Si laPremière Guerre mondiale l'éloigne des études doctorales, il consacre une thèse de doctorat, soutenue en 1930, àLa Macédoine, son évolution contemporaine[5]. Elle est publiée[6],[7].
Il est directeur de collection aux éditions Delagrave, où il s'efforce notamment de faire connaître les questions de géographie politique à un large public[8].
Il est membre correspondant de l'Académie roumaine et de plusieurs sociétés savantes[10].
Spécialiste de géographie politique, entreRatzel etVidal de la Blache[15] dont il est l'élève direct à la Sorbonne, il se concentre, surtout dans l'entre-deux-guerres, sur les questions d'Orient et d'Europe balkanique.
Jacques Ancel est surtout connu pour avoir publié en France le premier ouvrage consacré à lagéopolitique, en 1936, sous le titre deGéopolitique. Il y critique les fondateurs allemands de la discipline pour leurs vues qu'il taxe depangermanistes[8].
Il publie en 1938Géographie des frontières, son maître ouvrage, où il analyse l'expression defrontière naturelle et montre le caractère artificiel de ces frontières. Le livre est préfacé parAndré Siegfried[16].Frans van Kalken en fait une recension très positive en 1939. L’œuvre est considérée comme l'un des écrits majeurs de la première vague de géopolitique française[17].
Jacques Ancel, en même temps qu'il participe à la fondation de la géopolitique en France, se montre particulièrement critique envers les excès de la géopolitique allemande, volontiersidentitaire etracialiste. Dans saGéographie des frontières (1938), il écrit :« Aujourd’hui les géographes, enrégimentés dans l’hitlérisme, s’efforcent de bâtir à l’avance un Mitteleuropa. Mais ils habillent leurs prétentions outrancières des oripeaux d’une pseudo-géographie »[1].
Il s'oppose, dans lesannées 1930, à un ouvrage deDaniel Halévy, et écrit au directeur deL'Ordre où publie Halévy pour dénoncer un livre« qui rejoint les philosophes de l'hitlérisme »[18].
Il est engagé dans un débat épistolaire avecKarl Haushofer, tenant de la géopolitique allemande. Ancel défend contre sa conception ethnique de la nation une conception proche de celle d'Ernest Renan[17].
: document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.
Robert Specklin, « Jacques Ancel 1882-1943 », In Freeman T.W., Pinchemel Ph. (ed.),Geographers Biobibliographical Studies, vol. 3, London, Mansell, 1979, p. 1-6.
Pierre-Yves Péchoux, Michel Sivignon, « Jacques Ancel (1882-1943), géographe entre deux guerres (1919-1945) », inPaul Claval,André-Louis Sanguin (dir.),La géographie française à l'époque classique (1918-1968), Paris, L'Harmattan, 1996,p. 215-228.
Michel Sivignon, « Géographie et politique : deux moments de la pensée de Jacques Ancel », in Jean-Robert Pitte, André-Louis Sanguin (dir.),Géographie et liberté. Mélanges en hommage à Paul Claval, Paris, L'Harmattan, 1999,p. 109-116.
Florian Louis, « Jacques Ancel, itinéraire d'un idéaliste en géopolitique », inHervé Coutau-Bégarie et Martin Motte (dir.),Approches de la géopolitique, Paris, Economica, 2015 (2e éd.),p. 493-519.
Nicolas Ginsburger, « « Témoin contre la Barbarie » : les combats de Jacques Ancel (1938-1946) », in Nicolas Ginsburger, Marie-Claire Robic et Jean-Louis Tissier (dir.),Géographes français en Seconde Guerre mondiale, Paris, Éditions de la Sorbonne, 2021,p. 315-330.
Nicolas Ginsburger, « Ratzel contre la géopolitique? Référence allemande et géographie politique dans la géographie française de l'entre-deux-guerres »,Geographica Helvetica, vol. 78; n°1, 16 février 2023, p. 65-74,https://doi.org/10.5194/gh-78-65-2023
↑[compte rendu] Georges Weill, « La Macédoine, son évolution contemporaine by Jacques Ancel »,Revue d'histoire moderne,vol. 8,no 6,,p. 81(lire en ligne, consulté le).
↑abc etd« Aux origines de la géopolitique française : Jacques Ancel », Florian Louis,Conflits,no 10, juillet-,p. 33-34.
↑HenriHauser,Manuel de politique européenne, histoire diplomatique de l'Europe (1871-1914), Les Presses Universitaires de France,(lire en ligne)
↑Jacques Ancel,Géopolitique, Paris, Libraire Delagrave,, 117 p.
↑StéphaneRosière,Géographie politique et géopolitique. Une grammaire de l’espace politique, Editions Ellipses,, 512 p.(ISBN978-2-340-05874-3,lire en ligne)