Après l'indépendance du Pakistan en1947,Karachi devint la capitale du pays. Néanmoins, il fut décidé par la suite de créer une nouvelle capitale, qui soit plus aisément accessible de toutes les parties du pays et qui permette de rééquilibrer un Pakistan alors centré sur la ville de Karachi située à l'extrême sud du pays. Une commission fut formée en 1958 à cette fin. Son rôle était de déterminer le lieu de cette nouvelle capitale, en prenant en compte diverses considérations (possibilités de défense, beauté du site, climat…). En1959, le site d'Islamabad, au nord-est deRawalpindi fut choisi pour remplacer Karachi comme capitale du pays.
Un groupe d'urbanistes (Doxiadis Associates), chargé de la création de la nouvelle ville, élabora un plan basé sur une grille qui intégrait également Rawalpindi ; à long terme, il était prévu qu'Islamabad finisse par ceinturer et intégrer Rawalpindi[4] géographiquement mais également administrativement. Si les deux villes se jouxtent et se développent bien de concert actuellement (l'administration locale les appelle les « cités jumelles »[5]), en revanche, l'assimilation administrative n'a jamais eu lieu et Rawalpindi continue à être intégré à la province duPendjab et non auTerritoire fédéral d'Islamabad. Par ailleurs, le plan initial n'a jamais été appliqué à Rawalpindi[6].
La construction commença en1961. En1967, Islamabad devint capitale officielle. Les travaux furent achevés dans le courant desannées 1970.
Depuis sa création, la ville a connu une croissance très rapide, avec par exemple une croissance annuelle de 5,76 % entre 1981 et 1998 (la population a alors crû de 204 364 habitants à 529 180 habitants[7]).
Le centre culturel de l'amitié sino-pakistanaise, offert par laChine, a été inauguré en grande pompe fin2010, dans la banlieue d'Islamabad. Le gouvernement n'investissant pas dans la culture, le bâtiment n'est qu'une coquille vide, gérée par l'armée.
Le climat d'Islamabad est très influencé par le phénomène de lamousson, caractérisée par de fortes précipitations, qui advient de juillet à septembre. La ville bénéficie d'unclimat subtropical humide, classé comme Cwa selon laclassification de Köppen[8]. Les hivers y sont doux et durent d'octobre à mars. Les mois les plus chauds sont mai, juin et juillet, avec des températures maximales moyennes qui peuvent atteindre38°C.
Selon lerecensement de 2023, la population d'Islamabad « seule » (c'est-à-dire sans sonaire urbaine qui inclutRawalpindi) est évaluée à 1 108 872 habitants[2],[9],[3]. L'aire urbaine dépasse les six millions d'habitants, en faisant la troisième plus peuplée du pays aprèsKarachi etLahore[5].
La ville est l'une des plus cosmopolites du pays, puisqu'on y trouve tous lesgroupes ethniques, venus s'installer dans la nouvelle ville pour trouver un travail. La langue maternelle de la population d'Islamabad est majoritairement lependjabi (46 %), suivi par lepachto (23 %), l'ourdou (17 %) et l'hindko (7 %)[10]. La population est majoritairement musulmane (94 %)[11]. Il y a aussi environ 5,3 % dechrétiens recensés en 2023, soit une communauté d'environ 55 000 fidèles. On y trouve aussi environ un millier d'ahmadis et 600hindous. Du fait du rôle politique proéminent d'Islamabad, elle abrite beaucoup de diplomates et de population étrangère.
La ville d'Islamabad est unique au Pakistan : elle est beaucoup moins dense, abrite beaucoup plus d'espaces verts et est beaucoup plus aérée que les autres villes du pays. Ses routes sont larges et son plan en damier est en cohérence avec le plan initial de la ville. Elle a un aspect moderne.
La ville est organisée en huit types de blocs bien distincts, caractérisés chacun par une activité prédominante (administration, commerce, industries légères, quartiers résidentiels, diplomatiques ou dédiés à l'éducation, zones rurales et vertes).
Islamabad compte des édifices remarquables comme leParlement, dessiné parEdward Durell Stone, la maison du Pakistan, résidence du président et lamosquée Shah Faisal qui est l'une des plus grandes mosquées du monde.
Créé pour rassembler les musulmans du sous-continent indien, le Pakistan devait bien donner un nom sacré à une ville emblématique, ce fut chose faite en la baptisant Islamabad : « la ville de l'Islam ».
Lesislamistes sont actifs jusqu'au centre de la capitale. Ainsi depuis le début de l'année 2007, des tensions très vives se sont cristallisées autour de laMosquée rouge (ou mosquée Lal)[13].