Selon lamythologie grecque, le nomItalia est issu d'Italos, fils de Telegonos et de Pénélope, roi desŒnôtres ou Œnotriens, royaume correspondant à une partie de laCalabre et de laBasilicate, allant jusqu'à Tarente au sud :« Italos devint un législateur si apprécié pour sa justice et sa manière de gouverner, que son peuple appela ses territoires du nom d'Italie en son honneur, en sa mémoire »[17].
Une des plus anciennes inscriptions faisant apparaître le motItalie sous la forme ITALIA se trouve sur une monnaie datant duIer siècle av. J.-C., retrouvée dans l'ancienneCorfininium dans lesAbruzzes, capitale de laConfédération italique. La monnaie avait été frappée par la confédération despeuples italiques, en guerre contreRome pour obtenir la citoyenneté romaine (Guerre sociale). Le taureau était un symbole fort dans les royaumes italiques et était souvent dépeint donnant un coup de corne à la louve romaine, symbole provocant de l'Italie libre pendant laGuerre sociale (Rome) auIer siècle av. J.-C.
Le terme même d'Italia évolue pendant l'Antiquité. Pour lesGrecs, il s'agissait seulement du royaume voisin d'Italos. Une origine populaire rapproche l'étymologie à un épisode de lamythologie grecque destravaux d'Héraclès. En effet, après avoir volé les cent quinze bœufs deGéryon, le héros mena le troupeau le long des côtes italiennes, lorsqu'un taureau s'échappa jusqu'enSicile. Héraclès l'y retrouva et appela le paysItalia. Une autre version grecque emploie les termesOuitalia etOuitalios, en les rapprochant dugrec ancien :υίταλος :« bétail ». Il est possible que lesítalos aient pris le nom de leur richesse, le bétail, dans des rituels de « printemps sacré » par lesquels ils célébraient les lieux où ils se sont finalement installés. L'historien grecDionysius deHalicarnasse expose ce compte rendu ensemble avec la légende que l'Italie a porté le nom d'Italus, mentionné aussi parAristote etThucydide[16].
Une autre étymologie est proposée, sur le rapprochement deit- et deaithô, en grec : ce verbe signifie« brûler », et on le retrouverait dans le radical du nom du volcanEtna. Sa présence serait justifiée du fait que,« Italie » étant un nom donné par les Grecs, venant de l'est, ils voient le soleil couchant rougeoyer et brûler l'horizon à l'endroit de la péninsule. On trouve le termeaithalia également utilisé à l'époque antique pour les îles deLemnos (sans doute du fait de son activité métallurgique) et d'Elbe, pour la même raison qu'« Italie ». Son usage pour l'Etna ouAithna est transparent.Le nom d'aithalia aurait été donné en premier lieu aux côtes sud de la Botte, là où les Grecs ont accosté en premier, sur le continent.
Avant le développement deRome, l'Italie était composée de plusieurs cultures et civilisations, pour la plupartindo-européennes (Italiotes ouitaliques), sur un substratligure duNéolithique. Sur ces cultures qualifiées d'autochtones, empiétaient :
Sous laRépublique romaine, la limite nord de l'Italie s'arrête à laGaule cisalpine, au niveau des fleuvesAesis - puis en-59 leRubicon - etMagra. En-42, la Cisalpine est réunie à l'Italie qui s'arrête désormais auxAlpes. Cette dernière limite est fixée autrophée des Alpes mais est ensuite déplacée. Rome attribue la citoyenneté romaine à l'ensemble des Italiens dès-89, elle ne l'étend à tout l'Empire que trois siècles plus tard (édit de Caracalla,211-212).
Selon la légende, lafondation de Rome est due àRomulus et Rémus au milieu duVIIIe siècle av. J.-C. La civilisation deRome connut une première phase d'expansion sous le gouvernement desrois de Rome, qui sont également les fondateurs symboliques de nombreuses institutions romaines. L'unification de la péninsule est conduite à l'époque de laRépublique. Après la victoire de Rome contreCarthage lors de lapremière guerre punique, les principales îles de laMéditerranée occidentale passèrent également sous le contrôle de Rome. Lesdeuxième ettroisième guerres puniques lui assurèrent le contrôle de tout le pourtour du bassin occidental de la Méditerranée.
AuIer siècle av. J.-C.,Rome domine une grande partie du bassin méditerranéen, mais après la mort deJules César, le, la République sombre dans la troisième guerre civile de son histoire. Son successeur, fils adoptif par testament et petit-neveu,Octave, futur empereur Auguste, d'abord fort mal préparé à mener sa conquête du pouvoir arrive à éliminer progressivement ses rivaux : en, une coalition des forces octaviennes et antoniennes détruisent les forces destyrannicides dans la plaine de Philippes enMacédoine, en il soumetSextus Pompée alors maître des îles tyrrhéniennes et se débarrasse de son ancien collègue triumvirLépide. Enfin en il affronte et défait la flotte deMarc Antoine etCléopâtreVII à labataille d'Actium, ce qui fait de lui le maître de l'Empire romain. À partir de, faisant mine de restaurer la République dans son fonctionnement traditionnel, il la transforme progressivement en Empire (son « règne » est une période nommée par les historiens le Principat) et met ainsi fin à de longues années d'instabilité politique. Son régime se fonde sur un consensus : le désir de paix sociale après trois guerres civiles destructrices. Le gouvernement des territoires contrôlés par Rome évolue et s'améliore relativement par rapport à ce qu'étaient les pratiques de gestion républicaine. Le fer de lance de la gestion est le respect des cultures locales (par exemple le respect scrupuleux des traditions religieuses de chaque province), des formes d'autonomies (les premières à en bénéficier furent les anciennescités-États de Grèce) qui s'approfondissent et s'étendent au fur et à mesure que la romanisation des provinciaux progresse et le développement économique favorisé par la réalisation de grandes infrastructures et surtout laPax Romana.
L'empire est composé de lapéninsule italienne (où se trouve lamétropole impériale) et desprovinces romaines (territoires situés à l'extérieur de la péninsule). Juridiquement le territoire de l'Italie était assimilé à celui de la ville de Rome, ses habitants libres étaient touscitoyens romains grâce audroit du sol (jus soli). Les citoyens romains pouvaient servir dans leslégions mais avaient aussi beaucoup de privilèges sociaux par rapport aux non-citoyens. Le programme politique des empereurs était d'intégrer de plus en plus les provinces à lacivilisation romaine, ceci, au fil des siècles, a eu comme conséquence une perte progressive de l'hégémonie de l'Italie sur les provinces. AuxIIIe et IVe siècles, l'Empire romain se transforme,de facto, d'un « empire colonial » à un empire universel où tous les hommes libres étaient citoyens d'une même nation. La date charnière de cette transformation est l'Édit de Caracalla de211 qui octroie la citoyenneté romaine à tout homme libre de l'Empire, mesure qui fut précédée de très nombreux octrois soit à titre individuel, soit à titre collectif au cours des premiers siècles de l'Empire. À cette époque les légionnaires sont principalement recrutés parmi les citoyens romains issus des provinces, notamment d'Illyrie et deThrace. Si l'apogée territoriale et économique de l'Empire couvre lesIer et IIe siècles, leIIIe siècle marque quant à lui une période sombre appeléeAnarchie militaire ouTroubles de l'Empire, marquée par des crises politiques à répétition, sur fond d'invasions barbares régulières. Les Empereurs se succèdent au gré des coups d'État ou des assassinats politiques. C'est seulement l'arrivée deDioclétien au pouvoir, en284, qui met en place le système de laTétrarchie, et qui met fin à une instabilité préjudiciable pour l'Empire : grossièrement, ce système se fonde sur un partage territorial de l'Empire entre deux empereurs nommés les « Augustes », assistés de deux « dauphins » qui portent le titre de « César ». Ce système qui divise l'empire le rend paradoxalement plus apte à répondre aux incursions ennemies (chaquepart se défend elle-même et prête renfort à sa consœur). Ce système est une tentative pour faire abstraction du système de succession héréditaire, mais qui ne survivra pas à la disparition politique de son fondateur. En305, d'un commun accord, les deux Auguste (Dioclétien lui-même et son homologueMaximien) quittent le pouvoir et se retirent de la vie politique. La Tétrarchie n'y survit pas et les règles de succession dynastique reprennent le dessus avec l'arrivée de la dynastie des Constantiniens. Après leIIIe siècle, leIVe siècle est un siècle de sécurité et de progrès économique qui voit d'autre part l'Empire progressivement se christianiser.
