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| Nom de naissance | Jacques Léon Louis Frédérix |
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| Naissance | Ixelles (Belgique) |
| Nationalité | Belge(d'origine) Française(naturalisation) |
| Décès | (à 62 ans) Prangins (Suisse) |
| Profession | Réalisateur,scénariste,acteur,producteur de cinéma |
| Films notables | L'Atlantide, La Kermesse héroïque |
Jacques Frédérix ditJacques Feyder, est unréalisateur,scénariste,acteur,producteur de cinéma etmonteur d'originebelge, naturaliséfrançais, né le àIxelles (Belgique) et mort le(à 62 ans) àPrangins (Suisse). Il compte plus d'une quarantaine de films à son actif dont 39 en tant que réalisateur et très souvent scénariste, et couvre par sa production la période du muet aux films sonores, tournant en Europe et aux États-Unis.
Jacques Feyder, né à Ixelles le, de son vrai nom Jacques Frédérix, est le fils d'Alfred Frédérix, avocat, président du Cercle artistique de Bruxelles, administrateur de la Compagnie internationale des Wagons-Lits et d'Angèle Piérard[1],[2]. Il est également le petit-fils deGustave Frédérix, célèbre critique théâtral belge[2].
Rejetant une carrière militaire que projette sa famille, il débute au théâtre comme acteur en 1908. Il y rencontre sa future épouse, actrice également,Françoise Rosay[2]. Il la fera tourner ultérieurement dans ses principaux films. Deux de leurs enfants seront réalisateurs,Paul Feyder etBernard Farrel.
Puis il est figurant dans plusieurs films avant de devenir l'assistant deGaston Ravel de 1912 à 1915. Le métier de réalisateur cinématographique n'est alors pas reconnu comme un métier de créateur[3]. Il figure ainsi rarement au générique avant la Première Guerre mondiale[3].
Mais il se passionne progressivement pour ce cinéma, et commence à réaliser des courts métrages dans la seconde partie desannées 1910, tel le court métrageTêtes de femmes, femmes de tête. Il est faiblement rémunéré parGaumont, un franc le mètre de pellicule tournée[3]. Cette passion pour la réalisation cinématographique l’amène à adopter un pseudo[2]. Ainsi de Frédérix, il passe à Feyder (il habite à Bruxelles à côté de la rue Faider). Sa rencontre avecTristan Bernard lui permet d'adapter certaines de ses comédies[4]. Il tourne en Afrique son premier grand film,L'Atlantide (d'après le roman homonyme dePierre Benoit, 1919) en 1921, dans des décors naturels, pendant huit mois. Cette œuvre révèle sa maîtrise de la peinture des grands espaces, maîtrise que l'on retrouve dans un autre chef-d'œuvre,Visages d'enfants (tourné en 1923, sorti en 1925), tourné en grande partie en décors naturels dans leHaut-Valais. La critique de l'époque souligne l'authenticité du cadre. PourL'Atlantide, déjà, Feyder a refusé de tourner ses extérieurs en France où les paysages désertiques de Fontainebleau auraient pu faire l'affaire. Il a tenu à partir pour leSahara[5], sur les lieux décrits parPierre Benoit pour tourner ses extérieurs. « Il y a dans L’Atlantide un grand acteur, c’est le sable » diraLouis Delluc[5].
PourVisages d'enfants, Feyder emmène sa troupe dans leHaut-Valais[6], où sont tournés tous les extérieurs pendant le printemps et l'été de 1923. D'authentiques paysans, dont beaucoup n'ont jamais vu une caméra, ni même assisté à une projection de film, composent la figuration. Ces scènes sont tournées dans le village deGrimentz, où Feyder etFrançoise Rosay reviendront près de vingt ans plus tard pour la réalisation d'Une femme disparaît. Seuls les intérieurs du chalet et la chapelle, enterrés sous l'avalanche, tout comme certains raccords, sont tournés en studio à Paris.Si l'exemple des films suédois a été bien compris par Feyder lors du tournage deVisages d'enfants, l'influence de Gance et même deD. W. Griffith sont tout aussi sensibles, notamment avec le montage accéléré deLa Roue que Feyder utilise dansVisages d'enfants pour traduire le désarroi du jeune orphelin à l'enterrement de sa mère.

