Bond fut assigné à la station P (Paris) des services secrets britanniques avant de voyager dans toute l'Europe comme contact. C'est àBerlin que James Bond a tué un homme « pour la première » fois. Il a alors accompli d'autres missions, dont celle du RCA Building et de Stockholm. En, il rencontre Sir Miles Messervy avant d'être affecté à l'Office of Strategic Services, à Washington. Après une histoire due à la femme d'un politicien, Bond en est renvoyé. Plus tard, Ian Fleming recommande Bond à M et, deux jours plus tard, M déjeune avec Bond et lui évoque leSMERSH ainsi qu'une nouvelle section qu'il a créée pour faire face à celui-ci, la section 00. Il a alors proposé à Bond d'en faire partie, et celui-ci a accepté. Bond a dû gagner sa place en s'entraînant durant une formation intense de trois mois. Ses tests étant satisfaisants, il s'est alors vu attribuer le matricule 007 par M.
Selon Bond, obtenir le numéro 00 n'est pas très dur tant que l'on est préparé à tuer ; Pearson suggère que Bond a tué pour la première fois alors qu'il était adolescent. Dans les livres, Bond n'aime pas tuer et l'évite autant que possible, préférant oublier les occasions où il y a été contraint plutôt que de se laisser ronger par le remords. En revanche, dans les films, il tue sans montrer le moindre remords, jusqu'àGoldenEye, où il semble troublé par la brutalité de sa profession. Bond éprouve aussi un profond dégoût pour ceux qui tuent des personnes sans défense, en particulier si la victime est une femme. Il lui arrive d'abandonner son devoir pour venger la mort d'innocents, comme il l'a fait pour Felix Leiter et sa femme, assassinée dans le filmPermis de tuer.
Dans les livres et les films, Bond a une attitude cavalière face à sa propre mort : lorsqu'il est capturé, il accepte son sort et espère que le MI6 reniera son existence dans une telle situation. Il montre à plusieurs reprises qu'il sait parfaitement résister à latorture (notamment dansCasino Royale,Le monde ne suffit pas etMeurs un autre jour) sans jamais divulguer une seule information à ses tortionnaires.
James Bond donne trois fois sa démission au cours des films : la première fois dansAu service secret de Sa Majesté pour un désaccord avecM qui voulait lui retirer l'affaire Bedlam concernant la traque de Blofeld et de l'organisationSPECTRE ; la deuxième fois dansPermis de tuer pour venger son ami de toujoursFelix Leiter, dont la femme est assassinée par un grand trafiquant de drogue ; et enfin, la troisième fois dansCasino Royale après être tombé amoureux de Vesper Lynd.
DansSkyfall, Bond ne démissionne pas mais se met de fait en congé du service, avant de retourner à l'action, motivé par son sens du devoir. C'est également ce film qui ramène Bond sur les lieux de son enfance, et l'on peut y voir la tombe de ses parents.
Quand il n'est pas en mission, Bond habite Chelsea Square près deKings Road, dans le quartier deChelsea àLondres. Son appartement est entretenu par une vieille gouvernante écossaise nommée May Maxwell, loyale et maternelle. SelonLa Jeunesse de James Bond, May travaillait auparavant pour la tante de Bond. Ce dernier n'a presque jamais amené de femme chez lui, cela n'arrive qu'une fois dans les romans, entreLes Diamants sont éternels etBons baisers de Russie, lorsqu'il vit temporairement avec Tiffany Case, ainsi qu'une fois dans les films, comme dansVivre et laisser mourir, oùM etMiss Moneypenny viennent voir Bond à son appartement, ce qui l'oblige à cacher sa conquête du moment dans sa penderie. Selon les livres de Pearson et une allusion dansBons baisers de Russie, Tiffany s'est souvent disputée avec May et est finalement partie. Dans son appartement, Bond possède deux téléphones : un pour les appels personnels et un téléphone rouge en ligne directe avec les services secrets, dont il est dit qu'il sonne toujours aux moments les plus inopportuns.
Bond connaît de nombreuses conquêtes féminines, mais il s'agit pour la quasi-totalité d'amourettes ou d'aventures d'une nuit. Il s'agit des fameusesJames Bond girls. Il entame une relation avec quasiment toutes les filles qu'il rencontre, et les abandonne dès qu'elles deviennent un problème. Si son sexisme repousse certaines femmes au premier abord, il finit tout de même par leur faire de l'effet, commeHolly Goodhead dansMoonraker ouWai Lin dansDemain ne meurt jamais. Dans les films plus récents, son attitude envers les femmes est plus douce, il respecte le nouveau M qui est une femme, et quelques femmes commeElektra King ouParis Carver réussissent à modifier un peu son attitude.
Dans le film et le livreAu service secret de Sa Majesté, James Bond tombe pourtant amoureux, et va jusqu'à se marier. Mais son épouse,Teresa « Tracy » di Vicenzo, est tuée le jour de leurs noces parIrma Bunt, « homme » de main de son ennemi juré,Ernst Stavro Blofeld ; ce drame le poursuit plusieurs années. Dans les livres, Bond a sa revanche dans le roman suivant,On ne vit que deux fois, quand par chance il retrouve Blofeld au Japon, alors que le Bond des films attrape Blofeld dansLes diamants sont éternels avec un résultat ambigu. Plus tard, dans le pré-générique deRien que pour vos yeux, Bond élimine Blofeld.
Dans le livreOn ne vit que deux fois, Bond a un enfant avecKissy Suzuki qui s'appelle, selon le livre de Pearson, James Suzuki. Le fils de James Bond occupe également une place importante dans l'intrigue duSpectre du passé de Raymond Benson,nouvelle dans laquelle James Suzuki meurt.
Bien qu'il ne soit pas un gourmet, Bond donne des instructions méticuleuses sur la préparation de ses repas et de ses boissons. Son repas préféré est le petit-déjeuner et il se délecte des œufs brouillés de sa gouvernante May. Il adore lecaviar mêlé à du jaune d'œuf, lessoles meunières, lescrabes noirs, le gratin de queues delangoustes, lesquenelles de brochet et la viande tendre qui se coupe à la fourchette. Pour son « quatre heures », il commande souvent dufoie gras. James Bond prise également le café, mais déteste le thé, qu'il considère dansGoldfinger comme de la « boue », et l'une des principales raisons de la chute de l'Empire britannique[7].
Bond possède une vaste connaissance desalcools. Il apprécie lesvins, notamment le Rothschild 1947 et le Piesporter Goldtropfchen 1953. Il est aussi un grand amateur dechampagnemillésimé dont leTaittinger, leBollinger et leDom Pérignon. DansSkyfall, Silva lui propose l'un de« ses péchés mignons » (sic), unwhiskyMacallan Fine and Rare Vintage de 1962, présenté comme un 50 ans d'âge, une référence discrète au50e anniversaire du personnage de James Bond. Bond commande toujours une « vodka-martini mélangée au shaker, pas à la cuillère » (« shaken, not stirred »). Dans le romanMoonraker, il boit sa vodka d'un seul coup, servie avec une pincée de poivre noir, une habitude prise lorsqu'il travaillait dans la régionbaltique. Il explique que ce n'est pas pour le goût mais parce que cela entraîne les impuretés des vodkas bon marché au fond du verre. EnFloride, il préfère déguster un double « Old Grandad » servi sec (sans glaçon). Il aime aussi le Classic Drymartini et lebourbon. Au cours de ses aventures, Bond aurait consommé317 boissons, dont101 verres de whisky,35 sakés,30 coupes de champagne et seulement 19 vodka-martinis, soit une moyenne d'une boisson toutes les sept pages[8]. Un groupe de médecins britanniques, cumulant les quatorze romans, estime qu'il a une consommation quotidienne maximale de 49,8 unités d'alcool et une consommation totale de 1 150 unités d'alcool, soit 92 unités en moyenne par semaine, ce qui en fait un alcoolique invétéré, état incompatible avec la description de ses prouesses physiques et même sexuelles[9]. Toutefois, son dossier au KGB indique « la boisson mais sans excès ».
