Sur le plan historique et culturel, Itxassou fait partie de laprovince duLabourd, un des sept territoires composant lePays basque[Note 3],[10]. Le Labourd est traversé par lavallée alluviale de laNive et rassemble les plus beaux villages du Pays basque[11]. Depuis 1999, l'Académie de la langue basque ouEuskalzaindia divise le territoire du Labourd en six zones[12],[13]. La commune est dans la zoneLapurdi Garaia (Haut-Labourd)[14], au sud de ce territoire.
et une au titre de la « directive Oiseaux »[27],[Carte 2] :
la « vallée de la Nive des Aldudes, Col de Lindux », d'une superficie de14 767ha, un massif montagneuxschisteux à nombreux faciès rupestres, et pelouses montagnardes[30].
Zones naturelles d'intérêt écologique, faunistique et floristique
Depuis le 20 août 1970, la zone montagneuse située sur la rive gauche du Laxia et de la Nive fait partie du site "Ensemble dit du Labourd" inscrit à l’inventaire des sites du département des Pyrénées-Atlantiques[36].
Au, Itxassou est catégorisée petite ville, selon la nouvelle grille communale de densité à sept niveaux définie par l'Insee en 2022[37].Elle est située hors unité urbaine[5]. Par ailleurs la commune fait partie de l'aire d'attraction de Bayonne (partie française), dont elle est une commune de la couronne[Note 7],[5]. Cette aire, qui regroupe 56 communes, est catégorisée dans les aires de 200 000 à moins de 700 000 habitants[38],[39].
Carte des infrastructures et de l'occupation des sols de la commune en 2018 (CLC).
L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de labase de donnéeseuropéenne d’occupationbiophysique des solsCorine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des forêts et milieux semi-naturels (60,3 % en 2018), en augmentation par rapport à 1990 (59,4 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante : milieux à végétation arbustive et/ou herbacée (34,4 %), forêts (22,8 %), prairies (19,3 %), zones agricoles hétérogènes (16,3 %), zones urbanisées (3,5 %), espaces ouverts, sans ou avec peu de végétation (3 %), zones industrielles ou commerciales et réseaux de communication (0,6 %)[40]. L'évolution de l’occupation des sols de la commune et de ses infrastructures peut être observée sur les différentes représentations cartographiques du territoire : lacarte de Cassini (XVIIIe siècle), lacarte d'état-major (1820-1866) et les cartes ou photos aériennes de l'IGN pour la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[Carte 5].
La commune se situe à l'intersection des routes départementalesD 918 etD 932. Le réseau de voirie local s'articule autour des routes départementales D 249[42], D 349[43] et D 169[44].
Le réseau routier communal secondaire, ainsi que la route départementale D349 dans la gorge du Pas de Roland, est particulièrement étroit et pentu, avec des pourcentages pouvant atteindre 20 %[45].
Certaines parties du territoire communal sont susceptibles d’être affectées par lerisque d’inondation par une crue torrentielle ou à montée rapide de cours d'eau, notamment laNive. La commune a été reconnue enétat de catastrophe naturelle au titre des dommages causés par les inondations etcoulées de boue survenues en 1982, 1983, 1995, 2009, 2014 et 2021[48],[46].
Itxassou est exposée au risque de feu de forêt. En 2020, le premier plan deprotection des forêts contre les incendies (PDPFCI) a été adopté pour la période 2020-2030[49]. La réglementation des usages du feu à l’air libre et les obligations légales de débroussaillement dans le département des Pyrénées-Atlantiques font l'objet d'une consultation de public ouverte du 16 septembre au 7 octobre 2022[50],[51].
Les mouvements de terrains susceptibles de se produire sur la commune sont des affaissements et effondrements liés aux cavités souterraines (hors mines)[52]. Afin de mieux appréhender le risque d’affaissement de terrain, un inventaire national permet de localiser les éventuellescavités souterraines sur la commune[53].
Carte des zones d'aléa retrait-gonflement des sols argileux d'Itxassou.
