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Jaffa (en arabeYaffa ; en hébreu transcritYafo (יָפוֹ), en hébreu tibérienYāp̄ô ; dans lestablettes de Tell al Amarna (), Yapu), parfois appelée en françaisJoppé ouJophé, est une ancienne ville portuaire d'Israël, aujourd'hui incluse dans la municipalitéisraélienne deTel Aviv-Jaffa, dont elle constitue la partie sud.
Leport de Jaffa est dès l'Antiquité une des étapes du commerce entre le bassin méditerranéen et l'Asie orientale. Au Moyen Âge, Jaffa est une deséchelles du Levant, quoique secondaire par rapport àAcre. Une partie du port et quelquesmosaïques antiques ont survécu jusqu'à nos jours.
Le nom Yaffa ou Yaffo est probablement d'originesémitique, lié étymologiquement au mothébraïqueyoffi (écrit יופי) (Joppé) qui signifie « beauté »;yaffa, en hébreu signifie « belle ») (Japho)[2] (ouagréable,pulchritudo aut decor, dit Adrichomius).
Une légendejuive l'associe à un des fils deNoé,Japhet (en hébreuYefet) qui aurait fondé le port quarante ans après leDéluge. Une traditionhellène tardive relatée parPline l'Ancien l'attribue à Jopa, la fille d'Éole, le maître des Vents[3].
Au deuxième millénaire avant notre ère, Jaffa est située dans une région intermédiaire entre la Phénicie et l'Égypte pharaonique, dont les principaux peuples sont alors lesCananéens et lesPhilistins (dont le nom est à l'origine de celui de laPalestine), jusqu'à l'implantation au début du premier millénaire desHébreux sur le territoire ensuite appeléJudée (la région deJérusalem).
L'existence d'une ville de Jaffa est attestée depuis-1500 environ par une lettre datée d'environ, qui fait l'éloge dupharaonThoutmôsisIII pour avoir conquis la ville par un subterfuge du type « cheval de Troie », deux cents soldats égyptiens ayant été cachés dans des paniers offerts en cadeau au gouverneurcananéen de la ville.
Le nom de Jaffa apparaît aussi dans les tablettes deTell el-Amarna (Yaffo).
Hormis les Égyptiens, Jaffa est dominée par lesChanaanéens, et pendant longtemps par lesPhilistins, y compris par le royaume d'Ashdod. Elle fait partie, temporairement, des royaumes juifs anciens unifiés sous les roisSalomon etDavid, et plus tard sous quelques-uns desrois de Judée.
Malgré sa supériorité militaire sur les Maccabées, le roi séleucideAntiochosVII abandonne vers Jaffa au roihasmonéenJean HyrcanI, du fait de l'alliance passée par les juifs avec lesRomains, qui ont mis fin à lamenace deCarthage en148 av. J.-C. et se tournent vers la Méditerranée orientale. Jaffa passe donc sous l'autorité du royaume juif, d'abord sous la dynastie des Hasmonéens (issus des Maccabées), puis sous lesHérodiens[5]. C'est à cette époque que la ville est repeuplée par desjuifs.
En,Pompée conquiert laJudée, séparant Jaffadu reste du pays[pas clair]. Par la suite,Jules César cède la ville au roi juifHyrcanII. Après la mort de César,Marc Antoine la donne à la reine d'ÉgypteCléopâtre. Après savictoire sur Marc Antoine (31 av. J.-C.),Octavien (qui devient l'empereur Auguste quatre ans plus tard) la cède àHérode le Grand, roi deJudée vassal des Romains. En6 de notre ère, la Judée repasse sous le contrôle direct de Rome, puis un roi,Hérode Agrippa, la dirige de 37 à 44, mais n'a pas de successeur.
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Au début de lapremière guerre judéo-romaine (66-73), Jaffa est mise à sac par les soldats deCestius Gallus,légat propréteur de Syrie, et plus de 8 000 habitants sont massacrés, selonFlavius Josèphe. Néanmoins, les Juifs se réorganisent et transforment le port de Jaffa en unebase navale d'où ils dirigent des attaques contre les vaisseaux romains allant vers laSyrie ou vers l'Égypte.
Par ailleurs, Cestius Gallus connait plusieurs échecs. Vaincu àBeït-Horon, il est relevé de ses fonctions et remplacé par leproconsulVespasien. En67, Jaffa est reprise après des combats acharnés par les troupes de Vespasien, qui attaque pendant une nuit d'orage. Une partie des habitants, qui se sont enfuis sur des barques, coulent et se noient.
Au terme de la révolte, alors que Vespasien est devenu empereur en69, Jaffa est placée sous le contrôle étroit deRome et rebaptiséeFlavia Joppea (du nom de lagens de Vespasien) tandis que letemple de Jérusalem est détruit et que les juifs sont chassés de Jérusalem.
Après la répression de la dernière révolte des Juifs, celle deSimon bar Kokhba (132-135), l'empereurHadrien prend de nouvelles mesures contre les juifs. Il rebaptise notamment la province de Judée province deSyrie-Palestine.
LesSamaritains étendent alors leur aire de peuplement et s'installent aussi sur le littoral, y compris à Jaffa. Des Juifs (mentionnés dans leTalmud) continuent néanmoins de vivre dans la ville à côté d'une importante communauté chrétienne.
LeTalmud, laMishna et laGemara évoquent des sages juifs, destannaïm etamoraïmqui ont vécu et ont été actifs à Jaffa[Quand ?] : Rav Adda, Rabbi Hiya Brey de Rabbi Adda d'man Yaffo, Rabbi Tankhum d'Yaffo, Rabbi Yokhanan (Yudan) de Yaffo, Rabbi Nakhman de Yaffo (ou Yaakov de Kassrin).
Le cimetière antique de Jaffa abrite plusieurs tombes juives anciennes (certaines se trouvent aujourd'hui au musée de Jaffa).Les Juifs de Jaffa étaient dans cette période soit des natifs du pays, soit des rapatriés d'Alexandrie, deCappadoce, deCyrène, deChios, deThessalie, etc. Ils travaillaient dans le commerce de textiles et des parfums, dans la confection et le lavage des vêtements et la pêche.[réf. nécessaire]
Des vestiges datant des périodes hellénistique et romaine sont encore visibles dans une chambre souterraine située sous laplace kikar Kedunim[pas clair]appelé « les contes de Jaffa »[pas clair][7].
Dans le système politique instauré par les musulmans, les chrétiens et les juifs sont autorisés à pratiquer leur culte, moyennant les contraintes liées au statut de non musulman (dhimmi). Un certain nombre deJuifs reviennent à Jaffa et une communauté juive existe à l'arrivée descroisés (1099).
La nouvelle ville deRamla devient la capitale du district deJund Filastin, qui remplace la province romaine de Palestine première et fait partie de la province deSyrie (Sham) dont le chef-lieu estDamas, capitale du califat sous les Omeyyades. Ramla utilise leport de Jaffa pour ses liaisons maritimes.
Graduellement, la population de Jaffa devient arabophone et la localité devient une ville arabe.
Période des Croisades et du royaume de Jérusalem (1099-1268)
L'année suivante, larépublique de Pise, grande puissance maritime à cette époque, avec un des principaux ports de départ des pèlerins chrétiens, reçoit du roi de Jérusalem des privilèges dans le port de Jaffa.
Le roiBaudoinIer (qui règne de 1100 à 1118) crée lecomté de Jaffa qu'il confie àHuguesII du Puiset. Mais lorsque celui-ci est accusé de relations adultères avec la reineMélisende, le comté est réintégré dans les domaines royaux. Dès lors, les princes héritiers duroyaume de Jérusalem portent le titre de « comtes de Jaffa et d'Ascalon ».
En 1187, lesultan ayyoubide d'Égypte,Saladin (1138-1193), réussit à reprendre Jérusalem et à occuper la plus grande partie du royaume de Jérusalem, dont Jaffa.
En réponse, une nouvelle croisade est organisée en Europe, latroisième (1189-1192). Le, trois jours après labataille d'Arsouf, remportée parRichard Cœur de Lion, Jaffa lui ouvre ses portes. L'année suivante, malgré les efforts deSaladin pour la réoccuper en l'absence de Richard (), la ville reste aux mains du roi d'Angleterre revenu à temps.
Le, est signé letraité de Jaffa qui établit une trêve de trois ans entre les croisés et les musulmans.
En1196, l'ordre des Chevaliers teutoniques reçoit plusieurs propriétés à Jaffa des mains du roiHenriII de Champagne. La même année, lesultanayyoubide deDamas,Al-Adel, frère de Saladin, reconquiert la ville, en profitant des funérailles du roi Henri àAcre. Deux millecroisés sont tués. Jaffa est cependant reprise un peu plus tard par les armées chrétiennes. Ses murs sont renforcés.