Bond combine occasionnellement sa consommation d'alcool avec celle de drogues : dansMoonraker, il accompagne son champagne avec de la benzédrine (amphétamine) avant son jeu de cartes avec Hugo Drax. Il l'utilise également pour se stimuler en mission, notamment lorsqu'il nage dansVivre et laisser mourir, ou pour rester éveillé et en alerte comme dansMotel 007.
Dans les romans de Fleming, Bond est un gros fumeur. En moyenne, il grille quotidiennement une soixantaine de cigarettes, bien que dans certains livres, il essaie de freiner sa consommation afin de pouvoir accomplir certains exercices physiques comme nager sous l'eau. Il est aussi forcé de la réduire après avoir été envoyé dans un centre de remise en forme par son supérieur dansOpération Tonnerre. Lescigarettes favorites de Bond sont lesMorland Specials, fabriquées avec untabac macédonien et avec un contenu plus élevé que la moyenne en goudron de Morlands of Grosvenor Street. La cigarette elle-même porte trois bandes dorées sur le filtre, tout comme le rang decommander de Bond. À partir des romans de John Gardner, Bond passe à des cigarettes avec un taux allégé en goudron issu de Morlands et plus tard de H. Simmons of Burlington Arcade. Dans les films, Bond fume par intervalles, selon les humeurs de la société. Dans les films avec Connery, Lazenby et Dalton, Bond est un fumeur alors que les James Bond de Moore et de Brosnan ne touchent jamais à la cigarette, bien qu'ils ne dédaignent pas occasionnellement un cigare. DansDemain ne meurt jamais, Brosnan fait la remarque à un terroriste qui fume (vraisemblablement unjoint, vu la forme de sa cigarette roulée) que c'est une « répugnante habitude ». La dernière fois que Bond est vu avec une cigarette à l'écran remonte à 1989 dansPermis de tuer, jusqu'à 2002 dansMeurs un autre jour où il se rend à Cuba et qu'il fume desdelectados.
Malgré le penchant de Bond à vivre dans le luxe, son salaire est établi à 4 200 USD par mois dans le romanGoldfinger (1959), soit 35 723,61 USD de 2017.
Le filmCasino Royale de2006 est une réinitialisation de la série qui raconte la première mission de Bond en tant qu'agent double zéro. Le site officiel du film donne une biographie détaillée de Bond parallèle à celle du personnage deIan Fleming. Bond est né le ( étant le jour oùCasino Royale fut publié en 1953 et 1968 l'année de naissance deDaniel Craig). Ses parents, Andrew et Monique Bond, meurent dans un accident d'escalade, après quoi il est élevé par sa tante Charmain dans leKent enAngleterre.
Le service militaire de Bond est mieux documenté : il rejoint leSpecial Boat Service de la Royal Navy, où il obtient le rang decommander, puis il est placé dans le 030 Special Forces Unit. Bond est secrètement actif enIrak, enSomalie, enIran, enLibye et ouvertement enBosnie. Il est ensuite recruté par le RNR Defense Intelligence Group. Bond suit un parcours spécialisé dans lesuniversités de Cambridge et d'Oxford à ce moment-là, décrochant un diplôme de langues orientales à Cambridge. Lorsqu'il rejoint leMI6, Bond est noté comme parlant couramment l'anglais, lefrançais, l'allemand et l'italien, et pouvant aussi parler legrec, l'espagnol, lechinois et lejaponais. Au cours de sa formation, il reçoit des notes exceptionnelles en endurance physique, en logique et enPsychological Ops exercises. De 17 à31 ans, il sert la Royal Navy, rejoint le MI6 à32 ans et est promu agent 00 à38 ans en 2006.
En 2015, James Bond démissionne du MI6. Il revient en 2020 pour une mission durant laquelle il perd la vie. Il laisse derrière lui une veuve, Madeleine Swann, ainsi que leur fille, Mathilde.
James Bond est unespion desservices secrets britanniques ayant le matricule 007 (« double-zéro sept ») : le premier zéro signifiant qu'il a l'autorisation de tuer, le second qu'il l'a « déjà » fait et le 7 qu'il est le septième agent à recevoir cette autorisation[10]. Il semble que Fleming se soit inspiré pour ce matricule du sigle utilisé comme signature dans les documents du service de renseignement de laNaval Intelligence où le romancier travailla. Il se peut qu'il se soit inspiré aussi du nom de code utilisé parJohn Churchill (ancêtre deWinston Churchill, ami deValentine Fleming, le père de Ian) avec ses espions[11], ou de celui du mathématicien duXVIe siècleJohn Dee, espion au service de la reineÉlisabethIre (le double 0 symbolisant les yeux de la reine)[12]. Une autre influence possible est unenouvelle deRudyard Kipling intitulée « 007 » (matricule d'une locomotive d'untrain postal de nuit), parue dans le livreThe Day's Work en 1898 et que Fleming avait découvert, intrigué, dans la bibliothèque personnelle de sa propriété jamaïcaineGoldeneye[13].
À l'écran, il est connu pour se présenter par la phrase « Mon nom est Bond, James Bond » dès qu'il en a l'occasion, une réplique devenue culte, et pour commander sa vodka-martini « au shaker, pas à la cuillère. » Il est généralement vêtu d'unsmoking (l'habit qui le caractérise par excellence), et porte souvent unemontre-bracelet.
Tout au long des livres, la description physique de Bond reste assez cohérente : blanc de peau, une carrure mince, une cicatrice verticale sur sa joue droite (absente des films), des yeux bleu-gris, des cheveux noirs et courts, une mèche tombante sur le front. Dans le romanCasino Royale, un agent duSMERSH trace la lettre cyrilliqueШ (CH pourChpion : espion en russe) sur le dos de l'une de ses mains ; malgré des greffes de peau qui ont permis de rendre leШ indiscernable, des signes de la blessure subsistent. Dans le romanBons baisers de Russie, il est écrit que Bond mesure1 mètre 83 et pèse 76 kg.
Bond est dépeint comme très intelligent. DansGoldfinger, il calcule de tête combien de camions seront nécessaires pour transporter tout l'or de Fort Knox, et combien de temps l'or serait radioactif si la bombe d'Auric Goldfinger explosait. DansCasino Royale, il montre son aptitude à calculer les probabilités dedraws d'un jeu de cartes dans un tournoi de poker. Dans les films, le « génie » de Bond est d'ailleurs devenu unrunning gag durant la période Roger Moore, la blague disparut lorsqu'il fut remplacé par Timothy Dalton.
James Bond est le type même de l'homme qui côtoie la mort tous les jours. S'il lui est permis de tuer, il est, lui aussi, l'objet constant de haines assassines.Ian Fleming voyait en Bond un homme quelquefois tourmenté. Ce n'est guère le cas dans la série de films tournés parSean Connery etRoger Moore.Timothy Dalton essaiera de redonner une image plus fidèle au modèle de Fleming.
James Bond est condamné à vivre au jour le jour. Il ne regarde pas l'avenir (à l'exception de l'épisode de son mariage dansAu service secret de Sa Majesté), mais souffre du passé. Le James Bond du cinéma ne montre que rarement une crainte de la mort : on l'entendra par exemple crier« Au secours ! » (« Help! ») dans la version originale d'Opération Tonnerre (cri traduit par« Eh ! » dans la version française) ou encore négocier pour avoir la vie sauve dansGoldfinger auprès du personnageéponyme qui le tient prisonnier et est sur le point de le découper au laser.
Bond est un séducteur invétéré. La plupart des femmes qu'il rencontre lui cèdent tôt ou tard, qu'elles soient dans son camp ou non. James Bond s'attache rarement aux femmes et en change à chaque mission. Il se marie malgré tout une fois, mais son épouseTracy est assassinée juste après la cérémonie. Il est d'ailleurs courant que ses conquêtes perdent malencontreusement la vie parce qu'elles se trouvent mêlées à son aventure,mais il n'en semble jamais très affecté. Ce détachement, qui prend un aspect souvent cynique, est attribué soit à la volonté de Bond de ne pas afficher ou révéler sa souffrance, soit à son désintérêt pour les femmes[précision nécessaire] auxquelles il refuse de s'attacher (attitude renforcée après la mort de son épouse). Toutefois, et c'est exceptionnel, l'assassinat de Tracy Bond, sur ordre deErnst Stavro Blofeld, dansAu Service secret de Sa Majesté, l'affectera énormément, au point de sombrer ensuite dans la déprime, l'alcoolisme et la surconsommation médicamenteuse (ce qui ne l'empêchera pas d'assouvir sa vengeance)[14].
