Movatterモバイル変換


[0]ホーム

URL:


Aller au contenu
Wikipédial'encyclopédie libre
Rechercher

Islam en France

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.
Islam en France
Description de cette image, également commentée ci-après
LaGrande mosquée de Paris en 2003.
Données clés
ReligionIslam
PaysFrance
Date (1er contact)Voirhistoire de l'islam en France
ReprésentationConseil français du culte musulman
Président de la représentationMohammed Moussaoui
Autre représentationGrande mosquée de Paris,Rassemblement des musulmans de France,Union des organisations islamiques de France
CalendrierCalendrier hégirien
Langue(s)Français
Langues berbères
Arabe
Nombre de mosquées2 600(2022)
Nombre d'imams1 800(2015)
Population musulmane5,72 millions(en 2017, d'après lePew Research Center)[1]
3,4 millions(entre 18 et 59 ans, en 2019-2020 en France métropolitaine, d'après l'INED et l'INSEE)[2],[3],[4]
Pourcentage8,8 %(en 2017, d'après lePew Research Center)[1]
10 %(entre 18 et 59 ans, en 2019-2020 en France métropolitaine, d'après l'INED et l'INSEE)[2]
Groupe majoritaireSunnites (dont confréries soufies)
Autre groupeChiites
Alévites
Ibadisme

Voir aussi

Islam par pays

 
 
 
 
Islam en Océanie
 
Données clés

modifier

L'islam est aujourd'hui la deuxièmereligionen France après lecatholicisme[5] en nombre de pratiquants, la troisième en nombre delieux de culte après leprotestantisme. La communauté musulmane française est aussi la première enEurope. Essentiellement issues de l'immigration connue par la France à partir desannées 1960, les populationsmusulmanes sont aujourd'hui souvent de deuxième, de troisième voire de quatrième génération.

En l'absence de recensements officiels portant sur la religion, il est assez difficile de chiffrer avec précision le nombre de musulmans en France. Les évaluations les plus récentes se situent dans une fourchette allant de 4,1 millions de musulmans (selon une estimation de l'Observatoire de la laïcité en 2019) à 8,4 millions de personnes ayant une « origine musulmane » (selon une estimation deFrançois Héran en 2017) en fonction des méthodes de calcul retenues pour les estimations.

LePew Research Center estimait en 2017 que les musulmans étaient 5,72 millions en 2016 en France, soit 8,8 % de la population.

Selon une étude de l'INED et l'Insee dont les résultats ont été publiés en 2023, parmi la population de 18 à 59 ans enFrance métropolitaine, il y avait en 2019-2020, 10 % de personnes se déclarant musulmans (contre 51 % se déclarantsans religion et 38 % se déclarantchrétiens)[2].

La grande majorité des musulmans de France appartient au courant principal de l'islam, lesunnisme.

Historique

[modifier |modifier le code]
Article détaillé :Histoire de l'islam en France.

À la naissance de l'islam, en610, les habitants de l'Europe occidentale sont probablement informés de cette nouvelle religion qui se rapproche d'elle en attaquant l'Empire byzantin en 636 (aprèsla bataille de Yarmouk) l'Arabie (623-632), leMachrek avecJérusalem (634-638), l'Égypte (639-643), leMaghreb dès647, laSicile et laCalabre en652 et enfinCarthage en698. L'histoire de l'islam enFrance actuelle commence véritablement en704 quand laCorse, pas encore française, subit unerazzia par ceux qui sont appelés alorsSarrasins.

LesPyrénées-Orientales duduché d'Aquitaine et la province deSeptimanie (approximativement l'ancienne région duLanguedoc-Roussillon) sont razziées en717. LaSeptimanie estenvahie etoccupée pendant quarante ans de719 à759. Sonwali (gouverneur) dépend duwali d'al-Andalus et siège dans la cité deNarbonne qui est utilisée comme base pour les razzias :Carcassonne,Béziers,Agde etNîmes sont prises en725, puisAvignon etAutun sont razziés etLyon est occupée la même année. La cité deLuxeuil est razziée en731,Bordeaux etSens en732, mais lesSarrasins sont défaits àPoitiers en octobre par le chef francCharles Martel et le Duc d'AquitaineEudo d'Aquitaine. LesSarrasins occuperont plusieurs cités deProvence de734 à739 :Avignon,Arles, etMarseille. L'occupation de Narbonne par les troupes musulmanes prend fin en 759 avec l'expédition dePépin Le Bref.

La région deValence et lesAlpes sont razziés de la fin duIXe auXe siècle. LesSarrasins s'installent àFraxinet dans lemassif des Maures de889 à975.

Pendant lescroisades (1095-1291), des marchands (ou des étudiants) musulmans sont présents àMontpellier au cours duXIIe siècle.Entre leXIIe etXVe siècles, desesclaves musulmans sont importés en Roussillon,Languedoc etProvence.

En1536, l'alliance franco-ottomane qui durera jusqu'à lacampagne d'Égypte en1798, tente de mettre fin aucorso desbarbaresques. Entre 1609 et 1611, des milliers deMorisques espagnols se réfugièrent en France.

Les razzias desbarbaresques qui firent 1,3 million d'esclaves européens[réf. souhaitée] (sans compter la période médiévale, ainsi que les razzias marocaines et de l'Est de la Méditerranée) seront définitivement arrêtées après laprise française d'Alger en 1830[réf. souhaitée]. La colonisation desXIXe etXXe siècle entraîne l'intégration de plusieurs territoires musulmans à la République française, et notamment d'un département de plein exercice avec l'Algérie, faisant de l'islam la seconde religion de l'empire français.

Pendant laPremière Guerre mondiale, 132 000 migrants Nord-Africains viennent travailler en France métropolitaine, et d'autres sont enrôlés dans l'armée.

La France devient l'un des premiers pays d'immigration au monde[6]. Lagrande mosquée de Paris est inaugurée en 1926, afin d'offrir un lieu de culte aux musulmans de Paris, de plus en plus nombreux.

En 2002, avec l'objectif de réguler les activités religieuses musulmanes en France, le ministère de l'Intérieur fonde leConseil français du culte musulman (CFCM).

L'île deMayotte accède en 2011, à la suite d'unréférendum, au statut dedépartement d'outre-mer[7], devenant ainsi le premier département français à majorité musulmane (95 % de la population[8]) depuis l'indépendance de l'Algérie.

Démographie

[modifier |modifier le code]

Un chiffrage interdit et des analyses divergentes

[modifier |modifier le code]

Par principe, la République française s'interdit de poser la question de l'appartenance religieuse dans lesrecensements légaux, qui sont obligatoires. Cette interdiction est réaffirmée dans l'article 8 de laloi du 6 janvier 1978 relative à l'informatique, aux fichiers et aux libertés[9]. L'Insee étudie toutefois l'« état de la pratique religieuse » dans un cadre sociologique[10]. L'INSEE et l'INED coréalisent notamment une étude intitulée« La pratique religieuse influence-t-elle les comportements familiaux ? », dont la dernière date de 2008[11].

Les sociologues s'appuient donc sur plusieurs types d'informations : les sondages commandés par divers organismes sont pris avec précaution car se déclarer catholique, protestant ou musulman peut recouvrir des réalités très différentes.

Les chiffres fournis par les institutions religieuses elles-mêmes sont également utilisés, non seulement pour le nombre de croyants qu'ils revendiquent, mais surtout pour les éléments indiquant les pratiques : régulières comme l'assistance à la prière ou le jeûne du ramadan ou ponctuelle pour les grands évènements tels que mariages et enterrements religieux[12].

SelonOlivier Roy, en France, et plus généralement en Europe, la catégorie « musulmans » est une catégorie « néo-ethnique » non associée à la religiosité (on peut donc parler éventuellement de « musulmans athées ») mais à une identité « acquise par la naissance et l'origine ». Cette identité de groupe différencie les musulmans non pas des « chrétiens croyants » mais, en France, des « Français de souche »[13].

Ceci explique que les différentes estimations arrivent à des chiffres parfois très différents selon que l'on définisse comme musulman une personne de foi musulmane ou tout simplement une personne appartenant à cette catégorie « néo-ethnique » quelle que soit sa confession.

L'islam représente la deuxièmereligion en France après lecatholicisme[5].

Alain Boyer, se fondant sur le recensement de population de 1990, estime le nombre de musulmans potentiels à 4,16 millions[14], mais plusieurs des données qui composent ce chiffre sont de simples estimations. En 1992, les jeunes d'ascendance algérienne se déclaraient à 30 % sans religion (si les deux parents étaient Algériens), voire à 60 % (si un parent seulement était Algérien)[15].

D'autres estimations avancent un nombre de musulmans compris entre 3,1 et 3,7 millions au recensement de 1999 : ce recensement a en effet été complété par une enquêteFamilles, qui permet d'en exploiter mieux les données. En 2004,Michèle Tribalat, démographe à l'Institut national d'études démographiques (Ined), estime ainsi le nombre de personnes vivant en France susceptibles, d'après leur pays d'origine ou leur filiation sur trois générations, d'être musulmanes, à 3,65 millions en 1999, dont 2,35 millions d'adultes et 1,2 million d'électeurs potentiels (estimation revue en 2009 et estimée par la démographe à environ 4,5 millions en 2005)[16]. Kamel Kateb, dans le même ouvrage, donne à partir de calculs différents des estimations proches : 3,5 millions de personnes originaires par un de ses ascendants de pays à majorité musulmane[17], et 3,1 millions de personnes appartenant à un ménage dont la personne de référence est originaire d'un pays à majorité musulmane[18]. Les deux auteurs soulignent que ces estimations concernent le nombre de musulmanspotentiels, c'est-à-dire dont un ou plusieurs des ascendants directs sont issus d'un pays à majorité musulmane. Parmi ces « musulmans potentiels » sont donc incluses des personnes qui ne se décriraient pas comme musulmanes et qui sont peut-être d'une autre religion, agnostiques ou athées[19].

