Ivan Koniev naquit dans une famille rurale à Lodeïna augouvernement de Vologda (aujourd'hui -district de Podosinovsky(ru) dans l'oblast de Kirov) au centre de laRussie. Après de courtes études, il travailla comme bûcheron à l'âge de 15 ans. Au début de 1915, il fut enrôlé dans l’armée impériale russe. Koneiv a été envoyé à la 2e brigade d'artillerie lourde à Moscou et a ensuite suivi des cours de formation d'artillerie. Affecté au 2e bataillon d'artillerie lourde (qui faisait alors partie du front sud-ouest) en tant que sergent junior en 1917, il combattit dans l'offensive Kerensky en Galice en juillet 1917[2].
Koniev dut vraisemblablement sa survie et son avancement au patronage de Vorochilov. En1937, il devint député auSoviet suprême et en1939 candidat aucomité central du parti.
Quand l'Allemagne nazieenvahit l'Union soviétique, en, Koniev prit le commandement de la19e armée dans la région deVitebsk, et dirigea une série de batailles défensives pendant la retraite de l'Armée rouge, d'abord àSmolensk puis à proximité deMoscou. Il commanda lefront de Kalinine d' à, y jouant un rôle essentiel dans les combats pour la défense de Moscou et dans la contre-offensive soviétique de l'hiver1941-1942. C'est en raison de son action dans le succès de la défense de la capitale soviétique que Koniev fut promu colonel-général.
En1944, les armées de Koniev avancèrent à partir de l'Ukraine et de laBiélorussie enPologne, puis enTchécoslovaquie. En juillet, il était sur les bords de laVistule au centre de la Pologne, et il reçut le titre dehéros de l'Union soviétique. En septembre1944, ses forces, formant maintenant lequatrième front ukrainien, avancèrent enSlovaquie et furent aidées par les partisans slovaques qui combattaient l'occupation allemande. En, Koniev commanda les forces soviétiques qui se lancèrent dans l'offensive hivernale massive en Pologne occidentale, repoussant les Allemands de la Vistule vers l'Oder. En Pologne méridionale, ses forces libérèrentCracovie et, en avril, elles forcèrent la ligne de l'Oder, en se joignant auPremier front biélorusse, puis avancèrent versBerlin. L'honneur de prendre Berlin revint cependant aumaréchal Joukov, et les forces de Koniev furent détournées au sud-ouest, pour faire leur jonction avec les forcesaméricaines àTorgau. Ses troupes libérèrent égalementPrague peu avant la reddition finale des forces allemandes.
Après la guerre, Koniev fut nommé à la tête des armées soviétiques d'occupation en Allemagne orientale et également au haut commissariat allié pour l'Autriche. En1946, il fut nommécommandant des forces terrestres soviétiques et premier ministre adjoint de la défense d'Union soviétique, remplaçant Joukov. Il occupa ce poste jusqu'en1950, quand il fut nommé commandant de lazone militaire carpatique. C'était clairement une mise à l'écart, en conformité avec la politique de Staline consistant à reléguer les commandants populaires de la guerre à des postes obscurs afin qu'ils ne menacent pas son pouvoir.
Cependant, Koniev revient sur le devant de la scène après la mort de Staline et devient l'un des principaux alliés du nouveau chef du parti,Nikita Khrouchtchev, après l'arrestation et le procès en1953 deLavrenti Beria, chef de lapolice politique soviétique. C'est du reste lui qui dirigea le tribunal qui allait condamner à mort le maître d'œuvre de laterreur stalinienne.
Il fut de nouveau nommé premier ministre adjoint de la défense d'Union soviétique et commandant des forces terrestres soviétiques, poste qu'il conserva jusqu'en1956, quand il fut nommé commandant en chef des forces armées dupacte de Varsovie. Peu de temps après sa nomination, il dirigea la répression de larévolution hongroise[3]. Il occupa ce poste jusqu'en1960, quand il se retira du service actif. En1961-1962, il fut toutefois rappelé comme commandant des forces soviétiques enRépublique démocratique allemande. Il a été alors nommé au poste, en grande partie honorifique, d'inspecteur général du ministère de la Défense.
Koniev est resté l'un des militaires les plus admirés d'Union soviétique jusqu'à sa mort en1973. Il s'est marié deux fois, et sa fille Natalia est doyenne du département de la linguistique et de la littérature à l'Université militaire russe.
Le, sa sculpture mémorielle àCracovie a été démontée et donnée à la ville russe deKirov où elle se trouve depuis[4].
Une plaque mémorielle est fixée sur la façade de l'immeuble où il vivait (à trois blocs duKremlin).
Le monument à la mémoire de Koniev érigé par legouvernement communiste tchécoslovaque àPrague, dans le6e district, en 1980, est devenu un sujet de polémique en 2018, en raison de la participation de Koniev dans la répression de l'insurrection de Budapest en 1956 et duPrintemps de Prague en 1968 : l'administration de la ville commença par ajouter un texte explicatif sur la biographie du « libérateur devenu bourreau »[5] pour finir par démanteler le monument le, en pleinconfinement dû au COVID-19[6]. Le président tchèqueMilos Zeman a qualifié cette destruction d'« abus de l'état d'urgence »[7],[8],[9]. Lecomité d'enquête de la fédération de Russie a annoncé qu'il étudierait cette « souillure des symboles de la gloire militaire de la Russie »[10]. Trois élus de la capitale tchèque, dont le maire, ont été placés sous protection policière courant, craignant un assassinat politique de la part de la Russie[11],[12].