Le terme de J-pop est « inventé » par J-Wave, une station de la radio de la bande FM, pour décrire ce qui était jusque-là appelé « new music »[2]. Le terme est largement utilisé au Japon pour décrire plusieurs genres musicaux incluant de lapop, durock, de ladance, durap, et de lasoul. Dans la région deNagoya le terme deZ-pop est utilisé pour décrire des chansons populaires dans la région.J-rock,visual kei etJ-rap sont généralement considérés comme des sous-catégories de la J-pop : les magasins japonais divisent habituellement leur musique en quatre sections : J-pop,enka (une forme traditionnelle deballade), classique, et Anglais/international. Certaines chansons, comme celles deMiyuki Nakajima etAnzen Chitai, représentent une fusion entre l'enka et la J-pop. Cependant le J-rock, le visual kei et leJ-punk sont différents de la J-pop[3].
L'histoire de la J-pop, peut être suivie en même temps que celle dujazz qui devient populaire durant le début de l'ère Shōwa. Le jazz réintroduit plusieurs instruments de musique, auparavant utilisés seulement pour jouer de la musique classique ou des marches militaires, dans les bars et les clubs. Le jazz ajoute également l'élément de « fun » à la scène musicale japonaise. Comme résultat, les Ongaku Kissa(音楽喫茶?,litt. bar à musique) ou lesJazz kissa (ジャズ喫茶?) deviennent très populaires grâce à ce renouveau musical.
Sous la pression de l'armée impériale durant laSeconde Guerre mondiale, la pratique dejazz est temporairement stoppée. À la fin de la guerre, les soldatsaméricains et le Far East Network — qui occupent le Japon à cette époque — introduisent un certain nombre de nouveaux styles musicaux dans le pays. Leboogie-woogie, lemambo, leblues et lamusique country étaient joués par des musiciens japonais pour les troupes américaines. Des chansons comme le Tokyo Boogie-Woogie deShizuko Kasagi (1948),Tennessee Waltz deChiemi Eri (1951),Omatsuri Mambo deHibari Misora etOmoide no Waltz d'Izumi Yukimura deviennent populaires. Des musiciens étrangers et des groupes dontJazz at the Philharmonic etLouis Armstrong vinrent jouer au Japon. 1952 est déclarée l'« année du boom du jazz » mais le genre lui-même demandait un haut niveau technique et était difficile à jouer. Comme résultat, plusieurs musiciens japonais amateurs se tournent vers la musique country, bien plus facile à apprendre et à jouer.On assiste[style à revoir] à une prolifération de ce genre musical au Japon.
Durant la période allant du début desannées 1970 jusqu'au milieu desannées 1980, on[Qui ?] passe de chansons simples avec une seule guitare en accompagnement à des arrangements musicaux plus complexes connus sous le nom denew music(ニューミュージック,nyū myūjikku?). En lieu et place de messages à caractère social les chansons se concentrent sur des événements ou les sentiments de la vie comme l'amour.Takuro Yoshida etYōsui Inoue sont deux artistes notables de cettenew music.
Dans les années 1980, le terme de « city pop » est utilisé pour décrire un type de musique populaire avec un thème citadin principal.Tokyo en particulier inspire de nombreuses chansons de ce genre. Il est difficile de déterminer une limite précise entre la city pop et lanew music et de nombreuses chansons correspondent aux deux catégories. La Wasei pop (littéralement la pop du Japon) devient rapidement une expression courante pour décrire à la fois la city pop et lanew music. Au début des années 1990,« J-pop » devient le terme courant pour décrire la plupart de ces chansons populaires. La fin des années 1980 voit l'émergence de l'un des groupes de rock japonais les plus populaires de tous les temps,Chage and Aska. Duo de chanteurs et compositeurs masculins très populaire formé de Chage (Shuji Shibata) et de Ryo Aska (Shigeaki Miyazaki), ils réalisent une série de hits sans précédent durant les années 1980 et 1990, et deviennent les artistes les plus célèbres du rock asiatique. Leur tournéeAsian Tour II / Mission Impossible est la tournée la plus importante jamais organisée par un groupe japonais - les tickets pour les 61 dates au Japon, Hong Kong, Singapour, et Taïwan sont tous vendus dès le premier jour. Ryo Aska est largement considéré aujourd'hui[Quand ?] comme l'un des plus grands auteur-compositeurs du Japon. Toutefois, avec l'émergence de ladance-pop japonaise inaugurée parNamie Amuro (avant de se tourner vers leRnB) etTetsuya Komuro durant la fin des années 1990, la popularité de groupes de rock tels que Chage and Aska diminua.