Passage à Jaffa de Frédéric II (1228) et de Louis IX (1250)
En1268, le 7 mars, le sultanmamelouk d'ÉgypteBaybars conquiert Jaffa sans combat[8], après ses victoires éclatantes sur lesMongols et sur lesCroisés enPalestine. Il annexe la ville à l'Égypte desMamelouks, après avoir fait tuer une grande partie des habitants et démolir les maisons et les murs de la ville. Il ne laisse intactes que deux tours qui servent à ses soldats.
Après la conquête de la Palestine par lesultanottomanSelimIer en1516, Jaffa retrouve une certaine importance dans le commerce de la région et pour lepèlerinage chrétien vers laTerre sainte.
Des travaux de réaménagement de la ville commencent au milieu duXVIIIe siècle, sous l'égide du gouverneur deGaza, Hussein ben Radwan,en espérant tirer plus de bénéfices[pas clair], afin de créer des conditions plus favorables pour les communautés chrétiennes et les pèlerins. En moyenne, quatre mille pèlerins chrétiens passent chaque année par le port de Jaffa à cette époque, ainsi que quelques pèlerins juifs. Pour ces derniers,rabbi Yaakov Donama[réf. nécessaire] ouvre temporairement une hôtellerie en1753.
En1772, son armée arrive aux portes de Jaffa défendue par Ahmed Toukan, frère du gouverneur deNaplouse. En dépit du soutien de la flotterusse, Dahar al Umar réussit à occuper Jaffa après sept mois de siège.
En1776, le beymamelouk Mouhammad Abou Dahab, ex-allié de Dahar et arrivé au pouvoir en Égypte, avance du sud de la Palestine et se heurte à Jaffa à une résistance farouche. Après soixante-six jours d'insuccès, il conclut un accord, mais pendant que les habitants fêtent le retour à la paix, lesmamelouks entrent dans la ville, qu'ils mettent à sac. Ils détruisent les maisons et les cultures et se livrent à des massacres. Abou Dahab ordonne de faire décapiter environ mille cinq-cents habitants de sexe masculin. Les têtes des victimes sont enterrées dans une petite colline qui depuis s'appelle Tel al-Rous (« colline des têtes »).
Siège et saccage de Jaffa par les troupes de Bonaparte (1799)
Bonaparte visitant les pestiférés de Jaffa, tableau d'Antoine-Jean Gros.Napoléon exigeant l'empoisonnement des malades à Jaffa en 1799, aquarelle de 1814.
Du au, Jaffa subit le siège des troupes françaises commandées par legénéral Bonaparte arrivant d'Égypte.D'après certains témoignages, les messagers porteurs de l'ultimatum français, ont été arrêtés, torturés, émasculés et décapités, puis leurs têtes ont été exposées, empalées, sur les murs de la ville[réf. nécessaire]. Dans ces conditions, la ville n'est pas ménagée : Bonaparte refuse de tenir compte despromesses d'Eugène de Beauharnais d'épargner la vie des captifs[réf. nécessaire]. La ville est saccagée, des femmes sont violées et le gouverneur turc Abdallah bey est exécuté.Aussi motivé par des raisons d'économie, il ordonne l'exécution (par balle ou par baïonnette)[pas clair] d'une bonne partie des prisonniers turcs, selon certaines sources environ 2 440, selon d'autres 4 100[11]. Beaucoup d'entre eux sont desAlbanais. Quelques centaines d'Égyptiens sont autorisés à partir.
Bonaparte espère que le traitement infligé à Jaffa incitera les défenseurs des autres villes de Syrie à se rendre. Mais la nouvelle de ces atrocités aboutit à une résistance encore plus forte. À cela s'ajoutent des problèmes inattendus. Il semble que depuis le quartier général français deRamle, se répand avec rapidité uneépidémie depeste bubonique à cause de mauvaises conditions d'hygiène. Cette épidémie fait des ravages dans la population comme parmi les soldats de Bonaparte. Dans ces conditions, il décide de quitter la région.
Bonaparte suggère alors aux médecins, comme il l'a fait auparavant pendant le siège d'Acre, d'administrer des doses mortelles delaudanum aux soldats trop malades pour être évacués. Mais les médecins, parmi lesquels se trouve leRené Desgenettes s'y opposent[12].
Vaincu au nord du pays par les Turcs, Bonaparte abandonne finalement la Palestine. Après son départ, les Britanniques, enguerre contre la France depuis 1793 et donc alliés des Turcs, dont les troupes sont commandées parSidney Smith, reconstruisent les murs de la ville.
En 1800, le pouvoir à Jaffa est pris après un nouveau siège de neuf mois par celui qui avait résisté auparavant à Napoléon à Acre, Ahmed Pacha, gouverneur de la ville d'originebosniaque. À cause de sa cruauté ou peut-être de son passé de bourreau en Égypte, il était connu commeDjezzar Pacha (djezzar signifie « boucher », enarabe).
Mosquée Mahmoudiya et fontaine d'ablutions Sabil Suleiman, Jaffa.
Entre 1810-1820, sous le gouverneur mamelouk (semble-t-il d'originetcherkesse) Mouhammad Agha, dit Abou Nabout (« le bastonneur »), qui est connu par ses mœurs cruelles, la ville connaît une période de réhabilitation, pendant laquelle on bâtit lamosquée Mahmudieh (en 1812), ainsi qu'une fontaine rituelle pour les voyageurs, le Sbeil Abou Nabout. Les remparts de la ville sont rebâtis, on aménage des marchés, on élève une porte à l'entrée Est, on ouvre desconsulats étrangers.
Les Juifs eux aussi reviennent à Jaffa et en 1820, Señor Yeshayahu Ajimen de Stamboul y ouvre uneauberge, en y ajoutant une synagogue et une école juive -beyt midrach. En 1838, il est rejoint par des Juifs duMaroc qui, ne pouvant continuer leur pèlerinage àSafed, restent à Jaffa et y créent un petit quartier à proximité de l'auberge. En 1818 Jaffa compte au total six mille habitants, presque tous arabes. Abou Nabout, devenupacha, arrive à étendre son autorité jusqu'àGaza et même à Jérusalem.
Occupation par l'Égyptien Ibrahim Pacha (1830-1840)
De1830 à1840, le pouvoir en Palestine, y compris à Jaffa, est aux mains d'Ibrahim pacha, fils du vice-roi d'Égypte Mouhammad Ali, fondateur d'originealbanaise de la dernière dynastie royale de ce pays. Volant de victoire en victoire, Ibrahim Pacha est reçu à Paris durant l'été 1846 et devient un héros en Égypte.
Les années d'administration égyptienne sont assez favorables à la ville. Ibrahim Pacha fait du port de Jaffa une base navale, plante des vergers d'orangers et delimons, emmène des colons (fellahs)arabes d'Égypte qui fondent des quartiers hors des murs de la ville :Sakhanat al Masriye (appelé ensuiteManshiye),Sakhanat Abou Kabir etSakhanat Darwish.
En 1837, Jaffa est victime d'un terribletremblement de terre qui détruit une bonne partie des maisons. Après la retraite des Égyptiens, sous la pression des puissances européennes, et la restauration du pouvoir central ottoman, la population de Jaffa ne cesse de croître.
La petite communauté juive (122 personnes en1839) se développe sous la direction à partir de1840 du rabbin Yehuda mi'Ragusa deRaguse (1783-1879).
Dernières décennies de l'Empire ottoman (1840-1922)
Après1840, le régime descapitulations est confirmé à nouveau. Les puissances européennes reçoivent ainsi du sultan ottoman des privilèges commerciaux et juridiques pour leurs sujets venus en Terre Sainte. En conséquence, l'influence desconsulats étrangers et des chefs des diverses Églises grandit dans le pays, tandis que les pèlerinages chrétiens se multiplient, y compris ceux desprotestants. Ainsi, après l'échec des colonsmillénaristes allemands deRhénanie etaméricains dePhiladelphie à la ferme deMount Hope (Le Mont de l'Espérance) (1853-1857) et desmissionnaires de l'Église duMessie (fondée parGeorge J. Adams(en)), venus duMaine (États-Unis) dans les années1866-1868, le relais est pris par des missionnairesbritanniques, et surtout par des colonsallemands à partir de 1869[13], anciensluthériens duWurtemberg, appelés Templiers[note 3] — « die Gemeinde des Tempels », la communauté du Temple ou laSociété des Templiers, sans rapport avec l'ex-ordre catholique desTempliers.