Depuis le début du règne de Dioclétien (284), une nouvelle vague de persécutions menées par l'État romain frappe leschrétiens, avec un nombre important de suppliciés. Devant l'échec de ses actions violentes, l'empereurGalère signe en311, un premier édit de tolérance, mais c'est une tolérancenégative à l'inverse de l'édit de Milan, lui édictant une tolérancepositive, signé313 parConstantinIer. Ce texte met fin aux persécutions contre les chrétiens et garantit à tous les citoyens la liberté de culte. La déclaration se réfère à un monothéisme vague (pour ne choquer ni païens ni chrétiens) et déclare que l'État donne la liberté de conscience à ses citoyens, pieuses intentions vite remises en question par l'implication de l'État romain dans le schisme dit donatiste. Lechristianisme, se propage en Italie surtout à partir de la ville de Rome, cité cosmopolite dans laquelle vivaient de nombreux immigrés originaires des provinces d'orient, où le christianisme était plus répandu (Les plus fortes concentrations s'enregistrent enJudée et enÉgypte). L'Église romaine récupère un certain nombre de traditions païennes et les assimile dans sa liturgie : par exemple, la date du25 décembre pour la célébration deNoël coïncide avec les fêtes du dieu Sol, très vénéré au début duIVe siècle. Idem, le choix dedimanche pour le « Jour du Seigneur », jour hebdomadaire des célébrations solaires (qui est resté dans l'anglaisSunday ou encore l'allemandSontag). Les cultes polythéistes sont ainsi transformés en vénération des saints et de laVierge Marie. Par exemple, beaucoup de temples dédiés àVénus se transforment en églises consacrées à la mère deJésus et dans les petites villes les cérémonies dédiées à un dieu protecteur deviennent des fêtes patronales en l'honneur d'un saint que l'imaginaire populaire associe au dieu précédent : protecteur des malades, de l'agriculture, de la chasse, des soldats et des marins. Par cette politique, l'Église romaine arrive à mieux faire accepter aux Italiens, très attachés à leurs traditions, le passage au christianisme. Le même processus est à l'œuvre dans les provinces. En380, l'empereurThéodoseIer élève le christianisme au rang de religion d'État.
L'Italie médiévale est le théâtre d'une grande rivalité entre les villes du nord de la Péninsule, dont plusieurs deviennent des centres textiles, artisanaux, marchands, financiers et monétaires très prospères.Florence,Gênes,Venise créent des monnaies en or, plus difficiles à rogner et à falsifier. Leflorin, principale monnaie du Moyen Âge européen, doit son nom à la corporation des changeurs et banquiers (Arte del Cambio) de Florence, qui l'a créé en 1252. C'est l'une des cinq corporations majeures de l'Italie médiévale, qui contribue ausuccès de ses villes. Lapuissance financière vénitienne lui permet uneexpansion maritimeoutre-mer et le financement d'uneflotte et d'unarsenal qui sont alors les plus importants au monde et quadruplent en quelques décennies. Toutefois, en1480, la ville d’Otrante est mise à sac par les troupes dusultanottomanMehmed II. Les Italiens reprendront la ville après sa mort[21].
La Révolution française et les guerres d'Italie qui s'ensuivent font naître au sein de l'intelligentsia italienne l'espoir d'une Italie unifiée, espoir vite effacé après que la péninsule se trouve de nouveau découpée en différents états.
Après les campagnes napoléoniennes, lamaison de Savoie, qui voit une occasion d'agrandir leroyaume de Sardaigne, utilise les poussées nationalistes et s'engage dans troisguerres d'indépendance contre l'Empire Austro-Hongrois, ladeuxième se faisant avec l'appui extérieur de la France. En 1859, la France du Second Empire et le royaume de Sardaigne concluent une alliance dans le but de rejeter l'Autriche hors de l'Italie du nord, la France devant recevoir la Savoie et le comté de Nice en récompense pour son aide. Toutefois, après l'occupation de la Lombardie,NapoléonIII signe l'armistice de Villafranca qui met fin à la campagne d'Italie, laissant ainsi la Vénétie autrichienne. N'ayant pas rempli ses obligations, le chef de gouvernement de SardaigneCamillo Cavour refuse de céder la Savoie et Nice à la France. Toutefois, la défaite de l'Autriche affaiblit les petits États de la péninsule, où des gouvernements libéraux se forment et demandent l'annexion au royaume deSardaigne.Cavour arrache l'accord de la France mais doit lui sacrifier la Savoie et Nice. La cession de Nice soulève de vives protestations, en particulier deGiuseppe Garibaldi, né dans la ville.
En1866,Venise est annexée au royaume d'Italie, suivie par Rome, en1870. Ceci provoque le début d'une fracture entre l'État italien et l'Église qui durera jusqu'auxaccords du Latran, en1929. La forme de gouvernement proclamée est celle d'unemonarchie constitutionnelle, avec unparlement élu au suffrage restreint. Rome devient officiellement capitale de l'Italie en1871.
En même temps, dans le nord de la péninsule, se développe une puissante industrialisation, facilitée par les capitaux d'une agriculture modernisée dans la plaine du Pô, les ressources hydroélectriques des Alpes dans le dernier quart du siècle et la délocalisation des industries du sud, notamment textiles, vers le nord[25]. Cette industrialisation se concentre essentiellement sur le« Triangle d'Or »:Turin,Milan etGênes. Le Sud reste dominé par la production agricole mais aussi par des structures agraires quasi féodales : c'est le système deslatifundia, grandes exploitations aux propriétaires absentéistes et routiniers, aux ouvriers agricoles sous-payés et desmicrofundia, minuscules propriétés destinées principalement à l'auto-consommation. Cette situation économique conduit au développement dubrigandage, mouvement insurrectionnel politique et social de l'Italie méridionale, violemment réprimé et donnera naissance au début de l'immigration méridionale.
Bien qu'ayant adhéré à laTriple-Alliance en 1882, l'Italie reste neutre au début de laPremière Guerre mondiale, puis décide de s'allier à laTriple-Entente. Le, l'Italie déclare la guerre à l'Autriche-Hongrie. La guerre s'avère plus difficile que prévu : les armées autrichiennes et italiennes ne parviennent pas à prévaloir l'une sur l'autre. En 1917, après la défaite russe, les Allemands concentrent sept divisions sur le front italien pour aider leurs alliés autrichiens. Dans la bataille qui suit, àCaporetto, les Italiens subissent une très grave défaite et reculent de plus de 100 km sur la ligne duPiave. En, s'engage labataille du Piave au cours de laquelle, les Autrichiens essayent sans succès de briser la ligne nord du front italien. Le, l'armée italienne lance une offensive victorieuse àVittorio Veneto et contraint l'Autriche-Hongrie à demander un armistice. Le est signé l'armistice de Villa Giusti. Par letraité de Versailles, les frontières italiennes furent rectifiées en sa faveur. Toutefois l'Italie n'obtint pas tous les territoires qu'elle revendiquait, notamment sur la question de l'irrédentisme, qui fut ressentie comme une« victoire mutilée », ce qui va favoriser l'agitation nationaliste et l'ascension de Mussolini. En1912, l’Italie s’empare de laLibye qui était sous domination ottomane depuis plusieurs siècles. La résistancelibyenne soutenu par les chefs militaires commeMustafa Kemal etEnver Bey s’avère efficace mais, lesItaliens prennent l’avantage sur l’Empire qui combat aussi dans lesBalkans contre laLigue balkanique.
Benito Mussolini était dans lePacte d'acier en 1939 avec l'Allemagne, l'Italie avait estimé ne pas pouvoir participer à une guerre de vaste ampleur avant l'année, à cause de l'usure et de la vétusté de son armement. Les victoires éclair des Allemands poussent Mussolini à entrer en guerre dès 1940, pensant que l'issue du conflit est alors proche.
Contrairement à laPremière Guerre mondiale où elle combattait sur un seul front, l'armée italienne est forcée de s'engager sur quatre fronts différents : en Afrique du Nord, en Afrique orientale, dans les Balkans et en URSS. Les Italiens subissent plusieurs graves défaites et sont de plus en plus dépendants de leurs alliés allemands. Après la défaite deEl Alamein et le débarquement anglo-américain au Maghreb en novembre 1942, Italiens et Allemands abandonnent l'Afrique en mai 1943. De plus, les armées de l'Axe ayant subi unegrave défaite à Stalingrad en janvier 1943, l'armée italienne en URSS se désagrège dans une déroute catastrophique.
