Considéré comme l'un des plus grands joueurs de tous les temps[1],[2], il s'est particulièrement illustré à l’US Open, dont il a disputé huit finales consécutives et remporté trois titres entre1985 et1987, ainsi qu'àRoland-Garros qu'il s'est adjugé à trois reprises pour cinq finales, mais n'a en revanche jamais gagné letournoi de Wimbledon, dont il a pourtant atteint la finale à deux reprises.
Lendl atteint lapremière place mondiale pour la première fois le28 février1983, et termine numéro un au terme des saisons1985,1986,1987 et1989, pour un total de 270 semaines cumulées. Il a gagné cinq fois leMasters de tennis, performance que seulsPete Sampras,Roger Federer etNovak Djokovic ont réalisée depuis. Il est l'unique joueur de cette compétition à être parvenu 9 fois consécutivement en finale, et 12 fois d'affilée en demi-finale.
Lendl a marqué l'histoire du tennis par son jeu de fond de court, plus offensif que ceux de ses prédécesseurs (Björn Borg,Guillermo Vilas) mais aussi par son professionnalisme à toute épreuve. Ivan Lendl effectuait une préparation physique et stratégique très poussée avec son entraîneur l'AustralienTony Roche, ancien vainqueur deRoland-Garros 1966.
Le public, notammentfrançais, soutenait peu Lendl, lui reprochant un côté froid voire antipathique. Lendl possède un des plus beaux palmarès de l'histoire du tennis moderne : 270 semaines numéro un mondial à l'ATP, 8 tournois duGrand Chelem, 147 titres (dont 94 enregistrés par l'ATP), 1coupe Davis (en1980).
John McEnroe, un de ses adversaires les plus acharnés, reconnaît dans sa biographie que Lendl était un adversaire redoutable qui transforma plus le tennis qu'aucun de ses contemporains immédiats.
Si elle peut aujourd'hui paraître classique, la préparation Lendl (que subit le jeuneSampras à l'hiver1989-1990, peu avant son premier triomphe à l'US Open) détonnait dans lesannées 1980. Les joueurs de l'époque ne se refusaient ni sorties, ni boissons. Les standards minimaux dediététique étaient peu élevés à l'époque[3].Avec Lendl, tout a changé et le tennis est entré dans l'ère du professionnalisme.[réf. nécessaire]
Ivan Lendl est issu d'une famille de joueurs de tennis (sa mère était numéro un tchécoslovaque). En junior, il remporte l'Orange Bowl en 1976 et 1977, puis gagne les éditions juniors deRoland-Garros etWimbledon en 1978. Il devient alors le premier champion du monde juniors de l'histoire la même année. Rapidement, il s'imposa sur le grand circuit où régnaient encore les 4 as de l'époque,Björn Borg,Jimmy Connors,John McEnroe etGuillermo Vilas. Vainqueur de 7 tournois en1980, il atteignit sa première finale de Grand Chelem à Roland-Garros en1981, où il prit deux sets àBjörn Borg, qui remportait là son dernier titre duGrand Chelem. Jusqu'en1984, Ivan Lendl traîna la réputation d'être ce que Connors appelait une« poule mouillée ». En effet, il parvenait à s'imposer très souvent sur le circuit avec 10 titres en1981, 15 en1982, 7 en1983, mais échouait sans cesse en finale deGrand Chelem. Toutes ces victoires lui permettent de devenir numéro 1 mondial en, alors qu'il n'a pas encore remporté de tournoi du Grand Chelem.
Lendl avait échoué à l'US Open 1982 contre Connors,1983 à nouveau contre Connors, enAustralie la même année face àMats Wilander, ainsi qu'aux Masters1980 et1983. Comme grands titres, à la veille de la saison1984, il ne comptait que deux Masters (1981, 1982) et unecoupe Davis (1980).