Michèle Tribalat estime le nombre de personnes pouvant être musulmanes en 2005 d'après leur filiation (sur trois générations) à environ 4,5 millions. Plus des deux tiers résident dans les agglomérations urbaines de 200 000 habitants ou plus[20].

En 2007, selon deux sondages de l'Ifop et de la Sofres, 3 % des répondants se déclaraient de religion musulmane[21],[22],[23], soit 1,842 million de musulmans.

Le sondage CSA pourLe Monde des religions, publié en, donnait un chiffre de 4 %[24], soit 2,46 millions de musulmans.

D'après une étude publiée par l'INED et l'INSEE en, à partir de l'enquêteTrajectoires et Origines réalisée en 2008, parmi les 26,65 millions de Français de 18 à 50 ans, il y a 2,1 millions de personnes s'identifiant comme musulmans indépendamment de leur pratique religieuse[4], soit 7,9 % de cette tranche d'âge (dont entre 70 000 et 110 000 convertis)[3],[25]. L'auteur précise que les personnes de « culture musulmane », c'est-à-dire venant d'une famille musulmane mais se déclarant sans religion ne sont pas comprises dans cette estimation, ce qui explique le décalage avec les chiffres fournis par les estimations habituelles. Entre 20 et 30 % des enfants nés en France d'immigrés originaires du Maghreb se déclarent sans religion[26].

En 2010, leDépartement d'État des États-Unis etThe World Factbook estiment le nombre de musulmans en France entre 5 et 10 % de la population[27],[28].

Une étude conduite en 2011 par lePew Research Center s'attache à établir l'évolution de la population musulmane dans ladémographie mondiale. Pour la France, le Pew Research Center établit un total de 4 704 000 personnes de confessions musulmanes en 2010 (7,5 % de la population totale française), et prévoit une augmentation à 10,3 % de la population française en 2030[29]. Cela fait de la France le premier pays d'Europe occidentale à la fois en nombre et en pourcentage de « musulmans »[30].

En 2012, Michèle Tribalat estime, à partir de l'enquêteTrajectoires et origines (TeO) réalisée par l'INED et l'INSEE en 2008, à 4 millions le nombre de musulmans déclarés (soit 6,8 % de la population de France métropolitaine) et à 4,8 millions le nombre de personnes dont au moins un parent est musulman, soit respectivement 34 % et 41 % de l'ensemble de la population d'origine étrangère (sur deux générations uniquement). Quant aux naissances, toujours d'après l'enquête Trajectoires et origines, pour les enfants nés en 2006-2008, un peu moins de 20 % d'entre eux auraient au moins un parent musulman[31].

En 2017, le Pew Research Center estime le nombre de musulmans en France en 2016 à 5,7 millions[32]. La même année,François Héran, directeur de l'Institut national d'études démographiques de 1999 à 2009, estime que le nombre de personnes ayant une « origine musulmane » représente un huitième de la population totale soit près de 8,4 millions de personnes et que « dès lors qu'on atteint de telles proportions, il devient absurde de soutenir qu'un […] huitième de la population vivant en France, française dans sa grande majorité, ne serait pas intégré. »[33].

Selon le professeur Claude Dargent et le sociologueOlivier Galland, l'islam constitue la plus importante minorité religieuse en France ; elle est aussi la première communauté musulmane en Europe[1]. Selon leur enquête publiée en 2019, quelque 14 % des personnes déclarant une religion sont musulmanes, et la proportion de catholiques et musulmans est identique chez les 18-29 ans[34].

En 2019, l'Observatoire de la laïcité estime le nombre de musulmans en France à 4,1 millions (soit environ 6 % de la population totale)[35].

Estimations politiques

[modifier |modifier le code]

Mais le nombre de musulmans en France est un enjeu de plus en plus politique, aussi la classe politique dans son ensemble ne se contente pas de ces chiffres, et préfère donner ses propres estimations. Les hommes politiques et les responsables religieux font ainsi des estimations beaucoup plus hautes, jamais fondées sur des éléments fiables, mais souvent proches d'un symbolique « 10 % de la population »[36] :

  • en 2003, le ministre de l'IntérieurNicolas Sarkozy estimait ce nombre entre 5 et 6 millions[37] ;
  • en 2010, ce chiffre est redonné par leministère de l'Intérieur chargé descultes, qui retient une définition ethnographique de l'islam : est musulman celui né de parents musulmans, ou dont les ancêtres viennent d'un pays majoritairement musulman. En retenant une définition religieuse (les personnes qui déclarent une pratique religieuse musulmane), le nombre de musulmans est alors de 1,6 à 2 millions de personnes[38],[39],[40], soit 7,7 à 9,3 % (définition ethnique) ou 2,5 à 3,1 % (définition religieuse) de la population. Le chiffre, vague, n'a pas varié en sept ans ;
  • en 2006, leFront national évoque le chiffre de huit millions[41] ; cette estimation est reprise parClaude Guéant, ministre de l'Intérieur, qui estime le nombre de musulmans entre « 5 et 10 millions ». Ni le FN ni le ministère de l'Intérieur ne donnent leurs sources[42].
  • Azouz Begag, dans son ouvrageLa Faute aux autres (2017), estime qu'on peut arriver à « 10 millions de personnes qui, de près ou de loin, sont « culturellement » musulmanes. Soit 15 % de la population française »[43].
  • Ahmet Ogras, président duCFCM, estime le surFrance Maghreb 2 que la population musulmane représente 10 millions de personnes[44].
  • le 4 avril 2015, le président du Conseil français du culte musulman,Dalil Boubakeur, s'exprime lors du Rassemblement annuel des musulmans de France, organisé par l'UOIF : il évoque un nombre de mosquées insuffisant pour les sept millions de musulmans français[45].

Le nombre de Français convertis est estimé entre 70 000 et 110 000[26],[46].

Analyses sociologiques

[modifier |modifier le code]

Les musulmans sont en moyenne plus jeunes et environ la moitié des musulmans de France ont moins de 24 ans. Ils vivent davantage en ville que la moyenne[34]. SelonJustin Vaïsse, à Paris, les musulmans représentent un tiers des jeunes de moins de 24 ans. L'islam est la première religion de laSeine-Saint-Denis[20].Philippe Galli, nommépréfet de laSeine-Saint-Denis en 2013, précise qu'« il y a environ 700 000 musulmans en Seine-Saint-Denis ». Selon l'Insee, le prénom Mohamed est le prénom le plus donné en 2002 dans ce département[47].

SelonMichèle Tribalat, plus de 80 % des personnes susceptibles d'êtres musulmanes sont originaires duMaghreb (43,2 % d'Algérie, 27,5 % duMaroc et 11,4 % deTunisie, anciennescolonies françaises). Les autres sont originaires d'Afrique subsaharienne (9,3 %) et de Turquie (8,6 %)[48].

En 2015, Michèle Tribalat, dans une nouvelle estimation des populations d'origine étrangère en 2011[49], estime à au moins 4,6 millions le nombre de personnes d'origine maghrébine sur trois générations en 2011 selon la répartition suivante[50] :

D'autres estimations fournissent des chiffres plus élevés sans préciser la méthodologie utilisée. Ainsi, selon la revueLes Cahiers de l'Orient, cette population d'origine maghrébine est évaluée à 6 millions d'individus[51].

La populationmaghrébine en France, majoritairement plus pauvre, a un taux de fécondité plus élevé que le reste de la population française, respectivement 3,3 et 2 enfants par femme[52]. Cependant, on observe que le taux de fécondité des femmes d'origine maghrébine se rapproche de celui des femmes françaises avec le temps[53].

Conversions

[modifier |modifier le code]

En France, selon le ministère de l'Intérieur et des Cultes, il y a[Quand ?] 100 000 personnes converties à l'islam et environ 4 000 conversions tous les ans, chiffre qui a doublé depuis 1986. Les organisations musulmanes affirment que ce chiffre est de 200 000[54]. Djelloul Seddiki, directeur de l'Institut de Théologie El Ghazali de laGrande mosquée de Paris, avance le chiffre d'un million de convertis en France en 2013[55].

L'Observatoire de la laïcité rappelle en 2019 qu'« à l'inverse d'une perception générale, il y a aujourd'hui deux fois plus de personnes qui quittent la religion musulmane, c'est-à-dire qui viennent d'une famille de confession musulmane puis se déclarent “sans religion”, que de personnes qui entrent dans la religion »[35].

Entre 150 et 200 musulmans se convertiraient aucatholicisme par an, dont beaucoup d'enfants issus demariages mixtes[56]. Le nombre de personnes quittant l'islam, sans adopter le catholicisme, n'est pas comptabilisé.

D'après Stefano Allievi, c'est là un domaine peu exploité en sociologie religieuse car ce sont les « conceptions statiques de la religion »[57] qui sont généralement étudiées. Néanmoins, la conversion musulmane est un sujet exploité par plusieurs chercheurs : Stefano Allievi, Sarah Daynes, Mercedes Garcia-Arenal, du milieu des années 1980 jusqu'à aujourd'hui. Le rôle des convertis semble pouvoir devenir un enjeu important dans la configuration de l'islam européen, et cela à plusieurs titres. D'une part, ils sont des intermédiaires sociaux fondamentaux, car ils produisent une culture islamique européenne. D'autre part, le converti se repositionne par rapport à son environnement social et il exprime son acte en termes de choix[58]. Dans les études sur les convertis musulmans, on trouve un certain nombre de points récurrents. Il existe deux types de conversion, la « conversion rationnelle » et la « conversion relationnelle »[59].