Le,les Alliés débarquent en Sicile puis pénètrent dans le sud de l'Italie ;Mussolini est renversé puis emprisonné, sur ordre du roi. Le dictateur est délivré par un commando allemand le. Alors que les Allemands se transforment d'alliés en occupants, le Duce installe, sous l'ordre d'Adolf Hitler, uneRépublique sociale italienne (appelée aussi République de Salò) dans le nord du pays, qui est en réalité un État fantoche fasciste entièrement dépendant des forces allemandes. Le maréchalPietro Badoglio signe la capitulation le, et l'Italie du Sud poursuit la guerre aux côtés des Alliés, en même temps que s'engage une guerre civile en Italie du nord (fasciste) de Mussolini soutenue par les Allemands. L'Italie devient alors un vaste champ de bataille où s'affrontent plusieurs armées étrangères. Le, tentant de fuir vers la Suisse, Mussolini est exécuté (puis pendu) par des partisanscommunistes.
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Un climat affairiste corrompu s'installe, ce qui provoque l'opération judiciaire diteMani pulite (Mains propres). Il s'ensuit une réorganisation politique massive qui voit l'explosion des trois grandes forces politiques (la Démocratie chrétienne, le Parti communiste et le Parti socialiste) en une myriade de partis, changements accentués par le référendum de1993 et l'adoption en1994 d'une loi électorale posant les bases d'un système électoral mixte. Ces changements provoquent ladescente politique deSilvio Berlusconi dont les affaires avaient bénéficié du gouvernement du socialisteBettino Craxi. S'il est rapidement lâché par ses alliés (comme laLigue du Nord), il n'en revient pas moins au pouvoir en2001 avec une victoire électorale écrasante, après un intermède, dominé par le centre gauche, incapable de faire aboutir une réformeconstitutionnelle majeure. Cegouvernement BerlusconiII est jusqu'à présent le plus long de toute l'histoire républicaine.
À la suite de la démission de Silvio Berlusconi, en, un gouvernement dit technique est dirigé par l'économisteMario Monti qui démissionne le mais reste en fonction jusqu'au et annonce sa montée en politique à travers la coalition électoraleAvec Monti pour l'Italie puis le particentriste etlibéralChoix civique pour l'Italie (Scelta Civica per l'Italia).
Le, après divers blocages, le parlement italien parvient à élire les nouveaux présidents des deux chambres. La présidence Chambre des députés revient àRoberto Fico, membre du Mouvement5 étoiles, et celle du Sénat à Elisabetta Alberti Casellati, proche deSilvio Berlusconi. Cet accord permet de convoquer l'ensemble des mouvements politiques afin de former le nouvel exécutif[27].Transparency International (TNI) place en 2018 l'Italie au53e rang sur180 pays pris en compte dans son classement selon d'indice de perception de corruption[28]. En janvier 2021 en pleinePandémie de Covid-19 et en crise économique,Giuseppe Conte démissionne de son poste dePrésident du Conseil des ministres d'Italie dans l'espoir de retrouver une nouvelle majorité depuis la défection d'un parti pivotL'Italia Viva, le parti de son prédécesseurMatteo Renzi après des semaines de critiques sur la gestion de la crise sanitaire et les plans de dépenses économiques de Giuseppe Conte[29]. Le 2 février suivant, il est annoncé que les négociations ouvertes pour la formation d'un nouveau gouvernement dirigé parConte ont échoué en raison de tensions provoquées par la mésentente entre le chef d'Italia Viva,Matteo Renzi, et les responsables duMouvement 5 étoiles et duParti démocrate. C'estMario Draghi qui est chargé par le président Mattarella de former un gouvernement, ce qu'il réussit quelques jours plus tard[30].
À partir de février 2020, l’Italie est l’un des pays les plus touchés par lapandémie de Covid-19. L'Italie du Nord est mise en quarantaine, qui s'étend à la totalité du pays par la suite[31].
Avant l'unification de l'Italie, la péninsule était divisée en plusieurs États indépendants, chacun ayant sa propre structure constitutionnelle. Parmi les principaux États, on trouvait le royaume de Sardaigne, les États pontificaux, le royaume des Deux-Siciles, le grand-duché de Toscane, le duché de Parme, et le duché de Modène.
Leroyaume de Sardaigne, dirigé par lamaison de Savoie, adopta le Statut albertin en1848, établissant une monarchie constitutionnelle avec une certaine liberté de presse et de religion. LesÉtats pontificaux, gouvernés par lePape, étaient une théocratie où le pouvoir temporel et spirituel était centralisé dans les mains du Pape. Leroyaume des Deux-Siciles, couvrant le sud de l'Italie et la Sicile, était une monarchie absolue jusqu'en 1848, quand une brève période constitutionnelle fut instaurée, avant de retourner à l'absolutisme. Legrand-duché de Toscane et lesduché de Parme et deModène étaient également des monarchies, souvent influencées par les grandes puissances européennes, notamment l'Autriche.
Ces États avaient des niveaux variés de réformes et de libertés civiles, avec des constitutions allant de la monarchie absolue aux chartes constitutionnelles limitées. L'absence d'unité et les différences entre ces systèmes ont été des facteurs déterminants pour les mouvements nationalistes et révolutionnaires du Risorgimento, qui ont finalement conduit à l'unification de l'Italie sous la couronne de Victor-Emmanuel II de Savoie en1861.
Sous leroyaume d'Italie, leStatut albertin faisait office de constitution flexible. Adopté en 1848 parCharles-Albert de Sardaigne, cette charte constitutionnelle, initialement destinée au royaume de Sardaigne, est devenue la loi fondamentale du royaume d'Italie unifié en 1861. Contrairement aux constitutions rigides, le Statut pouvait être amendé par des procédures législatives ordinaires, ce qui permettait une certaine adaptabilité au fil du temps. Le Statut albertin est resté en vigueur jusqu'en 1948, date à laquelle il a été remplacé par l'actuelle Constitution, marquant une transition vers une forme de gouvernement républicaine et un cadre démocratique moderne.
La Constitution consacre les droits et libertés fondamentaux reconnus en droit interne, la suprématie de l'État de droit ainsi que laséparation des pouvoirs entre l'exécutif, le législatif et le judiciaire (respectivement confiés auGouvernement, auParlement et à la magistrature).
LePrésident de la République italienne (it.Presidente della Repubblica Italiana) est le chef de l'État, élu pour un mandat de sept ans par les députés et les sénateurs ainsi que des représentants de régions réunis en session commune. Le Président de la République a un rôlesuper partes, étant le garant de laConstitution. Bien que ses prérogatives politiques soient considérées comme étant symboliques, il dispose d'une certaine influence sur la vie institutionnelle et politique de l'État. Il donne le mandat au Président du Conseil des ministres de former un gouvernement et nomme, sur proposition de ce dernier, les Ministres du Gouvernement ; il dispose, également, du droit de dissoudre le Parlement sous sa propre responsabilité constitutionnelle et politique. S'il ne peut pas assurer l'exercice de ses fonctions, il revient auprésident du Sénat de le suppléerpar interim, c'est-à-dire jusqu'à ce qu'un successeur soit élu. Depuis le,Sergio Mattarella, anciennement dans les rangs duParti démocrate, est le Président de la République.
LaCour constitutionnelle de la République italienne est une institution d'importance constitutionnelle et indépendante, car elle ne tombe en aucun des trois pouvois de l'État. Elle est le juge constitutionnel italien, chargé d'interpréter et d'appliquer les sources constitutionnelles, à l'exclusion du droit européen, soit au principal sur saisine d'une institution constitutionnelle soit à titre d'incident au moyen d'un renvoi effectué par unmagistrat ordinaire ou spécial. La Cour constitutionnelle peut ainsi imposer son interprétation sur l'application d'une source législative ou acte ayant force de loi[33], voire modifier le même acte pour autant que la conformité aux sources constitutionnelles le requiert[34].
Parmi ses autres attributions, la Cour constitutionnelle résout les conflits d'attribution entre les pouvoirs de l'État, voire entre l'État et lesrégions. Elle juge également de l'admissibilité de toutréferendum au regard des sources constitutionnelles[35].