À 24 ans, beaucoup plus tardivement que les autres grands joueurs de son sport, Lendl entrait dans l'histoire. Il laissa certes la suite de la saison 1984 à McEnroe (qui le battit à l'US Open), avant de prendre définitivement le dessus sur l'Américain en1985, chez lui, lors de l'US Open.
Alors qu'il avait perdu face à Wilander le tournoi deRoland-Garros en 1985, et que McEnroe avait été surpris en quarts deWimbledon par leSud-AfricainKevin Curren, les deux joueurs se retrouvèrent à jouer la première place mondiale en finale de l'US Open. En fait de match, on assista au cavalier seul du Tchécoslovaque, qui prenait la première place mondiale pour les 3 années qui suivirent.John McEnroe ne regagna plus de Grand Chelem. Lendl enchaîna par une victoire au Masters 1985.
Les duels Lendl-McEnroe avaient ceci de particulier qu'ils constituaient une opposition totale : le côté pince-sans-rire, froid, méthodique d'un joueur de fond de court travailleur contre l'approche inspirée d'un génie du jeu d'attaque, souvent incontrôlable. Cette opposition, qui connut un apogée dramatique à Roland-Garros en 1984, s'acheva avec la crise de confiance que connut l'Américain à la fin de 1985. Resteraient les souvenirs et pour McEnroe, les regrets de ne pas avoir gagné le grand titre qui lui manque.
Comme un symbole, c'est en finale face à John McEnroe qu'Ivan Lendl remporte le leTournoi d'Anvers, pour la troisième fois depuis 1982. Il devient ainsi le premier joueur de tennis à remporter la « raquette de diamants », une raquette de quatre kilogrammes d'or sertie de 1 700 diamants, estimée à un million d'euros, qui récompense tout triple vainqueur de ce tournoi au cours de cinq années consécutives. À ce jour, il est le seul joueur masculin à avoir réalisé cette performance (Amélie Mauresmo, chez les femmes, l'a réalisée en 2007). Ce succès sacre Ivan Lendl, qui règne désormais sur le tennis mondial.
En1987, Lendl continua sur sa lancée, remportant les titres parisien (Roland-Garros) et new-yorkais (US Open et Masters). Mais encore une fois il échoua à Wimbledon, cette fois face à l'AustralienPat Cash, joueur fragile et fantasque qui se trouvait cette année-là en état de grâce. Au1er tour de l'US Open 1987, il inflige àBarry Moir le quatrième 6-0, 6-0, 6-0 de l'ère Open en Grand Chelem (5 en tout, 1 en 1968 et 1993 et 2 en 1987) et le seul à l'US Open.
1988, l'« annéeWilander », voit Lendl échouer partout : en Australie, autre tournoi qui se refusait à lui, en France, à Londres et à l'US Open. Même le Masters ne lui sourit pas. Beaucoup pensaient alors qu'entre leSuédois de 25 ans et leTchécoslovaque de 28 ans le flambeau venait de passer. Et pourtant Wilander, à la fin de son petit chelem, eut beau prendre la première place de Lendl, il ne s'y maintint que 20 semaines avant que Lendl ne récupère sa première place jusqu’à l'été1990.
En 1989, il remporte le tournoi deKey Biscayne futurMasters de Miami sur un format de 7 tours et matchs en 5 sets comme pour les tournois du Grand Chelem mais n'en joue que 6 pour remporter le titre, son adversaire en finaleThomas Muster ayant déclaré forfait victime d'unchauffard. Il parvient à s'imposer en Australie à deux reprises (face àMečíř etEdberg) mais échoue à Roland-Garros en huitième de finale dans un match, resté dans les mémoires, face au jeune AméricainMichael Chang. En 5 sets[4], cet adolescent de 17 ans, perclus de crampes à la fin de son match, triomphe du favori et numéro un mondial. Usant de tous les stratagèmes possibles, n'hésitant pas à servir à la cuillère ou à se placer à proximité de la ligne de carré de service pour retourner, Chang provoque la fureur du Tchécoslovaque qui quitte Roland-Garros et n'y revient qu'en 1992 : il voulait se consacrer à Wimbledon, son tournoi maudit. Pourtant, Chang, avec ce service cuillère, ne fit que reproduire ce que Lendl lui-même osa faire à McEnroe au début des années 1980.