La conversion relationnelle est issue d'un ensemble de liens sociaux qui produisent ou même forcent un processus décisionnel de la pratique musulmane. Cette dernière se perçoit sous deux formes : la conversion appelée aussi réislamisation[60] ou musulman « reborn »[61] et la conversion par mariage[62]. Le converti est un individu d'origine non-musulmane, qui est devenu musulman à l'âge adulte. Beaucoup d'individus découvriraient l'islam à l'adolescence par la lecture duCoran. Ils veulent pouvoir faire la part des choses entre les messages négatifs véhiculés sur l'islam dans les sociétés non musulmanes et l'islam tel qu'il est dans le texte[63]. La conversion par mariage concerne les hommes avant le mariage qui veulent épouser une musulmane et les femmes avant ou après le mariage avec un musulman. En effet, selon l'interprétation majoritaire actuelle duCoran, la femme musulmane ne peut s'unir qu'à un musulman, à l'inverse de l'homme musulman, qui a seulement interdiction d'épouser une femme n'appartenant pas auxgens du Livre, ce qui veut dire concrètement qu'il a tout à fait le droit de se marier avec une juive ou une chrétienne.

La conversion rationnelle concerne les individus issus d'une autre tradition religieuse ; les ouvrages ne mentionnent pas le cas d'anciens agnostiques ou athées. Elle est une conversion individuelle qui naît d'une recherche explicite d'un système de signification et de sens, elle a une origine intellectuelle, et répond à une soif despiritualité et demysticisme[64]. D'après différents récits, les convertis viennent à l'islam par la lecture duCoran, ils en font l'examen critique, formulent le désir de prendre le nom arabe choisi au moment de leur conversion comme nom d'état civil et ressentent fortement « l'islamophobie »[65]. Toutefois le changement de nom n'est pas une obligation lors de la conversion à l'islam et très rares sont les cas de changement à l'état civil. La conversion à l'islam étant possible seul, sans témoins (même si la présence de deux témoins est recommandée), il est extrêmement difficile de définir précisément le nombre de convertis.

Identités musulmanes en France

[modifier |modifier le code]

Olivier Roy indique que le fait d'être musulman n'est qu'un élément parmi d'autres de l'identité des immigrants de la première génération. Leur identification avec l'aire d'origine est beaucoup plus forte : ils sont tout d'abordAlgériens,Marocains,Tunisiens d'autres s'identifient par leur culture ou leur langueArabes,Berbères (Kabyles,Chleuhs,Rifains), etc. Ce n'est pas aussi vrai avec la seconde génération, qui bien souvent ne parle même pas la langue des parents. Cette observation, pourtant, n'est généralement pas valable dans le cas de certaines minorités comme lesTurcs qui peuvent largement maintenir leurs liens culturels avec leur pays d'origine grâce au développement international des médias de leur pays. Toujours selon Olivier Roy, on assiste progressivement, sous les effets de la mondialisation et de la déculturation, au découplage entre religion et culture traditionnelle, comme cela s'est fait dans le christianisme. Ainsi l'islam qui prend racine en France et en Europe n'est pas un islam « civilisationnel » mais se veut « pure religion ». Selon lui, cette déculturation du religieux est la condition nécessaire à l'émergence d'unislam européen (en), même si le contenu théologique ne change pas plus que celui du catholicisme au cours des siècles[66].

Dans son livreUne révolution sous nos yeux - Comment l'Islam va transformer la France et l'Europe,Christopher Caldwell estime que malgré la grande diversité des identités musulmanes en Europe, « les conditions sont mûres » pour la fusion de ces diverses identités en une « identité unifiée » ; tout comme l'identité hispanique, qui n'était à l'origine aux États-Unis qu'une catégorie de recensement, est devenue une réalité. Cette identité musulmane, bien que touchant l'Europe, n'en sera pas pour autant pro-européenne[67]. La revueEsprit critique l'ouvrage pour son absence d'enquête sur le terrain[68] mais le journalThe Guardian salue pour son regard neuf sur la question en tant qu'analyste non-européen[69].

Représentation des musulmans de France

[modifier |modifier le code]

Les « Arabes » présents en France, s'ils sont le plus souvent musulmans, peuvent aussi êtrechrétiens,agnostiquesetc. Parallèlement, des musulmans français peuvent avoir des origines non arabes. Les musulmans non arabes sont souventTurcs (environ 360 000[70]),Berbères,Iraniens,Kurdes,Maliens,Sénégalais,Indonésiens,Malais,Bosniaques,Albanais,Tchétchènes,Ouzbeksetc.

L'État français ne reconnaît pas légalement les origines ethniques et religieuses (à l'exception du cas particulier desharkis) mais, devant la carence d'interlocuteurs privilégiés, dans les dernières années, les gouvernements successifs ont essayé d'organiser une représentation des musulmans français. Le ministre de l'Intérieur de l'époque,Nicolas Sarkozy, a créé en 2002 leConseil français du culte musulman (CFCM). Cette association a le statut légal d'association à but non lucratif sans particularité spécifique si ce n'est sa reconnaissance particulière par le gouvernement. En 2004, elle était conduite par le recteur de laGrande mosquée de Paris,Dalil Boubakeur[n 1].

La première génération de musulmans, aujourd'hui retraités, n'était pas perçue comme immigrante, ni par l'État, ni par les employeurs, ni par les musulmans eux-mêmes. Ces musulmans ont gardé de forts liens avec leurs pays, où leurs familles sont souvent restées vivre. Les chercheurs en sciences sociales considéraient alors l'islam comme un simple fait migratoire, de « transplantation »[71]. Cependant, en 1974, le gouvernement s'est prononcé en faveur du regroupement familial, et les enfants et les femmes ont pu venir vivre en France. Beaucoup d'entre eux ont demandé lanationalité française à cette époque.

La situation est différente pour les générations ultérieures constituées de musulmans nés en France, et donc souventressortissants français par ledroit du sol ou ledroit du sang. La majorité d'entre eux n'ont aujourd'hui qu'une connaissance toute relative de la culture et du pays d'origine de leurs parents ou grands-parents, avec lesquels ils ont conservé peu d'attaches[pas clair][réf. nécessaire]. Ce qui explique qu'en plus de se savoir français, certains se ressentent comme immigrants[pas clair], alors même qu'ils ont une connaissance très vague du pays de leurs ancêtres.

Perception des musulmans en France

[modifier |modifier le code]

Selon Jérémy Robine, on assiste depuis plusieurs années à l'émergence, dans le discours politico-médiatique, d'un nouveau groupe de type racial, « les Musulmans ». En effet, selon lui, comme cela s'est passé avec les Juifs, l'expression « les Musulmans » ne désigne plus aujourd'hui un groupe religieux mais une appartenance ethno-culturelle à laquelle on appartient par la naissance, quelle que soit sa foi[72].

Plusieurs sondages montrent, notamment depuis 2010, une forte dégradation de l'image de l'islam en France[73],[74],[75]. Sur une plus longue période, les réticences des Français non-musulmans vis-à-vis de l'islam sont de plus en plus grandes : en 1989, 33 % des sondés se disaient favorables à la construction des mosquées. En 2012, ils ne sont plus que 18 %. « Pour le voile dans la rue, et sur la même période, les personnes opposées passent de 31 % à 63 % »[74]. On note une baisse de l'indifférence vis-à-vis de l'islam, le « rejet des valeurs occidentales » étant reproché aux musulmans[74].

En 2016, 63 % des Français estiment que « l'influence et la visibilité de l'islam » sont « trop importantes » en France. Deux tiers des Français pensent que les musulmans sont mal intégrés et en donnent pour principale raison « leur refus de s'intégrer à la société »[75],[76]. En 2017, 48 % des Français pensent qu'il existe un affrontement fondamental entre l'islam et les valeurs françaises, seulement 20 % des sondés avancent que l'islam est généralement compatible avec les valeurs françaises[77]. Cette opinion n'est pas propre aux Français, mais se retrouve dans tous les pays européens où ces sondages ont eu lieu montrant de grandes majorités de la population sceptiques vis-à-vis de l'islam[77].

D'après une étudeIfop publiée parLe Journal du dimanche en, 56 % des Français estiment l'islam compatible avec les valeurs de la société française, quand une majorité pensait l'inverse en 2016, même si on note encore une forte polarisation en fonction des sympathies partisanes (63 % des sympathisantsLR et 62 % de ceux duFN le jugent « incompatible avec les valeurs de la société française » alors que 73 % de ceux duPS, 60 % de ceux deLa France insoumise et 58 % deLa République en marche le pensent compatible)[78].

Selon une étude du Pew Research Center réalisée auprès de quinze pays d'Europe de l'Ouest en 2017 et publiée en, les chrétiens sont plus critiques vis-à-vis des musulmans que les sans religion : 45 % des pratiquants et 41 % des non-pratiquants pensent que l'islam est« fondamentalement incompatible avec la culture et les valeurs du pays » (pour 20 % chez les sans-religion)[79]. Ces chiffres placent la France au niveau de la moyenne européenne, ce qui contraste avec le fait que ce pays a été plus touché que ses voisins directs par des attentats commis au nom de l'islam[80].

Pratiques religieuses et organisations musulmanes

[modifier |modifier le code]
Article connexe :Liste de mosquées de France.