Leretrait-gonflement des sols argileux est susceptible d'engendrer desdommages importants aux bâtiments en cas d’alternance de périodes desécheresse et de pluie[54]. 35,8 % de la superficie communale est en aléa moyen ou fort (59 % au niveau départemental et 48,5 % au niveau national)[Carte 6]. Depuis le, en application de laloi ELAN, différentes contraintes s'imposent aux vendeurs, maîtres d'ouvrages ou constructeurs de biens situés dans une zone classée en aléa moyen ou fort[Note 8],[55].
Le toponyme signifie « lieu où le genêt abonde »,itsas ouisats (genêt) suivi du suffixe-tzu (abondant)[56]. Tout comme les villages d'Ezkio-Itsaso,Itsasondo,Itsaso ouJatxou ouJaxu, on le retrouve un peu partout à travers lePays basque.
Le toponymeItxassou apparaît[57] sous les formesYtssassu (1264),Sanctus Fructuosus d'Itsatsou (1685, collations du diocèse de Bayonne[58]),Union (1793),Itsatsou (1863, dictionnaire topographique Béarn-Pays basque[57]) etItsasu[59] auXIXe siècle.
Au sommet duMondarrain, un château ou une tour de guet appartenant au roi deNavarre, et dont il ne reste que des vestiges, fut construit auMoyen Âge. Le site fut occupé jusqu'auXVe siècle.
La loi du[61], qui détermina un nouveau paysage administratif de la France en créant des départements et des districts, décida de la naissance du département desBasses-Pyrénées en réunissant leBéarn, les terres gasconnes deBayonne et deBidache, et les trois provinces basques françaises. Pour ces dernières, trois districts furent créés :Mauléon,Saint-Palais etUstaritz, qui remplaça le bailliage duLabourd. Le siège d'Ustaritz fut transféré presque immédiatement à Bayonne. Son Directoire incita un grand nombre de municipalités à adopter de nouveaux noms conformes à l'esprit de la Révolution. Ainsi Itxassou s'appelaUnion, Ustaritz devintMarat-sur-Nive,Arbonne :Constante,Saint-Étienne-de-Baïgorry :Thermopyles,Saint-Palais :Mont-Bidouze,Saint-Jean-Pied-de-Port :Nive-Franche,Louhossoa :Montagne-sur-Nive,Saint-Jean-de-Luz :Chauvin-Dragon,Ainhoa :Mendiarte etSouraïde :Mendialde.
En 1794, au plus fort de laTerreur, et à la suite de la désertion de quarante-sept jeunes gens d'Itxassou, leComité de salut public (arrêté du 13 ventôse an II -) fit arrêter et déporter une partie des habitants (hommes, femmes et enfants) d'Ainhoa,Ascain,Espelette, Itxassou,Sare etSouraïde, décrétées, comme les autres communes proches de la frontière espagnole,communes infâmes[62]. Cette mesure fut étendue àBiriatou,Cambo,Larressore,Louhossoa,Mendionde etMacaye. Les habitants furent« réunis dans diverses maisons nationales, soit dans le district d'Ustaritz, soit dans celles de la Grande Redoute, comme de Jean-Jacques Rousseau »[63]. En réalité, ils furent regroupés dans les églises, puis déportés dans des conditions très précaires[64] àBayonne,Capbreton,Saint-Vincent-de-Tyrosse et àOndres. Les départements où furent internés les habitants des communes citées furent leLot, leLot-et-Garonne, leGers, lesLandes, lesBasses-Pyrénées (partie béarnaise) et lesHautes-Pyrénées. Le retour des exilés et le recouvrement de leurs biens furent décidés par une série d'arrêtés pris le et le, poussés dans ce sens par le directoire d'Ustaritz :« Les ci-devant communes de Sare, Itxassou, Ascain, Biriatou et Serres, dont les habitants internés il y a huit mois par mesure de sûreté générale, n'ont pas été cultivées. Les habitants qui viennent d'obtenir la liberté de se retirer dans leurs foyers, demandent à grands cris des subsistances sans qu'on puisse leur procurer les moyens de satisfaire à ce premier besoin de l'homme, la faim. »[65]. La récupération des biens ne se fit pas sans difficulté ; ceux-ci avaient été mis sous séquestre mais n'avaient pas été enregistrés et avaient été livrés au pillage :« Les biens, meubles et immeubles des habitants de Sare, n'ont été ni constatés ni légalement décrits ; tous nos meubles et effets mobiliers ont été enlevés et portés confusément dans les communes voisines. Au lieu de les déposer dans des lieux sûrs, on en a vendu une partie aux enchères, et une autre partie sans enchères. »[66]
Itxassou est aussi connue pour ses fameusesmines d'or exploitées pendant très longtemps.