Formé aussi à la fin des années 1980, c'est le groupe dénomméB'z qui constitue le plus grand groupe japonais, avec plus de80 millions de disques vendus et maints records (comme le plus grand nombre de disques consécutivementno 1 au classement Oricon)[réf. nécessaire]. Le meneur du groupe, le guitaristeTak Matsumoto, est d'ailleurs l'unique Asiatique à posséder une signature Les Paul Gibson et a l'empreinte de ses mains sur le Boulevard RockWalk àLos Angeles (ainsi que son partenaire, le chanteurKōshi Inaba). À l'image de nombreux groupes japonais, B'z touche à de nombreux genres. Sil'on peut[style à revoir] le définir comme un groupe pop-rock, B'z possède des aspects rock très présent, quand ce n'est pas hard rock, sans oublier le jazz. En effet, Tak Matsumoto, qui a une carrière solo parallèle instrumentale, remporte leGrammy Award du « meilleur album pop instrumental » en 2011 avec le guitariste américainLarry Carlton, pour un album de jazz instrumental justement.
LeRnB devient populaire au Japon vers la fin desannées 1990, avec les débuts deHikaru Utada et son premier singleAutomatic/Time Will Tell. Son premier album,First Love se vend à environ 7 650 000 d'exemplaires[4], réalisant la plus grosse vente d'albums de tous les temps, et la meilleure vente pour un premier album. Pendant ce temps, la pop est toujours aussi populaire au Japon avec des artistes solo féminins commeAyumi Hamasaki,Mai Kuraki etAmi Suzuki, et des groupes féminins commeSPEED etMorning Musume.
Depuis le début desannées 2000, les influences RnB ethip-hop sont plus fortes que jamais. Des groupes que l'on pourrait qualifier de J-hip-hop/rock comme Orange Range etKetsumeishi sont au top des classementsOricon, avec quelques groupes de pop/rock plus anciens commeMr. Children,B'z etSouthern All Stars. Une artiste de référence en matière de RnB japonaise estNamie Amuro[5].
C'est également au début des années 2000 que le concept des groupes d'idoles se fait de plus en plus populaire, avec des groupes commeArashi,Hey! Say! JUMP,Momoiro Clover Z ouAKB48[6]. Ce dernier groupe, produit parYasushi Akimoto, est d'ailleurs à l'origine d'un nouveau concept d'idoles au Japon, intituléIdols You Can Meet (Idoles que vous pouvez rencontrer), permettant aux fans d'interagir directement avec les idoles concernées[7].
La Corée du Sud ayant levé une interdiction sur la diffusion de la culture japonaise sur son territoire en 1998, les influences musicales du pays ont eu des répercussions sur la J-pop, notamment par le biais d'artistes coréens, commeBoA publiant des titres en langue japonaise[8]. Cette influence permettra, au début des années 2010, à des labels comme LDH (avecExile etE-girls[9]) ouAvex (avec Faky) de récupérer des influences occidentales et de la pop coréenne tout en incorporant des éléments de la J-pop.