DansCasino Royale, après la mort deVesper Lynd, sa loyauté envers M est remise en question : il ne s'occupe pas d'exécuter sa mission dansQuantum of Solace mais mène sa vengeance personnelle.
Bond maîtrise de nombreux sports, notamment leski, laboxe, lejudo et l'escrime ; il profite d'ailleurs de ses heures de service de nuit pour rédiger un manuel intituléStay Alive! qui a pour but de compiler les méthodes secrètes de combat à mains nues[15]. Il pratique également legolf (handicap 9). En plus de l'anglais, il parle couramment plusieurs langues, dont l'allemand, lerusse, lefrançais et lejaponais[note 4]. En dépit de ces capacités, James Bond n'est pas présenté dans les romans comme un homme très cultivé. Sa bibliothèque est peu fournie (seulement un livre sur legolf, un autre sur les manières de tricher au jeu, une anthologie des discours deJohn Fitzgerald Kennedy et quelques romans policiers), il n'a pas de connaissances particulières en art (peinture,sculpture). Enfin, la musique le laisse indifférent. C'est dans le filmJames Bond 007 contre Dr No qu'on l'entend chanter pour la seule et unique fois. Tout juste s'intéresse-t-il vaguement aujazz pour faire plaisir à son amiFelix Leiter, grand amateur de ce genre musical[14], mais finalement l'apprécie peu, contrairement à son collègue 009 qui ne peut s'en passer comme le montre une course-poursuite dans les rues de Rome dans le filmSpectre, le véhicule était destiné à l'origine à 009. Il faut noter également que James fait savoir dans le filmGoldfinger qu'il déconseille d'écouter lesBeatles.
Le supérieur de Bond et les autres officiers duMI6 sont généralement désignés par des lettres. Les plus connus sontM, le directeur du MI6, etQ, le directeur de la section équipement. Si M a pu être joué par des acteurs différents au cours des films (M est une femme interprétée parJudi Dench dans les avant derniers Bond), Q a pratiquement toujours été interprété parDesmond Llewelyn avant d'être remplacé à la mort de l'acteur parJohn Cleese. DansLe monde ne suffit pas,Desmond Llewelyn étant toujours présent (il décèdera peu après le tournage du film) etJohn Cleese faisant déjà une apparition, le personnage deJohn Cleese, amené à remplacer Q, s'appelle R. En revanche, dans le film suivantMeurs un autre jour, il devient bel et bien Q. Après une absence dans deux films, Q fait son retour dansSkyfall, interprété parBen Whishaw. Dans les romans de Fleming, James Bond a deux secrétaires, Loelia Ponsonby et Mary Goodnight, dont les rôles dans les films sont transférés sur la secrétaire de M,Miss Moneypenny. Dans les films, lorsque Bond attend d'entrer dans le bureau de M, il se livre traditionnellement à un flirt ou à des joutes verbales avec Moneypenny.
Occasionnellement, Bond est amené à travailler avec son vieil ami de laCIA,Felix Leiter. Dans les films, Leiter apparaît régulièrement durant la période avec Sean Connery, seulement une fois aux côtés de Roger Moore, et dans les deux films de Timothy Dalton ; cependant, il est presque à chaque fois incarné par un acteur différent (il est interprété par le même acteur dansVivre et Laisser Mourir etPermis de Tuer). Absent dans les films avec Pierce Brosnan (même s'il est remplacé par Jack Wade), Leiter revient dansCasino Royale (2006),Quantum of Solace (2008) etMourir peut attendre (2021) où il trouve la mort. C'est le même acteur,Jeffrey Wright, qui interprète ce personnage dans les trois derniers films.
Les conquêtes de Bond, communément appelées les « James Bond girls », n'apparaissent généralement que dans un épisode. Amies ou ennemies, elles portent souvent des noms àdouble sens en anglais : « Pussy Galore », « Plenty O'Toole » ou « Xenia Onatopp ».
James Bond possède aussi de nombreux ennemis. Dans les premiers romans, l'ennemi est leSMERSH, organisation criminellesoviétique.
Dans les premiers romans de la série James Bond, leSMERSH est l'organisation rassemblant les ennemis de l'agent secret britannique du MI6. Organisation decontre-espionnage soviétique, son nom provient de la contraction des mots russessmert' shpionam signifiant « mort aux espions ». Cette organisation existe réellement durant laSeconde Guerre mondiale (SMERSH).
Le SMERSH est poussé au-delà de sa véritable longévité parIan Fleming dans ses premiers romans consacrés à James Bond. Le SMERSH disparaît complètement des adaptations cinématographiques de ces différents romans au profit duSPECTRE, qui a supplanté le SMERSH dans le romanOpération Tonnerre.
Le Chiffre, banquier du SMERSH qui se servait de l'argent de ses clients pour faire des placements. À la suite d'une perte de 100 millions de dollars dans une chaîne de maisons closes fermées par le gouvernement français, il essaie de regagner cette somme au casino; James Bond le bat. Le SMERSH envoie un de ses agents le tuer alors-même qu'il torturait Bond pour récupérer la somme ;
Adolph Gettler, agent qui suit à la trace Bond et sa petite amie Vesper Lynd en vacances. Portant un bandeau noir sur l'œil, il vend des montres suisses pour se couvrir ;
Mister Big, membre du SMERSH qui dirigeait une secte vaudou et finançait les opérations du service soviétique avec un trésor pirate retrouvé au large de laJamaïque. Il finira jeté aux requins et barracudas comme ses hommes par Bond. Dans les films, il inspirera le principal méchant du filmVivre ou laisser mourir;
Auric Goldfinger, trésorier britannique d'originelettone du SMERSH, il a une passion pour l'or et veut empoisonner les soldats deFort Knox pour voler leur stock d'or et ainsi rendre le SMERSH plus puissant qu'un Occident appauvri par la disparition de la réserve fédérale américaine d'or. Est tué par Bond au cours de son opération ;
Rosa Klebb,colonel haut gradé du SMERSH chargée de tuer Bond dans l'Orient-Express pour le déshonorer, lui et les services secrets de l'Ouest, en réponse à la mort de Mister Big. Tentera d'empoisonner Bond mais sera tuée parRené Mathis ;
Donovan Grant, ancien militaire britannique passé à l'URSS, chef du département exécutions du SMERSH ;
Colonel-général Grubozaboyshikov, chef du SMERSH après la mort du premier dirigeant,Lavrenti Beria (ayant réellement dirigé le SMERSH) ;
Tov Kronsteen, chef du département planification du SMERSH, probablement juif (par son nom). Expert enéchecs et champion deMoscou deux années de suite ;
Colonel Nikitin, membre du SMERSH et chef des services secrets soviétiques comme leKGB ;
Lieutenant-général Slavin, membre du SMERSH ayant comploté pour la disgrâce de Bond ;
Lieutenant-général Vozdvishensky, membre du SMERSH et directeur du Ministère des Affaires Étrangères Secrètes de Renseignement, le RUMID ;
Sergei Borzov, membre du SMERSH au département 2, opérations et exécutions ;
Anya Amasova, membre du SMERSH au département 4, enquêtes et travaux juridiques. Aussi connue sous le nom d'agent XXX ;
Kolya Mosolov, membre du SMERSH et du KGB. Elle devait trahir son pays selon un accord décidé par une équipe bien planifiée et vendre des armes pour capturer Bond ;
Konstantin Nikolaïevitch général Tchernov, membre du SMERSH connu sous le nom de code « Blackfriar », il est le chef de l'enquêteur de l'organisation.
Ian Fleming crée dès le début desannées 1960 leSPECTRE, que l'on retrouvera par la suite d'une manière directe ou non chez les autres auteurs, tels queJohn Gardner ouRaymond Benson. Régulièrement, l'agent 007 aura à affronter des organisations secrètes ennemies, telles BAST et le Syndicat. Au cours des premiers films (jusqu'àVivre et laisser mourir), l'ennemi principal de James Bond est le SPECTRE (à l'exception deGoldfinger), un réseau criminel d'envergure, avec à sa têteErnst Stavro Blofeld.
