| Isle-Crémieu | ||||
Crémieu vue depuis les hauteurs de Blied. | ||||
| Pays | France | |||
|---|---|---|---|---|
| Subdivision administrative | Auvergne-Rhône-Alpes | |||
| Subdivision administrative | Isère | |||
| Villes principales | Crémieu | |||
| Coordonnées | 45° 42′ 56″ nord, 5° 21′ 02″ est | |||
| Régions naturelles voisines | Côtière Plaine de l'Ain Bugey Terres froides Plaine de Lyon Balmes viennoises | |||
Géolocalisation sur la carte :Isère Géolocalisation sur la carte :Auvergne-Rhône-Alpes Géolocalisation sur la carte :France | ||||
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L’Isle-Crémieu, parfois orthographiée Île-Crémieu est unerégion naturelle deFrance située dans le nord du département de l’Isère dans la régionAuvergne-Rhône-Alpes.
Ce plateau en forme de triangle est limité par leRhône, qui le contourne au nord-est puis au nord-ouest, et au sud par les collines deMorestel et laplaine de la Bourbre et du Catelan. Il est géologiquement rattaché aumassif du Jura, partageant d'importantes caractéristiques sur ce plan avec lemassif du Bugey auquel il fait face au nord-est.
La région a donné son nom à l'anciennecommunauté de communes de l'Isle-Crémieu, même si le périmètre de celle-ci est plus restreint que celui de l'Isle Crémieu. Situé à une trentaine de kilomètres à l'est deLyon, le territoire s'inscrit historiquement dans le Bas-Dauphiné (également dénomméNord-Isère de façon plus contemporaine) et qui comprend également, les régions naturelles desBalmes dauphinoises et desTerres froides.
Ses principales localités sontCrémieu,Montalieu-Vercieu etMorestel.
Le terme d’Isle-Crémieu, mais aussi celui d’Isle-d’Abeau[1], ou celui oublié d’Isle-Cheruy sont la traduction de l’omniprésence de cette eau protectrice mais aussi facteur de pauvreté et de maladie jusqu’à l’asséchement des marais.
Le suffixe -ieu : de-acum, derivant de -aco en gaulois, désigne un lieu. Il est la preuve d’une occupation importante, antérieure à la période gallo-romaine. La toponymie locale atteste aussi du passage des mercenaires allemands (Blied, Berlioz, etc.) longtemps au service des Évêques.

La région naturelle de l'Isle-Crémieu est rattachée auJura, dont elle a été séparée par un accident qui a été occupé par leRhône. Celui-ci aurait pu la contourner par l’est,Morestel puisL’Isle-d’Abeau, ce qui a été une thèse aujourd’hui abandonnée : l’altitude de cette partie est à peine supérieure d’une dizaine de mètres (222 m à Sablonnières, où le Catelan draine le marais de l’Epau par l’ouest, tandis que la Save le draine par l’est le Rhône est alors à 205 m et à 207 m au niveau d’Évieu). Comparé à l’étroitesse dudéfilé de Malarage (une quarantaine de mètres), cela peut étonner.
Cette ceinture d’eau :Rhône, Save, marais des Vernes (verne = aulne en patois), Bourbre, délimite la partie du plateau et des collines. La partieMorestel,Saint-Chef, etc., appelée parfoisTerres froides septentrionales est parfois incluse dans l’Isle-Crémieu pour former un triangle plus étendu, bien délimité par leRhône. Constituées decollines molassiques, leur partie ouest a une géologie qui se rapproche de celle duBugey au point de donner des vins s’apparentant fortement à ceux duJura (Sermérieu).
Administrativement, la région naturelle de de Isle-Crémieu est entièrement située dans lacommunauté de communes Les Balcons du Dauphiné dont elle constitue la majeure partie, au nord de cette entité territoriale. Au niveau des circonscriptions départementales, la région est partagée entre le canton de Morestel, pour sa partie orientale et lecanton de Charvieu-Chavagneux, pour sa partie occidentale.

Le plateau abrite une masse d’eau importante (calcaire jurassiques et moraines de l’île Crémieu[2]) malgré la couverture rocheuse (les suets en patois désignent les affleurements abondants), en raison de l'existence d'un système de failles (les cresses en patois) et aux cavités propres à cerelief karstique[3].
Parsemé de blocs erratiques provenant desAlpes (jusqu’à la frontière italienne), ce relief n’est pas sans rappeler les platières de laforêt de Fontainebleau. L’un est calcaire, basique, l’autre est acide et siliceux. Mais son histoire et le pastoralisme l’ont fait évoluer différemment vers des pâturages pauvres dotés d’une flore exceptionnelle (orchidées), mise en danger par l’abandon de ce système et le délaissement des « communaux ».
L'ensemble du territoire de L'Isle-Crémieu est situé enzone de sismicité n°3 (sur une échelle de 1 à 5), comme la plupart des communes du Bas-Dauphiné[4].
| Type de zone | Niveau | Définitions (bâtiment à risque normal) |
|---|---|---|
| Zone 3 | Sismicité modérée | accélération = 1,1 m/s2 |
Toute cette région était desservie par un train deschemins de fer de l’est Lyonnais.
Sur le plan routier, la région est traversée par l'ancienneroute nationale 75 (RN75) qui reliait à l'origineTournus àSisteron, par Bourg-en-Bresse et Grenoble. Reclassée en route départementale elle est dénommée RD522 jusqu'à Morestel.