Lieux de culte

[modifier |modifier le code]
Minaret de laMosquée de Tsingoni, àMayotte, plus ancienne mosquée en activité de France (XVIe siècle).

Quelque 2 200 lieux de culte musulman sont dénombrés en France en 2015[81], 2 600 en 2019 (dont au moins les deux tiers sont de taille modeste, et qui sont très majoritairement des salles de prière, et non des mosquées)[35]. Il y en avait environ 900 en 1985 et seulement cinq en 1965[82],[83]. En 2019, le culte musulman comptabilise moins de lieux de culte que leprotestantisme, qui est la troisième religion en nombre de fidèles et de pratiquants[35].

La plus ancienne mosquée française encore en activité est lamosquée de Tsingoni, àMayotte dont lemihrab est daté de 1538 (la mosquée elle-même remonterait au moins à 1521)[84]. Avant la départementalisation de Mayotte, la plus ancienne mosquée en activité était laMosquée Noor-e-Islam deSaint-Denis (La Réunion), érigée en 1905, et ayant elle-même succédé à des mosquées algériennes comme laMosquée Sidi Ghanem de Mila, bâtie en 678 (mais désaffectée depuis plusieurs siècles), plus ancienne mosquée d'Algérie et donc de France jusqu'à l'indépendance en 1962[85]. La plus ancienne mosquée active de France métropolitaine est laGrande mosquée de Paris, bâtie en 1922.

Le financement des mosquées en France provient de l'étranger (pays du Golfe) pour moitié, et de dons (pour 20 %) et de financements publics indirects (baux emphytéotiques, loyers symboliques)[86].

Pratique religieuse

[modifier |modifier le code]

Les études montrent une évolution de la pratique religieuse : d'après un sondage CSA-La Vie réalisé en 2006, 49 % des musulmans sondés ne vont jamais à la mosquée, 88 % respectent lejeûne du ramadan ainsi que les prières ou la pratique de la charité. Ils étaient 60 % à déclarer jeûner en 1989[87].Jérôme Fourquet indique en 2019 que« les études et sondages dont on dispose convergent tous dans le sens d'une plus grande fréquence et observance des signes de religiosité dans la population de confession ou d'origine musulmane. Le point de basculement semble se situer au début des années 2000. » Ainsi, selon les enquêtes de l'Ifop, le nombre de jeûneurs serait passé de l'ordre de 60 % en 1989 et 1994, à une proportion comprise entre 67 et 71 % depuis le début des années 2000. Par ailleurs, on observe un recul de la consommation déclarée d'alcool au sein de cette population (entre 35 et 39 % entre 1989 et 2001, 32 % en 2011, 22 % en 2016), et le port du voile par les femmes a augmenté (35 % disaient porter le voile en 2016 contre 24 % en 2003)[88]. Selon un sondage Ifop de 2019, 31 % des femmes musulmanes déclarent porter le hijab ou leniqab. Jérôme Fourquet souligne que« la grande majorité » d'entre elles« ne sont pas voilées »[89]. Selon le même sondage,« 55 % des hommes déclarent aller à la mosquée le vendredi, contre seulement 20 % des femmes », contre respectivement 16 % et 7 % en 1989 : si Jérôme Fourquet juge cette évolution« spectaculaire »,Patrick Simon souligne l'augmentation du nombre de mosquées entre ces deux dates ainsi que la différence de signification,« en termes d'observance religieuse », entre« la fréquentation de la mosquée pour laprière du vendredi » et« lamesse du dimanche » :« Des musulmans très pieux n'y vont pas, d'autres moins observants y vont parce que c'est un lieu de socialisation, essentiellement masculine. On peut parler d'une évolution des pratiques religieuses en France avec une fréquentation plus assidue de la mosquée, sans doute avec une recherche d'un rapport collectif à la religion, mais pris isolément cela ne signifie pas que les musulmans sont spécialement plus religieux. C'est à rapprocher d'autres pratiques »[89].

En novembre 2025, un sondage de l’IFOP met en lumière unrigorisme croissant notamment chez les jeunes musulmans[90]. Le sondage soutient que 43 % des musulmans de 25-34 ans approuvent tout ou partie des positions « islamistes ». Les pratiques religieuses et cultuelles des musulmans ont augmenté ces dernières décennies. Le rituel quotidien de la prière a ainsi cru de 41 % en 1989 à 62 % en 2025, notamment chez les jeunes de moins de 25 ans (67 %). Le jeûne duRamadan est également très suivi (73 % en 2025, contre 60 % en 1989), notamment chez les jeunes (83 % chez les 18-24 ans). Ce degré important de religiosité s'accompagne de « l'application d'un séparatisme de genre » a contrario du « libéralisme des mœurs dominant en Occident ». Ainsi, plus de quatre musulmans sur dix (43 %) refusent au moins une forme de contact physique ou visuel avec l'autre sexe : un musulman sur trois (33 %) refuse de faire la bise à une personne d'un autre sexe, ces chiffres étant encore plus élevés parmi la population féminine. Le port du voile se généralise chez les jeunes, bien qu'il reste minoritaire. Environ une musulmane sur deux âgée de 18 à 24 ans se voile aujourd'hui (45 %), soit quasiment trois fois plus qu'en 2003 (16 %). Cependant, les musulmans sont plus nombreux qu'avant à estimer que leurs coreligionnaires ont le droit de rompre avec l'islam (73 % en 2025, contre 44 % en 1989)[91],[92].

Pour François Kraus, directeur du pôle politique et actualités de l’institut, « loin de confirmer les discours sur une sécularisation à l’œuvre chez les musulmans français, les données révèlent au contraire une intensification des pratiques religieuses, un durcissement des positions sur les questions de mixité, et une sympathie croissante pour les courants radicaux de l’islam politique ». Néanmoins, selonLe Monde, cette enquête fait l’objet de critiques[90]. Selon Emilien Houard Vial, doctorant au Centre d'études européenne et de politique comparée (CEE) de Sciences Po Paris, le sondage est « hautement critiquable, ne serait-ce que par le choix de mélanger islam etislamisme dans son titre »[93]. PourConspiracy Watch, l’enquête de l’Ifop « dément frontalement les fantasmes de « Grand Remplacement » propagés par l’extrême droite », la proportion de musulmans dans la population adulte française passant de 0,5 % en 1985 à 7 % en 2025, ce qui contredit « l’idée d’une submersion démographique imminente par les populations d’origine musulmane. »[94]

Organisations

[modifier |modifier le code]

Les principales grandes organisations présentes au sein duConseil français du culte musulman sont laGrande mosquée de Paris, leRassemblement des musulmans de France et l'Union des organisations islamiques de France.

La plus ancienne école musulmane française est située sur l'île de La Réunion. Deux collèges musulmans existent, l'un à Aubervilliers (École de la réussite) et l'autre à Décines dans la banlieue de Lyon (collège-lycée Al Kindi). Un lycée musulman a également ouvert en 2003 à Lille, lelycée Averroès[95], qui a d'ailleurs été classé meilleur lycée d'enseignement général et technologique de France en 2013 selon le palmarès du journalLe Parisien[96]. Seuls deuxétablissements sont sous contrat avec l'État, c'est-à-dire avec des enseignants payés par l'État : le lycée Averroès de Lille, et le lycée Al-Kindi de Décines, en banlieue lyonnaise.

En 2004 est fait le constat que, sur les quelque 1 200 imams du pays, 75 % sont étrangers et un tiers ne parlent pas français[97].

Fondation des œuvres de l'islam de France (FOIF)

[modifier |modifier le code]

La Fondation des œuvres de l'islam de France (FOIF) est unefondationreconnue d'utilité publique[98] créée le sous l'impulsion du Premier ministreDominique de Villepin avec une dotation d'un million d'euros issue d'un don de l'industriel et sénateur de l'EssonneSerge Dassault[99]. Son objectif était de favoriser la transparence du financement de l'islam en France et notamment d'encadrer les liens de dépendance financière entre les mosquées et les pays d'origine[99]. Paralysée par les rivalités et dissensions internes, elle est restée une coquille vide. Dix ans plus tard, le manque d'imams formés en France amène toujours les communautés, soit à laisser œuvrer des bénévoles, soit à faire appel à des imams issus des pays maghrébins ou de Turquie[100]. En 2013, les imams sont environ au nombre de 1800, dont un tiers de rémunérés[100].

Après lesattentats de janvier 2015 contreCharlie Hebdo et l'Hyper Cacher de Vincennes, il est proposé de la relancer. Une mission est confiée en à un haut fonctionnaire du ministère de l'Intérieur, Christian Poncet. Après lesattentats de novembre 2015, une mission d'enquête sénatoriale sur l'islam en France propose également de relancer la fondation. Puis à la suite de l'attentat du 14 juillet 2016 à Nice, c'est le Premier ministreManuel Valls qui déclare :« Il y a urgence à aider l'islam de France à se débarrasser de ceux qui le minent de l'intérieur. Pour cela, il nous appartient de bâtir un véritable pacte avec l'islam de France, donnant à la fondation une place centrale. » Elle serait relancée à l'automne 2016 avec des missions élargies dont « la construction et la gestion des lieux de cultes en accord avec les maires des communes concernées », la réception des dons et financements des pays étrangers pour les distribuer vers la formation des imams, les lieux de culte, les établissements éducatifs, le financement de bourses pour les imams et aumôniers ou la réalisation de thèses universitaires. Son budget prévisionnel serait de 5 à 6 millions d'euros, alimenté par des fonds publics et privés[99].

Fondation de l'islam de France (FIF)

[modifier |modifier le code]
Article connexe :Fondation de l'islam de France.