Visages d'enfants, production coûteuse, assoit la réputation de Jacques Feyder comme cinéaste prodigue. Le triomphe deL'Atlantide n'est pas effacé dans l'esprit des producteurs ni les exigences du réalisateur qui ont fait de ce film le plus coûteux de la production française de l'époque. Le tournage en extérieur a fortement augmenté le budget : prévu pour deux mois, le tournage dans le Haut Valais s'étire sur quatre. Des déboires d'ordres financiers mettent en péril le destin commercial du film. Soucieux d'assurer une meilleure diffusion à leurs films – à l'instar des Artistes Associés –, Feyder et quelques confrères,Max Linder etRené Hervil, créent un consortium, les Grands Films Indépendants. Mais un désaccord survient entre Feyder et l'administrateur à la suite duquel les bobines impressionnées deVisages d'enfants sont mises sous séquestre. Feyder doit attendre un an – pendant lequel il tourneL'Image à Vienne pour la Vita-Film – avant d'achever son montage. Présenté enVisages d'enfants sort enfin en mars de la même année, salué comme un film charnière par la critique mais boudé par le public.Jean Mitry, historien et théoricien français du cinéma, écrit cependant :« S'il me fallait retenir un seul film de toute la production française desannées 1920, c'est assurémentVisage d'enfants que je retiendrais. »[7].
À la suite du succès deL'Atlantide, il projette d'adapter un autre roman dePierre Benoit alors en cours d'écriture,Le Roi lépreux (1927). Pour cela, au début de l'année 1927, il se rend avec l'écrivain en Indochine et visite le site d'Angkor, au centre du roman. Il en ramène le court-métrageAu pays du roi lépreux (1926)[8], documentaire constituant une sorte de bande-annonce pour le film, mais le projet n'aboutira pas[9].
Il est naturalisé français. Son dernier film muet en France estLes Nouveaux Messieurs, une satire politique diffusé en 1929 qui suscite des demandes d'interdiction en France et y est censuré pour «atteinte à la dignité du Parlement et de ses ministres»[10]. En 1928, Feyder part pourHollywood où il est sous contrat avec laMGM jusqu'en 1933. Il réalise entre autres deux films avec la starRamon Novarro,Daybreak etLe Fils du radjah, où l'on reconnaît sa recherche de lumière et son sens de la poésie.
De retour en France, il met le pied à l'étrier àMarcel Carné en le choisissant comme assistant[2] dansLe Grand Jeu,Pension Mimosas etLa Kermesse héroïque[Note 1]. LePrix international de la mise en scène lui est décerné en 1936 à laMostra deVenise pourLa Kermesse héroïque[11].
Quand laSeconde Guerre mondiale survient, Jacques Feyder est réalisateur depuis une trentaine d'années et termine ce parcours[12]. Il est passé ducinéma muet aucinéma sonore. Il a vu l’industrie du cinéma se structurer et l’importance de son métier de réalisateur être davantage reconnu dans cette industrie. Il tourne un film,La Piste du Nord, en début d’année 1939[12]. Le film est sélectionné pour la première édition duFestival de Cannes, mais cette édition est annulée à la suite du déclenchement du conflit.Il tourne ensuiteUne femme disparaît, avec sa femme, Françoise Rosay[12], puis supervise encore un jeune réalisateur,Marcel Blistène, pourMacadam en 1946[12].Il meurt en Suisse le 24 mai 1948[2]. Ses obsèques ont lieu le1er juin 1948 à Bruxelles et il est inhumé auCimetière de Bruxelles àEvere.
Un lycée porte aujourd'hui le nom deJacques-Feyder àÉpinay-sur-Seine (Seine-Saint-Denis).
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