L’histoire de l’Isle-Crémieu débute très tôt comme en témoignent les nombreux sites et objets préhistoriques trouvés sur son territoire. Depuis les traces de l’homme deNéandertal jusqu’aux Gauloisallobroges. Les sites majeurs sont la grotte de la Balme àLa Balme-les-Grottes (avecPaléolithique moyen,néolithique,âge du Bronze), oppidum de Larina àHières-sur-Amby etAnnoisins (néolithique moyen, âge du Bronze, gaulois),Porcieu-Amblagnieu (dépôt de l’âge du Bronze moyen). LeNéolithique se retrouve par de nombreusespierres à cupules et par deshaches polies ; l’âge du bronze, a lui des objets àOptevoz,Crémieu,Soleymieu,Trept, etc. ; lesGaulois ont laissé des tombes àMépieu et des monnaies àSainte-Blandine,Saint-Clair-de-la-Tour etMépieu.
L’occupation romaine est attestée par les ruines romaines très nombreuses, mais aussi par les terminaisons en -ieu. De nombreuses voies romaines la contournaient ou la traversaient.
Lesmaisons fortes sont assez nombreuses dans la région et ceignent le plateau en une ligne de défense qui fait aujourd’hui le charme de cette jolie région. Un grand nombre de ces bâtiments sont de simples fermes fortifiées.
Certaines sont rattachées à l’histoire des Templiers (Montiracle, mais aussiMontplaisant comme en témoigne le symbole secret à gauche de la cheminée de la cuisine) qui avaient ici des dépendances nombreuses restées dans la toponymie (Veyssilieu : le petit Meyzieu). Ces dépendances hors de France étaient sous l’autorité de l'évéché de Lyon lors de la chute de l’ordre.
L’industrie de la soie y avait des magnaneries dont les bâtiments particuliers subsistent parfois, comme la ferme du Chapiron (la couronne) àParmilieu qui fait aujourd’hui l’objet d’un élevage de porcs noirs gascons en plein air, dominant la région avec en bas lechâteau du Vernay (Charette) propriété de l’inventeur de la soie artificielle.
Tout ceci fait que la région a été longtemps un lieu de villégiature et a été appréciée des peintres à laBelle Époque.
l'Isle Crémieu est en partie classé commezone natura 2000 avec très grande richesse écologique, composé de"33 habitats d'intérêt communautaire, dont 8 prioritaires, et 34 espèces de l'annexe II de la directive Habitats, dont 13 espèces d'invertébrés et 12 espèces de mammifères." D'apres l'INPN[6].

L'Isle Crémieu abrite une faune diversifiée, incluant des amphibiens tels que letriton crêté, ainsi que la plus grande population régionale detortue Cistude en Rhône-Alpes[6].
Parmi les espèces dechauves-souris, on dénombre 25 variétés, dont leVespertilion à oreilles échancrées, leGrand et lePetit Murin, ainsi que laBarbastelle[6] pouvant vivre dans des cavités anthropiques ou naturelles.
Les cours d'eau préservés de la région accueillent des espèces aquatiques telles que laLamproie de Planer, leChabot, laLoche d’étang, et leBlageon, des poissons indicateurs de la bonne qualité des eaux, ainsi que descastors d'Europes et desÉcrevisses à pieds blancs[6].
Les prairies de l'Isle Crémieu, allant des plus humides aux plus sèches, offrent un habitat riche enpapillons, tels que l'Azuré des paluds, l'Azuré de la Sanguisorbe, leCuivré des marais, leDamier de la Succise, laLaineuse du Prunellier, ou encore l'Écaille chinée[6]. On y trouve egalement la libelluleLeucorrhine à gros thorax[6].
Grâce à une orientation générale vers le sud-est, assurant un fort ensoleillement, les prairies et pelouses sèches, fauchées ou pâturées, abritent de nombreuses stations d'orchidées remarquables[6].
Les principaux sites touristiques de la région se situent en limite du territoire de L'Isle-Crémieu, tels queWalibi Rhône-Alpes et la base de loisirs de la Vallée bleue. La région, très verdoyante et parsemée d'étendues attirent de nombreux citadins lyonnais en raison de sa proximité avec l'agglomération de Lyon.

La ville de Crémieu, principale ville de ce territoire, abrite de nombreux monuments dont vingt-et-un bénéficient protections au titre desmonuments historiques dont lesHalles etéglise Saint-Jean-Baptiste.
Lechâteau féodal de Dizimieu, datant duXIIIe siècle, est inscrit partiellement aux Monuments historiques
L'ancienne commanderie des Templiers de Montiracle, située àVillemoirieu, remaniée auxXIVe et XVe siècles et restaurée auXIXe siècle. est labelliséePatrimoine en Isère[7].
Située au pied du plateau de l’Isle Crémieu, dans sa partie occidentale, lesgrottes de la Balme se présente sous la forme d'un porche de 35 m de haut et 28 m de large. Elles abritent, en outre, Deuxchapelles superposées qui datent respectivement duIXe siècle et duXIVe siècle.

Historiquement, sur le plan linguistique, le territoire de L'Isle-Crémieu, ainsi que l'ensemble du Bas-Dauphiné, se situent au nord de l'agglomération grenobloise et à l'est de l'agglomération lyonnaise et donc dans la partie septentrionale du domaine linguistique despatoisdauphinois, laquelle appartient au domaine de la langue ditefrancoprovençal ouarpitan au même titre que les parlerssavoyards,vaudois,Valdôtains,bressans etforéziens.
L'idée du terme, « francoprovençal », attribué à cette langue régionale parlée dans la partie centre-est de la France, différente dufrançais, ditlangue d'oil et de l'occitan, ditlangue d'oc est l'œuvre du linguiste et patriote italienGraziadio Isaia Ascoli en1873 qui en a identifié les caractéristiques, notamment dans le Grésivaudan, les pays alpins et la vallée de l'Isère, depuis sa source jusqu'à sa confluence avec le Rhône.