En, est fondée laFondation de l'islam de France (FIF) pour succéder à la Fondation des œuvres de l'islam de France créée en.François Hollande impose le nom de l'ancien sénateurJean-Pierre Chevènement pour en prendre la tête[101], ce qui est critiqué[102],[103]. En 2018 lui succède l'islamologueGhaleb Bencheikh, également animateur de l'émission hebdomadaireQuestions d'islam surFrance Culture[104],[105].

Débats sur l'intégration

[modifier |modifier le code]

Intégration sociale

[modifier |modifier le code]

En France, les personnes de confession musulmane sont surtout concentrées dans des quartiers de grandes agglomérations comme Lille, Lyon, Marseille, Paris ou Strasbourg. À titre d'exemple, le département de laSeine-Saint-Denis cumule une forte proportion de musulmans (environ 600 000 personnes en 2015[106]). Ces zones ont souvent des indicateurs économiques dégradés[107] (taux dechômage de 27 % et de pauvreté de 43 % dans la commune deLa Courneuve en 2019[108],[109]).

Selon le sociologueFarhad Khosrokhavar, l'islam est en 2004 la religion majoritaire en prison, même si aucune statistique officielle n'est disponible sur le sujet[110]. En 2008,The Washington Post indique que« 60 % à 70 % des détenus français sont musulmans »[111]. Un rapport parlementaire publié en 2014 - qui estime quant à lui que « 60 % de la population carcérale en France, c'est-à-dire 40 000 détenus, peuvent être considérés comme de culture ou de religion musulmane » - s'alarme des dangers de radicalisation de plusieurs centaines de détenus[112]. De son côté, l'administration pénitentiaire fait état en 2013 d'une inscription pour leRamadan pour 27 % des détenus[113].

Un sondage Ipsos publié dansLe Monde le indique que 74 % des Français pensent que l'islam est incompatible avec les valeurs de la société française[114].

Plusieurs mouvementsnationalistes intègrent ce thème dans leur programme. Selon eux, un nombre important d'immigrants d'une culture non européenne risque de déstabiliser la culture française ou d'être déstabilisés par elle. Ils reprochent aussi à l'islam de favoriser lesexisme et l'intolérance religieuse, se posant en chantres de lalaïcité face à l'État français qui est accusé de rompre avec ce principe[115]. Une publication duSénat établissant unlien statistique entre immigration et surdélinquance[116], ils soulèvent la question d'un éventuel danger lié au moins culturellement à l'« islamisme » pour le pays. Lors de l'élection présidentielle de 2002, la « lutte contre l'islamisation de la France » est au cœur du programme duMouvement national républicain (MNR) ; ces idées sont ensuite reprises à partir de 2011 par l'équipe de la nouvelle dirigeante duFront national,Marine Le Pen. En,Riposte laïque et leBloc identitaire organisent les « assises de l'islamisation », auxquelles participent des groupes politiques européens d'extrême-droite[115].

Choix électoraux et intégration politique

[modifier |modifier le code]
Article détaillé :Islam dans la politique française.

Selon une enquête Ifop-La Croix de 2008, les musulmans soutiennent majoritairement leParti socialiste (PS), à 51,8 % contre 26,8 % pour le reste de la population. Les musulmans se sentiraient même selon cette enquête plus proches de l'extrême gauche que de l'Union pour un mouvement populaire (UMP)[117].

Selon une étude du corps électoral menée par OpinionWay et Fiducial le pourLe Figaro sur 10 000 votants, 93 % des électeurs musulmans pratiquants, qui sont deux millions selon cet institut, ont voté pour François Hollande au second tour. Au premier tour, 59 % d'entre eux avaient voté pour lui, 23 % pour Jean-Luc Mélenchon, 7 % pour François Bayrou, 4 % pour Nicolas Sarkozy et 2 % pour Marine Le Pen[118].

Une enquête en 2016 montre que 28 % des musulmans et plus de la moitié des 15-25 ans placent la loi religieuse avant la loi de la République et sont critiques de lalaïcité. Cette partie de la population est la plus revendicatrice des « marqueurs » musulmans que sont la nourriturehalal, le port du voile, lapolygamie[119]. 46 % des musulmans seraient en revanche « totalement sécularisés »[120]. Selon un sondage Ifop de 2019, 37 % des musulmans« pensent que la laïcité doit s'adapter à la pratique de l'islam » ; le socio-démographePatrick Simon estime que« si cette demande "d'adaptation de la laïcité" augmente (de 29 à 37 % en 8 ans), c'est aussi que le mot laïcité a pris une tout autre connotation », étant« désormais perçue comme anti-musulmans » et faisant l'objet d'une« politisation » qui« a cristallisé les positions »[89].

L'Observatoire de la laïcité indique en 2019 que« la proportion des Français de confession musulmane qui se déclarent « pratiquants » est relativement forte (de 1/3 à un peu plus de la moitié des musulmans selon les enquêtes et selon les items précis), bien supérieure aux Français de confession catholique, orthodoxe, juive, protestante luthérienne et réformée, mais en revanche inférieure à celle observée chez les protestants évangéliques »[107]. Il précise également que« 72 % des protestants et 60 % des catholiques considérent que la laïcité protège en théorie (selon le droit) les pratiquants des différentes religions [alors que] 45 % des musulmans seulement partageant ce point de vue »[121].

Lors de l'élection présidentielle de 2017, d'après un sondage Ifop,Jean-Luc Mélenchon est arrivé en tête du premier tour dans l'électorat musulman (37 %), devant Emmanuel Macron (24 %),Benoît Hamon (17 %) etFrançois Fillon (10 %)[122]. LaGrande mosquée de Paris etMusulmans de France (ex-UOIF) appellent à voter pourEmmanuel Macron au second tour[123].

Lors desélections européennes, la liste du parti islamisteUnion des démocrates musulmans français (UDMF) obtient 0,13 % des voix, terminant en19e position sur 34[124]. Bien que n'ayant pas imprimé de bulletins de vote mais demandé aux électeurs de le faire, le parti recueille des scores significatifs dans certaines communes et quartiers à forte population musulmane (17 % auVal Fourré, 7 % àGarges-lès-Gonesse etMontereau-Fault-Yonne, 6 % àLa Courneuve etChanteloup-les-Vignes)[125].

Au premier tour de l'élection présidentielle de 2022, 69 % des électeurs musulmans votent pourJean-Luc Mélenchon selon un sondage IFOP[126].

Financement du culte

[modifier |modifier le code]

Dans la foulée des attentats commis en France par des islamistes en, le Premier ministreManuel Valls se dit « favorable » à une interdiction temporaire du financement étranger des mosquées et souhaite« que les imams soient formés en France et pas ailleurs »[127]. Par ailleurs, il déclare dans une tribune publiée parLe Journal du dimanche, que« Si l'islam n'aide pas la République à combattre ceux qui remettent en cause les libertés publiques, il sera de plus en plus dur pour la République de garantir le libre exercice du culte. »[128]. Il propose une refonte de l'organisation de l'islam en France et déclare que« l'État et la puissance publique ont un rôle à jouer pour« aider les musulmans de France » à relever le défi de l'islamisme radical. »[129]. Le président de la République,François Hollande, a réagi à cette proposition, refusant l'hypothèse d'un financement public des mosquées, déclarant« qu'il n'est pas question de toucher à laloi de 1905, et donc au modèle français de laïcité. »[130]. Financer le culte musulman par une taxe ou contribution sur la viande ou les produitshalal a été évoqué en 2016 par Anouar Kbibech[131] le président duConseil français du culte musulman, par l'élue LR Nathalie Kosciusko-Morizet[132] et par l'élu MoDemFrançois Bayrou[133], reprenant d'anciennes propositions de Charles Pasqua[134], puis de Dominique de Villepin[135]. Mais pour l'anthropologueFlorence Bergeaud-Blackler cette solution qui n'a jamais été mise en œuvre n'est ni faisable ni souhaitable car elle contrevient à laloi de séparation des Églises et de l'État[136].

Selon une étude publiée en 2023, 27 % des 118 mosquées françaises interrogées ont subi au moins une fermeture de leurs comptes bancaires. Le recteur de laGrande Mosquée de Lyon dénonce un« apartheid bancaire ». La situation semble être liée à un budget à près de 40 % en argent liquide, difficile à justifier aux régulations bancaire, et à un manque de connaissances bancaires des bénévoles qui gèrent les associations cultuelles[137].

Intégration culturelle

[modifier |modifier le code]

L'intégration des populations musulmanes a connu plusieurs entraves du fait de traditions et modes de pensées liés au culte. En plus des problèmes decompatibilité entre le droit européen et la loi islamique,le port du voile islamique dans les établissements scolaires a été perçu lorsqu'il est devenu phénomène social[n 2] comme entrant en contradiction avec le principe delaïcité de l'école. Une des clés de la réticence à l'égard de l'Islam, selonPhilippe d'Iribarne, serait son refus de pratiquer « l'échange des femmes ». L'Islam accepte de « prendre » (épouser une non-musulmane) mais pas de « donner » (interdiction pour une musulmane d'épouser un non-musulman). Les femmes, qui selon Claude Lévi-Strauss, constituent le fondement des alliances entre groupes humains sur des bases égalitaires, deviennent alors le moyen d'assurer la prédominance des uns sur les autres. L'auteur y voit une des clés de la pression sur les filles dans les quartiers sensibles[138].