Le 15 avril 1963, pour affirmer l'existence de la nation basque, un rejeton du chêne historique de Guernica a été planté à deux pas de l'Hôtel du Chêne. Et une poignée de nationalistes de proclamer dans la Charte d'Itxassou :"Nous, Basques, sommes un peuple, une nation, une démocratie." Ainsi naissait le mouvement politique Enbata[67].
Itxassou accueille le Pôle territorial Errobi[71] de lacommunauté d'agglomération du Pays Basque, ainsi que le siège du SIVU pour la mise en œuvre du programme Natura 2000 sur le site du massif Mondarrain et de l’Artzamendi.
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers lesrecensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations de référence des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[72]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2008[73].
Itxassou fait partie de la zoneAOC de production dupiment d'Espelette. L'activité est principalement agricole. La commune fait partie de la zone d'appellation de l'ossau-iraty.
1994 vit la création duGIECerise d'Itxassou/Itsasu, destiné à relancer la production et la commercialisation de la cerise d'Itxassou[76]. Personne ne sait comment ni pourquoi la cerise beltxa est apparue à Itxassou, mais depuis qu'une poignée d'agriculteurs a relancé sa production vers les années 1990, elle est désormais considérée comme l'un des fleurons de la production française. Au point que la localité a créé en 2008 un conservatoire de la cerise. Son rôle ? Sauvegarder les espèces rares de la région et tester de nouvelles greffes. En 2012, 4 200 cerisiers couvrent les collines d'Ixtassou contre à peine 1 000 il y a dix ans[77].
La zone d'activités Errobi[78] accueille des entreprises industrielles, artisanales et commerciales. La plus importante est le Laboratoire pharmaceutique Renaudin (200 à 250 employés), installé depuis 1979[79]. L'atelier de meubles contemporains Alki y est basé depuis sa création en 1981.
Chaque année au début du mois de juin a lieu la fête de la cerise, cette fête a été inscrite par le ministère de la culture à l'inventaire du patrimoine culturel immatériel en France en 2013[80].Itxassou tire une partie de sa renommée de sescerises noires, qui sont utilisées dans lesgâteaux basques, et en accompagnement des fromages de brebis. Dès le mois de mars, la campagne se pare des fleurs des cerisiers des variétésxapata,beltxa oupeloa.
Chaque année, le dernier week-end du mois de mai, a lieu la Fête de la Confrérie de la Cerise d’Itxassou[81].
Le cromlech d'Arluxatta[82] est un vestige de laprotohistoire, tout comme ceux de Meatse, Meatseko-Biskarra, Iuskadi, Zelaïou ou Mendittipia[83]. Ces sites sont classés à l'inventaire des monuments historiques.
Des sentiers de randonnée mènent aux sommets du Mont Urzumu[89], du Mont Atharri[90], duMondarrain et de l'Artzamendi, ou jusqu'au calvaire qui surplombeAinhoa.
Les tourbières du Mondarrain sont un site naturel remarquable géré par leconservatoire d'espaces naturels d'Aquitaine depuis 1996, en partenariat avec les communes d'Itxassou et d'Espelette. Ces milieux humides sont d'une grande richesse écologique. Le massif du Mondarrain et de l'Artzamendi est inscrit au réseau Natura 2000. Il a fait l'objet d'un document d'objectifs rédigé par le CEN Aquitaine[91] en partenariat avec l'EHLG (Euskal Herriko Laborantza Ganbara) et validé en.