Outre James Bond lui-même, Q, Moneypenny, Felix Leiter ou Ernst Stavro Blofeld, on peut citer les personnages suivants, apparus à plusieurs reprises dans les romans ou les films :Bill Tanner,René Mathis,Jack Wade,Requin,J.W. Pepper et plus récemmentCharles Robinson.
Les gadgets et les véhicules tiennent une part importante dans les missions de James Bond. Ces objets s'avèrent très précieux dans la réussite de ses missions.
Les romans de Fleming et les premières adaptations à l'écran ne laissent qu'une petite place à l'équipement commeBons baisers de Russie avec la mallette explosive. DansJames Bond 007 contre Dr. No, l'équipement de Bond est constitué d'uncompteur Geiger et d'une montre-bracelet avec un côté lumineux (et radioactif). Toutefois, au début du film, le major Boothroyd - chargé des équipements techniques et principalement de l'armurerie - parvient sur la demande pressante de M à contraindre Bond d'abandonner sonBeretta fétiche pour leWalther PPK. Le rôle de Boothroyd est repris dansBons baisers de Russie par l'acteurDesmond Llewelyn que l'on reverra dans ce même rôle de conseiller technique dans les épisodes ultérieurs, mais renommé « Q ».
Les gadgets commencent à prendre cependant une place plus spectaculaire dans le filmGoldfinger de1964. Le succès du film encourage à mettre plus en avant l'équipement de l'agent secret avec la section « Q » qui équipe 007. Les gadgets de Bond peuvent s'avérer surréalistes, comme dans le film penchant vers lascience fictionMoonraker (1979) ou dansMeurs un autre jour (2002) où la voiture de Bond peut devenir invisible.
Dans les films, le plus célèbre gadget avec qui Bond a été associé est certainement sa montre-bracelet qui intègre plusieurs options très sophistiquées. Plusieurs modèles ont existé, mais la plus célèbre est laRolex Submariner, qui apparaît au cours des films avecSean Connery. Le James Bond de Roger Moore préfère les montres à quartzSeiko tandis que celui dePierce Brosnan et deDaniel Craig porte uneOmega.
Dans les romans, Bond accorde une extrême attention à saBentley de 1939. Souvent endommagée, il dépense une fortune pour la remettre en état. À l'écran, la première voiture de Bond est effectivement une Bentley dansJames Bond 007 contre Dr. No, mais la plus célèbre voiture de James Bond reste l'Aston Martin DB5 grise visible dans le filmGoldfinger qui est la première voiture équipée d'une série de gadgets. On retrouve cette même DB5 dans les premières minutes deOpération tonnerre, mais sa Bentley refait surface lorsqu'il se rend dans la clinique. LaLotus Esprit Wet Nellie fit une apparition remarquée sous la forme d'unsous-marin de poche dansL'Espion qui m'aimait, et fut reconduite dansRien que pour vos yeux, devenue bordeaux métallisé (alors que la première était blanche). Par la suite, plusieurs films ont utilisé un certain nombre de modèles différents d'Aston Martin.
Le choix de la montre de Bond, tout comme sa voiture, dépend du style mais aussi d'intérêts financiers liés aux arrangements avec les fabricants. Par exemple, à la suite d'un contrat passé avec la marque, Bond troque temporairement sonAston Martin pour uneBMW durant trois films de 1995 à 2002.
James Bond fut créé le par le journaliste britanniqueIan Fleming, qui fut également espion au cours de laSeconde Guerre mondiale, pendant ses vacances dans sa propriétéGoldeneye enJamaïque. Ian Fleming était un amateurornithologue passionné. Pour baptiser son personnage, il trouva l'inspiration dans le guide illustréBirds of the West Indies (publié pour la première fois en 1936) qui ne quittait jamais sa poche lorsqu'il séjournait en Jamaïque, et dont l'auteur n'était autre que le DrJames Bond de l'Académie des sciences de Philadelphie[16]. À ce sujet, Fleming déclara plus tard qu'il voulait simplement que le nom de son personnage soit le plus simple, le plus terne possible[17]. Un manuscrit deCasino Royale révèle que l'auteur avait initialement prévu d'appeler son personnage James Secretan[18].
Pour créer le personnage de James Bond, Ian Fleming s'est fortement inspiré de l'agent doubleDušan Popov[19] (Душан "Душко" Попов), alias Tricyle (pour les Anglais) et Ivan (pour les Nazis) (né en 1912 àTitel enSerbie, mort en 1981 àOpio sur laCôte d'Azur), qui était un agent double (anglais-allemand), ou triple selon certains, qui a surtout travaillé en Europe et qu'il a rencontré à l'hôtel Palacio àLisbonne pendant laSeconde Guerre mondiale. L'auteur se serait également inspiré de l'officierPatrick Dalzel-Job qu'il côtoya à l'Amirauté[20], de divers officiers de renseignement ayant servi durant laSeconde Guerre mondiale, parmi lesquelsFitzroy Maclean[21] ouD. T. Hudson[22], mais aussi de son propre frère,Peter Fleming, qui avait mené une vie aventureuse[23].
Agatha Christie fut la première à appeler un de ses personnages James Bond dans la nouvelleL'Émeraude du Radjah écrite en 1934[24].
La plupart des biographes s'accordent à dire que James Bond était aussi la projection idéalisée et romancée de Ian Fleming, l'homme qu'il aurait aimé être. Fleming et Bond partagent plusieurs traits physiques (taille, coupe de cheveux, couleur des yeux), apprécient les mêmes repas (œufs brouillés, café), possèdent les mêmes habitudes (boisson, cigarette), aiment les mêmes styles de femmes, ont fréquenté les mêmes écoles, et ont suivi un parcours similaire dans la marine les deux étant montés au rang de « commander » (capitaine de frégate). Plusieurs personnages des romans de Fleming le comparent àHoagy Carmichael, qui inspira l'auteur.
Pour ses histoires, Fleming a admis s'être en partie inspiré de son service dans laNaval Intelligence Division de l'Amirauté britannique, notamment de l'un de ses amis agents secretsWilfred Dunderdale[25]. Cependant, les aventures de 007 comportent également une grande part d'imagination et de fantaisie où les jolies filles se succèdent, les méchants sont toujours vaincus et où le monde est toujours sauvé par l'agent britannique.
Après avoir terminé le manuscrit deCasino Royale, Fleming autorise son ami (et futur éditeur), le poèteWilliam Plomer, à le lire. Le livre plaît à Plomer qui le soumet à Jonathan Cape, mais celui-ci ne l'apprécie pas autant. Cape le publie finalement en1953 sur la recommandation dePeter Fleming, frère aîné de Ian Fleming, réputé pour sesrécits de voyage[26]. Par la suite, chaque aventure de James Bond suit le même processus de rédaction : prise de notes en automne, rédaction d'un premier jet pendant le séjour hivernal dans la résidence en Jamaïque, corrections ou refonte en août-septembre, remise du manuscrit définitif à l'éditeur Jonathan Cape, qui le publie en avril suivant. SeulL'Homme au pistolet d'or ne connaît pas la phase de révision et mise au point, Ian Fleming étant mort entretemps.
Le premier tirage deCasino Royale, à 4 750 exemplaires, sort le et met un mois pour s'écouler. Si la critique reçoit bien l'ouvrage, le succès reste faible. En, les ventes totales ne s'élèvent qu'à 8 000 unités. En, malgré trois ans de présence du héros dans les librairies, Jonathan Cape limite avec prudence le premier tirage deLes diamants sont éternels à 12 500 exemplaires.
James Bond est véritablement devenu un personnage célèbre en littérature grâce à deux coups de projecteurs. Le premier en, lorsque le premier ministre britanniqueAnthony Eden passe trois semaines de convalescence en Jamaïque dans la résidence de Fleming, suscitant une certaine curiosité du public pour l'œuvre du romancier. Le second, plus décisif, arrive le avec la publication dansLife de la liste des dix livres préférés deJohn Fitzgerald Kennedy, alors nouveau président des États-Unis :Bons Baisers de Russie arrive en neuvième position. Le succès en librairie explose du jour au lendemain aux États-Unis, pressant les producteurs d'accélérer la mise en chantier d'une première adaptation cinématographique.
