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Hyacinthoides non-scripta

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Pour les articles homonymes, voirJacinthe.

Hyacinthoides non-scripta
Description de cette image, également commentée ci-après
Illustration botanique de la Jacinthe des bois.
Classification de Cronquist (1981)
RègnePlantae
DivisionMagnoliophyta
ClasseLiliopsida
Sous-classeLiliidae
OrdreLiliales
FamilleLiliaceae
GenreHyacinthoides

Espèce

Hyacinthoides non-scripta
(L.)Chouard exRothm.,1944

Classification APG III (2009)

Classification APG III (2009)
OrdreAsparagales
FamilleAsparagaceae
Sous-familleHyacinthoideae

LaJacinthe des bois, ouJacinthe sauvage (Hyacinthoides non-scripta), est uneespèce deplantes vivaces. Elle appartient à lafamille desLiliaceae selon la classification classique. La classification phylogénétique la place dans la famille desHyacinthaceae (ou optionnellement dans celle desAsparagaceae).

EnFrance, elle est aussi appeléescille penchée,petite jacintheendymion penché etmuguet bleu[1]. Elle est également surnomméebleuet des bois dans le Nord du pays, mais aussiclochette oumartinet enÎle-de-France.

Elle forme, dans lessous-bois, de grands tapis bleus lors de safloraison.

Description

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Une grappe de fleurs courbée.
Graines deHyacinthoides non-scripta.

La Jacinthe des bois est uneplante vivace haute de 20 à 40 cm. Elle a unbulbe de la taille d'unenoisette qui est muni deracines contractiles qui le font glisser plus profondément dans des couches du sol plus humides. Ses feuilles basales linéaires, par groupe de 3 ou 6, sont dressées puis recourbées. De forme lancéolée, leur limbe a une largeur de 7 à 16 mm.

Lors de lafloraison (d'avril à mai), les fleurs sont regroupées sur unracème unilatéral semi-pendant (généralement 5–12 fleurs, exceptionnellement 3–32) qui donne à la plante l'aspect de dormir. Leurstépales sont bleu mauve, recourbés ou enroulés à leur extrémité, donnant à la fleur une forme d'entonnoir long de 14-18 mm, muni de deux bractées à la base. La hampe florale qui monte jusqu'à 500 mm persiste, sèche, après la disparition des feuilles en juin[2].

Répartition

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La Jacinthe des bois vit essentiellement sous climat à forte influence atlantique. Elle est quasiment absente ailleurs. C'est enEurope une espèce indicatrice duclimat océanique. Sonaire de répartition globale comprend le nord-ouest de lapéninsule Ibérique, l'ensemble desÎles Britanniques, ainsi que le nord, le centre et l'ouest de laFrance, et laBelgique. En Belgique elle est commune surtout à l'ouest (Ardennes flamandes etBois de Hal, par exemple). La Grande-Bretagne abriterait un tiers des "bluebells" de la planète selonLandlife qui insiste sur la responsabilité de ce pays en matière de préservation de l'espèce, notamment face à des menaces telles que lechangement climatique. Mais c'est laFrance qui abrite actuellement la majorité des populations de cette espèce, en particulier dans les forêts préservées dePicardie, de larégion parisienne et deNormandie, dans l'ouest (Bretagne,Pays de Loire), dans leCentre, leLimousin et leMorvan ; où elle couvre parfois de très vastes surfaces en forte densité. Elle est également très présente dans leNord-Pas-de-Calais (Artois,Boulonnais,Avesnois, ainsi que dans lesmonts de Flandre dont les sous-bois entièrement bleus au printemps ont été décrits parMarguerite Yourcenar). Sa présence est plus localisée dans le Sud-Ouest et elle est absente dans les régions les plus à l'est et dans le Sud-Est.

Ailleurs, comme dans l'ouest desPays-Bas et le nord-ouest de l'Allemagne, la plante est vraisemblablement naturalisée. On la retrouve également dans l'est de l'Amérique du Nord. Les plantes introduites, notamment auxPays-Bas, sont généralement des hybrides avec laJacinthe d'EspagneHyacinthoides hispanica subsp.hispanica (Hyacinthoides ×massartiana)[3].

Habitat et écologie

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C'est une plantesciaphile et de demi-ombre, préférant les sols bien pourvus en humidité, moyennement riches en nutriments, profonds, moyennement acides à neutres, le plus souvent à texture limoneuse (limon pur ou argileux, sableux, caillouteux) et parfois des sols rocheux[4].