Ceux-là arrivés en Palestine plus d'une décennie avant la première immigration à grande échelle des réfugiés juifs, servent de modèle à bien des égards pour les pionniers juifs avec lesquels ils collaborent étroitement. Ils drainent les marécages, sèment, plantent des vignes et des vergers en utilisant des techniques de travail modernes à l'époque ; ils ouvrent des pressoirs à huile et des minoteries à vapeur mais aussi les premiers hôtels et pharmacies de style européen du pays, et fabriquent les produits tels que savon, ciment, bière[13],[note 4]. Ils fondent à Jaffa (1869) (et dans d'autres villes de Palestine, notamment àJérusalem) le petit quartier deWalhalla (connu jusqu'à nos jours comme la « Colonie allemande » ouGerman colony) et puis au nord-est de Jaffa la colonie agricole deSarona (1871)[14].
Antiquités de la collection du baron Ustinow, musée de Jaffa.
Comme les Arabes de Jaffa, et les Juifs de la nouvelle implantation du nord-est,Petah Tikva, ils plantent des vergers d'orangers et commercialisent leur production par le port de Jaffa, souvent sous le nom de « Jaffa Oranges »,oranges renommées jusqu'à aujourd'hui[note 5]. Jaffa devient ainsi le centre de la culture d'agrumes en Palestine et leur principal port d'export.
Le KaiserGuillaumeII et son épouse, l'impératriceAugusta-Victoria séjournent à l'hôtel du Parc de Jaffa, le, au début de leur pèlerinage deTerre sainte et àJérusalem — où le roi rencontreTheodor Herzl - et visitent la communauté allemande des Templiers. Cet hôtel avait été ouvert par un noblerusse, converti en 1875 auluthéranisme, le baron Platon Oustinov,Plato von Ustinow en allemand, grand-père de l'acteurPeter Ustinov. En 1902, ces Templiers allemands baptisent leur nouvelle implantation Wilhelma à l'Est de Jaffa, en l'honneur de leur empereur. À partir de 1933, environ 75% des Allemands en Palestine appartenant auparti nazi ou y étant associés, étaient des Templiers. En,249 Templiers ont rejoint laWehrmacht. Plus de 42 % de tous les Templiers ont participé à des activités nazies en Palestine. Les Britanniques mandataires puisIsraël les ont expulsés (échangés contre des Juifs ou déportés enAustralie ou en Allemagne). Les derniers Templiers sont partis en 1950 et Israël a dédommagé la société des Templiers en 1962 pour la perte de leurs propriétés. Les colonies allemandes devenuesnazies prennent fin après laSeconde Guerre mondiale[15],[13],[14].
Après une période d'instabilité, pendant laquelle la sécurité des habitants de Palestine était mise en péril par des attaques et pillages de tribusbédouines locales, dans lesannées 1860, les autorités turques réussissent à rétablir l'ordre et la paix.
Dans lesannées1870, Jaffa fait partie dusandjak deJérusalem, lui-même partie duvilayet (province) deSyrie avec capitale àDamas. Depuis1887, ce sandjak devient un sous-gouvernatorat (moutasarriflik) indépendant de Damas et dirigé directement deStamboul. Entre1868 et1879, le nombre des habitants à Jaffa s'accroît tant (17 000 en1887) qu'il est jugé nécessaire de démolir desremparts de la cité. On y ouvre plusieurs institutions d'enseignement ou de soins.
En1882, est fondée l'école (catholique) de la Congrégation desFrères des écoles chrétiennes deFrance, appelée plus tard collège Saint-Joseph, qui a un rôle important dans la promotion d'un enseignement de qualité, enfrançais.
Inauguration de la Tour de l'horloge (1903).
On ouvre les portes d'un hôpital français dans les années 1870. On y ajoute un hôpital gouvernemental, et des hôpitaux d'autres communautés ethniques et religieuses de la ville.
Entre 1900 et 1906, à l'occasion dujubilé des vingt-cinq ans de règne du sultanAbdülhamidII, on élève au centre de Jaffa (ainsi qu'àJérusalem et dans d'autres quelques villes de l'Empire ottoman) une tour à horloge haute de près de 28 mètres, construite par l'horloger et orfèvre d'origineroumaine Moritz Schinberg[16],[17], au sommet de laquelle se trouvent de nos jours deux horloges et une cloche qui sonne toutes les demi-heures[note 6] ; elle est devenue un des signes de marque de la localité..
En1869, Jaffa est reliée à Jérusalem pour la première fois par une route pavée, qui est tout de suite parcourue par la calèche de l'empereur d'Autriche-Hongrie,François-Joseph, venu enpèlerin après l'inauguration ducanal de Suez.
Un progrès très significatif est réalisé en 1892 avec l'achèvement de la premièrevoie ferrée dePalestine qui relie ces mêmes deux villes. Au cours duXIXe siècle, Konrad Schick et SirMoses Montefiore comptent parmi ceux qui ont proposé ou ont essayé d'intéresser les autorités ottomanes et les puissances européennes à la construction d'une voie ferrée en Palestine, notamment entre le port de Jaffa et Jérusalem. En fin de compte, le projet prend forme grâce à l'initiative de l'entrepreneurjuifJoseph Navon de Jérusalem, en association avec lebanquier d'originesuisse Johannes Frutiger, son ex-patron dans le passé, et avec l'ingénieur chrétienarabe Georges Franjieh. Il faut trois ans à Navon pour réussir à obtenir l'autorisation dela Sublime Porte pour ce projet le. Un an après, il vend ses droits à une sociétéfrançaise, tout en conservant une partie des actions et étant nommé membre du comité directeur. À l'appel de Navon, d'autres hommes d'affaires d'Europe de l'Ouest rejoignent le projet. Nombre de représentants duclergéchrétien en Terre Sainte comptent aussi parmi les donateurs. L'exécution des travaux est prise en charge par la compagnie de travaux publics et construction de Paris. Les travaux durent deux ans, entre 1890 et 1892 et sont finis en. L'inauguration a lieu le en présence du délégué officiel dusultan. Lalocomotive du premiertrain est ornée des drapeaux de l'Empire ottoman. Le tracé du chemin de fer, d'une longueur de 87 km et d'une largeur d'un mètre, démarre à lagare de Jaffa vers le sud-est, passe par les gares deLod (Lydda) et deRamle, puis se dirige en louvoyant le long du Wadi a-Srar (en hébreuNakhal Sorek), en côtoyant les villages arabes de Sejed, Dir-Abban (plus tard Artouf, aujourd'hui appelé en hébreuBet Shemesh), Dir-a-Shekh (aujourd'hui Bar Giora), et monte ensuite dans les montagnes de Jérusalem, sur l'ancienne « voie des ânes », le long du ruisseau Nakhal Rephaïm et se termine dans la Vallée (Emek) deRephaïm (Vallée des Géants), à lagare de Jérusalem. À l'exception d'un court chemin de fer enPerse, c'était la première voie ferrée duProche-Orient. Toutefois, le voyage en train, bien que plus commode que d'autres moyens de transport, prenait malheureusement non pas deux heures comme il était prévu, mais quatre heures entières, tout comme le voyage endiligence.
Le développement de la ville et l'amélioration de la sécurité des habitants favorisent la construction de nouveaux quartiers arabes au-delà des remparts — par exemple Al Ajjami, Jebalya et Manshiye. Le commerce et l'industrie connaissent une période d'essor : des ateliers et des fabriques se multiplient, comme celles de cigarettes, de ciment, de tiègles[Quoi ?], des articles en cuir, les filatures de coton, les fonderies, etc.
Cependant, avec l'affaiblissement de l'Empire Ottoman, les réformes desJeunes-Turcs et la croissance de l'immigration juive, commence à surgir aussi unpatriotisme arabe local ou un proto-nationalisme arabepalestinien. Les pionniers de ce mouvement-là se trouvent assez souvent parmi les rangs des chrétiens arabes.
En1911, deux cousins, des Arabes chrétiens orthodoxes, Issa Da'oud al Issa (1878-1950) et Youssouf al 'Issa commencent à éditer à Jaffa lequotidien nationaliste arabeFalastin ouFilastin (LaPalestine), en pointe dans la cristallisation de l'identité locale arabe palestinienne. Unparti national,antisioniste, est créé à Jaffa en 1911[18].
