Son père,Étienne Pascal, devient président à laCour des aides deMontferrand en1626. Veuf, cet homme d'une grande culture littéraire et scientifique décide de s’installer à Paris avec ses enfants en 1631 et s'occupe de leur éducation[1].
Jacqueline est très jeune fascinée par la poésie, compose des vers à l’âge de huit ans, et compose à l’âge de treize ans unsonnet sur la grossesse de lareine. L'année suivante, elle joue une pièce devantRichelieu et obtient la grâce de son père, alors en disgrâce[1].
La famille s'installe àRouen en1639 car Étienne Pascal y a été nommé par le roi commissaire pour la réforme des impôts. Jacqueline y poursuit ses travaux littéraires, encouragée parCorneille, et remporte notamment un prix duPuy des Palinods. À partir de1646, sous l’influence de deux disciples deSaint-Cyran, les Pascal se rapprochent dePort-Royal[1]. Ainsi, quand Jacqueline et Blaise reviennent àParis en1648, ils fréquentent les jansénistes. Jacqueline pense à se faire religieuse, renonce à la poésie et se place sous la direction d’Antoine Singlin[1].
Son père s’oppose d’abord à sa vocation, mais elle entre à Port-Royal, peu après le décès de ce dernier, le et fait profession dès le, sous le nom de sœur Sainte-Euphémie[2]. Elle a alors une grande influence sur sa famille, en particulier sur son frère Blaise, alors mondain, brillant, mais qui ressent un « grand mépris du monde » : ce dernier se rapproche des jansénistes et se place sous la direction spirituelle deSinglin[1].
Elle-même reprend la plume pour célébrer le miracle de la Sainte-Épine, où sa nièceMarguerite Périer joue le premier rôle.
Elle se voit parallèlement confier des missions au sein de l’abbaye : le soin des postulantes (1655), l’éducation des enfants (1657), le sous-prieurat (1659)[1].
Lorsque les religieuses doivent signer leFormulaire d'Alexandre VII en1661, elle se montre parmi les plus opposées à la signature, refusant de transiger. Elle écrit alors àAntoine Arnauld une lettre où se trouve la célèbre formule : « Puisque les évêques ont des courages de filles, les filles doivent avoir des courages d’évêques »[1]. Elle finit cependant par être contrainte de signer et meurt peu après, en octobre1661[1].
L’œuvre de Jacqueline occupe au total 327 pages réparties entre les volumes II, III et IV desŒuvres complètes de Blaise Pascal éditées parJean Mesnard[3].
Alphonse Séché,Les muses françaises : anthologie des femmes-poètes (1200-1891). Morceaux choisis accompagnés de notices biographiques et bibliographiques, Paris, Louis-Michaud,(lire en ligne),p. 116-123
Lettres, opuscules et mémoires de Gilberte Périer, Jacqueline Pascal et Marguerite Périer, leur nièce,(lire en ligne),p. 117 et suivantes
Pierre Ordioni a consacré au drame de la signature du Formulaire par Jacqueline Pascal (« conflit entre la conscience et l'obéissance »), une tragédie,Le Chant des ténèbres, donné à deux reprises par la Radiodiffusion Française les 25 octobre 1962 et 27 octobre 1963 par les Comédiens Français (publié sous le patronage des Amis de Port-Royal, Paris, Nouvelles Éditions Latines,1965)
André Bord,« La vocation de Jacqueline », dansLes Pascal à Rouen, 1640-1648, Mont-Saint-Aignan, Presses universitaires de Rouen et du Havre,(lire en ligne),p. 347-353
Colloque organisé par le Centre International Blaise Pascal avec le concours de la Société des Amis de Port-Royal. Actes publiés grâce au concours et aux subventions de l'association des Amis et Correspondants du CIBP, du Centre de Recherches sur la Réforme et la Contre-Réforme de l'université Clermont II, du Ministère de la Culture, de la Société des Amis de Port-Royal.
Alphonse Séché,Les muses françaises : anthologie des femmes-poètes (1200-1891). Morceaux choisis accompagnés de notices biographiques et bibliographiques, Paris, Louis-Michaud,(lire en ligne),p. 116-123
Victor Giraud,Sœurs de grands hommes : Jacqueline Pascal. Lucile de Chateaubriand. Henriette Renan, Paris, Crès et Cie,