En 2005, une enquête duCentre de recherches politiques de Sciences Po[139] fait apparaître la proportion de musulmans pratiquants revendiquant des positions culturelles traditionalistes. Selon ce sondage, 43 % approuvent des horaires séparés pour les femmes dans les piscines et 46 % manifestent des sentimentsantisémites[n 3] (contre 18 % de l'ensemble des Français). On compare ici les réponses de l'ensemble de la population française avec la fraction musulmane pratiquante. En revanche, 80 % des pratiquants expriment une opinion positive sur la religion chrétienne. Selon ce même sondage, « Alors que seulement 3 % des Français de 18 à 35 ans donnent des réponses qui les classent commeconservateurs, ils sont 40 % parmi ceux issus de cette immigration. » Selon un sondage réalisé en 2006, 73 % des musulmans se déclarent favorables à la séparation des religions et de l'État, et 91 % se disent favorables à l'égalité hommes-femmes[140]. Selon un sondage réalisé en 2009, 8 % des femmes musulmanes de moins de 35 ans déclarent porter souvent le voile[141].

Selon un sondage réalisé en 2012, 60 % des Français estiment que l'influence et la visibilité des musulmans sont aujourd'hui « trop importantes » en France[142].

Si l'enquête CEVIPOF de 2005 relève que 39 % des musulmans pratiquantscondamnent l'homosexualité (contre 21 % de l'ensemble des Français), une étude IFOP réalisée quatorze ans plus tard, en 2019, indique que 63 % des Français musulmans pensent que l'homosexualité est« une maladie » ou« une perversion sexuelle », soit 49 points de plus que chez les Français catholiques[143],[144].

Rapport de l'institut Montaigne

[modifier |modifier le code]

En 2016, l'IFOP réalise un sondage pour l'institut Montaigne sur la communauté musulmane en France, son rapport à la religion, à la société française ou aux lois de la République. Un rapport d'Hakim El Karoui[145]est publié par l'institut à la suite de ce sondage[146]. Le rapport établit une population de 3 à 4 millions, d'une moyenne d'âge plus jeune que la communauté chrétienne ou que les personnes sans religion. Il divise cette communauté en trois profils :

  • 46 % sont « sécularisés », totalement laïcs dans leur rapport à la société, même si la religion peut occuper une place importante dans leur vie ;
  • 25 % sont « islamic pride », se définissant avant tout comme musulmans et revendiquant l'expression de leur foi dans l'espace public, mais respectant également la laïcité et les lois de la République ;
  • 28 % sont « ultras », vivant en rupture avec les valeurs républicaines. Ce dernier profil est surreprésenté chez les plus jeunes (50 % des moins de 25 ans contre 20 % des plus de 40 ans), mais ne devrait pas s'atténuer[145].

La proportion d'inactifs (36 %) est liée à la précarité qui les touche plus particulièrement : 15 % d'entre eux sont sans diplôme, seuls 4 % sont cadres. Le directeur de l'institut précise que cet écart par rapport au reste de la société se réduit, le nombre de diplômés étant supérieur à celui attendu généralement[145].

Concernant les pratiques religieuses, un tiers des musulmans ne se rend jamais à la mosquée, et un tiers ne le fait qu'aux fêtes religieuses. La consommation de viande halal est très fortement pratiquée et recommandée : 80 % des musulmans pratiquants (et 67 % des non-pratiquants) estiment que cette consommation doit être envisageable dans les cantines scolaires. Concernant le voile, la population musulmane est plus divisée : 65 % sont favorables au port du voile (hidjab, 60 % étant également favorables à son port dans les écoles et collèges), 24 % sont même favorables au port du voile intégral (burqa ouniqab), mais 57 % des femmes déclarent ne l'avoir jamais porté (même si elles y sont plus favorables que les hommes)[145].

Les institutions musulmanes sont peu notoires auprès des sondés : seuls 32 % connaissent leCFCM, 12 % se sentent représentés par l'UOIF. Les personnalités sont également peu fédératrices :Tariq Ramadan (proche de l'UOIF) recueille 37 % de soutien,Dalil Boubakeur (ancien président du CFCM) etTareq Oubrou (imam à Bordeaux) 16 % chacun. Le premier réflexe concernant les questions de religion est l'entourage familial (80 %) et internet (70 %) avant la sollicitation d'un imam (47 %)[145].

Bien que leur vision de la société française soit proche de celle du reste de la population française, tant concernant le marché de l'emploi que la pression fiscale, l'engagement civique, voire politique, y est plus faible (un quart non inscrit sur les listes électorales ; un tiers n'a pas voté au second tour de l'élection présidentielle de 2012). Le rejet d'un vote communautaire (à 78 %) est clair, même si les sondés ressentent que les musulmans sont de plus en plus discriminés[145].

Jérôme Fourquet relève à travers ce sondage, le« point de clivage majeur » que constitue la question de lavirginité des femmes avant le mariage, entre la population de culture ou de religion musulmane et le reste de la population française :« alors que cette« règle » est tombée en déshérence complète dans la population générale, elle demeure valide et à respecter pour les deux tiers de la population de confession ou de culture musulmane ». Il relève en particulier que« c'est parmi les jeunes générations que l'attachement à cette règle est le plus fort »[147].

« Proclamation de l'islam en France » par la Grande Mosquée de Paris

[modifier |modifier le code]

Le, l'institut musulman de la Grande Mosquée de Paris publie le texte intégral d'une « Proclamation de l'islam en France », sous l'autorité de son recteurDalil Boubakeur. Selon le magazineLe Point (qui publie également le texte), l'acte est d'importance historique, en cela qu'il définit précisément un islam en France républicain, moderne et progressiste.Le Point relève notamment le rejet de toute tutelle laïque et de tout intégrisme ; la proclamation dénonce notamment la création de la « Fondation de l'islam en France » par l'État français. Tout en précisant que« tout musulman doit évidemment respecter les valeurs et les lois de la République française », la Grande Mosquée ajoute qu'il est« interdit à tout musulman de déclencher une guerre » et condamne le djihadisme. Reconnaissant l'égalité entre femmes et hommes, elle proscrit les châtiments corporels, la polygamie et prône la compatibilité entre islam et sciences modernes. Elle condamne également les réactions de violence envers les caricatures du prophète, bien qu'elle considère que les musulmans puissent légitimement se sentir blessés ou offensés par celles-ci[148].

Différents courants

[modifier |modifier le code]
Cette section est vide, insuffisamment détaillée ou incomplète.Votre aide est la bienvenue !Comment faire ?

La vaste majorité des musulmans de France estsunnite. Leschiites représentent 2 à 3 % des musulmans de France[149].

Le nombre d'alévis était estimé entre 150 et 200 000 en 2012. Un grand nombre ont immigré en France dans les années 1970-1980[150].

Soufisme

[modifier |modifier le code]

À partir des années 1970, on a assisté à un développement de la présence du soufisme en Europe, et notamment en France. Plus récemment, la tariqa Boutchîchiyya, qui se rattache à la voie-mère Qâdiriyya, est parvenue à faire connaitre l'enseignement du CheikhHamza al Qâdiri al Boutchichi, par le biais de représentants comme le conférencierFaouzi Skali[151] ou le chanteurAbd al Malik[152].

Toutes ces confréries se prévalent d'unsoufisme orthodoxe ou sunnisme spirituel, car les affiliés restent fidèles aux prescriptions de l'islam et sont même parfois versés dans les sciences islamiques[153]. À l'échelle individuelle ou collective, les soufis se disent apolitiques, et se montrent méfiants à l'égard des idéologies[154].

Au-delà d'un apport proprement initiatique, la culture soufie contribue à restaurer la primordialité spirituelle du message islamique, trop souvent étouffée par le juridisme, et à briser les facteurs d'instrumentalisation de la religion[155]. S'il offre une voie spirituelle à certains européens, le soufisme sert plus largement de médiateur entre l'islam et l'Occident[156].

Salafisme

[modifier |modifier le code]

En 2023, la France compte, selonLe Parisien, plus d'une centaine de lieux de culte aux mains de cettemouvance rigoriste de l'Islam. Le courant est très minoritaire au sein de l'Islam de France[157].

Islamisme

[modifier |modifier le code]
Article détaillé :Islamisme.

Ce terme manquant de précision, d'autres lui sont souvent préférés, comme « islamiste » (qui s'applique à une personne), « mouvement intégriste » ou « mouvement extrémiste » (qui s'applique à un groupe fondamentaliste), ou « mouvement terroriste » (qui s'applique à un groupe utilisant la violence pour parvenir à ses fins). Ces termes ne doivent pas être confondus avec « islamique », qui est synonyme de « musulman » (qualificatif, par exemple dans « foulard islamique »). Le terme « mouvement islamique », parfois utilisé dans les médias, prête à confusion quand il désigne un mouvement politique.[réf. nécessaire]

Le terme « islamisme » est réapparu en France à la fin des années 1970 pour répondre à la nécessité de définir les nouveaux courants posant une interprétation politique et idéologique de l'islam et les différencier de l'islam en tant que foi[158].

Pour l'islamologueBruno Étienne[n 4], l'acception actuelle du mot, qu'il est également possible d'appeler« islamisme radical », peut se résumer comme l'« utilisation politique de thèmes musulmans mobilisés en réaction à l'« occidentalisation » considérée comme agressive à l'égard de l'identité arabo-musulmane »[159], cette réaction étant« perçue comme une protestation antimoderne » par celles et ceux qui ne suivent pas cette idéologie[159].

Dans les pays où l'islam est majoritaire, les mouvements islamistes sont surtout à l'œuvre sur le terrain politique.Olivier Roy appelle islamistes « ceux qui voient dans l'islam une idéologie politique, au sens moderne du terme, c'est-à-dire une théorie qui prétend s'appliquer à l'ensemble de la société ». Se basant sur le rapport Al Karoui de et reprenant la définition deThierry Tuot selon laquelle l'islamisme est « la revendication publique de comportements sociaux présentés comme des exigences divines et faisant irruption dans le champ public et politique »,Élisabeth Schemla observe une « glissade de la majorité des musulmans vers l'islamisme »[160].

