| Face B | On me recherche |
|---|---|
| Sortie | 1970 |
| Enregistré | 17, 18 mars 1970 studio Polydor Paris |
| Durée | 3:10 |
| Genre | Folk rock,chanson française |
| Format | 45 tours -33 tours |
| Auteur | Philippe Labro |
| Compositeur | Eddie Vartan |
| Producteur | Lee Hallyday |
| Label | Philips |
Singles deJohnny Hallyday
Ceux que l'amour a blessé
(1970)Deux amis pour un amour
(1970)
Jésus Christ est unechanson deJohnny Hallyday. Elle sort en45 tours le et clôt l'album (paru le de cette même année)Vie. Composée parEddie Vartan et écrite parPhilippe Labro, la chanson à sa sortie est l'objet de vives polémiques et contestations et est interdite de diffusion sur les radios et à la télévision.

Jésus Christ (etOn me recherche, proposée en face B du single) marque la première collaboration du chanteur avec le journalistePhilippe Labro, une rencontre artistique qui va profondément marquer la carrière de Johnny Hallyday[1].
En cette période (fin desannées 1960, début desannées 1970), qui voit le mouvementhippie et lepeace and love, en réaction à laguerre du Viêt Nam, se propager dans lemonde occidental,Jésus-Christ est un « personnage en vogue »[2] (1970 est l'année où sort l'album conceptJesus Christ Superstar, avant des'imposer l'année suivante sur la scène deBroadway).
C'est dans ce contexte quePhilippe Labro imagine que siJésus de Nazareth vivait aujourd'hui, ce dernier serait un hippie, qu'il aimerait les filles aux seins nus, participerait aufestival de Woodstock, fumerait de lamarie-jeanne et serait régulièrement arrêté pour vagabondage :
« S'il existe encore aujourd'hui, il doit vivre aux États-Unis [...], il doit fumer de la marie-jeanne avec un regard bleu qui plane / Jésus, Jésus-Christ, Jésus-Christ est un hippie [...], Autour de son front un bandeau, il est barbu et chevelu [...], il aime les filles aux seins nus, il est né à San Francisco [...], il vit dans un sac de couchage, on n'arrête pas de l'arrêter pour délit de vagabondage, au grand festival de WoodstockC'est lui qui soignait les blessés [...] »
L'idée de la chanson vient à Labro après un voyage auxÉtats-Unis :« J'avais noté une ressemblance frappante entre le mouvement hippie et quelque chose de Jésus christique, je m'étais dit que s'il revenait aujourd'hui, Jésus Christ serait sans aucun doute un hippie. [...] Alors que je n'avais jamais écrit de chanson de ma vie, j'ai fait le texte [...], je l'ai montré àEddie en lui disant, soit on le donne à un petit chanteur et la chanson restera dans un circuit parallèle [...] ; soit on la propose au chanteur le plus écouté, le plus représentatif de sa génération, Johnny Hallyday et il se passera forcément quelque chose. Johnny a tout de suite compris l'importance de ce texte... Et cela n'a pas manqué. »[3].
À sa sortie, le scandale est immédiat, la chanson est interdite à l'ORTF et sur les radios[4] (Europe N°1 fait de la résistance et diffuse malgré tout le titre sept fois dans une même journée[5], alors que surFrance InterMichel Droit critique sévèrement la chanson, qu'il juge inconsciente autant qu'indécente et approuve la censure qui la frappe[6]), tandis que plusieurs magasins retirent le disque de leurs rayons. Une censure qui a pour effet de doper les ventes[7]. Pour autant, la polémique ne retombe pas et des débats sont organisés entre des hauts dignitaires de l'Église catholique et Philippe Labro[8] (l'auteur et l'interprète sont alors menacés par le Vatican d'excommunication[9]).Dans les faits, plusieurs évêques ont effectivement fait remonter la demande jusqu'au Vatican, mais aucune réponse officielle n'a jamais été adoptée. Apprenant cela, Johnny réaffirme sa foi et précise qu'il a la certitude que Jésus lui a pardonné[10],[11].
Jésus Christ est du tour de chant de la tournée d'été et d'automne d'Hallyday. En novembre et décembre, auxAntilles et auCanada[12] c'est une affiche qui le présente moustachu et torse nu crucifié sur une guitare qui crée l'émotion. Après des remous àPointe-à-Pitre, les étapes canadiennes sont elles aussi émaillées de plusieurs incidents[13].
La chanson n'a plus été reprise par l'artiste sur scène ; toutefois, un autre titre, en1982,Veau d'or, vaudou fait une nouvelle fois allusion à un Jésus hippie : « [...] Le jeune hippie de Bethléem qui se battait avec des fleurs, vous l'avez démoli vous-mêmes... » (albumLa Peur).
1970 :
Enregistrement en public :
Le titre se classe n°1 des ventes en France durant 4 semaines au mois de juin[14] et s’écoule à plus de 400 000 exemplaires[15].
| Classement (1970) | Meilleure position[16] |
|---|---|
| 1 | |
| 10 |