Le pouvoir législatif est partagé, au niveau national, entre deux chambres paritaires et, au niveau régional, par des assemblées régionales (it.Consigli regionali). Au niveau national, l'Italie suit unrégime parlementairebicaméral parfait si bien que les mêmes compétences législatives sont partagées entre :
laChambre des députés (it.Camera dei deputati) au sein de laquelle siègent400 députés au mandat électif ;
leSénat de la République (it.Senato della Repubblica) au sein de laquelle siègent200 sénateurs au mandat électifs, les anciens Présidents de la République et dessénateurs à vie ; chaque Président de la République peut nommer jusqu'à cinq sénateurs à vie pendant son mandat.
Les chambres sont élues ausuffrage universel par les citoyens italiens, ayant au mons dix-huit ans révolus dans le cas de la Chambre des députés ou au moins vingt-et-un ans révolus s'agissant du Sénat de la République.
La loi électorale a été substantiellement modifiée à la suite d'unréférendum abrogatif en1993, pour introduire une part de scrutin majoritaire (75 %). L'objectif de cette réforme était d'éviter l'instabilité gouvernementale chronique du début de la République due, entre autres, à unmultipartisme excessif et à l'absence d'alternance. La loi électorale a été à nouveau modifiée à la fin de l'année 2005, pour rétablir unscrutin proportionnel de listes bloquées, de façon à réduire l'échec probable de laMaison des libertés. Critiquée, y compris par le ministre qui en a présenté le projet, cette réforme est qualifiée dePorcellum (deporcata, une cochonnerie) contrairement à la précédente, leMattarellum (en réalité, laloi Mattarella, du nom de son rapporteur). Une certaine présidentialisation de la vie politique italienne s'est opérée dans lesannées 1990 et2000, incarné par la rivalité entre deux personnalités autour desquelles ont convergé plusieurs partis réunis en vastes coalitions, aboutissant à la formation du premier véritable bipartisme italien :Silvio Berlusconi qui crée un parti personnel,Forza Italia, en1994 qui réunit autour de lui une coalition successivement appeléePôle des libertés - Pôle du bon gouvernement (Polo delle Libertà -Polo del Buon Governo, au pouvoir demai à),Pôle pour les libertés (Polo per le Libertà, principale formation d'opposition de1996 à2000),Maison des libertés (Casa delle libertà, au pouvoir de2001 à2006, principale force d'opposition de2006 à2007) etPeuple de la liberté (Popolo della Libertà, transformé en parti politique en2009, au pouvoir de2008 à2011) aucentre droit ;Romano Prodi qui forme successivement les coalitions deL'Olivier (L'Ulivo, au pouvoir de1996 à2001, principale force d'opposition de2001 à2006) puis deL'Union (L'Unione, qui se transforme en en parti politique appeléParti démocrate, au pouvoir de2006 à2008) aucentre gauche.
Le Gouvernement de la République est constitué par lePrésident du Conseil des ministres (it. Presidente del Consiglio dei ministri), les Ministres de la République ainsi que par les Secrétaires d'État. L'ensemble des membres du Gouvernement endosse une responsabilité politique devant le Parlement concernant les actes accomplies dans l'exercice des fonctions exécutives.
En Italie, l'administration de la justice est assurée par lamagistrature (it.magistratura), qui est détentrice du pouvoir judiciaire et veille à l'application et à l'interprétation du droit. La magistrature se compose d'un ordre dit ordinaire, ayant compétence sur les affaires et litiges de nature civile et pénale, et d'un ordre dit spécial, ayant compétence sur les affaires et litiges d'ordre administratif, fiscal et comptable. La magistrature militaire constitue un ordre constitutionnel autonome[36]. Au sein de chaque ordre juridictionnel, les magistrats peuvent relever du siège ou du parquet.
En vertu de l'article 101 de laConstitution, les magistrats du siège - soit, les juges - ne sont soumis qu'à la loi. Cette disposition entraîne une double conséquence en ce que les décisions juridictionnelles ne produisent d'effets juridiques qu'entre les parties au procès si bien que les autres juridictions sont en principe libres de s'en écarter. Néanmoins, le système juridique italien reconnaît de plus en plus la valeur deprécédent aux décisions de justice, notamment celles de laCorte suprema di cassazione[37],[38]. À cet égard, l'Ufficio del massimario, une des sections au sein de cette cour suprême, est chargé d'identifier et compiler les principes de droit formulés dans les jugements de cassation afin de guider l'interprétation et l'application conformes du droit par toute juridiction égale ou inférieure (ce que l'on appelle fonction nomophylactaire)[39].
À l'instar des magistrats du siège, la Constitution consacre l'indépendance des magistrats ordinaires du parquet (procureurs de la République, it.Procuratore della Repubblica) ainsi que des magistrats relevant de l'ordre spécial vis-à-vis de tout autre pouvoir et, en particulier, de l'exécutif[40]. LeMinistre de la Justice n'a pas la faculté de nommer les magistrats dans leur poste, ni il peut les transférer auprès d'une autre juridiction ou adopter des sanctions disciplinaires[41]. De même, le Ministre ne peut pas influer sur le déroulement des enquêtes menées par un magistrat du parquet[42]. Seules l'organisation et le fonctionnement duservice public de la justice relèvent de sa compétence[43], dont les questions relatives au budget.
Chaque ordre de la magistrature est régi par un conseil d'autogouvernance indépendant[44]. LeConseil supérieur de la magistrature dispose d'une prérogative constitutionnelle quant à la discipline, aux modes d'organisation et de fonctionnement de la magistrature ordinaire, dont la nomination des magistrats, à la fois du siège et du parquet, dans tout poste[45]. Or, le Ministre de la justice, appelé égalementGuardiasigilli, peut promouvoir l'action disciplinaire devant le conseil d'autogouvernance compétent[41].
Ces zones sont un réservoir d'eau très important et donc un grand fournisseur d'énergie hydroélectrique. Pour faciliter les liaisons nationales et internationales, les autorités ont fait de gros efforts d'aménagement. Huit mille kilomètres d'autoroute ont été construits. L'équipement des cols et le percement de grands tunnels comme ceux duMont-Blanc ou du Fréjus relient l'Italie au reste de l'Europe.
Au nord de l'Italie la plaine duPô est une riche zone agricole. Le méthane présent dans son sous-sol est la seule source d'énergie fossile présente en Italie. Les autres plaines sont situées sur le littoral. Longtemps marécageuses, elles ont été drainées et amendées pour permettre le développement de l'agriculture et dutourisme.
La botte italienne connaît unclimat méditerranéen, avec des nuances. Plus on va vers le sud, plus les étés sont longs et secs. Dans le Sud desPouilles et de laCalabre, la sécheresse estivale est supérieure à cinq mois. Dans lesApennins, les hivers sont plus froids. Le nord de l'Italie connaît un climat de typesubtropical humide avec des hivers plutôt froids mais des étés très chauds et humides et des précipitations plus abondantes que dans la péninsule.
À l'ouest de la péninsule, laSardaigne est dotée, comme ses voisines, d'une influence méditerranéenne et montagnarde.Les précipitations varient de800 mm du côté du Val d'Aoste au nord à350 mm enSicile et enCalabre. En été, des épisodes de Sirocco peuvent survenir sur le sud du pays, notamment enSicile, pouvant faire grimper la température à plus de40 °C quelques jours consécutifs.Laneige tombe chaque hiver sur tous les massifs italiens.De façon générale, l'Italie bénéficie d'unedurée d'ensoleillement comprise entre 1 700 et 2 900 h par an.
Lechangement climatique a aggravé les problèmes environnementaux existants en Méditerranée. Ceci s'applique également à l'Italie[47]. Dans cinq domaines (eau, écosystèmes, nutrition, santé et sécurité), les changements actuels et les scénarios futurs font systématiquement apparaître des risques importants et croissants dans les décennies à venir[47]. Dans de grandes parties de l'Italie, les précipitations diminuent, les températures augmentent et les phénomènes météorologiques extrêmes deviennent de plus en plus fréquents. Les conséquences des changements dans lesAlpes sont particulièrement visibles. Certaines parties du glacier dePlanpincieux, à la frontière avec la France, menacent maintenant de plonger dans la vallée en raison de la hausse des températures.