La même année, lePartipatriotique ottoman prend naissance à Jaffa. Il milite contre la vente de terres aux Juifs. Des représentants des Arabes de Jaffa, comme le député auParlement ottoman Hafez Bey al-Sayid réclament à haute voix l'interdiction de l'immigration juive. En, des notables arabes de Jaffa, parmi lesquels un nombre important de chrétiens, fondent une « Association islamo-chrétienne » qui vise à promouvoir l'autonomie arabe et la résistance au projetsioniste.
Le sérail, bâti en 1897, la municipalité de Jaffa, et des soldats néo-zélandais en 1917.
Au milieu duXIXe siècle, les dirigeants juifs de ladiaspora se montrent préoccupés par l'état lamentable du point de vue économique et de l'instruction des Juifs de Palestine, dont beaucoup s'occupaient des textes sacrés et étaient soutenus par les donations de leurs communautés d'origine de par le monde. Le philanthrope juif anglais, SirMoses Montefiore visite Jaffa à plusieurs reprises et y achète en1855 une plantation d'orangers pour fournir du travail aux juifs locaux, mais l'essai échoue. À cet endroit a été construit le quartier de Tel Aviv appelé Montefiore (ou Montefiori).
École primaire juive (cheder) à Jaffa, avant 1899.
À la fin duXIXe siècle, Jaffa devient la ville principale du sionisme palestinien. Cela est dû à la croissance des mouvementspré-sionistes encore appelés « sionisme pratique », c'est-à-dire orienté vers l'implantation de colonies de peuplement agricoles. Il s'agit d'Hovevey Tzion ouHibat Tzion (lesAmants de Sion), dont les centres de recrutement se trouvent en Europe centrale, surtout enRoumanie, et en Europe orientale dans l'Empire russe (surtout enUkraine et enPologne). Jaffa, pour les Juifs d'alors Yafo, devient leur port d'attache en Palestine. Un bureau est fondé par le commerçant de thé Kalonymus Wissotzki et dirigé par Avraham Moyal et ensuite par Shmuel Hirsch, ainsi que d'autres institutions juives comme le gymnasium hébraïque Herzliya (1905), l'école de formation d'institutrices E. Levinsky, l'hôpital Shaar Tzion du mouvementB'nai B'rith (1890), etc.
En1890-1891, Vladimir Zeev Temkine y dirige son « Comitéokdessite » qui achète des terrains pour les immigrants juifs. DesJuifs du Yémen s'établissent en1881 au nord de la ville où ils fondent le futur quartier deKerem Hateimanim (le vignoble des Yéménites) créé officiellement en1904 et qui fait de nos jours partie deTel Aviv. On bâtit au nord de Jaffa en1887 à l'initiative de l'homme d'affaires originaire d'Algérie, Aaron Chelouche, le quartier juifNevé Tzedek (la Maison de la Justice), et en1890 le quartierNevé Shalom (la Maison de la Paix), aujourd'hui inclus dansNevé Tzedek. Prennent naissance ces années-là encore huit petits quartiers juifs à l'intérieur de Jaffa ou dans ses environs.
Les Juifs de Jaffa — séfarades et ashkénazes — se réunissent temporairement dans une communauté unie. Le, s'y ouvre la filiale de la banque anglo-Palestine, première banque juive de Palestine (aujourd'huiBank Leumi) qui déménage en1921 à Tel Aviv.Theodor Herzl arrive en1898 à Jaffa. Le fondateur dusionisme politique séjourne à Jérusalem à l'hôtel Kaminitz.
De mille personnes en1882, le nombre des Juifs à Jaffa est multiplié par trois en1895 sur un total de dix-huit mille habitants. Il monte à cinq mille habitants en1905. Entre les années1904 et1921, le rabbinAbraham Isaac Kook, une des figures les plus marquantes du judaïsme orthodoxe duXXe siècle, détient la fonction de chef-rabbin des Juifs de Jaffa. En1908, la population de la ville atteint quarante mille habitants dont huit mille Juifs. Jaffa devient à partir de1908 le point de départ de l'activité d'Arthur Ruppin qui est délégué de l'Agence juive, chargée de l'organisation de l'émigration juive vers la Palestine. Il y ouvre l'Office palestinien et le bureau de « la Compagnie pour le développement de la Palestine ».
En, des incidents se produisent à Jaffa entre Arabes et Juifs qui sont suivis, à la suite de l'intervention de certains consuls occidentaux, dont celui d'Allemagne, par la révocation dukaymakam local Mouhammad Assaf bey, accusé d'être trop tolérant vis-à-vis des violences pratiquées par certains habitants et policiers. En, des manifestations arabes éclatent contre l'Autriche-Hongrie en signe de solidarité avec les musulmans deBosnie, territoire récemment annexé par les Autrichiens. En1909, plusieurs Juifs de Jaffa se décident à fonder au nord un nouveau quartier appelé au débutAkhuzat Bayit (le domaine de la maison) et qui devient au bout d'un anTel Aviv.
LaPremière Guerre mondiale oppose l'Empire ottoman, allié avec lesPuissances centrales à la coalition de l'Entente. Avant la guerre, la ville compte déjà quarante-cinq mille habitants, dont la grande majorité est arabe, musulmane ou chrétienne, et comprend aussi une minorité de huit mille Juifs. Mille Juifs vivent à Tel Aviv. Plusieurs officiers turcs y sont en mission, parmi lesquelsMustafa Kemal, futur fondateur de laTurquie moderne. En, les autorités abolissent le régime des capitulations et les consuls à Jaffa perdent leurs pouvoirs extraterritoriaux. Beaucoup de Juifs, ayant des nationalités étrangères, se trouvent soudain sans droits et considérés comme des citoyens des puissances ennemies. Le gouverneur, d'origine arabo-bédouine, Bakha ad-Din, prend, sur l'ordre de Jamal Pacha des mesures de déportation immédiate des Juifs de sexe masculin de nationalitérusse. Mais les déportations sont arrêtées grâce à l'intervention de l'Allemagne et desÉtats-Unis. On essaie de lancer, contre la perception d'une taxe, une procédure d'« ottomanisation » de ces Juifs. Baha ed Din est remplacé par Hassan Bek al-Jabi. La mosquée qu'il fait élever en1916, avec son haut minaret, peut être vue aujourd'hui près de la plage de Tel Aviv. Les neuf mille Juifs de Jaffa et de Tel Aviv, considérés avec suspicion par les Turcs, sont par la suite tous déportés en, et trouvent asile soit dans d'autres zones de Palestine, surtout enGalilée, soit enÉgypte.
En, l'Empire ottoman déporte 6 000 Juifs de Jaffa vers l'Égypte[19].
Les autorités ottomanes procèdent à des arrestations et des déportations de la population en masse, aussi dans les rangs des Arabes qui rêvaient déjà de se délivrer de la tutelle ottomane. Ils doivent stationner dans destentes à la proximité de la ville. Ainsi en 1917-1918 la localité est vidée de ses habitants. Les Arabes retournent dans leurs logements tandis que les Juifs n'y retournent qu'après la victoire des Britanniques en été 1918. 1500 Juifs périssent durant la période hivernale de faim et de maladie[19].
Période de l'occupation puis du mandat britanniques (1917-1948)
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Le, avec l'entrée des soldats dugénéralEdmund Allenby dans la ville, débute l'occupation britannique à Jaffa. Les 2 000 colons allemands de Palestine (installés à Jaffa,Wilhelma,Sarona,Jérusalem...) sont déportés dans des camps en Égypte. Il en va de même des Autrichiens et des Hongrois. Ils auront le droit de revenir en Palestine en 1920-1921.
Au début de la domination britannique, après le retour des habitants exilés par les Turcs, la ville a une population de trente-deux mille personnes. La communauté juive ne compte plus que cinq mille personnes.
En 1920, laSociété des Nations attribue auRoyaume-Uni un mandat sur les territoires ex-ottomans dePalestine et d'Irak, de même que la France obtient un mandat sur laSyrie et leLiban. Le mandat a pour objectif de mener ces territoires à l'indépendance. Or le gouvernement britannique, par ladéclaration Balfour de 1917, s'est engagé auprès des dirigeants sionistes à soutenir la création d'un foyer national juif en Palestine.
Le régimemandataire commence officiellement en 1922.
Dans l'entre-deux-guerres, la ville continue à s'étendre vers l'est, où se développent des nouveaux quartiers, notamment Al Nuzha, dominé par le boulevardKing George (ex-boulevardJamal Pacha, aujourd'hui « boulevard de Jérusalem »), avec une vie commerciale intense et l'imposante mosquée Al Nuzha. On ouvre de nouvelles institutions d'intérêt public, comme l'hôpital Dajani, avec cinquante lits, en 1937 le cinéma Al Hamra (Alhambra) et dans lesannées 1940 - 1941, parmi d'autres, l'école financée par le commerçant Hassan Arafe.
