Pour les articles homonymes, voirJacques Martin etMartin.
| Préfet de la Manche | |
|---|---|
| - | |
Henri Faugère(d) | |
| Préfet du Loiret | |
| - |
| Naissance | |
|---|---|
| Décès | (à 69 ans) Castiglione della Pescaia |
| Nom de naissance | |
| Nationalité | |
| Formation | |
| Activité | |
| Père | Roger Martin-Sané(d) |
| Fratrie | Marie-Annie Martin-Sané(d) |
| Partis politiques | |
|---|---|
| Distinctions | |
| Archives conservées par | Archives nationales (F/1bI/956, F/1bI/1097)[1] |
Jacques Martin-Sané, né le dans le16e arrondissement de Paris et mort le àCastiglione della Pescaia enItalie[2], est unavocat, juriste et unhaut fonctionnaire français,collaborateur sous l'occupation de la France par l'Allemagne,préfet du Loiret, puispréfet de la Manche.
À la Libération, suspendu de ses fonctions de préfet du département de la Manche, il est révoqué de la préfectorale le, mesure qui sera annulée par leConseil d'État pour vice de forme le 11 janvier 1950. Il est alors retraité d'office.
Il est notamment connu pour avoir été le défenseur d'Abel Bonnard lors de son procès pourintelligence avec l'ennemi, tenu en 1950, ou encore dePierre Sidos.
Né en 1907, Jacques Martin-Sané est le fils de Marie Roger Matin-Sané[3] (1880-1952), fondé de pouvoirs d'agent de change, et d'Annie Davaux.
Il a comme ascendant lebaronJacques-Noël Sané (1740-1831), directeur de l'inspection du génie maritime. Le nom de Sané a été relevé vers 1895 par le colonel Jules Édouard Martin[4] par leConseil d'État.
Sa sœur Marie-Annie-Thérèse (1920-1988) est résistante à partir de 1943[5], et est référencée dans lesFrançaise Libres[6]. Elle[7] participe à la défense de l'action de son frère pendant l'occupation[8].
Il se marie[9] le 22 janvier 1931 àSaint-Louis-des-Invalides avec Yvonne Huntziger, fille du généralCharles Huntziger.
Jacques Martin-Sané suit les cours dans différentes écoles publiques ou privées (dont l'école Lacordaire et lelycée Janson-de-Sailly) avant d'entrer à la faculté de Droit de Paris. Il est titulaire d'une licence en droit et diplômé de l'École libre des sciences politiques.
D'abord royaliste, à cette époque, le jeune homme professe les idées de la droite traditionaliste.
Il est secrétaire au sein des phalanges universitaires desJeunesses patriotes (JP), qu'il contribue à créer en 1927[12],[13] avecStéphane Pighetti de Rivasso etPierre-Henri Simon[14]. Il quitte cette fonction en octobre 1928. Bagarreur notoire et adepte du coup de force contre ces adversaires politiques[15], il est l'un des principaux animateurs de la ligue nationaliste et anticommuniste dePierre Taittinger.
Proche deRoger de Saivre, et d'Henry de Sèze, il est le réprésentant des JP enMayenne[16]. Il participe à l'hebdomadaire,Le National dePierre Taittinger.
Il est membre du comité central duParti populaire français en 1937. Il en démissionne à l'automne 1938 commePierre Pucheu, reprochant à Doriot son approbation desaccords de Munich et sa perception de fonds occultes en provenance du gouvernementfasciste italien[17].
Il effectue la campagne 1939-40 dans une division de cavalerie. Il est deux fois cité, àDunkerque et sur la Loire pour sa conduite lors de labataille de France. Il obtient la croix de guerre en 1940, puis laLégion d'honneur à titre militaire.
En juin 1940, il estofficier d'ordonnance à laCommission allemande d'armistice deWiesbaden auprès de son beau-père, le généralCharles Huntziger. Il est aussi proche deGabriel Le Roy Ladurie[18]. En septembre 1940, il est attaché au cabinet duministre de la guerre duGouvernement de Vichy, le généralCharles Huntziger, où il reste deux mois.
Partisan de laRévolution nationale et collaborateur, en novembre 1940, il est nommé sous-préfet deMontargis, il est affecté comme directeur du cabinet du préfetJacques Morane dans le Loiret (du 30 octobre au 16 novembre 1940), puis préfet délégué[19] à Orléans, (du 14 novembre au 6 décembre 1941).
Il devientpréfet du Loiret (du 6 décembre 1941 au 3 mars 1943). Le camp de transit deBeaune-la-Rolande[20], leCamp d'internement dePithiviers et deJargeau étaient sous la double responsabilité de la préfecture du Loiret et de l'autorité allemande.
Alors que Martin-Sané est préfet du Loiret, 2 773 Juifs ont quitté Beaune-la-Rolande les 28 juin, 5 et 7 août, 23 septembre 1942, soit directement pour le camp d'Auschwitz, enPologne, soit pour celui deDrancy, au nord-est deParis.
Le a eu lieu la déportation en masse des enfants, en très grande majorité français, dont les parents avaient déjà été déportés (voir laRafle du Vélodrome d'Hiver). Environ 1 500 enfants ducamp de transit de Beaune-la-Rolande font partie du convoino 20 qui les achemina à Drancy dans des conditions épouvantables. Six convois partirent de Pithiviers les25 juin,17 juillet (6e convoi),31 juillet,3 août et, transportant 6 079 Juifs versAuschwitz pour y être assassinés.
Selon sa sœur, il est relevé de ses fonctions parPierre Laval pour refus d'application des directives duService du travail obligatoire[8].
Il est nommé ensuite régisseur de l'octroi de Paris (du 29 avril au 16 juin 1943). Il devient chargé de mission à la disposition du service interministériel de protection contre les événements de guerre le 2 novembre 1943. À ce titre, il est àCaen et àLisieux le 7 juin 1944.
Rentré à Paris, il devientpréfet de la Manche du 26 juin 1944 au 2 août 1944. Il est désigné pour assurer la direction des secours dans la partie ouest de la Normandie. Il est arrivé le 28 juin àBaudre[21]. À partir du 11 juillet, deux préfets cohabitent : celui du gouvernement de Vichy et celui duGouvernement provisoire de la République française,Édouard Lebas.
Il installe àAlençon auprès deJean Leguay un groupe de secours et regroupe les administrations et services autour de la préfecture réinstallée au manoir deLengronne où il doit déplacer ses services àLengronne, puis auTeilleul.
Il est arrêté le 9 septembre 1944. Il est révoqué le 28 avril 1945. Il obtient une relaxe pure et simple par la cour de justice et la chambre civique deMaine-et-Loire, le 20 février 1948. Sa révocation est annulée par leConseil d'État pour vice de forme le 11 janvier 1950, et il est retraité d'office. Il est avocat au barreau de Chartres en 1951.
Il est récipiendaire de l'ordre de la Francisque (no 361).
Après laLibération, Martin-Sané, fidèle aumaréchal Pétain, est avocat, et participe à la défense d'Abel Bonnard en 1950, d'Henri Capron[22], d'Hermann-Bernhard Ramcke en 1951, d'Ella Amerzin-Meyer, des membres de la « Gestapo de larue de la Pompe » dont le siège était auno 180[23] en 1952,André Geoffroy[24],Herbert Schaad en 1951,Pierre Sidos en 1963 etHélie de Saint Marc[25] pour leputsch des généraux.
Il est inhumé aucimetière de Passy à Paris[26] avec son beau-père[27].