Les conséquences sont également évidentes dans l'agriculture. Au cours de la saison 2018/2019 en Italie, la pire récolte d'olives depuis25 ans a été prise et l'Association des agriculteurs italiens parle déjà d'un« effondrement de l'huile d'olive ». En Sicile, les agriculteurs ont commencé à cultiver des plantes tropicales telles que la mangue ou l'avocat, en raison de l'évolution des conditions, plutôt que les oranges et les olives, qui étaient auparavant indigènes. Lacrise climatique menace également le patrimoine culturel du pays. Treize des quinze sites du patrimoine mondial de l'UNESCO sont menacés par l'érosion côtière en Italie car ils sont situés dans la région côtière de basse altitude[48].
Lapollution de l'air est à l'origine de 60 000 décès par an en Italie selon les chiffres communiqués en 2016 par l'Agence européenne pour l'environnement[49]. Le pays est épinglé en 2020 par laCour de justice de l'Union européenne, laquelle soulignant que l’Italie avait « enfreint le droit de l’Union sur la qualité de l’air ambiant » en dépassant de « manière systématique et persistante » les valeurs limites fixées pour les particules fines[50].
La vétusté des canalisations en Italie est responsable d’un gaspillage d’eau permanent : plus de 40 % de l’eau qui coule dans les installations se perd en route. Le taux de perte atteint même les 70 % dans laprovince de Chieti. Parmi les régions les plus touchées figurent également laSicile ou encore laBasilicate. Cette situation est surtout due à l'ancienneté du réseau de canalisation, dont 60 % remontent à plus de trente ans et 25 % à plus de cinquante ans[51].
Lejour du dépassement (date de l'année à partir de laquelle l'humanité est supposée avoir consommé l'ensemble des ressources que la planète est capable de régénérer en un an) de l'Italie[note 3] est le 15 mai[52].
Évolution de la démographie entre 1961 et 2004 (chiffre de laFAO, 2005). Population en milliers d'habitants.
En janvier 2023, l'Italie compte 58 851 000 habitants[53]. La densité est de 195 habitants/km2.Longtemps réservoir démographique de l'Europe et de l'Amérique, l'Italie est devenue une terre d'immigration. En effet l'indice de fécondité est particulièrement bas depuis de nombreuses années. Il était en 2022 de 1,24 enfant par femme. Le taux d'accroissement naturel est négatif. Le vieillissement de la population commence déjà à grever le budget social (financement des retraites). La longévité desItaliens est cependant la plus forte d'Europe et une des plus élevées au monde : les hommes y vivent en moyenne 80,4 ans tandis que les femmes vivent 85,3 ans[54]. En, l'ISTAT publie une étude intituléeIl futuro demografico del Paese (le futur démographique du pays) dont il ressort une forte chute prévisible de la population italienne qui va passer des plus de60 millions actuels à 58,6 millions en 2025 et 53,7 millions en 2065. Avec un pic négatif jusqu'en 2045, quand seulement 54,3 % de la population sera en âge de travailler. Les prévisions démontrent toutefois une Italie toujours plus déséquilibrée, avec un Nord qui croît et attire les migrants et un Sud qui se dépeuple et où reste une population vieillissante.
Les politiques de relance de la natalité ont jusqu'ici échoué du fait de la grande instabilité gouvernementale (chaque nouvel exécutif voulant mettre en place ses propres mesures, n'hésitant pas à annuler des dispositions en vigueur ou à les réactualiser) et du déséquilibre entre le Nord et le Sud, marqué par des inégalités dans l’accès aux structures de santé et d’aide à l’enfance. Les femmes trouvent par ailleurs des difficultés à se réinsérer dans le marché du travail après avoir élevé leurs enfants[55].
Le nombre d'étrangers résidant sur le territoire italien était de 1,25 million au début duXXIe siècle. En 2008, il semble désormais approcher les 2,5 millions, principalement des ressortissants d'Europe de l'Est (Roumanie, Ukraine,Albanie surtout) et duMaghreb. Les citoyens étrangers résidant en Italie au sont évalués à 2 432 651 par l'ISTAT (octobre 2009). Ils ont augmenté de 493 729 en une année (+ 16,8 %). Il s'agit de la plus forte augmentation jamais enregistrée en Italie, essentiellement due aux Roumains (+283 078). La longueur des côtes, la proximité du Sud du bassin méditerranéen et de pays en voie de développement, comme l'Albanie, font de l'Italie, à l'instar de l'Espagne, un important lieu de transit pour les filières de l'immigration clandestine.
La répartition de la population est largement dictée par les contraintes naturelles. Les montagnes et les régions très sèches du sud de l'Italie connaissent des densités assez faibles alors que les plaines littorales, et l'industrieuse plaine duPô, supportent de très fortes densités. Environ 67 % de la population est urbaine. Le réseau urbain est dense en Italie du Nord et centrale, où l'on trouve la capitale économique du pays, Milan, et des grandes villes industrielles comme Gênes ou Turin. L'Italie possède un grand nombre de villes comptant entre 100 000 et 500 000 habitants[56].
Avec untaux de fécondité de 1,3 enfant par femme, plus de 20 % de la population a plus de65 ans, contre 15 % de moins de15 ans (chiffres de 2012)[57].
L’Italie compte environ 160 000Roms sédentarisés. Près de 26 000 d’entre eux vivent dans desbidonvilles[58].
Entre 1860 et 1960, environ26 millions d'Italiens ont quitté leur pays natal en raison de l'instabilité économique, de la pauvreté et des tensions politiques. En 2018, la population est en diminution depuis quatre années consécutives, perdant 90 000 personnes. En 2019, ce sont 160 000 Italiens qui ont émigré, soit 3 % de plus qu'en 2017[59].
Selon un rapport du ministère italien du travail et des politiques sociales, le nombre de travailleurs étrangers en Italie a atteint près de 2,4 millions en janvier 2023, ces travailleurs gagnant moins que leurs homologues indigènes[60].
Les écarts de salaires horaires entre hommes et femmes en Italie sont relativement faibles par rapport à la moyenne européenne — presque inexistants dans le secteur public et de 17 % dans le secteur privé. Cependant, les obligations familiales qui s’imposent aux femmes en conduisent beaucoup à interrompre leur carrière professionnelle, notamment en raison du caractère particulièrement onéreux des services de garde d'enfants ou de personnes âgées. Ainsi, le patrimoine construit par les femmes en Italie au moment de la retraite ne correspond qu'à 76 % de celui des hommes et les pensions perçues ne représentent que 60 % de celles reçues par les hommes[61].
L'économie italienne a des dimensions européennes : produits agricoles (huile, fruits,vinaigre balsamique, fromages,pâtes), produits industriels (voitures), vêtements (deuxième rang mondial), services (tourisme : avec65 millions de touristes l'Italie se classe comme le quatrième pays le plus visité). L'Italie est la quatrième puissance européenne (49 pays), son produit brut étant de 2 256 milliards de dollars (USD) en 2023 et3e puissance de l'Union Européenne derrière l'Allemagne et la France[65].
PIB par habitant (l'indice 100 étant la moyenne de l'Europe[66]).
Les régions du nord, notamment laLombardie et l'Émilie-Romagne, ont un des PIB par habitant les plus élevés de l'Union européenne (30 200 euros par habitant en 2018) et comparable à celui de l'Île-de-France ou de la région deLondres. En revanche, les régions méridionales accusent toujours un retard économique notable par rapport aux régions du nord. Le taux de chômage en 2007 était de 5,6 %[67] mais varie selon les régions, notamment entre le nord (3 %) le centre (6 %) et le sud (15 %) du pays. En décembre 2017, le chômage était à 10,8 %[68].
La pension des retraités italiens[69] se calcule depuis 1996 au prorata des cotisations versées tout au long de la carrière, et indexée sur l'espérance de vie. Depuis 2001 et à la suite de la crise financière de 2008, les pensions ont été revues à la baisse et l'âge donnant droit à la retraite a été repoussé à66 ans[70].