La vie politique est marquée par des conflits entre la fraction dumufti de Jérusalem,Amin al Husseini et son clan, et d'autres fractions et familles, qui amèneront à la dissolution de l'Association musulmane-chrétienne de Jaffa.[pas clair]
L'année1921 est le cadre d'émeutes au sein de la population arabe, attisée contre les Juifs et effrayée par la perspective de la création d'une entité étatique juive en Palestine. En1918, l'Association musulmane-chrétienne de Jaffa présente aux autorités britanniques une pétition contre le soutien donné par le Royaume-Uni au projet sioniste. L'Association s'exprime à d'autres occasions dans le sens que les Arabes n'ont de choix qu'entre deux solutions : soit jeter lessionistes à la mer, soit se laisser pousser par eux vers le désert. En, apparaît à Jaffa une organisation souterraine arabe « La Main Noire » dont l'objectif est de « tuer le serpent sioniste » tant qu'il est petit. Au début de l'année1920, en même temps que les Arabes d'autres régions du pays, les Arabes de Jaffa sortent pour manifester et demander l'annexion de la Palestine, dite aussi « la Syrie du Sud », au nouveau royaume éphémère installé àDamas parFaycal ibn Hussein.
Le ministre des colonies britanniques,Winston Churchill, visite laPalestine en et rejette la demande des notables arabes de mettre fin à l'immigration juive et de renoncer à la fondation du Foyer national juif qui était prévue par la déclaration de Balfour du. Le, une foule arabe de Jaffa, accompagnée par des policiers arabes armés, déclenche une vague de violences et de pillages contre les habitants juifs de la localité et des quartiers limitrophes Neve Shalom, Neve Tzedek, le quartier mixte Manshiye, ainsi que les locataires de la Maison des Immigrants du quartier Ajjami, où sont massacrés treize juifs et blessés vingt-six autres. Six autres juifs sont tués dans une maison isolée au milieu d'un jardin d'orangers dans le quartier d'Abou Kabir. Parmi les victimes se trouve l'écrivainhébreuYossef Haïm Brenner, les jeunes écrivainsYossef Louïdor et Tzvi Shatz et leurs amis. Le prétexte de ses tueries était deux manifestation juives pour le — l'une des Juifscommunistes qui se sont heurtés à l'autre — des Juifs socialistes à la périphérie de Jaffa. Des dirigeants de la population arabe de Jaffa ont vu dans ses manifestations une preuve de la menace du communisme et de l'« immoralité » apportées, selon eux, par les nouveaux venus juifs.
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À la suite de ces événements, plusieurs milliers de Juifs de Jaffa s'enfuient à Tel Aviv. Lerabbin Kook déménage à Jérusalem.
La ville de Tel Aviv obtient son autonomie municipale vis-à-vis de Jaffa, bien que du point de vue économique elle en reste encore dépendante.
Le, une nouvelle émeute se produit : deux mille Arabes de Jaffa tentent d'attaquer Tel Aviv, mais sont contenus par la riposte de la police britannique et des membres de laHaganah, organisation paramilitaire de défense des Juifs.
Dans les années trente, l'essor du secteur juif en Palestine fait augmenter en revanche l'ampleur du mouvement nationaliste arabe dirigé par des représentants de la famille Husseini deJérusalem. On peut aussi mentionner des politiciens comme le maireAsim bey al Saïd, Omar al Baytar, président de l'Association islamo-chrétienne, IssaDaud al Issa, ainsi que des personnes très actives dans la vie communautaire comme leDr Fouad Dajani, Adèle Azar et Hassan Arafé.
Policiers britanniques lors des émeutes arabes à Jaffa contre l'arrivée des migrants juifs d'Europe,
En, le Congrès national de la Jeunesse Arabe se réunit à Jaffa et adopte un programmepanarabiste inspiré du parti Istiklal (le Parti de l'indépendance). Des militants de cette formation commencent à patrouiller sur la côte pour essayer d'empêcher le débarquement des immigrants juifs illégaux et pour forcer les commerçants d'observer les grèves politiques. Le, cinq cents notables arabes de tout le pays se rassemblent à Jaffa, afin de condamner le régime mandataire britannique qui permet l'immigration juive, et afin de blâmer les conationaux qui vendent des terrains aux Juifs.
Le, une manifestation de masse, non autorisée, des Arabes palestiniens, est réprimée par les forces de l'ordre mandataires. Douze manifestants arabes et un policier britannique sont tués. Grièvement blessé, le vieux leader nationalisteMoussa Qazem al-Husseini, meurt au bout de cinq mois, en, âgé de83 ans. En, les nationalistes arabes déclenchent une révolte, reprenant courage après l'échec de la politique de la Grande-Bretagne et de la France face aux efforts de réarmement de l’Allemagne et de l'expansionnisme de l’Italie. Cette révolte enflamme toute la Palestine, y compris Jaffa.
Le port de Jaffa aujourd'hui.
Les Arabes déclarent la grève générale et ferment le port de Jaffa pendant175 jours, entre et. Du au, on assiste à Jaffa à des violences contre les Juifs et leurs propriétés. Une masse de paysans et d'ouvriers originaires de la région d'Hauran deSyrie, agités par des rumeurs alarmistes, tuent à Jaffa neuf Juifs et en blessent soixante autres. Des milliers de Juifs de Jaffa prennent la fuite et se réfugient à Tel Aviv. Beaucoup de personnels de magasins et de bureaux appartenant à des Juifs ou à des Britanniques quittent la ville. Il y a aussi des représailles antiarabes de certains Juifs et de la part des organisations souterraines juives, comme la Haganah et le groupe dissidentIrgoun B connu commeEtzel. Le, deux assistantes médicales juives de l'hôpital de Jaffa tombent sous les coups des rebelles. Ils ravagent aussi des jardins et des plantations de Juifs. Le, les autorités britanniques proclament laloi martiale. Parce que pendant la nuit, la ville avec ses ruelles étroites se trouvait aux mains des rebelles, les Britanniques font exploser presque toute la Vieille Ville avec approximativement deux cent-vingt maisons (opération l'Ancre). Les Juifs répondent à la fermeture du port de Jaffa par l'ouverture d'un autre port à Tel Aviv. À la suite des émeutes et de la grève générale, Jaffa est lourdement touchée du point de vue économique.
Révolte arabe, deuxième phase (à partir de septembre 1937)
Le plan de partage de la Palestine établi en1937 par laCommission Peel, recommande que Jaffa fasse partie d'une enclave sous l'autorité britannique, tout comme Jérusalem,Bethléem et un corridor passant par Ramleh et Lydda (Lod) jusqu'à la mer. Les Arabes palestiniens rejettent ce plan et déclenchent en- une nouvellerévolte contre la domination britannique et contre le projet sioniste en Palestine. Les autorités mandataires mettent alors leHaut-Comité arabe hors-la-loi et exilent une partie des dirigeants nationalistes arabes.
La multiplication des attaques arabes contre les juifs entraine des représailles, allant jusqu'à des attentats anti-arabes organisés par les formations juives d’extrême-droite Etzel etLehi (le « groupe Stern »). Le, des membres d'Etzel font exploser une bombe dans le marché aux légumes de Jaffa, tuant vingt-quatre Arabes et en blessant trente-neuf. Cependant la violence dégénère en hostilités au sein même de la population arabe,où des bandes de villageois commencent à saccager les biens des citadins de Jaffa (pour les chrétiens) ou à leur imposer leur « protection »[pas clair].
En1939, en raison de la menace de guerre contre l'Allemagne et de la disposition de l'opinion arabe en faveur des Puissances de l'Axe dans l'espoir de se libérer de la tutelle britannique et de mettre fin au noyau d'entité nationale juive dans le pays, le gouvernement deNeville Chamberlain renonce au plan Peel. Puis le « Livre Blanc » de MacDonald () envisage une limitation de l'immigration juive en Palestine.
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Après le déclenchement de laSeconde Guerre mondiale (septembre 1939), la presse arabe de Jaffa adopte un point de vue ouvertement pro-allemand et pro-italien.
En1947, la commission spéciale, formée dans le cadre de l'ONU (créée en 1945 en remplacement de la SDN), pour organiser la fin du mandat britannique, recommande que Jaffa fasse partie du futur État juif de Palestine. Leplan final de partage approuvé le par l'Assemblée générale de l'ONU, prévoit que Jaffa fera partie du futur État arabe, sous la forme d'une enclave au sein de l'État juif.
N'étant absolument par d'accord avec la création de quelque État juif que ce soit, la partie arabe rejette immédiatement ce plan.