AprèsCasino Royale, adapté pour la télévision en 1954, d'autres romans commeVivre et laisser mourir ouMoonraker connurent plusieurs projets d'adaptation télévisée et cinématographiques qui n'ont pas aboutis. Dès 1958, James Bond devient un héros decomic-strips, puis est sérialisé dans des magazines et revues, dontPlayboy aux États-Unis. En 1961, un an avant le premier tournage pour le cinéma, rien qu'en éditions de poche et exclusivement en Grande-Bretagne, les romans sur James Bond se sont vendus à plus d'un million cent trente et un mille exemplaires. Le succès de James Bond en littérature s'accroît de manière exponentielle, jusqu'à l'explosion cinématographique des années soixante.
L'adaptation de Bond se fait d'abord sur le petit écran avec une adaptation télévisée deCasino Royale en1954. Malgré le maigre budget alloué, le feuilleton reçoit un accueil encourageant, à tel point qu'une série télévisée est un instant envisagée. IntituléeCommander Jamaïca, elle aurait dû mettre en scène un certain James Gunn opérant depuis sonyacht dans l'archipel des Caraïbes. Ce projet non abouti conduit Ian Fleming à écrire un script de trente pages, qui est à l'origine du romanDocteur No.
Dès1959, Fleming met en projet un film de James Bond avecKevin McClory,Jack Whittingham, Ivar Bryce et Ernest Cuneo[27]. Ensuite sort le romanOpération Tonnerre qui aboutit à un procès en1961 avec McClory et Whittingham. En effet Fleming avait pour ce roman réutilisé la trame des scripts rédigés pour ce qui aurait pu être la toute première aventure cinématographique de l'agent 007, sans créditer ses collègues. Finalement, c'estKevin McClory qui obtient en 1963 les droits d'adaptation cinématographique du roman[28] qu'il utilise plus tard d'abord pour un film en coproduction avec Eon Productions en1965, ensuite dans un remake indépendant intituléJamais plus jamais en1983. Jusqu'à sa mort en2006, McClory a annoncé à plusieurs reprises son intention de faire des films de James Bond basés sur l'histoire et ses droits d'Opération Tonnerre. IntitulésJames Bond of the Secret Service,Warhead,Atomic Warhead,Warhead 2000 A.D., etc. ces films n'ont finalement jamais vu le jour, bien que des scripts ait été écrits. Par ailleurs,Sony avait voulu lancer une franchise rival de films 007 dans les années 90 avec Kevin McClory[29],[30].
Fleming n'a pas le temps de profiter de ce succès. Il meurt le d'uninfarctus, à l'âge de 56 ans. À sa mort, il avait déjà vendu 30 millions de romans, nombre qui double dès l'année suivante.
Le douzième et dernier roman de Fleming,L'Homme au pistolet d'or, est inachevé. Il est cependant publié à titre posthume, en1965. L'année suivante, le recueil de nouvellesMeilleurs vœux de la Jamaïque est également publié à titre posthume.
Du côté des films, chaque histoire de Fleming a été adaptée jusqu'àTuer n'est pas jouer en1987. Cependant, les intrigues ou déroulements de beaucoup de ces films sont très différents de ceux des romans éponymes. Par la suite, d'autres films sortent en se basant sur des titres et des scénarios inédits (ExceptéCasino Royale etQuantum of Solace).
Romans et recueils de nouvelles de la sérieJames Bond.
En,Ian Fleming commence l'écriture de son premier James Bond,Casino Royale. À cette époque, il est le responsable à l'étranger des journaux du groupe Kemsley, propriétaire duDaily Express àLondres. Par la suite, Fleming demandera deux mois de vacances annuelles dans son contrat, le temps pour lui d'écrire ses romans en Jamaïque. De 1953 à sa mort en 1964, il publie onze romans et un recueil de nouvelles.
Le douzième et dernier roman de Fleming,L'Homme au pistolet d'or, est inachevé.Gildrose Publications demande à l'écrivainKingsley Amis, qui a rédigé plusieurs études sur James Bond, son avis et ses conseils à propos de l'histoire, mais ses suggestions n'ont pas été utilisées par la suite. Le roman est publié à titre posthume, en1965. L'année suivante, le recueil de nouvellesMeilleurs vœux de la Jamaïque est également publié à titre posthume.
Glidrose envisage l'idée de demander à d'autres auteurs de continuer les aventures de James Bond en roman et se tourne versGeoffrey Jenkins. Après de longues négociations, Jenkins a officiellement eu la permission d'écrire le livre le, et un contrat fut établi le déclarant que Jenkins aurait droit à une part des profits dans un film réalisé à partir du roman. Le roman, dont le titre étaitPer Fine Ounce, fut achevé en 1966. Glidrose a cependant rejeté le manuscrit que Jenkins lui avait soumis et le roman ne fut jamais publié[31].
Malgré les réticences de la femme de Fleming, Gildrose décide alors d'autoriser Amis à poursuivre les aventures de l'agent secret. En1968 sort alors le premier James Bond non écrit par Fleming,Colonel Sun. Les ventes ne connaissent pas le succès des livres originaux. Une autre tentative avait été faite en1967 avec un roman mettant en scène le neveu de James Bond et destiné aux enfants,003½: Les Aventures de James Bond Junior. Toujours sans guère de succès,James Bond: The Authorised Biography Of 007, une biographie de James Bond dans laquelle le personnage fictif discute de sa vie et son passé avec l'auteur,John Pearson, fut publiée en1973.
En1981, la famille Fleming fait une nouvelle tentative en chargeantJohn Gardner de poursuivre les aventures littéraires de 007. Cette fois le succès revient et Gardner publie un nouveau roman par an (excepté 1985 et 1995) jusqu'en1996, faisant de lui l'auteur ayant écrit le plus de romans de James Bond. Gardner a également publié deux novélisations.
En1997,Raymond Benson succède à Gardner et continue la série avec au moins une nouvelle aventure (romans, nouvelles et novélisations) par an jusqu'en2002. Étant américain, il est le premier écrivain qui ne soit pas britannique à reprendre le flambeau. Benson avait déjà publiéThe James Bond Bedside Companion en 1984, un livre non-fictionnel contenant une biographie sur Ian Fleming et son personnage, ainsi que des informations sur les romans et films de la série.
À l'occasion du centenaire de Ian Fleming,Sebastian Faulks, auteur de romans à succès, a été missionné pour rédiger une nouvelle aventure de James Bond. Ce roman intituléLe diable l'emporte se situe historiquement dans la continuité des œuvres de Fleming et est sorti en mai2008.
En2011,Jeffery Deaver sort le roman intituléCarte Blanche. C'est le premier roman de James Bond à se dérouler à l'époque de sa publication depuis ceux de Raymond Benson ; mais c'est aussi un reboot de la série.
En septembre2013,William Boyd sort un roman intituléSolo et qui se déroule en 1969.
En,Steve Cole a été officiellement annoncé pour reprendre la suite de la sérieLa Jeunesse de James Bond avec quatre autres romans, dont le premier est sorti le[32].
Anthony Horowitz a également été officiellement désigné comme l'auteur du prochain roman de James Bond, sorti le. Cette nouvelle aventure de 007 s'inspire d'un scénario queIan Fleming avait écrit pour une série télévisée sur James Bond qui n'a jamais vu le jour.
Les films de James Bond ont nettement été influencés par laguerre froide. Une premièreadaptation pour la chaîne de télévision américaineCBS, où James Bond est incarné parBarry Nelson, est diffusée en 1954. Depuis1962, vingt-sept adaptationscinématographiques ont vu le jour, dont vingt-cinq pour la série de films d'EON Productions. James Bond y est incarné par différents acteurs,Sean Connery ayant été le premier d'entre eux, alors queDaniel Craig endosse ce rôle à compter de 2006 et queRoger Moore a été celui qui a interprété le personnage le plus grand nombre de fois dans les films produits par EON (à sept reprises). La production de ces films, qui se poursuit encore aujourd'hui, constitue l'une des plus longuessagas de l'histoire du cinéma[39]. En 2017, lafranchise James Bond a rapporté plus de sept milliards de dollars[40] et les films ont été vus par quatre milliards de spectateurs[41].