L'Italie a une longue tradition de fabrication de qualité et de dynamisme commercial (les premières banques furent Italiennes, la puissance des cités-État médiévales reposaient déjà sur leur puissance commerciale). Encore aujourd'hui, son économie est tirée par le dynamisme entrepreneurial, que ce soit grâce aux grands groupes industriels commeFiat (qui connaît aujourd'hui un renouveau),Olivetti,Fincantieri,Prysmian,Saipem ouBenetton, à des sociétés d'État largement privatisées comme l'Eni,Enel,Leonardo et à l'existence d'un dense réseau de PME constitué de sous-traitants ou de petites structures tournées vers l'excellence, la qualité, le design et constituant la force d'exportation de l'économie italienne. Les grands noms du luxe italien commeFerrari,Maserati dans l'automobile,Gucci,Dolce & Gabbana,Armani,Alberta Ferretti,Prada,Max Mara dans la mode etFerretti,Azimut etRiva dans le yachting font de l'Italie une référence mondiale dans le domaine de l'élégance et design. Parallèlement, il existe une économie souterraine surtout présente dans le sud de l'Italie. Le travail au noir représenterait 20 % du PIB.
Les grandes organisations criminelles comme lamafia sicilienne, lacamorra napolitaine et la'Ndrangheta calabraise pratiquent l'extorsion de fonds, le trafic de stupéfiants, de cigarettes, d'armes, les paris clandestins et l'usure.
La plupart des entreprises ainsi que les réseaux de PME dynamiques sont implantés dans le centre et le nord ou dans les régions méridionales. Le triangle industriel Milan-Gênes-Turin fait partie de lamégalopole européenne. Il en représente la partie sud. Avec l'Émilie-Romagne et la Vénétie, il compose le cœur industriel de l'Italie, fortement ancré vers l'Europe et les exportations. On y trouve des industries puissantes commeFiat et l'Eni mais aussi des PME dynamiques. Les PME de la troisième Italie sont elles aussi fortement tournées vers l'exportation. Cette partie de l'Italie est beaucoup plus riche que le Sud et ne compte que 2 % de chômage alors que le sud atteint les 15 %. Entre les deux, il existe une région que les géographes ont appelé la troisième Italie. Elle base son développement économique sur des réseaux de PME dynamiques dans des secteurs diversifiés comme le textile, le cuir, les industries métalliques et mécaniques. L'Italie est le deuxième fabricant et exportateur de machines-outils après l'Allemagne. Ce pays est le premier partenaire économique de l'Italie, le suivant étant la France. Concernant les échanges commerciaux, 60 % sont effectués en Europe. L'Italie dispose d'infrastructures de communication vers l'Europe (lignes ferroviaires, autoroutes, cols aménagés) ainsi qu'une ouverture sur l'Europe Centrale et de l'Est grâce à la Slovénie et l'Autriche.L'allègement des prélèvements obligatoires, l'assouplissement du marché du travail, la réforme du système de retraites, avancent lentement du fait de l'opposition dessyndicats qui craignent une précarisation des conditions de travail des employés et un appauvrissement des futurs retraités. Le gouvernement de Silvio Berlusconi dispose de plus de latitude pour engager ces transformations car il ne repose pas sur une coalition trop hétéroclite. Toutefois, l'Italie ayant une situation financière (dette publique) délicate, ses marges de manœuvres sont réduites. En 1991, la dette publique dépassait les 100 % duPIB. En 2011, cette proportion a atteint 120 %, puis 135 % en 2019[71].
En 2019 la production industrielle est en baisse et le chômage en hausse. Selon la Commission européenne et le FMI, la croissance prévue pour 2019 est proche de zéro. Pour l'OCDE, elle serait même négative[72].
Ledéficit (2, 4 % en 2019) est dû à la charge de la dette (3,8 % du PIB). Si l'on exclut cette dernière, les recettes fiscales dépassent les dépenses publiques de 1,4 % du PIB. Le ressentiment est élevé en Italie à l'égard de l'Union européenne. Depuis l'adoption de l'euro, lerevenu par habitant de l'Italie n'a quasiment pas augmenté (le salaire moyen brut est passé, à prix constants, de 28 939 euros en 2001 à 29 214 euros en 2017)[73].
En 2018, le gouvernement promet desprivatisations massives à laCommission européenne. Les actifs cessibles devraient être essentiellement immobiliers, les gouvernements précédents ayant déjà privatisé la plupart des entreprises publiques[74]. Une amnistie fiscale, mesure défendue par laLigue du Nord, est adoptée afin d'éponger les contentieux dans la limite de 500 000 euros. Une baisse de la fiscalité pour le petit patronat et les travailleurs indépendants est également décidée. Elle devrait par la suite concerner l'ensemble de l'impôt sur les sociétés, selon un mécanisme deflat tax (système d'imposition à taux unique) tout en avantageant principalement les revenus les plus élevés[75]. Des dispositions favorables aux étrangers fortunés sont également introduites, leur permettant de bénéficier de privilèges fiscaux s'ils transfèrent leur résidence fiscale en Italie. Le régime fiscal du pays, qui en outre ne prévoit pas de droits de donation et de succession, rencontre un certain succès auprès de riches ressortissants britanniques effrayés par leretrait du Royaume-Uni de l'Union européenne[76],[77].
L'Italie présente de fortes inégalités de développement entre ses régions. En 2019, selon l’Institut national de statistique (Istat), le PIB des régions du Sud et des îles (Sardaigne etSicile) ne représentait que la moitié de celui des régions du nord-ouest du pays. Les efforts de l’État visant à amoindrir ces inégalités ont été abandonnés dans les années 1990 : « l’État a dû s’attaquer à son problème de dette publique considérable, et il a commencé à vivre au jour le jour, en investissant prioritairement sur les régions les plus fortes du pays, là où le bénéfice semblait plus immédiat », explique l’économiste Gianfranco Viesti. Entre le début des années 2000 et la période 2017-2019, les investissements publics annuels dans le Sud et les îles ont chuté de 50 %[78].
L'Italie se divise en quatre grandes régions économiquement distinctes :
le Nord-Ouest, le« Triangle économique », qui appartient au cœur économique de l'Europe et occupe le sud de la mégalopole européenne. La région concentre les principales activités lourdes ainsi que les sièges d'entreprise et s'organise autour des trois grandes villes :
Milan, métropole industrielle et tertiaire, médias et industries culturelles, capitale financière du pays,
Turin, construction automobile, banque-finance-assurance,
Gênes, premier port d'Italie et second de lamer Méditerranée aprèsMarseille, associant dans la région construction navale et tourisme haut-de-gamme ;
le Nord-Est, correspond à la région des PME-PMI, où leur concentration est la plus forte d'Europe. Le tissu urbain est composé de villes moyennes telles que :Vérone,Padoue,Venise-Mestre,Trieste,Modène,Parme,Bologne. Deux ports d'importance (Venise et Trieste) concentrent les activités d'industrie lourde et de construction navale (chantiersFincantieri) et offrent un débouché pour les industries locales, s'ajoutant à la proximité des pays de l'Europe Centrale (qui connaissent un fort développement depuis peu) ;
l'Italie du centre ou troisième Italie est une région dynamique de l'Europe grâce à des PME innovantes à structures familiales et de puissantes coopératives. Le réseau urbain est également composé de villes moyennes qui conjuguent patrimoine historique et zones d'activités industrielles et artisanales (tissus, automobile, haute couture). Le nord et Bologne influent sur la façade adriatique desMarches mais c'est davantage le pôle florentin (Florence,Prato etPistoia) associé au port deLivourne, d'une part, etRome, d'autre part, qui dominent le centre ;
l'Italie du Sud, (ouMezzogiorno) est un espace moins industrialisé et, globalement, moins aisé que le reste d'Italie. Les territoires méridionaux bénéficient des aides de l'État et de l'Union européenne notamment pour financer un réseau routier performant et installer des complexes industrialo-portuaires, bien que ces projets se soient souvent révélés être des "cathédrales dans le désert", selon l'expression créé parLuigi Sturzo[79],[80]. L'ensemble des difficultés socio-économiques éprouvées par les Italiens du Sud sont connues, dans le débat public, sous l'expression « question méridionale» (questione meridionale), terme forgé après l'unification de l'État[81],[82]. Or, les moindres opportunités économiques alimentent uneémigration interne du Sud au Nord-Ouest de la peninsule. Parmi les régions les plus performantes, l'on trouve les Pouilles, qui accueille la deuxième plaine d'Italie et, partant, une activité agricole intense en sus d'un secteur touristique développé; cette région dispose d'importants ports situés àTarente,Bari etBrindisi. LeMolise et lesAbruzzes, qui sont moins exposés à la mainmise de lamafia ou de lacamorra, ont connu une croissance plus forte que le sud-ouest de l'Italie.