La guerre entre Juifs et Arabes à Jaffa (fin 1947-début 1948)
Le, trois attentats contre des Juifs ont lieu en divers endroits du pays.À Jaffa, un jeune Juif tombe sous les balles. Nombre de juifs sont tués par des francs-tireurs arabes qui tirent depuis de hauts bâtiments de la périphérie de la ville, comme depuis leminaret de lamosquée Hassan Bek. Des parties des rues commerciales de Tel Aviv,rue Allenby, rue Ha'Aliya et rue Herzl deviennent des cibles commodes pour ces francs-tireurs. Le commerce juif doit déménager vers le nord de la ville. Des volontaires venus d'Irak et deBosnie se joignent aux Arabes locaux sur les tours des mosquées et s'emparent des maisons abandonnées dans des points stratégiques limitrophes.[réf. nécessaire]
Les tirs depuis le quartierManshieh vers la rue Allenby suscitent des réactions de la part des combattants juifs, surtout des militants de l'Irgoun et duLehi.
Lamosquée Hassan Bek, construite en 1916, rénovée en 1994 avec un minaret rebâti deux fois plus haut qu'auparavant, dans l'ancien quartier deManshiye de Tel Aviv-Jaffa.
Les habitants de Jaffa sont divisés - des uns soutiennent le camp dumufti HajjAmin al-Husseini, dirigé ici par le cheikhHassan Salamé, pendant que d'autres sympathisent avec le camp plus modéré. Du point de vue militaire, les Arabes de Jaffa se trouvent en infériorité parce que les routes d'accès à la ville sont contrôlées par les Juifs qui peuvent bloquer la ville et la priver de nourriture. Par ailleurs, ils ne bénéficient ni d'un commandement militaire unique, ni d'objectifs militaires clairs. Une partie des opérations de combat contre les Juifs de Tel Aviv étaient dirigée par un Comité national arabe des partisans de la famille Al Husseini qui siégeait dans le bâtiment administratif du Sérail au centre de la ville. Des habitants des villes arabes proches de Ramle et Lydda sont venus à l'aide des combattants de Jaffa en bloquant la route vers Jérusalem. Des gens des villages voisins deYazur (aujourd'huiAzor) et de Salamé (aujourd'hui quartier de Tel Aviv) commencent à leur tour à ouvrir le feu vers les quartiers juifs pauvres du sud et de l'est de Tel Aviv.
Le, les Arabes déclarent unegrève générale de trois jours. Du 1er au,130 personnes, dont70 Juifs,50 Arabes,3 soldats et un policier britanniques tombent tués dans des heurts et attaques réciproques sur tout le territoire de la Palestine.
Enlèvement des morts à Jaffa pendant les combats de 1947.
Le, après plusieurs attaques et contre-attaques, environ300 combattants arabes de Jaffa et de Salamé sous le commandement du cheikhHassan Salameh, qui a combattu au service duTroisième Reich enYougoslavie, pénètrent dans la banlieue juive d'Hatikva au sud-est de Tel Aviv et mettent le feu à32 maisons. Deux mille cinq cents habitants juifs s'enfuient. Mais, étant trop occupés par le saccage, les hommes deHassan Salameh ne transforment pas leur succès en avantage militaire. Les combattants de laHaganah parviennent finalement à les repousser.
Le, les maires de Jaffa et de Tel Aviv tombent d'accord pour cesser les hostilités, afin de sauver la récolte et l'exportation des agrumes, mais le cessez-le-feu ne dure pas. Le, des membres de l'Etzel originaires des quartiers d'Hatikva et de Kerem Hateymanim font une première incursion à Jaffa.
À la fin de l'année 1947, le quartier d'Abu Kabir et ses environs arabes comptent 5 000 habitants. Tout d'un coup, après le, les Arabes d'Abu Kabir commencent à attaquer les moyens de transport juifs qui partent pour Jérusalem et pour lesmoshavim du sud et forcent les Juifs à trouver des routes alternatives. Les quartiers juifs de Shapira et de Florentin et la rue Herzl de Tel Aviv sont sans cesse pris pour cibles par les francs-tireurs arabes.
Le, des militants de Leki font exploser un camion chargé d'explosifs près du Sérail de Jaffa, siège de la mairie et du Comité national arabe, provoquant l'effondrement du bâtiment et la mort de vingt-six Arabes. Selon les sources arabes, les victimes sont surtout des civils non impliqués dans le conflit, y compris des enfants orphelins. Cet attentat contribue énormément à saper le moral des habitants et des défenseurs de Jaffa.
En, la défense arabe de Jaffa comprend principalement des membres de l’Armée de libération arabe sous les ordres de l'Irakien Abdul Wahhab al Sheikh, du capitaine irakien Abdel Najjm ad Din et du chrétien local Michael al Issa. S'y ajoutent environ cinquantemoudjahiddin musulmans des anciennes unitésWaffen-SS de Bosnie sous le commandement de Hajj Murad et de quelquescolons allemands de la Société des Templiers.
Exode de la population arabe et conquête de Jaffa par la Haganah (13 mai 1948)
La ville de Jaffa est assignée par le Plan de partage de la Palestine à un futur État arabe mais est enclavée dans les territoires attribués à l'État juif. Dès les premiers mois de1948, laguerre civile fait rage dans le pays. La population arabe aisée fuit la violence et le chaos. Jaffa, sous blocus, souffre de pénurie pour tous biens alimentaires et énergétiques et est le siège d'attentats de l'Irgoun et du Lehi. Des combats se produisent entre les volontaires de l'Armée de libération arabe venus renforcer la ville et les milices juives à la frontière avec Tel-Aviv. Les habitants Arabes fuient d'autant plus facilement qu'ils sont convaincus qu'ils pourront réintégrer leur demeure après les combats et l'intervention des armées arabes. En, la population de la ville a ainsi diminué de près de 25 000 personnes.
Fin, le commandement de la principale formation paramilitaire juive, laHaganah, adopte leplan Daleth qui prévoit le passage de la stratégie défensive à l'offensive dans le but d'arriver à contrôler pour le (date de la fin du mandat britannique en Palestine) tout le territoire qui, selon le plan de partage de l'ONU doit revenir au futur État juif. Il vise à s'assurer aussi la continuité territoriale nécessaire pour protéger la population juive notamment en prenant le contrôle et en occupant les villes et villages à population arabe ou mixte ainsi que toutes les positions stratégiques abandonnées par les Britanniques.
Jaffa ne fait pas partie du futur État juif et son attaque serait perçue comme une agression de la part duYishouv. Toutefois, il constitue également une épée de Damoclès pour les Israéliens étant localisée juste au sud de Tel-Aviv. Aussi, la décision est prise de confier la prise de la ville au groupe dissident de l'Irgoun, théoriquement indépendant du pouvoir central. Le, six compagnies sous le commandement d'Amihaï Paglin (dit Giddy) ont lancé l'attaque contre les Arabes de Jaffa, au cours duquel elles ont bombardé pendant72 heures le centre de la ville. Dans le quartier limitrophe de Manchieh se sont déroulés cependant des lourds combats pour chaque maison jusqu'à sa conquête totale, les combattants juifs réussissant à atteindre le littoral. Approximativement quarante d'entre eux sont tombés dans les combats, et quelque quatre-vingts ont été blessés. Les habitants arabes du quartier se sont réfugiés au sud, dans le centre de Jaffa.À l'ordre de Londres, les forces britanniques, soutenues par des avions et des navires de guerre ont bombardé à leur tour la zone et forcé l'Irgoun à se retirer de Manchieh le. Avant de se retirer, ses combattants y ont fait exploser le bâtiment de la police.
Du au, la Haganah lance l'opération Hametz visant à occuper les villages arabes à l'est de Jaffa. Les volontaires arabes, commandés par Michel al-Issa, un chrétien, font face à 5000 soldats israéliens. Parmi eux, 50Bosniaques et des Allemands membre de lasociété des Templiers, soit 1500 hommes au total. Le siège dure trois semaines. La ville capitule le, et la population arabe est poussée à la mer[20]. Au cours de ce siège, l’armée britannique a fait une démonstration de force afin de stopper l’offensive de l’Irgoun dans le quartier d’al-Manshiyya, la seule de la guerre civile.
Vue aérienne de Jaffa.La vieille ville de Jaffa. Octobre 2018.
Le 14 mai 1948, à Tel Aviv,David Ben Gourion proclame l'indépendance de l'État d'Israël. Le 15 mai, les derniers Britanniques quittent la Palestine. À cette date, il ne reste à Jaffa que 4 100 Arabes sur une population initiale de 70 000 à 80 000[21].