C'est une plante vernale, comme l'anémone sylvie, laficaire, lesprimevères ou lenarcisse jaune, avec lesquels elle cohabite souvent (la floraison de la jacinthe des bois est généralement la plus tardive parmi ces plantes). Elle est bien adaptée aux sous-bois des forêts anciennes denses et sombres comme des chênaie-charmaies ou des hêtraies, car elle accomplit les phases majeures de son cycle (feuillaison et floraison) au printemps lorsque la feuillaison des arbres n'est pas encore complète et que la lumière atteint encore suffisamment les sous-bois. Elle fait alors des réserves dans son bulbe souterrain qui lui permet de patienter discrètement, après disparition des parties aériennes de la plante, durant tout l'été, l'automne et l’hiver, jusqu'au printemps suivant où elle pourra faire paraitre précocement de nouvelles feuilles grâce à ses réserves. Cette adaptation efficace lui permet de dominer densément et durablement les sous-bois qui lui sont propices. C'est une plante indicatrice des forêts anciennes, plus ou moins proches duclimax ou dégradées, qui n'ont pas subi de trop longues périodes de déboisement dans le passé, car son rythme de colonisation pour constituer des populations étendues dans une forêt est relativement lent. Lorsque le milieu est plus ouvert elle est généralement supplantée, lentement mais surement, par les plantes héliophiles qui sont plus vigoureuses du fait de leur période de végétation plus longue[5].

Elle caractérise en particulier deuxassociations végétales forestières répandues dans le nord-ouest de l'Europe : la chênaie-charmaie ou chênaie-frênaie à jacinthes des bois (Endymio non-scrypta - Carpinetum betuli) sur sols assez lourds (limoneux ou limono-sableux plus ou moins riche en argile, voire argileux) et humides, et surtout la hêtraie atlantique à jacinthes des bois (Endymio non-scrypta - Fagetum sylvaticae) sur sols plus légers et drainants (limoneux à sablo-limoneux, contenant moins d'argile) mais assez humides. Ces deux associations font partie de l'alliancephytosociologique des "chênaie-charmaies" (Carpinion betuli) malgré la dominance fréquente du hêtre dans la seconde[6],[7]. Elle se trouve aussi parfois dans les haies. Sur la façade ouest des Iles britanniques, elle peut vivre en milieu plus ouvert, comme des landes ou des prairies littorales, du fait du climat particulièrement frais, humide et peu ensoleillé, comme d'autres plantes normalement sciaphiles.

Statut, menaces...

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Forme blanche de l'hybrideHyacinthoides ×massartiana dans les dunes au sud deSchéveningue.

Hyacinthoides non-scripta a souvent localement régressé ou localement disparu pour diverses raisons, dont la cueillette (légale ou illégale) et l'hybridation, mais elle reste globalement commune dans son aire de répartition.

Diversité de couleurs deHyacinthoides ×massartiana, région Nord en France.

Dans les jardins, c'est le plus souvent laJacinthe d'Espagne (Hyacinthoides hispanica subsp.hispanica) et des hybrides qui sont introduites. Elles sont souvent confondues avec la Jacinthe des bois, aussi bien par les particuliers que dans le commerce. Elles s’échappent fréquemment des jardins pour rejoindre les bois. Certains particuliers les introduisent même dans les sous-bois en croyant ainsi bien faire et le repeupler de jacinthes des bois. De plus en plus d’hybrides apparaissent entre ces deux espèces, ce qui constitue de loin la principale menace pour la jacinthe des bois à long terme. Le robuste hybrideHyacinthoides ×massartiana est fertile et par hybridation en retour apparaît une gamme de toutes les formes intermédiaires. De par leur morphologie différente, la Jacinthe d'Espagne et les hybrides ne forment pas ou rarement des populations en tapis à floraison dense comme le fait la Jacinthe des bois, elles n'en ont pas la légèreté ni l'élégance, et leur couleur bleue est bien moins intense, ainsi le phénomène spectaculaire des sous-bois entièrement bleus au printemps disparaît là ou la Jacinthe des bois s'hybride avec la Jacinthe d'Espagne, faisant définitivement disparaitre un patrimoine esthétique important dans certaines localités.

Leréchauffement climatique pourrait fragiliser l'espèce dans la partie méridionale de son aire de répartition.

La Jacinthe des bois est classéeespèce protégée dans certaines régions de France, notamment à la périphérie de son aire de répartition où elle est peut-être moins commune (Centre,Lot-et-Garonne,Limousin…), ainsi qu'en Belgique. Par conséquent, la cueillette est à faire avec précaution et localement à éviter dans ces deux pays.