Début 2015, selon un état des lieux établi par le ministère de l'Intérieur, le nombre de mosquées et salles de prières aux mains des islamistes en France est passé de 44 à 89 entre 2010 et 2014[161].

Musulmans dans l'armée française

[modifier |modifier le code]
Mémorial aux combattants musulmans de laPremière Guerre mondiale à lanécropole de Douaumont.

En 1990, le rapport que le colonel Yves Biville, chef du Centre d'études sur la sélection du personnel de l'armée de terre (Cespat) remet à Jean-Pierre Chevènement affirme que les jeunes Français d'origine maghrébine (JFOM), dont la religion n'est alors selon eux pas suffisamment prise en compte,« commettent 3,5 fois plus de désertions, 6 fois plus de refus d'obéissance, 6 fois plus d'outrages à supérieurs et 8 fois plus d'insoumission » par rapport aux autres militaires[162]. Depuis le début des années 1990, l'armée française distribue des rations halal aux soldats musulmans[163],[164].

L'aumônerie musulmane est créée par l'arrêté interministériel du, deux ans après la création duConseil français du culte musulman[165]. En 2017, on compte 45 aumôniers musulmans pour 186 catholiques, 53 protestants, 27 israélites, et 1 orthodoxe[165].

Selon une enquête menée parChristophe Bertossi, de l'Institut français des relations internationales (IFRI), etCatherine Wihtol de Wenden, les effectifs de l'armée française comptaient entre 10 et 20 % de soldats musulmans en 2005, pour la plupart d'originemaghrébine. Selon les auteurs, ils sont « ethnicisés, mis à distance par leurs homologues et leur encadrement immédiat, ils sont victimes de discriminations sociales, ethniques, religieuses ou sexuelle »[166].

Notes et références

[modifier |modifier le code]

Notes

[modifier |modifier le code]
  1. Rappelons qu'un premier Conseil consultatif des musulmans de France (CCMF) a été créé en septembre 1993 et qu'une charte du culte musulman en France a été rendue publique le 10/12/1994, sous Charles Pasqua, au moment où était annoncée officiellement la constitution, par la Mosquée de Paris, du Conseil représentatif des musulmans de France, nouvelle appellation donnée au CCMF.
  2. Des photos de classes de lycées prises après 1962 montrent parfois une jeune fille portant le voile, sans visiblement que cela pose problème ; ces photos ne permettent cependant pas de savoir si le voile était conservé en salle de classe[réf. souhaitée].
  3. ou antisionistes, la différence n'étant pas toujours soulignée
  4. Bruno Étienne dit partager cette définition avec d'autres spécialistes commeGilles Kepel etFrançois Burgat.