Les pays de laLigue arabe, notamment l'Égypte, la Syrie, l'Irak, l'Arabie saoudite et la Jordanie, entrent alors enguerre contre Israël, qui va en sortir vainqueur, conquérant un territoire plus étendu que celui prévu par le plan de partage de l'ONU.
Au cours des combats, beaucoup des maisons de Jaffa sont détruites totalement ou en partie.
La ville est placée sous un régime de gouvernement militaire, afin d'empêcher toute action de francs-tireurs arabes.
Après la guerre : fusion avec Tel Aviv et immigration juive massive
Jaffa passe sous un régime d'administration civile spéciale appeléeMinhal Yaffo, organisée dans le cadre de la mairie de Tel Aviv. Puis, en 1950, la municipalité de Jaffa est supprimée et intégrée à celle de Tel Aviv, qui s'en était séparée en 1936. La ville de Jaffa est presque intacte, à part dans les quartiers d’Abu Kabir et de Manshiyya, qui ont souffert des bombardements. Elle reste arabe dans son architecture, mais son « essence vivante » a disparu avec l’exil forcé de 95 % des Arabes qui y vivaient avant 1947[22].
En 1951, Jaffa est officiellement annexée àTel Aviv, devenant un quartier de la ville[22].
Des vagues massives d'immigrants juifs arrivent dans le nouvel État d'Israël dès les années 1948-1949 et au début des années cinquante, venant surtout d'Europe et d'Afrique du Nord. 45 000 de ces immigrants[23] sont logés dans des maisons arabes vidées de leurs habitants et confisquées par le biais de laloi sur la propriété des absents. C’est la société de gestion immobilière semi-publique Amidar qui était chargée d’attribuer ces logements[22]. D'autres immigrants sont logés dans des HLM appelés « chikounim », bâtis rapidement[réf. nécessaire], tandis que les 3647 Arabes subsistant sont enfermés dans le quartier d’Ajami, entourés debarbelés pendant deux ans. Tous ces Arabes ont été placés dans la catégorie desprésents-absents[22].Beaucoup d'immigrants juifs, venus surtout deBulgarie, mais aussi d'autres pays, s'établissent dans la partie nouvelle de Jaffa, autour du boulevard King George, nommé dorénavantSderot Yerushalaiym (boulevard de Jérusalem), où on peut voir de nos jours des restaurants ou bistrots à cuisine bulgare ou séfarade desBalkans, à côté de ceux à profilcachère, arabe, juiflibyen,marocain outunisien, ou bienroumain.[réf. nécessaire]
C'est dans la vieille ville, autour de la place Kedumim, que se sont installés les Arabes de condition modeste, beaucoup étant réfugiés d’autres localités arabes vidées (six villages arabes des environs de Jaffa ont été vidés de leur population[22]), y compris de Ramleh. Cette zone, longtemps négligée, s'était beaucoup dégradée, et la misère, le niveau bas de l'enseignement d'État s'accompagnaient d’une criminalité grandissante, ajoutée à la consommation de drogues. Une des causes invoquées pour ces addictions à l’alcool et à des stupéfiants est le traumatisme infligé par laNakba. Michal Huss note aussi que le contraste entre la prospérité des Israéliens juifs et la misère des Arabes est un héritage colonial[22]. C'est pour cela qu'en 1970 Jaffa a été dotée, parmi les premières, d'une polyclinique et d'une unité hospitalière destinée à ladésintoxication, au traitement des drogués autant Juifs qu’Arabes.
Old Jaffa Hostel, lui aussi propriété d’un absent exproprié.
Afin d'améliorer l'état de Jaffa et les conditions de vie de ses habitants,on[Qui ?] a fondé en1960 la Société pour le développement de la vieille ville de Jaffa. Des architectes ont entrepris de réhabiliter la vieille ville. On a reconstruit dans les années 1960-1970 le secteur ancien de Jaffa[réf. nécessaire] Avant la reconstruction, 70 % de la vieille ville, 70 % du quartier d’Ajami, la totalité du quartier de Manshiyya et 30 % du quartier de Jabalia (Givat Aliyah) ont été rasés. Les débris des destructions ont été jetés à la mer, sur le littoral du quartier d’Ajami, permettant la constitution d’unpolder accueillant unparc urbain[22].
Après 1985, les opérations immobilières ont permis unegentrification des quartiers arabes, dont les loyers ont explosé, dépassant les capacités de paiement des Arabes qui y logeaient. Ceux dont les logements n’étaient pas reconstruits les ont vu se dégrader, avec l’interdiction de les réparer eux-mêmes. Enfin, quandAmidar a commencé à vendre ses logements issus desbiens des absents à leurs locataires, elle a refusé de les vendre aux Arabes ; même un cas exceptionnel passé devant laCour suprême a abouti à ce que les juges reconnaissent« approprié qu’il ait le droit de l’acheter », mais prononcent tout de même l’expulsion de l’Arabe requérant, qualifié d’« envahisseur » par la Cour[22]. Cette politique a abouti à faire passer la proportion d’Arabes dans les quartiers d’Ajami et de Jabalia de 95 % en 2000 à 71 % en 2020[22]. La vieille ville a vu s’ouvrir des ateliers de peintres et de sculpteurs ainsi que des galeries d'art[réf. nécessaire].
Les éléments anciens subsistants, la zone de laplace de l'Horloge, lemarché aux puces, le port, la vieille ville, ont fait l’objet de couteuses rénovations de la part de la municipalité. Ces zones sont devenues les éléments d’unparc à thème, augmentant ainsi la valeur des biens immobiliers alentour, et effaçant l’histoire palestinienne de la ville[22].
Musée de l'Etzel (Irgoun), le bâtiment sur le front de mer, 2018.
Le nom de Jaffa est lié aux débuts de plusieurs chanteurs pop ou de chansons hébraïques (« zemer ivri ») et aussi de l'activité des chanteurs grecs comme Aris San, Trifonas, Loukas Daralas, etc., et des troupes israéliennes locales ou « des rois de la bohème », comme l'écrivain Dan Ben Amotz. La station de radio Galey Tsahal, fort populaire, diffuse ses émissions depuis Jaffa. L'acteur et régisseur Niko Nitay y a fondé le théâtre « fringe » « Ha'Simta » (« La Ruelle »). S'y sont ajoutés ensuite d'autres ensembles de théâtre alternatif comme le théâtreNotzar, leArab-Hebrew Theatre (théâtre arabo-hébreu), le théâtre de mouvementMeyumana, l'auditorium Anis, etc. Le Théâtre de répertoire « Guechere » (Gesher = « Pont »), fondé par Yevgueni Arye, metteur en scène juif immigré deMoscou, et dont les spectacles sont joués en hébreu ou en russe, jouit d'un prestige particulier. À Jaffa prennent place des festivals comme « Du-et » - consacré à la cohabitation des Juifs et des Arabes, le festival des monologues de théâtre « Theatronetto », le festival de musique et danse « Les Nuits de Jaffa ». La vie culturelle s'est enrichie par l'ouverture d'un café-librairie arabe « Yafa », devenu très populaire dans les cercles intellectuels.
Jaffa est connue aussi comme une ville sportive pour les Arabes et les Juifs. Ici se trouve un des plus importants stades d'Israël - le stade Blumfield. Il a été inauguré en1962, à la place de l'ancien terrain Bassa, et sert aux clubs de footballHapoël etMaccabi Tel Aviv.
Au début duXXIe siècle, sous l'administration du maireRon Huldaï,on[Qui ?] a créé un nouveau cadre administratif, la « Mishlama », pour la réhabilitation de Jaffa. On a bâti dans la ville une branche de l'Université de Tel Aviv, un lycée de musique qui abrita pendant plusieurs années les Ateliers Internationaux d'opéra et des concerts de musique baroque. Place de l'Horloge, à côté de l'ancien Sérail, on a inauguré un Centre culturelturc, en tenant compte du rôle joué par la Turquie dans l'histoire de la ville, mais son activité n'a pas démarré à cause de la détérioration des relations entre les deux pays sous le gouvernementRecep Tayyip Erdoğan.
À Jaffa, se trouvent aussi des centres communautaires religieux musulmans, chrétiens et juifs — du judaïsme orthodoxe (y comprishassidique etréformé). Après lesAccords d'Oslo, on a fondé dans la ville l'InstitutPeres pour la paix et leSaint-Siège y a ouvert une ambassade.