De même enGrande-Bretagne où elle est aussi considérée comme en forte régression et où, en tant qu'une des espèces prioritaires duBAP(Biodiversity Action Plan), elle bénéficie d'une protection légale (avec interdiction de vente) depuis1998.Elle y fait aussi l'objet d'uneculture conservatoire ainsi que d'unplan national de restauration et d'opérations deréintroductions, dont enclairières forestières restaurées avec des plantes issus desemis (pour conserver ladiversité génétique), sur sol inversé (« soil inversion »[8]).

Le Royaume-Uni est le plus avancé dans la protection de cette espèce : leBluebell project anglais a vu le jour en1995, mais les premières réintroductions ont été plus tardives, car il faut jusqu'à six ans pour produire un oignon (bulbe) à partir de semis pour obtenir de nouvelles semences.

Utilisations

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Fleur légèrement parfumée, elle est utilisée commeplante ornementale dans lesbordures herbacées.

Les jacinthes synthétisent une large gamme de composés biochimiques avec de possibles propriétés médicinales. Elles contiennent au moins 15 composés biologiquement actifs qui peuvent leur fournir une protection contre les insectes et les animaux. Certains extraits - desalcaloïdes hydrosolubles - sont semblables à des composés testés pour être utilisés dans la lutte contre le VIH et le cancer[9].

Leurs bulbes sont utilisés dans lamédecine traditionnelle contre lesleucorrhées, commediurétique ou hémostatique, tandis que la sève riche en mucilages des bulbes et des tiges de jacinthe contiennent une gomme donnant une colle forte qui servait jadis à empeser les collerettes et les fraises, à fixer les empennages des flèches et à la reliure[10].

Elle est connue enhoméopathie sous le nom d’Agraphis nutans utilisé dans lasphère ORL[11].

La jacinthe des bois peut être considéré comme une des fleurs préférées du Royaume-Uni et sert de logo à laBotanical Society of the British Isles[12].

Synonymes

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  • Endymion non-scriptus (L.) Garcke
  • Endymion nutans Dumort.
  • Scilla non-scripta (L.) Hoffmanns. & Link

Remarque

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Hyacinthoides non-scripta a pu être considérée comme ayant deux sous-espèces. La première étaitHyacinthoides non-scripta subsp.non-scripta, la jacinthe des bois à proprement parler. La seconde étaitHyacinthoides non-scripta subsp.hispanica, c'est-à-dire lascille d'Espagne.

Ce classement ne semble plus être d'actualité.

Étymologie

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  • Hyacinthoides non-scripta : deHyacinthe, personnification du printemps tué puis transformé en fleurs parApollon et du latinnon-scriptus : sans marque (sur les feuilles).
  • Endymion nutans : deEndymion, berger plongé parZeus dans un sommeil perpétuel (rappelle l'aspect endormi de la plante) et du latinnutans : penché.

Voir aussi

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Bibliographie

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Articles connexes

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Liens externes

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Notes et références

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  1. (fr)Tela Botanica (France métro) :Hyacinthoides non-scripta
  2. (en) Clive A. Stace,New Flora of the British Isles,Cambridge University Press,,p. 920–921
  3. (en) « Discover / Natural History Museum », surnhm.ac.uk(consulté le).
  4. J. C. Rameau, D. Mansion et G. Dumé,Flore forestière française, guide écologique illustré : plaines et collines,vol. Tome 1, Institut pour le Développement Forestier,, 1785 p.(ISBN 978-2-904740-16-9 et2-904740-16-3,lire en ligne), p. 1205.
  5. Jean-Claude Rameau et J.-M. Roer, Les forêts acidiphiles du sud-est du Bassin parisien. Colloques phytosociologiques, III, Les forêts acidiphiles, Lille, 1974, p. 290
  6. M. Bounieras, G. Arnal et C. Bock,Guide des groupements végétaux de la région parisienne : Bassin parisien, Nord de la France, Paris,Belin,, 639 p.(ISBN 2-7011-2522-7).
  7. Catteau, Duhamel et al.,Guide des végétations des zones humides de la région Nord-Pas-de-Calais, Bailleul, Centre régional de phytosociologie agréé du conservatoire botanique national de Bailleul,, 630 p.(ISBN 978-2-909024-11-0 et2-909024-11-3), p.422-423
  8. Site Wildflower de l'ONG anglaiseLandlife, à propos de la restauration de clairières à jacinthes
  9. (en) « Bluebells could help fight cancer », surBBC,
  10. (en)Hyacinthoides nonscripta - (L.) Chouard. ex Rothm, site Plants for a Future
  11. Alain Sarembaud et Bernard Poitevin,Médicaments à usage homéopathique. Dictionnaire pratique, Elsevier Masson,,p. 11
  12. (en) Gabriel E. Hemery, « A new image for the society »,BSBI News,no 100,‎,p. 5–6
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