Il concentre ses efforts sur Wimbledon, en vain. Le joueur de fond de court qu'il était ne pouvait rivaliser avec les excellents joueurs de gazon (McEnroe,Edberg etBecker). Avec sa finale à l'Open d'Australie en 1983, il comptabilise trois finales sur gazon. Il perd également la finale de l'US Open 1989, sa8e consécutive à New York (record absolu).
Les dernières années ne sont qu'un lent recul : dernière finale en grand chelem face à Becker à l'Open d'Australie 1991, dernière demi-finale à l'US Open la même année face à Edberg, il quitte les 10 meilleurs mondiaux de mai à (alors qu'il venait de prendre la nationalité américaine) puis en sort définitivement en août 1993 après leMasters de Cincinnati. À la suite de ses défaites précoces au premier tour deRoland-Garros contre le modeste Français Stéphane Huet294e mondial et au deuxième àWimbledon contreArnaud Boetsch, rattrapé par des problèmes de dos, il abandonne le tennis professionnel au deuxième tour de l'US Open fin. Il était alors30e au classement ATP.
Ivan Lendl réintègre l'équipe d'Andy Murray en juin 2016, juste après la défaite du joueur écossais en finale de Roland-Garros. A. Murray réalise alors une deuxième partie de saison exceptionnelle, remportantWimbledon, la médaille d'or dutournoi de simples aux Jeux Olympiques de Rio puis, pour la première fois, leMasters de Londres, s'adjugeant à cette occasion la première place mondiale. Les deux hommes se séparent en novembre 2017.
Le, il intègre le staff d'Alexander Zverev. Avec Lendl dans son équipe, l'Allemand remporte leMasters de fin d'année. Un an plus tard, le, Zverev n'hésite cependant pas à critiquer l'attitude de Lendl, qui, selon lui, ne serait pas assez impliqué dans sa tâche[6].
Ivan Lendl devient une nouvelle fois l'entraîneur d'Andy Murray en mars 2022 et le reste jusqu'en novembre 2023[7].
Ivan Lendl est aussi un collectionneur d'art. Il possède la plus importante collection privée d'affiches et panneaux décoratifs consacrée à l'affichiste et peintre tchèqueAlfons Mucha[8],[9]. Il commença à réunir les œuvres deMucha à partir de 1980, dont 116 tirages originaux sur les 119 existants[10].
John Barrett, éditeur,World of Tennis Yearbooks, London, de 1976 à 1983.
Michel Sutter,Vainqueurs Winners 1946-2003, Paris,2003. Sutter a, dans un premier temps, essayé de recenser tous les tournois internationaux de 1946 à l'automne 1991. Pour chaque tournoi il a indiqué la ville, la date de la finale, le vainqueur, le finaliste et le score de la finale. Un tournoi est inclus dans sa liste si : (1) le tableau comprend au moins huit joueurs (à quelques exceptions près comme les tournois Pepsi Grand Slam de la seconde moitié des années 1970; et (2) le niveau du tournoi fut au moins égal à celui des tournois challenger de maintenant. Le livre de Sutter est probablement la source la plus exhaustive de tournois depuis laSeconde Guerre mondiale, même si quelques tournois professionnels de la période précédent l'ère Open ne sont pas enregistrés. Par la suite Sutter a publié une deuxième édition, avec pour seules indications les joueurs, leurs victoires et les années correspondantes, sur la période 1946 -.
Simple : la liste débute au 23 août1973, date de la publication du premier classement informatique par l'ATP. Double messieurs : la liste débute au1er mars1976. Deux joueurs peuvent être simultanément numéro un.