Cette existence de différentes communautés religieuses permet à la ville de se présenter comme« un endroit où les juifs, les Arabes et les chrétiens vivent ensemble dans la paix et une harmonie remarquables », bien que les biens des uns (les Arabes) soient expropriés pour construire les écoles des juifs, qui affichent ouvertement leur ambition dejudaïser Jaffa[22]. Outre les tensions liées à l’histoire, aux différences de statut et à la colonisation, des affrontements en mode mineur sur les modes de vie, avec l’exemple des nouveaux arrivants juifs aisés ou riches incommodés par la présence de coqs dans les quartiers arabes[22].
Les Arabes de Jaffa ont été organisés dès l'année 1967 dans des institutions comme leTrust de charité musulman et après 1973 l'Association philanthropique islamiqueAl Maqassid (al Maqassid al Khayriyya al Islamiyya) dirigée par Abdel Badawi Kaboub[réf. nécessaire]. Depuis 1979, l'association Al-Rabita (l’association des Arabes de Jaffa) lutte contre les démolitions et les expulsions[22]. Elle a mené un long combat contre la bureaucratie de la municipalité et pour maintenir comme lieu de culte lamosquée Hassan Bek, vestige du quartier démoli de Manchiye.
En revanche, depuis 1949, d'autres mosquées ont été abandonnées ou transférées à d'autres activités. Les mosquées Raslan et Dabbagh sont entièrement détruites. La mosquée Siksik devient successivement unrestaurant bulgare, unediscothèque et un entrepôt, une salle servant de club social pour lesjuifs bulgares. La Tabiyya est transférée auGardien des propriétés des absents et cédée à une famille chrétienne qui en fait une église appelée la maison de Simon le Corroyeur (ou le Tanneur). La al-Wihdah devient une synagogue, la al-Jami'ah une discothèque et la al-Nuzha, laissée à l'abandon pendant des années, devient un lieu d'exercice de laprostitution[25].
En 1981, à l'initiative de l'associationAl Maqassid, à l'occasion duNouvel An islamique (Mouharam), la mosquée Hassan Bek accueille une réunion de prières pour la première fois depuis 1948, en présence du maire en fonction de Tel Aviv, Shlomo Lahat (Tchitch). L'écroulement accidentel, le, duminaret de la mosquée a ému la population arabe. Le nouveau conseil islamique « Al Hay'a al Islamiya » inauguré en 1988 par décision de la mairie de Tel Aviv, a repris la responsabilité de la rénovation de l'édifice avec l'aide de donateurs de tout le monde islamique. En 1994, la mosquée rénovée Hassan Bek, avec un minaret deux fois plus haut qu'avant, a été rouverte au service religieux.
En, laSeconde Intifada éclate dans les territoires occupés par Israël enCisjordanie et dans labande de Gaza, avec une vague d'attentats meurtriers dekamikazes arabes contre la population juive partout dans le pays entre 2000 et 2004. Au début de ces événements, en, la police israélienne a réprimé des manifestations violentes des jeunes Arabes enGalilée, en tuant treize manifestants. Plus tard, après l'explosion provoquée le à la discothèque duDolphinarium de Tel Aviv dans laquelle21 civils juifs ont trouvé la mort et130 autres ont été blessés, ont eu lieu des manifestations de protestation juives devant la mosquée Hassan Bek, à proximité du lieu de l'attentat. Après ces événements, des jeunes Arabes de Jaffa, attisés par le mouvement islamiste local, dominé par l'aile plus « pure et dure » du « courant du nord » de ce mouvement, ont exprimé leur solidarité avec leurs concitoyens de Galilée, et respectivement, de Cisjordanie et de Gaza, par des manifestations violentes qui ont mené à la paralysie les années suivantes du tourisme intérieur juif et du tourisme étranger à Jaffa. Les slogans déclenchant des violences en se référaient à une mise à feu imaginaire de la mosquée Hassan Bek par les Juifs.
Maison de Simon le Corroyeur (Shimeon HaBurzekayi) à Jaffa.
Après 2004, la situation à Jaffa est revenue à la normale. En 2005, l'action provocatrice de quelques extrémistes juifs qui ont jeté dans la cour de la mosquée une tête de porc avec une inscription au nom duprophète Mahomet, a attiré de nouveau la consternation dans les rangs des musulmans déjà sensibilisés auparavant par des agitateurs.Actuellement[Quand ?], il y a certaines tensions à propos de la construction à Jaffa d'aires résidentielles destinées à des acheteurs aisés. Ces projets risquent de léser les droits des habitants arabes qui ont peur d'être évacués sans compensations adéquates.
Contigüe à l'église Saint-Antoine, se trouve le lycée catholiqueTerra Santa.
Depuis les années 2000, la communauté chrétienne arabe a beaucoup diminué, comme toute la population chrétienne de laPalestine, en conséquence des émigrations successives, et des persécutions perpétrées par les Arabes musulmans et l'administration israélienne - même si le nombre de chrétiens en Israël est en légère augmentation en 2015[26].
Des manifestations de Palestiniens à la nationalité israélienne ont lieu contre les procédures d’expulsion de leurs logements. En 2020, le projet de la municipalité de détruire le cimetière musulman Al-Isaaf pour construire un refuge pour sans-abris a suscité de nombreuses manifestations de protestation pendant deux mois[22].
Selon Michal Huss, maître de conférences en études architecturales, Jaffa fournit un exemple du colonialisme israélien, qui ségregue fortement les non-juifs de culture arabe, et de son racisme. Depuis le triomphe dunéolibéralisme dans les années 1980, c’est une forme de capitalisme racialisé qui régit les relations entre les ethnies israélienne-juive et israélienne-arabe. Il passe par la judaïsation de l’espace ; lagentrification n’est pas seulement sociale, mais aussi ethno-raciale[22].
Ajami, deYaron Shani etScandar Copti, 2009 Jouée enhébreu etarabe, cette production israélo-allemande raconte cinq histoires liées au quartier Ajami à Jaffa ; les acteurs sont Fouad Habash, Ibrahim Frege, Scandar Copti, Shahir Kabaha et Eran Naim. Le film a reçu :
↑« Au cours des premières années de l'immigration juive en Palestine, le savoir-faire en matière de modernisation agricole et industrielle était entre les mains des Allemands », fait remarquer Jakob Eisler, historienTempler àStuttgart. Lireen ligne.
↑Cette marque étant employée aussi pour les oranges qui sont exportées par laPalestinemandataire et parIsraël.
↑À l'époque, l'horloge indiquait l'heure dans les quatre directions : deux l'heure européenne et deux autres l'heure arabe(sic), (journal de Moritz Schinberg).
↑Aujourd'hui dans la zone de juridiction de la ville israélienne voisine deHolon.
↑Guide touristiqueLonely Planet,Israël et les territoires palestiniens, 2018,(ISBN978-2-81617-133-4), page 134.
↑Joseph Delaville Le Roulx,Les Hospitaliers en Terre Sainte et Chypre. (1100-1310), Adamant Media Corporation,, 460 p.(ISBN978-1-4212-0843-5,lire en ligne)
↑a etbMary McCune,The Whole Wide World, Without Limits : International relief, gender politics, and American Jewish women, 1893-1930, Wayne State University Press,p. 46
↑Marshall J. Breger, Yitzhak Reiter et Leonard Hammer,Holy Places in the Israeli-Palestinian Conflict: Confrontation and Co-existence, Routledge, 2010,p. 236[1]
Allen Myers (dir.),The Eerdmans Bible Dictionary,Grand Rapids (Michigan), 1993 [Dictionnaire de la Bible Eerdmans]
Marianne Mehling et alii,Israel A Phaidon Art and Architecture Guide, Prentice Hall Press (New York), 1987, traduit de l'allemand (Munich, Heiliges Land, 1986) [Israël Guide Phaidon d'art et d'architecture]
Nathan Schur,History of the Holy Land, Tel Aviv, Dvir, 1998 [Histoire de la Terre sainte]
Caroline Fourgeaud-Laville (photographies deDidier Ben Loulou),Jaffa, la passe,Trézélan (Côtes d'Armor), Filigranes, 2006, 132 p. (dont 102 de photographies)(ISBN2-350-46050-9)
Georges Spillmann, « Les auxiliaires de l'armée de l'Orient (1798-1801). La création des corps auxiliaires égyptiens et syriens »,Revue du souvenir napoléonien,no 304,,p. 7-15
« René-Nicolas Dufriche Desgenettes », dans : Charles Mullié,Biographie des célébrités militaires des armées de terre et de mer de 1789 à 1850, 1852
Henry Laurens,Le Retour des exilés La lutte pour la Palestine de 1869 à 1997, Paris, Robert Laffont, collection « Bouquins », 1998