Pour les articles homonymes, voirMoreno.
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| Sépulture | Feuerhalle Simmering(en) |
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Jacob Levy Moreno, né le àBucarest, et mort le àBeacon (États-Unis), est unmédecinaméricain d'origineroumaine.
Il est l'un des pionniers de la recherchesociométrique selon une approche sociologique des phénomènes sociaux mais également selon une approche psychiatrique en initiant lapsychothérapie de groupe (1932). Avec sa collaboratrice et conjointeZerka T. Moreno, ils cocréent lepsychodrame et travaillent ensemble durant toutes leur carrières.
Né àBucarest enRoumanie, il est élevé àVienne, dans l'Empire austro-hongrois.
Moreno est issu d'une fratrie de six enfants dont le père, commerçant, est régulièrement absent. Il est principalement élevé par sa mère, jeune orpheline juive roumaine. À partir de l'âge de 12 ans, il est élevé par son frère aîné.
Moreno entame des études dephilosophie avant de s'orienter vers la médecine[1]. Il se consacrera également au théâtre et mettra ultérieurement en scène ses fantasmes personnels et les pathologies de ses patients, ce qui lui permettra de jeter les bases et de cocréer, avecZerka Moreno, lepsychodrame[2]. En effet, lors d’une séance pendant laquelle une actrice était invitée à jouer ses problèmes de couple, Moreno découvrira les effets bénéfiques de lacatharsis : « Les scènes de théâtre font disparaître les scènes de ménage », observe-t-il[3]. Ces observations sont étroitement liée avec lapsychanalyse. À cet égard, il rencontre brièvementFreud en 1912, à la sortie d’un cours sur lesrêves télépathiques, mais le courant ne passe pas entre les deux hommes. Moreno aurait déclaré : « Et bien docteur Freud, je commence là où vous vous arrêtez. Vous rencontrez les autres dans le cadre artificiel de votre cabinet, je les rencontre chez eux, ou dans leur milieu habituel. Vous analysez leurs rêves, j’essaye de leur insuffler le courage de rêver encore. »[4].
Alors qu'il est étudiant en médecine à Vienne en 1908, il s'intéresse aux relations entre les enfants jouant dans un parc public, et a alors l'idée de mesurer l'intensité de ces relations[5].
Dès 1913, il commence à s'intéresser aux populations défavorisées. Il aide notamment les prostituées deVienne à s'organiser et à se prendre en charge collectivement[6].
En 1917, il devient médecin àVienne et exerce pendant la Première Guerre mondiale de 1914-1918 au sein du camp de réfugiés sud-tyroliens de Mittendorf an der Fischa (Gramatneusiedl, en Basse-Autriche). Cette expérience initiera les fondements de lasociométrie : il essayera de regrouper des réfugiés par centres d'affinités et d'intérêts, ce qui les aidera à mieux survivre et à surmonter leur détresse affective.
Après la guerre, il est médecin du travail pour la municipalité de Vienne, ainsi que dans une usine de textiles, la Kammgarnfabrik. Il soigne gratuitement les patients à Bad Vöslau de 1918 à 1924. Il fréquente aussi assidûment les cafés de Vienne et crée en même temps la revue Daimon (1918-1922), à laquelle vont collaborer notammentMax Brod,Martin Buber,Arthur Schnitzler,Franz Werfel,Oskar Kokoschka,Alfred Adler.
En 1925, face à la montée de l'antisémitisme en Europe, il immigre auxEtats-Unis.
En1934, il publie son ouvrage de référenceWho Shall Survive? (Qui survivra ?), qui s'appuie sur des recherches faites avecHelen Jennings[7]. Une seconde édition est parue en 1955[8].
Dans cet ouvrage, l’auteur illustre ses démonstrations par desgraphes en initiant des règles graphiques (couleurs, formes) représentant l’ensemble des relations entre les sujets du groupe. Ces sociogrammes, réalisés à partir de ses intuitions et des méthodes statistiques de Jennings[9], ont initié lareprésentation graphique et la visualisation de l'information dans la recherche scientifique.
Parmi ses expérimentations, il démontre les affinités entre élèves de classes de divers degrés, représentées sous la forme desociogrammes suivants :
Après la Seconde Guerre mondiale, Jacob Moreno lance une approche thérapeutique à tendance psychodramatique qui se différencie de celle deCarl Rogers, qualifiée de "clinique".
En1936, il travaille comme médecin àNew York puis à Beacon, à l'hôpital puis en libéral. Il crée une clinique psychiatrique privée dotée d'un théâtre thérapeutique avec l'aide de Gertrude Franchot Tone et travaille avec la sociologue Helen Jennings sur les regroupements de prisonniers par affinités. Il crée la maison d'édition Beacon House et publie des articles sur la théorie des rôles et de la spontanéité créatrice. Il assure des enseignements àl'université de New-York[Laquelle ?] et donne des discours et des conférences. Il élabore sa théorie dupsychodrame humaniste.
À la fin de la Seconde Guerre mondiale, à la suite du2e Congrès international de criminologie de Paris qui se tient en en même temps que le Congrès international de psychiatrie, Moreno se rend àParis, invité parJuliette Favez-Boutonier, responsable de la section de psychothérapie de ce congrès depsychiatrie. Il prend des contacts, surtout avec despsychanalystes, fin 1950 et, en vue de regrouper ceux qui s'intéressent aux méthodes de groupe.
Il fonde le « Conseil international de psychothérapie de groupe » et organise des rencontres entre praticiens de ces nouvelles sciences, ainsi qu'avec les sociologuesGeorges Gurvitch,Jean Stoetzel... Pendant plus de vingt ans, il participera à de multiples congrès (psychothérapie de groupe, psychodrame,sociométrie...).
En1967, la clinique de Moreno, à Beacon, ferme ses portes mais les séminaires de formation continuent durant plusieurs années. En1973, il fonde l'« Association internationale de psychothérapie de groupe » (IAGP). Moreno est l'époux deZerka T. Moreno (1917-2016), également psychothérapeute, avec laquelle il a longtemps travaillé.