On compte près de deux millions d'exploitations agricoles en Italie. Elles sont spécialisées dans la culture des produits traditionnels dans le monde méditerranéen, c'est-à-dire la vigne, le blé, l'olivier, les fruits et légumes et les agrumes (notamment labergamote àReggio de Calabre) et les produits laitiers.
En 2018,Global Slavery Index, une organisation calculant le nombre de personnes réduites à l'esclavage par pays, a estimé le taux de travailleurs agricoles exploités en Italie au nombre de 50 000. Un rapport de l'Union européenne sur l'esclavagisme indique en 2019 que 400 000 travailleurs agricoles en Italie risquent d'être réduits à l'esclavage et près de 100 000 sont contraints à vivre dans des conditions inhumaines. Beaucoup sont des travailleurs immigrés[83].
Letourisme constitue une activité motrice de l'économie : l'Italie, troisième pays touristique d'Europe derrière la France et l'Espagne, accueille62 millions de touristes[84] et la deuxième au monde en nombre de nuitées (221 millions) aprèsEspagne (299), et devantRoyaume-Uni (192) etFrance (137). La fréquentation totale est de 432,6 millions grâce aux Alpes, sur les littoraux et dans les villes d'art et d'histoire comme Milan, Gênes, Venise, Florence, Palerme, Naples et Rome. La présence des vestiges archéologiques fait également beaucoup dans la réputation touristique du pays ; l'Italie développe également depuis quelques années un tourisme œno-gastronomique (appeléagritourisme). Selon les estimations de laBanque d'Italie de 2018, le secteur du tourisme génère directement plus de 5 % duPIB national (13 % compte tenu également du PIB généré indirectement) et représente plus de 6 % de l'emploi[85],[86]
L'Italie est située au Centre du bassin méditerranéen. Sa position géographique centrale a permis à ses cités de jouer un rôle majeur dans le commerce entre l'Orient et l'Occident au Moyen Âge. La Méditerranée est traversée par des routes maritimes mondiales via lecanal de Suez. Leport de Gioia Tauro est devenu le premier port de conteneurs de la Méditerranée bien que mal desservi et ne disposant pas de plateforme logistique adéquate ; il reste donc un port de transbordement. L'Italie cherche à renforcer ses liaisons avec l'UE : l'aéroport international de Milan Malpensa, achevé en 2001, permet de relier plus facilement le cœur économique de l'Italie au reste du monde, intention relayée par les projets ferroviairesBerlin-Palerme et Lyon-Turin-Budapest qui accentueront le rôle central de l'Italie du Nord. On note aussi un réseau de ports très efficace, aussi bien dans le trafic de marchandises que dans le trafic de passagers/touristes. Malgré un arc alpin très marquant, les flux économiques entre le nord de l'Europe et l'Italie ne sont pas limités grâce aux bonnes relations entretenues avec ses voisins et les nombreuses coopérations.
Le pays compte en tout29 aéroports internationaux. Rome avec46 millions de passagers par an est le hub le plus important du pays, deux aéroports se partagent ce trafic ; Leonardo da Vinci (ou Fiumicino) et Ciampino. Le hub de Milan est en deuxième position, avec trois aéroports (Malpensa, Linate et Orio al Serio) dont le trafic cumulé est de44 millions de passagers par an. Les autres aéroports importants sont Bologne-Borgo Panigale, Venise-Marco-Polo, Naples-Capodichino et Catane-Fontanarossa.
LeTAV, équivalent du TGV français, utilise le réseauAV/AC italien (Alta Velocità/Alta Capacità) qui est composé de deux axes principaux : l'axe Turin-Milan-Verone-Venise et l'axe Milan-Bologne-Florence-Rome-Naples-Salerne. À cela s'ajoutera l'axe Milan-Gênes et Naples-Bari (ce dernier étant déjà desservi par un système à grande vitesse mais plus lent que le TAV). Actuellement le réseau TAV compte 1 243 km de lignes AV/AC. L'ensemble du réseau ferroviaire est de 16 726 km.
La réalisation de l'unité nationale seulement en 1870, à l'issue duRisorgimento avec la prise de Rome, a contribué, en partie, à la persistance de plusieurs langues régionales ainsi que de différentes variantes locales, donnant ainsi vie à un phénomène de diglossie[88]. Or, l'unification linguistique d'Italie s'est opérée sur fond d'une réelle diversité culturelle et linguistique, qui reste toujours d'actualité.
L'italien doit composer avec les langues minoritaires etdialectes locaux. D'après une étude de l'Istituto nazionale di statistica, en 2015, 45,9 % de la population résidant sur le territoire italien s'exprimait principalement enitalien, tandis que 32,2 % employait à la fois l'italien et une autre langue régionale ou dialectale. Seule 14 % de la population utilisait exclusivement une langue régionale ou dialectale et 6,9 % une langue étrangère[89].
Dans la République italienne, les minorités linguistiques sont protégées en vertu de l'Article 6 de la Constitution de 1948, sachant que certaines langues minoritaires ont un statut de langue co-officielle dans certaines régions. Parmi l'ensemble des langues minoritaires, l'on trouve lefrioulan (ou ladin oriental), leladin dolomitique (ou ladin occidental), l'allemand, leslovène, l'occitan, lefrançais, lefrancoprovençal, l'albanais, legrec, lesarde, lecatalan et lecroate[3]. A titre d’exemple, lefrançais est une langue de minorité, co-officielle dans la région de laVallée d'Aoste.
Outre l'italien, les langues les plus parlées sont l'anglais (33 %), le français (9 %) et l'espagnol (6 %)[90].
L'italien fait partie de la famille deslangues romanes et est la langue moderne la plus proche dulatin, 90% des mots la composant en dérivant directement[92]. Son histoire remonte au bas Moyen Âge lorsque lalangue vulgaire toscane commença à s'imposer commelangue vernaculaire pour l'expression littéraire et ainsi à se propager au-delà de son aire géographique d'origine. Jusqu'alors, dans la péninsule, seul lesicilien avait brièvement émergé comme langue écrite aux côtés du latin.
L'italien est principalement parlé en Italie, enSuisse italienne, auVatican et àSaint-Marin comme langue officielle, mais aussi enSlovénie etCroatie, où elle bénéficie du statut de langue officielle de minorité[93],[94], ainsi qu'enLibye. Une communauté italophone subsiste enÉthiopie, là où des langues nationales comme l'Amharique et leTigrigna ont été influencées par la présence coloniale[95]. À travers le monde, une communautéitalophone d'expatriés continue à exister, y compris d'Italiens de deuxième voire troisième génération.
L'Italie reconnaît la liberté de culte au niveau individuel[97], collectif[98],[99] et institutionnel[100], ainsi que la liberté de toutes les confessions quant à leur organisation interne, tant que celle-ci ne porte pas atteinte à la loi. Cela consiste dans la liberté de croire, de ne pas croire, de manifester sa foi en public et en privé[101].
L'État italien est laïque, sachant que, selon la position assumée par leConsiglio di stato, le principe de laïcité (it.laicità) implique une attitude favorable à l’égard du phénomène religieux et des confessions religieuses engageant le pouvoir public à préserver toutes les confessions et maintenir une position équidistante et impartiale à l’égard de chacune d’elles, dans un régime de pluralisme confessionnel et culturel[102]. Or, lalaicità n'impose ni aux agents publics de ne pas manifester leur foi, pour autant que cela ne porte pas atteinte aux obligations de service public, ni l'indifférence du pouvoir public à l'égard du phénomène religieux[102].
Le jour de l'Epiphanie commémore principalement la visite des rois Mages à l'Enfant Jésus, ainsi que la révélation (théophanie) de Dieu incarné dans sa qualité deJésus-Christ.
Ce jour férié a une deuxième signification de nature civile, liée à la légende de la Befana. Lors de cette nuit, l'on veut qu'une sorcière, portant le nom de Befana, se rende de maison en maison pour distribuer des présents aux enfants. Les enfants ayant été sages pendant l'année écoulée reçoivent des petits cadeaux ainsi qu'une orange ou une pomme, tandis que les enfants s'étant mal conduits reçoivent du charbon. Selon la tradition, les présents sont déposés dans une chaussette (que l'on appelle chaussette de la Befana, it.calza della Befana), le plus souvent accrochée à la porte de chambre de l'enfant ou à la cheminée. Comme dans le cas du père Nöel, tout enfant sait que la Befana ne passera que si ce dernier est endormi.