Dans certains contrats, les managers et producteurs peuvent avoir un plein pouvoir sur leurs artistes ; des contrats empêchent certaines membres de partir si elles sont jugées « trop importantes » pour leur groupe. AuJapon, lesidoles n'ont également pas le droit d'entretenir des relations amoureuses: le,Minami Minegishi, à l'époque membre du groupe d'idoles japonaisesAKB48, est surprise à entretenir une relation avec Alan Shirahama, un membre duboys band Generations, du collectifExile. Elle est rétrogradée à la position de stagiaire et est mise à l'écart du groupe par son agence. Peu de temps après cet événement, elle publie une vidéo d'excuse dans laquelle sa tête est rasée[10],[11],[12],[13],[14],[15],[16]. Dans ces groupes, les membres ne sont pas permanentes : des membres « trop âgées » sont remplacées par de nouvelles idoles, plus jeunes[17].
En raison de toute cette pression, certains cas desuicide sont rapportés chez les idoles, dont celui de Honoka Ōmoto, 16 ans[18].Les fans peuvent aussi avoir un comportement dangereux pour les stars.
En,Anna Iriyama et Rina Kawaei, deux membres d'AKB48, sont agressées par un homme lors d'un événement dit « handshake » àTakizawa, dans lapréfecture d'Iwate[19]. En mai 2016, une idole, Mayu Tomita, est poignardée par un fan àTokyo. Cette dernière poursuivit le gouvernement, en précisant que malgré des avertissements, des mesures n'ont pas été prises afin de la protéger de cet agresseur[20].
En, Maho Yamaguchi, à l'époque membre deNGT48, un groupe-sœur d'AKB48, est victime d'une agression par deux hommes. Cet événement suscite plusieurs réactions auJapon et dans le monde concernant la sécurité médiatique d'idoles. À la suite de cet événement, Yamaguchi fut forcée de s'excuser en indiquant avoir « causé des problèmes »[21]. Entre mars et, des abus sexuels commis parJohnny Kitagawa, fondateur du labelJohnny & Associates, sont à nouveau mis en lumière à la suite du documentaire britanniquePredator: The Secret Scandal of J-Pop[22] et d'allégations par Kauan Okamoto, un ancien idole du label[23]. Le producteur avait auparavant fait l'objet de premières allégations sur le sujet en 1988[24].
La musique J-pop fait partie intégrante de laculture japonaise. Elle est utilisée partout :anime, magasins, publicités, films, émissions radio ou télévisuelles, et jeux vidéo. Les chansons de J-pop sont souvent jouées à un rythme rapide, et certaines personnes ont du mal à l'apprécier. Dans lesanime ou les émissions télévisuelles, et en particulier lesdrama, les chansons d'ouverture et de fin sont souvent changées plusieurs fois par an. Comme la plupart des programmes ont une chanson d'ouverture et une de fin, il est possible pour un programme d'avoir jusqu'à huit chansons en une seule saison.
Le nombre important de chansons qui sont réalisées implique un renouvellement constant de la J-pop. Plusieurs artistes ne feront qu'un seul album et quelques singles avant de disparaître dans l'anonymat. Il est très difficile de rester sur le devant de la scène, et les artistes qui parviennent à conforter leur popularité sur une décennie sont considérés comme très talentueux. Des groupes commeDreams Come True, Chage & Aska, B'z, Southern All Stars,The pillows, et TUBE qui ont du succès durant plus de 15 ans peuvent être considérés comme des succès phénoménaux.
Les cinq dernières années connaissent l'émergence d'un étrange nouveau phénomène provenant du sud du Japon. Autour deFukuoka etŌita, des groupes formés à la fois d'artistes japonais et étrangers ont vu leur popularité progresser subitement. Cette popularité attire l'attention de plusieurs grandes compagnies musicales, commeSony Japan.On peut[style à revoir] citer par exemple des groupes Fever, Dr. Funkinstein, Flower, The Routes, Def Tech, F8, et The James Heneghan Acoustic Roadshow.
↑Jeong HaKim, « Rethinking Colonialism: Korean Primary School Music Education during the Japanese Colonial Rule of Korea, 1910-1945 »,Journal of Historical Research in Music Education,vol. 36,no 1,,p. 23–42(ISSN1536-6006,lire en ligne, consulté le)