Une promenade pédestre emprunte l’étroite route départementale D349 à voie unique et double sens (circulation automobile difficile et dangereuse) qui parcourt une gorge sauvage où coule la Nive[92]. Elle conduit au Pas de Roland, un rocher percé d'un trou situé en contrebas de la route, au bord de la rivière, en aval de son confluent avec le Laxia.La commune accueille également la « Forêt aux lapins », un parc à thèmes sur leslapins.
↑Les distances sont mesurées entrechefs-lieux de communes par la voie routière et évaluées à l'aide d'un calculateur d'itinéraires.
↑Les distances sont mesurées entre chefs-lieux de communes àvol d'oiseau.
↑Le Pays basque comprend sept provinces dont trois au nord qui forment lepays basque français : le Labourd, la Soule et la Basse-Navarre.
↑Dans les sites Natura 2000, lesÉtats membres s'engagent à maintenir dans un état de conservation favorable les types d'habitats et d'espèces concernés, par le biais de mesures réglementaires, administratives ou contractuelles[26].
↑Les ZNIEFF detype 1 sont des secteurs d’une superficie en général limitée, caractérisés par la présence d’espèces, d’association d’espèces ou de milieux rares, remarquables, ou caractéristiques du milieu du patrimoine naturel régional ou national.
↑Les ZNIEFF detype 2 sont de grands ensembles naturels riches, ou peu modifiés, qui offrent des potentialités biologiques importantes.
↑Dans les zones classées en aléa moyen ou fort, différentes contraintes s'imposent :
au vendeur d'informer le potentiel acquéreur du terrain non bâti de l’existence du risque RGA ;
au maître d’ouvrage, dans le cadre du contrat conclu avec le constructeur ayant pour objet les travaux de construction, ou avec le maître d'œuvre, le choix entre fournir une étude géotechnique de conception et le respect des techniques particulières de construction définies par voie réglementaire ;
au constructeur de l'ouvrage qui est tenu, soit de suivre les recommandations de l’étude géotechnique de conception, soit de respecter des techniques particulières de construction définies par voie réglementaire.
↑Population municipale de référence en vigueur au 1er janvier 2025, millésimée 2022, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2024, date de référence statistique : 1er janvier 2022.
↑Daniel Joly, Thierry Brossard, Hervé Cardot, Jean Cavailhes, Mohamed Hilal et Pierre Wavresky, « Les types de climats en France, une construction spatiale »,Cybergéo, revue européenne de géographie - European Journal of Geography,no 501,(DOI10.4000/cybergeo.23155,lire en ligne, consulté le)
↑Le maire et l'officier municipal deCapbreton demandèrent des consignes aux Représentants du peuple par un courrier (texte transcrit par P. Haristoy,Les Paroisses du Pays basque pendant la période révolutionnaire, Pau, Vignancour, 1895-1901, pages 256-257) du 24 ventôse an II () pour les 229 détenus sous leur responsabilité :
« 1°) Combien de pain à donner à chaque homme (nous n'avons pas de pain, si ce n'est de la méture) ? 2°) Pouvons-nous consentir à ce qu'ils s'achètent du vin ou autres provisions ? 3°) Nous t'observons que nous n'avons point de viande ; 4°) Pouvons-nous leur permettre d'avoir de la lumière, la nuit, dans un fanal ? 5°) Pouvons-nous permettre qu'ils aient leurs matelas ou paillasses ? Nous leur avons fait porter de la paille pour coucher ; 6°) Pouvons-nous permettre qu'ils sortent deux à deux pour laver leur linge ? 7°) S'il y a des malades, sommes-nous autorisés à les faire sortir de la maison de réclusion pour les traduire dans d'autres pour les faire traiter ? »