Pour les articles homonymes, voirLévy,Valensi (homonymie) etRosenblum.
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| Conjoint | Pierre Lévi-Valensi(d) |
Jacqueline Lévi-Valensi, néeRosenblum le àParis et morte le àAmiens est une professeure de lettresuniversitairefrançaise, spécialiste d'Albert Camus.
Jacqueline Rosemblum naît le 22 mai 1932 dans le13e arrondissement de Paris[1]. Sa famille, juiveashkénaze, est originaire d'Ukraine et deLituanie, alors dans l'Empire russe. Elle reçoit une éducation religieuse et reste toute sa vie fidèle à la foi juive. Ses parents et son frère sont arrêtés en tentant de franchir la ligne de démarcation en 1942. Ils sont assassinés àAuschwitz-Birkenau. Jacqueline Rosenblum parvient s'échapper et trouver refuge chez un de ses oncles maternels dans un village duBerry.
Après la guerre, elle passa son bac en 1950 et commence des études de lettres classiques à la Sorbonne.
Elle adhère en 1951 à l'Union des étudiants juifs de France et à l'UNEF. Elle poursuit brillamment ses études en obtenant un Diplôme d'études supérieures surGérard de Nerval puis leCAPES et devient professeure àLaon. Puis, elle obtient l'agrégation et est nommé àAlger au Lycée Fromentin en 1959. Elle ne tarde pas à enseigner à l'université d'Alger. C'est là qu'elle rencontre le pneumologue[2] Pierre Lévi-Valensi, professeur agrégé, qui devient son mari[3].
En 1965, ils regagnent la France et sont nommés tous deux à Amiens.
Rentrée en métropole en 1965, elle est nommée au Collège Littéraire Universitaire d'Amiens et devient l'un des principaux artisans de sa transformation en Faculté des Lettres de l'Université de Picardie (pas encoreJules Verne). Jusqu'à sa retraite en 1997, elle est la principale animatrice de cette Faculté, dont elle est le doyen à partir de 1989. Elle y fonde et y anime le Centre d'Études du Roman et du Romanesque.
Elle soutient en 1981 une thèse d'État,Genèse de l'œuvre romanesque d'Albert Camus sous la direction de Marie-Jeanne Dury et de Michel Raimondi, qui est publiée en 2006 chezGallimard sous le titreAlbert Camus ou la naissance d'un romancier (édition préparée, sous son contrôle, par Agnès Spiquel). Dès lors, elle devient professeur des universités et reconnue comme l'une des grandes spécialistes d'Albert Camus et, plus largement, du roman duXXe siècle ; tout particulièrement par ses travaux surLouis Aragon. Elle s'intéresse également à la littérature « lazaréenne » (issue de l'expérience des camps de concentration).
Elle est également coauteur deRéflexions sur le terrorisme : Albert Camus et auteur deCamus à Combat, éditoriaux et articles d'Albert Camus 1944-1947.
Avec Raymond Gay-Crosier, elle fonda en 1982 et préside jusqu'à sa mort, laSociété des études camusiennes, qui vise à promouvoir la pensée et l'œuvre d'Albert Camus. Elle publie de nombreux ouvrages, personnels ou collectifs, ainsi que des textes importants de Camus, entre autres ses éditoriaux dans le journalCombat et un recueil de ses textes sur le terrorisme. Elle fut l'instigatrice de la nouvelle édition desŒuvres complètes de Camus dans la collectionBibliothèque de la Pléiade, à laquelle elle travaille activement jusqu'à sa mort : elle peut en diriger les deux premiers volumes, parus en 2006.
Juive libérale, elle devint vice-présidente de la Communauté israélite de la Somme en 1998.
Membre de l'association desFils et filles de déportés juifs de France deSerge Klarsfeld, elle en est la représentante à Amiens. Fidèle au devoir de mémoire, elle témoigne inlassablement sur laShoah, surtout auprès des jeunes.
Elle décède le et est inhumée aucimetière Saint-Acheul nouveau d'Amiens.