En plus d'une longue carrière théâtrale, il est très connu du grand public pour ses seconds rôles au cinéma à partir desannées 1970.
Il a incarné, souvent dans des comédies, des personnages de pouvoir, sérieux et droits : ministres, généraux, préfets, commissaires de police, avocats, hommes d'affaires, etc.
Henri Jacques Daniel Paul François naît le dans le16e arrondissement de Paris[2],[3] dans une famille très aisée ; son père, Paul François, est avocat, sa mère est américaine[4]. Il connaît une enfance et une jeunesse difficiles, ainsi qu'il le déclare :« J'ai vécu une enfance pénible. Pas matériellement, non. Mais affectivement. Mes parents se haïssaient. Ils déversaient leur rancœur sur moi. Mon père, avocat de renom, était terriblement autoritaire[5]. » Il reste fâché avec lui pendant vingt années. Il trouve du réconfort auprès de son beau-père, chirurgien connu, qui le soutient.
Au début de la Seconde Guerre mondiale, Jacques François est engagé dans la marine. Il est rapidement démobilisé à la suite dela défaite française de et retrouve Paris[4].
À l'été 1944, à l'arrivée de l'armée française pour lalibération de Paris, il redevient militaire en étant nommé capitaine de la1re armée dugénéral de Lattre, où il est officier de liaison : il escorte notamment le généralWeygand, lors de sa libération duchâteau d'Itter dans le Tyrol, en[7].
En 1947, il est engagé àHollywood[8], expérience qu'il juge décevante. Il part en 1948 pour jouer le rôle principal deLettre d'une inconnue : le rôle échoit àLouis Jourdan. Il découvre la vie des acteurs des grands studios, pas toujours passionnante au quotidien, et fait la connaissance des « Français de Hollywood », dont le plus connu d'entre eux,Charles Boyer. Jacques François croiseMarlene Dietrich ; lors d'un dîner, elle le confond avecGérard Philipe. Il est aussi le cavalier d'Hedy Lamarr, très belle et sulfureuse actrice de six ans son aînée, au cours de diverses soirées. Seule son apparition dansEntrons dans la danse (1949), aux côtés deFred Astaire etGinger Rogers, témoigne de son passage à laMetro-Goldwyn-Mayer (MGM), son contrat ayant été entretemps vendu àUniversal.
Il racontera plus tard à ce sujet qu'excédé par le fait que la MGM ne le faisait plus tourner, il est monté jusqu'au bureau du directeur après avoir bousculé la secrétaire pour demander ce que signifiait ce « bordel » et s'entendre dire que son contrat avait été vendu à Universal.
Jacques François revient rapidement en France où il se consacre davantage authéâtre. Il joue dans des dizaines de pièces, dirigé par les meilleurs metteurs en scène.Jean Anouilh est l'un de ses auteurs de prédilection. Il participe à plusieurs films, dontLes Grandes Manœuvres aux côtés deGérard Philipe.
En 1966, Jacques François a épousé la comédienneMadeleine Delavaivre[2],[4] avec laquelle il s'était lié lors d'une tournée mondiale de la pièceLe Misanthrope. Il y jouait le rôle d'Alceste et sa future épouse celui de Célimène[9]. Ils ont un fils prénommé Cyril[6] né en 1967.
↑France-Soir, 28 août 1947, p.1 : "André François (sic), un jeune comédien encore peu connu en France - mais qui s'est fait remarquer l'année dernières aux Noctambules dans "Les Incendiaires", la pièce de Maurice Clavel - vient de signer un contrat de longue durée avec la firme Universal. Et pour ses débuts il incarnera le principal rôle masculin aux côtés de la touchante héroïne de "Rebecca" dans un film dirigé par Max Ophüls."
↑Télé 7 Jours n° 360, semaine du 11 au 17 février 1967, pages 46 et 47, article de Stéphane Epin.