Anniversaire du référendum (2 juin1946) par lequel les Italiens ont été appelés aux urnes pour choisir la forme de l'État, donnant ainsi vie à la République italienne.
Un décret de 1985 fixe les fêtes religieuses (catholiques), en application de l'accord concordataire (art. 6) signé à Rome le entre la République italienne et leSaint-Siège, ratifié par la loino 121 du :
quasiment tous les mois ;
le1er janvier,Maria Santissima Madre di Dio (Marie saintissime, mère de Dieu) ;
le6 janvier,Epifania del Signore (Épiphanie du Seigneur) ;
le29 juin,SS. Pietro e Paolo (Saints Pierre et Paul), pour la commune deRome ;
le15 août,Assunzione della Beata Vergine Maria (Assomption de la Bienheureuse Vierge Marie) ;
Le cinéma italien se déploie dans de nombreux sous-genres, dont le fameuxwestern spaghetti ou legiallo. Souvent méprisé par la critique, lecinéma de genre italien a pourtant donné de véritables œuvres d'art et inspiré le reste du cinéma mondial.D'un point de vue technique, le cinéma italien se caractérise par la généralisation dès l'après-guerre de lapostsynchronisation, technique dedoublage consistant à réenregistrer en studioa posteriori les dialogues d'un film. Ceci facilitera l'emploi de grandes vedettes étrangères dans les films italiens, en faisant substituer par des acteurs italiens la voix d'acteurs s'étant exprimés dans des langues différentes lors du tournage.
La cuisine italienne est profondément enracinée dans le régime méditerranéen, mettant en avant l'utilisation de produits frais, et représente une expression riche et diversifiée des arts culinaires développés à travers toute l'Italie. Cette cuisine se distingue par la diversité des ingrédients utilisés, la richesse des saveurs et une grande variété régionale[109].
Parmi les plats les plus emblématiques, on trouve lapizza, avec des variantes célèbres dans le monde entier telles que lapizza margherita ou lapizza marinara, ainsi que les pâtes (it.pasta), avec des recettes renommées comme lacarbonara ou l'amatriciana. Côté desserts, les plus connus sont legelato, ou d'autres pâtisseries mondialement reconnues telles que letiramisu ou lapanna cotta. Enfin, le café italien (it.il caffè), sous ses formes variées comme lecappuccino, l'espresso ou lelungo, est une boisson omniprésente et emblématique de la culture italienne.
Le sport le plus populaire en Italie est lefootball[110], ditcalcio en italien. L'équipe nationale (connue sous le surnom deGli Azzurri) a remporté laCoupe du monde de football à quatre reprises (1934,1938,1982 et2006) soit autant que l'Allemagne et seulement derrière le Brésil au niveau mondial. L'Italie a été championne d'Europe en1968 et est tenante du titre de la dernière manifestation organisée en2020.
EnFormule 1, l'Italie accueille leGrand Prix automobile d'Italie sur le célèbre circuit de l'Autodromo nazionale di Monza, dans laprovince deMonza. Plusieurs pilotes italiens ont participé auChampionnat du monde, mais seuls les pilotesGiuseppe Farina (en1950) etAlberto Ascari (en1952 et1953) ont remporté le titre mondial. Quant à elle, laScuderia Ferrari, l'écurie de matrice italienne et parmi les plus emblématiques de l'Histoire de laFormule 1, est la seule à avoir présenté ses voitures au départ d'une course au moins une fois chaque saison depuis la création du championnat du mondeen 1950. Huit pilotes ont été titrés dans une Ferrari pour quinze titres cumulés, seize titres de champion du monde des constructeurs ont été remportés par la Scuderia.
Quand on pense auxrécits de voyage, on imagine réellement à des contrées lointaines dans lesquels une bonne partie d'entre eux s'y déroulent. Pourtant, fait méconnu, l'Italie est un pays qui a beaucoup servi de décors à ces récits. Il semble que ce soit surtout sa voisine laFrance où les auteurs voyageurs aiment à décrire ce pays dans leurs écrits :
leprésident (Charles) de Brosses,magistrat ethistorienfrançais, par l'œuvre du romainSalluste (auteur desHistoires, sur l'histoire de Rome), partit en Italie, à la recherche de fragments perdus de ses œuvres. Bien qu'il n'y parvint pas, il écrivit de nombreuses lettres au cours de son séjour, qui seront envoyées à plusieurs destinataires. Elles seront publiées en recueil sous différents titres, le plus courant étantLettres familières écrites d'Italie ;
François-René de Chateaubriand, écrivainfrançais, se rendit plusieurs fois dans ce pays, en particulier pour remplir des missions officielles. Il accompagna, sous ordre deNapoléon Bonaparte, lecardinal Fesch àRome en 1803. Il est ensuite nommé en 1828ambassadeurà Rome. De ces voyages, il rédigea un récit de voyage, compilé avec d'autres dansVoyages en Amérique et en Italie, Ladvocat, 1827 ;
lesFrères Goncourt, duo d'artistesfrançais, ont remarquablement bien décrit le pays quand ils y ont voyagé en 1855-1856, dansCarnet des Goncourt : Voyage en Italie, avecJules à la plume etEdmond au pinceau, les deux étant si complémentaires. Le passage àFlorence est un des plus connus de l'ouvrage ;
dans sonVoyage en Italie (1866), lephilosophe et historienfrançaisHippolyte Taine porte un regard mélancolique sur ce pays et sa culture. Il publia la même annéePhilosophie de l'art en Italie : leçons professées à l'École des beaux-arts ;
André Suarès,poète et écrivain français, raconte ses nombreux voyages italiens, réalisésentre 1893et 1928, dansLe Voyage du condottière (1932), où il décrit autant de villes que d'artistes ;
un autre récit intituléVoyage en Italie fut écrit par l'écrivainfrançaisJean Giono. Accompagné de son épouse et de deux amis, il prit le volant de sa décapotable pour traverser le pays trois semaines durant, ralliantTurin etAssise, viaMilan,Vérone,Venise,Padoue,Bologne etFlorence.
Astérix et la Transitalique, épisode d'Astérix réalisé par le scénaristeJean-Yves Ferri et le dessinateurDidier Conrad, dans lequel les héros traversent une Italie composée d'une multitude de peuples, queJules César rêve d'unifier. Si deux aventures de la série se déroulent dans ce pays (René Goscinny au scénario etAlbert Uderzo au dessin), elles ne prennent place qu'àRome. Cette histoire est donc l'occasion de montrer que l'Italie n'est pas composée que deRomains.
↑.eu, partagé avec les autres pays de l’Union européenne.
↑Le jour du dépassement calculé par pays est le jour où le dépassement mondial se produirait si toute la population mondiale consommait comme la population du pays en question.
↑a etb(it) « Loi du 15 décembre 1999,no 482,art. 2, section 1 », surparlamento.it(consulté le) :« In attuazione dell'articolo 6 della Costituzione e in armonia con i princípi generali stabiliti dagli organismi europei e internazionali, la Repubblica tutela la lingua e la cultura delle popolazioni albanesi, catalane, germaniche, greche, slovene e croate e di quelle parlanti il francese, il franco-provenzale, il friulano, il ladino, l'occitano e il sardo. ».
↑Costituzione della Repubblica Italiana [« Constitution de la République italienne »], bureau des informations parlementaires, des archives et des publications duSénat de la République (1reéd. 1947)(lire en ligne)
↑a etbSuzanne Gély,Le nom de l'Italie : Mythe et histoire, d'Hellanicos à Virgile (« Bibliothèque du Voyage en Italie, Études », 37), Slatkine, Genève 1991, 532 p.
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↑Reimann, L., Vafeidis, A. T., Brown, S., Hinkel, J., & Tol, R. S. (2018). Mediterranean UNESCO World Heritage at risk from coastal flooding and erosion due to sea-level rise. Nature communications, 9(1), 4161.https://doi.org/10.1038/s41467-018-06645-9
↑Les Italiennes sont dépassées très légèrement par les Françaises, avec 85,4 ans, mais la moyenne globale est nettement favorable aux Italiens, tous sexes confondus.The Lancet, 18 novembre 2008.
↑Olivier Bonnel, « En Italie, Giorgia Meloni face à l’« hiver démographique » »,Le Monde,(lire en ligne, consulté le)