1962-1967,1971 ; puis1983 (film hors liste officielle) :Sean Connery(VF :Jean-Pierre Duclos, puisJean-Claude Michel) est encore inconnu du grand public lorsqu'il est chargé d'incarner Bond. Les producteurs n'avaient en effet pas les moyens d'engager une vedette pour un film desérie B. Il impose l'image relative d'un tueur au sang froid, sombre, cynique et quelque peumachiste[42], proche de celui que décrivait Fleming dans ses romans. Sean Connery obtient un succès immédiat qui fait de lui une vedette internationale. Grand (1,89 m)[43], il est l'interprète de James Bond à la plus haute taille. En raison d'un début de calvitie précoce, il porte une perruque dans tous les films où il tient le rôle de Bond[43]. Il a sur l'avant-bras droit deux tatouages[43] que l'on peut voir malgré le maquillage dans ses interprétations de l'espion. Il arrête une première fois de jouer James Bond en 1967 avant de reprendre le rôle en 1971 après le retrait deGeorge Lazenby. Il arrête de nouveau avant de rejouer une dernière fois l'agent secret en 1983 dans un film ne faisant pas partie des productions EON :Jamais plus jamais. Si l'on intègreJamais plus jamais, Sean Connery est - comme Roger Moore - l'acteur qui incarne le plus souvent James Bond (7 fois).
1969 :George Lazenby(VF :Jean-Claude Michel) ne réussit pas à convaincre le public, qui n'apprécie pas le départ de Connery.Timothy Dalton avait été pressenti, mais il avait décliné l'offre, s'estimant trop jeune. George Lazenby, mannequin australien, est finalement sélectionné parmi d'autres prétendants, notamment en raison de son physique athlétique[44] et de ses aptitudes au combat à mains nues[45]. Il est pratiquant d'arts martiaux[44]. Il ne tourne qu'un seul film de la série :Au service secret de Sa Majesté qui est le premier James Bond à mal se terminer. La séquence finale avait été prévue comme ouverture du suivant mais elle a dû être ajoutée à la fin du film quand Lazenby a confirmé qu'il ne jouerait Bond qu'une seule fois (de sa propre initiative). Albert Broccoli avait déclaré que s'il avait continué, il aurait pu être le meilleur James Bond[44].
1973-1985 :Roger Moore(VF :Claude Bertrand) devient en 1973 et à 45 ans, le plus vieil acteur à débuter pour le rôle de James Bond et est à 58 ans, en 1985 le plus vieil acteur à avoir joué James Bond[46]. Il avait été pressenti dès 1961 pour tenir le rôle de l'espion mais s'était déjà engagé dans la sérieLe Saint. Au départ de Sean Connery, Roger Moore est à nouveau envisagé pourAu service secret de Sa Majesté mais il n'était pas disponible. AprèsLes Diamants sont éternels, Roger Moore peut enfin jouer Bond dansVivre et laisser mourir. Roger Moore parvient à imposer l'image d'un James Bond plus léger, plus raffiné, moins noir et moins ancré dans la réalité[47]. Il apporte un humour particulier à la série qui flirte avec la parodie et une certaine démesure avec des gadgets de plus en plus sophistiqués, des filles de plus en plus attirantes et des décors de plus en plus impressionnants qui deviennent si caractéristiques de la série[47]. Il est actuellement l'acteur à avoir tourné le plus de James Bond sous le label EON.
1987-1989 :Timothy Dalton(VF :Edgar Givry puisGuy Chapellier) décide de se démarquer du jeu de Roger Moore, en revenant à un James Bond plus sombre et plus proche du personnage inventé à l'origine parIan Fleming[48]. Son Bond est froid et professionnel mais est bien plus humain et conscient du danger de son métier que ne l'étaient les Bond incarnés par Connery et Moore[49]. Il est également moins glamour et moins dandy que ses prédécesseurs[48].
1995-2002 :Pierce Brosnan(VF :Emmanuel Jacomy) reprend le rôle de l'agent secret après six années d'absence.GoldenEye est un succès planétaire et relance la carrière de Pierce Brosnan tout en redonnant un souffle à la série. Pierce Brosnan était pressenti pour jouer James Bond à la place deTimothy Dalton, dès le départ deRoger Moore. Néanmoins, il doit refuser à cause du contrat qu'il avait passé pour la sérieRemington Steele[50]. Pierce Brosnan renoue avec la tradition du James Bond plus élégant etflegmatique tout en restant sérieux et quelque peu ténébreux[48]. Son James Bond, qui reçoit ses ordres d'une femme, est aussi moins machiste.
À cette liste s'ajoutent deux autres acteurs qui ont interprété James Bond dans des films ne faisant pas partie de la liste des films produits par EON productions :
Barry Nelson (1917-2007) :acteuraméricain, qui a joué pour la première fois James Bond à l'écran en1954 dans une adaptation deCasino Royale pour la télévision américaine[57]. Le personnage interprété par Nelson est très différent de ceux de la franchise EON : James Bond est surnommé « Jimmy », estaméricain et travaille pour laCIA.
David Niven (1910-1983) :acteurbritannique, a interprété un James Bond vieillissant dans un film parodique adapté deCasino Royale. Cet acteur britannique était celui queIan Fleming aurait préféré pour interpréter son personnage[58].
Laséquence d'ouverture des films de James Bond (gunbarrel) est réalisée parMaurice Binder de 1962 (Dr No) à 1989 (Permis de tuer) sauf pourBons Baisers de Russie (1963) etGoldfinger (1964) où il est remplacé parRobert Brownjohn puis parDaniel Kleinman(en) à partir de 1995 surGoldeneye sauf en 2008 pourQuantum of Solace où il est remplacé par la société MK12. Dès le premier film, Binder imagine filmer le personnage à travers le canon d'un révolver, ce qui devient immédiatement une des marques de fabrique visuelles de la série. La traditionnelle scène du canon est légèrement modifiée dansCasino Royale (2006), et tout comme pourQuantum of Solace etSkyfall, elle est représentée à la fin du film au lieu du début.
Legénérique d'ouverture, qui fait suite à unpré-générique, est toujours basé sur un jeu graphique avec des silhouettes féminines sensuelles et impersonnelles, évoquant le monde de l'espionnage. Elles sont souvent nues et flottent dans l'air sur un fond abstrait coloré. Daniel Kleinman tout en reprenant les thèmes de son prédécesseur y ajoute les nouvelles technologies (programmes informatiques, puces électroniques)[60].
LeJames Bond Theme, la fameuse chanson qui accompagne le traditionnel générique des James Bond d'EON Productions, a été composée parMonty Norman en1960 puis orchestrée pour la première fois parJohn Barry pourJames Bond contre Docteur No en1962. À l'origine, la mélodie a été créée par Norman dans les années 1950 sous le titre deGood Sign, Bad Sign, une chanson à lasonorité indienne tirée d'une comédie musicale basée sur le livreA House for Mister Biswas deV.S. Naipaul, mais qui n'a jamais vu le jour[61]. La version « retouchée » donne leJames Bond Theme. La paternité de cette musique a été la source d'un long procès entre les deux auteurs, mais Monty Norman a finalement eu gain de cause en 2001. Le célèbre riff de guitare est joué par le musicien studioVic Flick, aussi membre duJohn Barry Seven(en)[62]. Un pastiche de celui-ci est entendu dans le filmHelp! desBeatles et entendue sur la version américaine de l'album, placé en ouverture de lachanson homonyme[63]. Ce style d'orchestration deviendra le modèle, dans les années 1960, pour plusieurs séries d'espionnage américaines, tels queI Spy,The Man From U.N.C.L.E. et même la série d'humourGet Smart.
Barry a continué la composition des musiques de onze films de Bond en plus de sa contribution (non créditée) pourDocteur No, et devient crédité avec la composition de007, un morceau utilisé commethème alternatif dans plusieurs films, tout comme le célèbre thème orchestréOn Her Majesty's Secret Service.James Bond Theme etOn Her Majesty's Secret Service ont tous deux été remixés de nombreuses fois par des artistes célèbres, tels queArt of Noise,Moby,Paul Oakenfold etPropellerheads.
John Barry fut suivi par d'autres compositeurs et producteurs de musique commeGeorge Martin,Bill Conti,Michael Kamen,Marvin Hamlisch etÉric Serra. À partir du début duXXIe siècle,David Arnold devient le compositeur attitré de la série, et compose, en tout, la musique de cinq James Bond, jusqu'àQuantum of Solace. En 2012 et 2015,Thomas Newman, fidèle compositeur du réalisateurSam Mendes, accompagne son collègue pour les filmsSkyfall et007 Spectre en 2012 et 2015. En 2021, le célèbre compositeurHans Zimmer est engagé pourMourir peut attendre et ajoute dans sa musique des partitions de thèmesOn Her Majesty's Secret Service etWe Have all the Time in the World issus de la bande son du filmAu service Secret de sa Majesté.
Au Service Secret de Sa Majesté est le seul film à n'avoir qu'un thème purement instrumental,On Her Majesty's Secret Service et comporte dans le film une ballade deLouis Armstrong :We Have All the Time in the World. Ces deux thèmes seront réutilisés en 2021 pour le filmMourir peut attendre, dont la chanson de Louis Armstrong sert de générique de fin. Bien que beaucoup de ces thèmes aient été de gros succès, le seul thème à devenirno 1 descharts auxÉtats-Unis futA View to a Kill deDuran Duran en1985.
Sheena Easton est la seule chanteuse à apparaître dans le générique d'un film, en l'occurrence lorsqu'elle chante le thème deRien que pour vos yeux.Madonna est la seule interprète d'un thème à apparaître en tant qu'actrice à l'intérieur même du film ; dansMeurs un autre jour, dont elle a enregistré la chanson de générique, elle tient également — non créditée au générique — le bref rôle d'une professeur d'escrime nommée Verity.
En1998, la musique deOn ne vit que deux fois, composée parJohn Barry est adaptée dans le morceauMillennium par le producteur et compositeurGuy Chambers pourRobbie Williams. Le clip montre Robbie Williams en parodie de James Bond, et comporte des références à d'autres films de Bond commeOpération Tonnerre etBons baisers de Russie. Le clip fut tourné auxPinewood Studios où la plupart des films de Bond ont été tournés.
Pour le reboot de la saga avecCasino Royale en 2006,Chris Cornell (leader deSoundgarden) interprète le thème principal.Quantum Of Solace a comme thème principalAnother Way to Die interprété parJack White etAlicia Keys. C'est le premier thème comportant un duo. Courant, un extrait de la version instrumentale deAnother Way to Die a été diffusé pour un spot de publicité pourCoca-Cola Zero, ce qui n'a pas plu à Jack White. À l'origine,Amy Winehouse devait interpréter le thème deQuantum Of Solace mais à la suite de ses déboires dans le courant de l'année 2008, on lui a refusé l'interprétation, ce qui l'a quelque peu irritée. Elle aurait décidé de créer un thème non officiel deQuantum of Solace. En 2012,Adele interprète le thème du filmSkyfall, le titre de la chanson est le même nom que celui du film. Elle a par la suite reçu plusieurs prix pour ce thème, dont l'Oscar de la meilleure chanson originale en 2013 (avec son compositeurPaul Epworth), unGolden Globe et unCritics' Choice Movie Award.
James Bond 007, le premierjeu vidéo de James Bond, développé et produit parParker Brothers, sort en 1983 surAtari 2600,Atari 5200,Atari 8-bits,Commodore 64 etColecovision. Depuis, de nombreux jeux vidéo basés sur les films ou sur une histoire originale sont produits. Généralement, l'apparence du James Bond qu'intègre le joueur ressemble à celle de l'acteur choisi pour tourner les films à ce moment-là, tout comme les autres personnages.
Une étape est marquée en 1997 avec leGoldenEye 007 développé parRare pour laNintendo 64 qui obtient un énorme succès. En conséquence, tous les jeux vidéo de James Bond qui ont suivi ont essayé de reproduire l'exploit avec plus ou moins de réussite ; quitte à aller plus loin comme en témoigne le jeuGoldenEye : Au service du Mal, sorti en 2004 et qui n'a que peu de chose en commun avec le jeu vidéoGoldenEye 007 ou le film du même nom.
En 1957, leDaily Express, un journal tenu parLord Beaverbrook, approche Ian Fleming pour qu'il adapte ses histoires encomic strip. Au départ réticent, Fleming accepte et le premier stripCasino Royale est publié le pour produire une planche hebdomadaire jusqu'au. Le comic est illustré parJohn McLusky jusqu'en 1963 (date où il est remplacé parYaroslav Horak) et scénarisé parHenry Gammidge etAnthony Herne supervisés par Ian Fleming en personne (puis à partir de 1963 parJim Lawrence). C'est leDaily Express qui en premier lance ensuite un sondage parmi ses lecteurs pour qu'ils désignent plus tard l'acteur idéal pour incarner le personnage de Bond au cinéma ; les résultats du sondage influencent grandement le choix d'Albert R. Broccoli et deHarry Saltzman en 1962.
En 1964,Takao Saitō, adapte enmanga plusieurs James Bond connus sous le nom de série des 007 publiés chez Golden Comics.
De nombreuses aventures de James Bond ont ainsi été illustrées jusqu'en 1977, comprenant tous les livres de Fleming, ainsi que leColonel Sun deRobert Markham, et la plupart des nouvelles de Fleming. Par la suite, lecomic strip produit ses propres histoires jusqu'en 1983 avec des aventures inventées parDoug Moench et dessinées parPaul Gulacy. En France, les bandes de James Bond ont été publiées dansLe Courrier de l'Ouest durant les années 1970 ainsi que dansFrance-Soir et différents quotidiens régionaux à partir de 1965.
Les éditionsGlénat ont édité en 1988 un album reprenant des épisodes de Yaroslav Horak (L'Homme au pistolet d'or etTuer n'est pas jouer).Dark Horse France a sorti en 1995 trois albums d'une histoire intituléeLa Dent du serpent (Moench/Gulacy).Titan Books(en) est actuellement en train de réimprimer cescomic strips dans une série deroman graphique ; fin 2005, toutes les adaptations basés sur les romans de Fleming etColonel Sun avaient été réimprimés.
Plusieurscomics ayant adapté les films de James Bond ont été publiés au cours des ans, tout comme de nombreuses histoires originales.
Le 30 janvier 1958 la radio sud-africaine diffuse une adaptation du romanMoonraker.Bob Holness(en) prête sa voix au célèbre espion britannique. Il est ainsi le deuxième acteur à avoir interprété James Bond, après Barry Nelson pour la télévision.
Les romans deIan Fleming étant passés dans le domaine public au Japon, laRevue Takarazuka adapte le 1er roman de l'auteur britanniqueCasino Royale. Cette troupe théâtrale présente la particularité que tous les rôles (féminins et masculins) sont interprétés par des femmes. L'actriceSuzuho Makaze endosse donc le smoking de l'agent 007 dans le musical "Casino Royale ; my name is Bond"[66].La première a lieu le 11 mars 2023. Le 11 juin, la pièce est diffusée en streaming, ce qui n'était encore jamais arrivé pour les autres productions de la Takarazuka Revue[67].
En 1965, Playcraft Toys Ltd, une branche deMettoy, qui depuis quelques années s'était lancée dans les maquettes de véhicules issus de séries télévisées, passe un contrat avec EON Productions pour commercialiser des répliques miniatures des véhicules de James Bond[68]. À cette époque, la série est plutôt considérée comme étant destinée aux adultes mais EON Productions pense que le succès deGoldfinger et surtout la mise en avant des gadgets dans le futur filmOpération Tonnerre permettra d'attirer un public plus jeune.
Playcraft décide de retirer le modèleAston Martin DB4 et de lancer la production de laDB5. La première DB5 (Corgi 261) est commercialisée parCorgi en, pratiquement un an après la sortie deGoldfinger et deux mois avant la sortie d'Opération Tonnerre. Cette DB5 comporte l'arrière de la DB4 et elle est de couleur or et nonsilverbirch comme dans le film.
L'investissement de 45 000 livres sterling de l'époque est très important mais est largement compensé par l'énorme succès du jouet avec 2 771 000 Aston Martin DB5 007 vendues en 1966. Il permet à Playcraft d'obtenir deux récompenses, lesUK Toy Of The Year etBest Boys Toy Of 1965.
Il existe un jeu de rôle,James Bond 007, deVictory Games, sorti en 1983. Une collection de timbres est également parue. Après la production du film « Rien que pour vos yeux »Citroën sort une série limitée de2CV 007[69],[70].
Goldeneye (Jamaïque) (L'Œil d'or, en anglais), la résidence deIan Fleming enJamaïque, ainsi que ses plages désormais nommées « James Bond Beach », sont à ce jour intégrées au complexe hôtelier de luxe « Goldeneye Hotel and Resort » et « James Bond Beach Club »[71].
007 Elements Museum (Inside The World of James Bond, « À l'intérieur du monde de James Bond ») : ouvert en 2018 et dédié la saga des films de James Bond, ce musée a été créé sur le site du restaurantIce Q, àSölden dans lesalpes de l'Ötztal auTyrol enAutriche[72],[73],[74], où ont été tournées des scènes du film007 Spectre de 2015.
Selon l'anthropologueDavid Graeber, James Bond est, en termes d'analyse structurale, l'opposé deSherlock Holmes : si tous deux sont des« héros charismatiques de la bureaucratie », ont leur base à Londres, combattent la criminalité et sont, chacun à sa manière, des« sociopathes légers » et des« adolescents permanents », le premier est un professionnel qui semble n'avoir aucune vie en dehors du travail, se laisse toujours distraire et désobéit à son chef, quand le second est un amateur qui possède d'autres marottes, d'une discipline remarquable et qui en remontre aux professionnels. Bond est hypersexué quand Holmes est asexué ; il cherche des informations sur des crimes à venir, alors que son prédécesseur enquête sur des crimes déjà accomplis[75].
Le nom de James Bond est connu dans le monde entier et l'œuvre demeure une influence majeure dans les livres et les films d'espionnage. Le personnage est classé troisième dansAFI's 100 ans… 100 Héros et Méchants du cinéma.
Lesannées 1960 ont vu de nombreux feuilletons s'inspirant de James Bond commeLes Espions,Max la Menace ouDes agents très spéciaux. Napoleon Solo, le héros de la sérieDes agents très spéciaux, tire son nom d'un personnage deGoldfinger ; Fleming suggéra aussi le nom d'April Dancer qui fut plus tard utilisé dans lespin-off de la série :Annie, agent très spécial. Le téléfilmLe Retour des agents très spéciaux (1983) introduit notamment un caméo deGeorge Lazenby en James Bond en hommage à Fleming (pour des raisons de droits, le personnage s'appelle « JB »). La sérieChapeau melon et bottes de cuir, dont beaucoup d'acteurs ont également joué dans des films de James Bond[77], contient de temps à autre des références à ces films. Ainsi lorsque Cathy Gale, jouée parHonor Blackman, prend congé de son partenaire John Steed, joué parPatrick Macnee, ce dernier s'amuse à lui décrire ce qu'elle fera de ses vacances« pussyfooting along those sun-soaked shores », Pussy Galore étant le nom du personnage d'Honor Blackman dansGoldfinger. De même, quelque temps après son départ, Steed reçoit une carte de Noël de sa part. Il commente alors « C'est de la part de Mrs. Gale ! Je me demande ce qu'elle fait àFort Knox ? » - le lieu où se conclutGoldfinger. L'un des personnages de la série animée deNickelodeonDoug est un agent secret nommé Smash Adams, qui est inspiré de Bond.
Quatre épisodes de la sérieArrested Development (For British Eyes Only,Forget-Me-Now,Notapusy etMr F) se réfèrent aux films de Bond. Les titres des épisodes sont des parodies des titres originaux de plusieurs James Bond.
En 1989, George Lazenby reprend à nouveau le rôle de James Bond dans un épisode de la sérieAlfred Hitchcock présente intitulé « Diamonds Aren't Forever »[78]. Pour une question de droits, le nom de Bond ne peut être utilisé. Le personnage s'appelle donc « James ». À chaque fois qu'il veut se présenter et dire son nom, il est interrompu par la chute de divers objets, notamment des casseroles.
Dans l'émission britanniqueRed Dwarf, James Bond est parodié sous la forme de Ace Rimmer.
George Lucas a déclaré à plusieurs occasions que le portrait de James Bond parSean Connery fut l'une des principales inspirations pour le personnage d'Indiana Jones, une raison pour laquelleSean Connery fut choisi pour le rôle du père d'Indiana dans le troisième film de la série.
Le détective agent secret Lemmy Caution du filmAlphaVille est lui aussi un clin d'œil ouvert, avec pour matricule 003.
Dans le vidéoclip du groupeJonas Brothers,Burning Up, Nick Jonas incarne le personnage de James Bond.
Un épisode de la série françaiseKaamelott a pour titreAu service secret de Sa Majesté, renvoyant aux romans de Fleming et au film avecGeorge Lazenby.
La chansonMillenium deRobbie Williams est un hommage non dissimulé à James bond, reprenant le thème d'On ne vit que deux fois. Le clip vidéo est truffé de références à James Bond : Aston Martin, filles, smoking et casino.
Le personnage de Sterling Malory Archer, issu de lasérie éponyme, est très librement inspiré du personnage de James Bond, se présentant comme une vision parodique de ce dernier.
L'écrivain Tom Clancy fait beaucoup d'allusions à James Bond dans ses romans car Ryan, le personnage principal des romans, travaille parfois en Angleterre pour le MI-6. Dans le romanRed Rabbit, quand il donne l'adresse du MI-6 dans un taxi, le chauffeur lui répond« International Export ? Le repaire de James Bond ».
Hideo Kojima a déclaré que James Bond est ce qui a eu le plus d'influence lors de la création du jeu vidéo d'infiltrationMetal Gear Solid. Le troisième épisode de la série,Snake Eater, multiplie d'ailleurs les références plus ou moins à l'espion anglais : Para-Medic et le Major Zero recommandent chaudement de visionnerBons baisers de Russie, le personnage d'EVA est directement inspirée des archétype de femme fatale et d'espionne desJames Bond girl, le thème d'ouverture est un hommage direct aux chansons thématiques de la série, etc...
À l'origine, le jeu vidéoTom Clancy's Splinter Cell a été imaginé comme un jeu de science-fiction de type James Bond ayant pour titreThe Drift.
Le jeu vidéoSecret Agent Clank est une parodie de James Bond. Il reprend notamment plusieurs éléments tels que Clank vêtu d'un smoking ainsi que les appareils et gadgets.
↑Exprimé en françaisdouble-zéro, sept voire parfoiszéro, zéro, sept et en version originaledouble-o, seven[ˈdʌbələʊˈsɛvən]. DansMourir peut attendre, 007 n'est pas James Bond.
↑Certains de ses romans, nouvelles et recueils ont été publiés à titre posthume après 1964.
↑DansOn ne vit que deux fois, James Bond rappelle à la secrétaire de M ses compétences en japonais.
↑a etbL'ajustement est le montant du Box-Office mondial en dollars prenant en compte l'inflation depuis l'année de la sortie du film jusqu'à la dernière mise à jour Wikipedia.
↑a etbLe Box-Office de la France se comptabilise en nombre d'entrées spectateurs.
↑Chapitre 10 (« Obit: ») de la seconde partie deOn ne vit que deux fois : « James Bond was born of a Scottish father, Andrew Bond of Glencoe, and a Swiss mother, Monique Delacroix, from the Canton de Vaud. »
↑a etb…Bond, James Bond. Le dossier 007, Yves Goux et Pierre Baeyens, Éditions Grand Angle, 1989.
↑Goldfinger, chapitre 5 : "A second reason why Bond enjoyed the long vacuum of night duty was that it gave him- time to get on with a project he had been toying with for more than a year - a handbook of all secret methods of unarmed combat. It was to be called Stay Alive!".
↑FrédéricBriand, « From Bird Scientist to Spy: the Name is Bond, James Bond. »,National Geographic,(lire en ligne)>
↑Henry Chancellor, 2005,James Bond: The Man and His World, John Murray,(ISBN0-7195-6815-3).
Jean-Pierre Avedon,100 ans et plus de cinéma fantastique et de science-fiction (Bond James, p.117 et suivantes), éditions Rouge Profond, 2013(ISBN978-2-915083-56-9)