Références

[modifier |modifier le code]
  1. ab etc« 20 millions de musulmans en France ? Ils sont environ 4 fois moins, selon les estimations les plus sérieuses », surFactuel,(consulté le).
  2. ab etcLa diversité religieuse en France : transmissions intergénérationnelles et pratiques selon les origines, Insee, 30 mars 2023
  3. a etb« France : comment est évalué le nombre de musulmans », surLe Figaro,.
  4. a etbSamuel Laurent, « Quel est le poids de l'Islam en France? », surlemonde.fr,(consulté le).
  5. a etb« La diversité religieuse en France : transmissions intergénérationnelles et pratiques selon les origines − Immigrés et descendants d'immigrés », surinsee.fr(consulté le).
  6. Gérard Noiriel,Immigration, antisémitisme et racisme en France,Fayard,,p. 287 et 313.
  7. La transformation a lieu à l'occasion du renouvellement du conseil général en mars 2011 (Les conséquences de la départementalisation, préfecture de Mayotte (voir archive)[PDF]).
  8. « Mayotte - Culture »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogleQue faire ?), suroutre-mer.gouv.fr,.
  9. « Loi n°78-17 du 6 janvier 1978 relative à l'informatique, aux fichiers et aux libertés », surlegifrance.gouv.fr(consulté le).
  10. « L'état de la pratique religieuse en France », surinsee.fr(consulté le).
  11. Régnier-Loilier, A. et Prioux, F. (2008).La pratique religieuse influence-t-elle les comportements familiaux ? Population & Sociétés, n°447, 1-4. DOI : 10.3917/popsoc.447.0001
  12. Odon Vallet, « Recenser : Attention, terrain miné »,Le Monde des Religions,no Hors Série Atlas des religions,‎,p. 12-13.
  13. Olivier Roy,L'Islam mondialisé, Éditions du Seuil,(lire en ligne),p. 25.
  14. Kamel Kateb, « De l'étranger à l'immigré, et de l'ethnique au religieux : les chiffres en question ? »,inL'islam en France,p. 38.
  15. Michèle Tribalat,L'islam en France,op. cit.,p. 31.
  16. Michèle Tribalat, « Le nombre de musulmans en France : qu'en sait-on ? »,L'islam en France,p. 29.
  17. Kamel Kateb,op. cit.,p. 41.
  18. Kateb,op. cit.,p. 42-43.
  19. Justin Vaïsse et Jonathan Laurence (trad. de l'anglais),Intégrer l'Islam : la France et ses musulmans, enjeux et réussites, Paris,Éditions Odile Jacob,, 388 p.(ISBN 978-2-7381-1900-1,lire en ligne),p. 26.
  20. a etbMichèle Tribalat,Michèle Tribalat : "L'islam reste une menace",Le Monde, 13 octobre 2011
  21. « Ifop », surifop.com.
  22. « Sofres », surtns-sofres.com.
  23. « Croyants et athées, où habitent-ils en France? »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogleQue faire ?), sur20 minutes,.
  24. Sondage publié en janvier 2007 dansLe Monde des religions
  25. Site "Trajectoire et Origine" de l'INED
  26. a etbMosquées : à 2,1 ou 5 millions, les musulmans manquent toujours de place, Interview de Patrick Simon, auteur de l'étude, à Saphir News, 21 mars 2011
  27. Département d'État,Background Note:France, mise à jour le 18 août 2010, consultée le 14 septembre 2010
  28. CIA, [Notice France], mise à jour le 7 septembre 2010, consultée le 14 septembre 2010
  29. (en) Pew Research Center's Forum on Religion & Public Life,« The Future of the Global Muslim Population Projections for 2010-2030 »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogleQue faire ?), surpewforum.org,,p. 22.
  30. (en)« The Future of the Global Muslim Population », surPew Forum on Religion & Public Life,(consulté le).
  31. Islam et immigration face au déclin démographique européen : derrière les fantasmes, la vérité des chiffres, Michèle Tribalat, 17 octobre 2012
  32. (en) Pew Research Center's Forum on Religion & Public Life, « 5 facts about the Muslim population in Europe », surpewforum.org,.
  33. « Parce qu'un quart de la population est lié à l'immigration sur une ou deux générations, dont une moitié environ, soit le huitième de la population, a une origine musulmane (ce qui ne veut pas dire nécessairement une pratique religieuse). Dès lors qu'on atteint de telles proportions, il devient absurde de soutenir qu'un quart ou même un huitième de la population vivant en France, française dans sa grande majorité, ne serait pas intégré. »,François Héran, Avec l'immigration: Mesurer, débattre, agir, La Découverte, 2017,p. 20.
  34. a etb« De plus en plus de Français ne croient plus en Dieu », surLe Point,(consulté le).
  35. abc etdRouguyata Sall, « Observatoire de la laïcité: des religions plus visibles, mais des fidèles moins nombreux », surMediapart,(consulté le).
  36. Michèle Tribalat,L'islam en France,op. cit.,p. 22.
  37. Justin Vaïsse et Jonathan Laurence,Intégrer l'Islam,Odile Jacob,,p. 38.
  38. Article duPoint du 28 juin 2010 intitulé « Entre 5 et 6 millions de musulmans en France »
  39. Article duFigaro du 28 juin 2010 intitulé "5 à 6M de musulmans en France"
  40. Article deLibération du 6 juin 2008 intitulé « 5 millions de musulmans en France »
  41. Justin Vaïsse et Jonathan Laurence,Intégrer l'Islam,Éditions Odile Jacob,,p. 35.
  42. « Musulmans : Claude Guéant provoque un nouveau tollé »,L'Écho, 5 avril 2011, page Actu 2
  43. « Si on ajoute aux nombre de Maghrébins, le nombre des mariages mixtes, plus celui des convertis et celui des autres populations : Turcs (près d'un million), Sénégalais, Maliens, Comoriens, Béninois, Mauritaniens, Égyptiens, Burkinabés, Ivoiriens, Camerounais, Éthiopiens, Tchadiens, Somaliens, Pakistanais, Mauriciens, Indiens, Bosniaques… en prenant soin d'inclure leurs enfants… on peut arriver à 10 millions de personnes qui, de près ou de loin, sont « culturellement » musulmanes. Soit 15 % de la population française.», Azouz Begag,La Faute aux autres, L'esprit du printemps, 2017,p. 175-176.
  44. Ahmed Ogras, « France Maghreb 2 - Le Grand Forum le 10/09/18 : Ahmet Ogras du CFCM sur le rapport EL KAROUI », surYoutube,(consulté le).
  45. LeFigaro, 5 avril 2015 : «Dalil Boubakeur souhaite doubler le nombre de mosquées en France»
  46. « La France des convertis »,L'Express, 24 janvier 2006.
  47. [PDF]Insee Île-de-France,« Léa et Thomas en tête des berceaux franciliens »,Insee Île-de-France faits et chiffresno 27, février 2003.
  48. Michèle Tribalat,L'islam en France,op. cit.,p. 28.
  49. Michèle Tribalat, « Une estimation des populations d'origine étrangère en France en 2011 », Espace populations sociétés, 2015/1-2,en ligne
  50. Tableau 2 pour les immigrés et la première génération née en France et tableau 5 pour la deuxième génération née en France
  51. "Estimé à six millions d'individus, l'histoire de leur enracinement, processus toujours en devenir, suscite la mise en avant de nombreuses problématiques…", « Être Maghrébins en France » inLes Cahiers de l'Orient,no 71, troisième trimestre 2003
  52. Justin Vaïsse et Jonathan Laurence,Intégrer l'Islam,Éditions Odile Jacob,,p. 43.
  53. SabrinaVolant, GillesPison et FrançoisHéran, « La France a la plus forte fécondité d'Europe. Est-ce dû aux immigrées ? »,Population & Sociétés,vol. N° 568,no 7,‎,p. 1(ISSN 0184-7783,DOI 10.3917/popsoc.568.0001,lire en ligne, consulté le).
  54. Génération islam : ces jeunes convertis qui ont la rage et oublient la République, Elisabeth Schemla, Atlantico, mai 2013
  55. Kalmel Meziti,Dictionnaire de l'islamophobie, Bayard Jeunesse, 2013,p. 351.
  56. France : chaque année entre 150 et 200 musulmans deviennent catholiques, site web Zénit, Le monde vu de Rome.
  57. expression empruntée à J. A. Beckford, 1989Religion and advanced industrial society. Londres : Sage publication. page 64.
  58. S. Allievi, 2000.Les conversions à l'islam. Redéfinition des frontières identitaires entre individu et communauté. In Dassetto F. (dir.). Paroles d'islam. Paris : Maisonneuve et Larose. pages 157-180.
  59. S. Allievi, 1998.Les convertis à l'islam. Les nouveaux musulmans d'Europe. Paris : L'Harmattan. pages 94-95
  60. G. Kepel, 1991.Les banlieues de l'islam. Paris : Points-Seuil; F. Khosrokhavar, 1997L'islam des jeunes. Paris : Flammarion et J. Cesari, 1997.Être musulman en France aujourd'hui. Série dirigée par Étienne, B. Paris : Hachette
  61. S. Allievi, 2000 : 166
  62. S. Allievi, 1998 : 101
  63. M. Ababou, 1995.Changement et socialisation : Enquête sur les pratiques des étudiants maghrébins en France (le cas de l'Île-de-France). Thèse de doctorat : sociologie : Aix-en-Provence : Université Aix-Marseille-I,p. 81-198.
  64. G. Kepel, 1991 et S. Allievi, 2000
  65. Expression employée par Tariq Abdul-Wahad (1999), que l'on retrouve chez Vincent Geisser, 2003,La Nouvelle Islamophobie (La découverte : Paris), et qui est en fait bien antérieure, puisqu'on retrouve l'expression en 1986 dans un dossier L'islam en France, inCahiers de l'Orient,no 3.
  66. Olivier Roy, « L'islam européen n'est pas un islam civilisationnel »,Le monde des religions,no 37, septembre-octobre 2009,p. 49.
  67. Christopher Caldwell,Une révolution sous nos yeux - Comment l'Islam va transformer la France et l'Europe, Du Toucan, 5 octobre 2011,p. 223,(ISBN 978-2810004447 et978-2810004751).
  68. Justin Vaïsse, « L'Europe islamisée : réflexions sur un genre littéraire américain »,Esprit,‎(lire en ligne).
  69. (en) David Goodhart,Do we nedd more people in Europe ?,The Guardian, 17 mai 2009 :« Even if you disagree with his premises, Caldwell is worth persevering with because he is a bracing, clear-eyed analyst of European pieties […] He can see Europe from the outside and has a genuinely pan-European view of the immigration issue, something rarely encountered in domestic commentary. ».
  70. Bulletin, République de Turquie, ministère du Travail et de la Sécurité Sociale, Direction générale des Relations internationales et des Services pour les travailleurs à l'étranger, avril-juin 2004 (ces chiffres incluent tant les Turcs "ethniques" que les Kurdes de nationalité turque et les autres groupes du pays [Tcherkesses, Arabes, Albanais, Bosniaques, Lazes…])
  71. Terme employé par F. DASSETTO, 1984.L'Islam transplanté. Bruxelles : E.P.O; B. ETIENNE, 1990.La France et l'islam. Paris : Hachette; F. KHOSROKHAVAR, 1997L'islam des jeunes. Paris : Flammarion et S. ALLIEVI, 2000Les conversions à l'islam. Redéfinition des frontières identitaires entre individu et communauté. In Dassetto F. (dir.).Paroles d'islam. Paris : Maisonneuve et Larose.p. 157-180.
  72. Jérémy Robine,Les ghettos de la nation, Vendemiaire , 2011,p. 181-183.
  73. L'image de l'Islam en France, ifop.com, 25 octobre 2012
  74. ab etcL'image de l'islam se dégrade fortement en France, lefigaro.fr, 25 octobre 2012
  75. a etbSONDAGE. L'image de l'islam se dégrade en France et en Allemagne, lejdd.fr, 29 avril 2016
  76. L'image de l'islam se dégrade en France et en Allemagne, selon un sondage, 20minutes.fr, 29 avril 2016
  77. a etb(en) Daniel Tost,Looking to Germany to Protect the World Order, handelsblatt.com, 19 juin 2017
  78. « Pour 56% des Français, l'Islam est compatible avec les valeurs de la société française », surlejdd.fr,(consulté le).
  79. Joséphine Kloeckner, « En Europe, les chrétiens plus critiques que les autres envers les musulmans »,La Croix,‎(lire en ligne).
  80. Jean-Marie Guénois, « La présence de l'islam réveillerait la conscience chrétienne de l'Europe »,Le Figaro,‎(lire en ligne).
  81. Le Figaro article intitulé "Dalil Boubakeur souhaite doubler le nombre de mosquées en France", 05/04/2015
  82. « Recompositions du paysage religieux et islam de France »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogleQue faire ?), surdeuframat.de.
  83. « Cartes comparatives des lieux de culte évangéliques et musulmans en France », surblogdei.com.
  84. Martial Pauly, « La mosquée de Tsingoni, la plus ancienne mosquée en activité de France », surarcheologiemayotte.over-blog.com.
  85. « Quelle est la plus ancienne mosquée d'Algérie ? », surthecasbahpost.com.
  86. Georges Fenech, député membre de la commission sur l'islam radical
  87. Sophie de Ravinel, « Ramadan : la pratique augmente, les pressions aussi », dansLe Figaro du 12-09-2007,[lire en ligne].
  88. Fourquet 2019,p. 163-164.
  89. ab etcEmmanuelle Walter, « Le Point et "les musulmans" : les statistiques de la peur », surArrêt sur images.net,(consulté le).
  90. a etbVirginie Larousse, « Islam en France : un sondage de l’IFOP, qui met en lumière un rigorisme croissant, fait débat », surlemonde.fr,(consulté le).
  91. Mathilde Goupil, « Que dit l'étude de l'Ifop sur la pratique religieuse des musulmans de France ? », surfranceinfo.fr,(consulté le).
  92. Patrick Cohen, « Musulmans de France, la tentation de l'islamisme », surfranceinfo.fr,(consulté le).
  93. Amine Ait, « Musulmans de France : un sondage Ifop nourrit la peur et la stigmatisation », surtsa-algerie.com,(consulté le).
  94. « Sondage : ce que révèle la nouvelle enquête Ifop sur les musulmans de France », surconspiracywatch.info,(consulté le).
  95. France: l'islam fait sa rentrée à Lille Article de Maya Larguet le 27 septembre 2003 sur le site Religioscope
  96. Découvrez le palmarès 2013 des lycées,Le Parisien, 27 mars 2013.
  97. N. B., « Islam en France : des règles de transparence », El Watan,(consulté le).
  98. « Fondation des œuvres de l'islam de France »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogleQue faire ?), surCentre français des fonds et fondations(consulté le).
  99. ab etc« 5 questions sur la Fondation des œuvres de l'islam de France que veut relancer Valls », surnouvelobs.com,(consulté le).
  100. a etbBernadette Sauvaget, « Des imams du terroir, un vœu pieux ? »,Libération,‎(lire en ligne).
  101. « Jean-Pierre Chevènement à la tête de la Fondation pour l'islam de France ? Un choix contesté », surlemonde.fr,.
  102. « Islam de France: pourquoi le choix de Jean-Pierre Chevènement pose problème »[archive du], surchallenges.fr,(consulté le).
  103. « Fondation pour l'islam de France : "Nommer Chevènement est une idée presque coloniale" »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogleQue faire ?), surlejdd.fr,(consulté le).
  104. « Fondation de l'Islam de France: Ghaleb Bencheikh, président de l'institution, alerte sur sa survie », surLe Figaro,(consulté le)
  105. GhalebBencheikh, « Questions d'islam en replay et podcast sur France Culture », surFrance Culture,(consulté le)
  106. Le Parisien, « Près de 1 000 moutons abattus à La Courneuve pour l'Aïd »,Le Parisien,‎(lire en ligne, consulté le).
  107. a etb« Synthèse de l'étude sur l'expression et la visibilité religieuses dans l'espace public aujourd'hui en France », surgouvernement.fr,(consulté le).
  108. Baudouin Eschapasse, « Seine-Saint-Denis : portrait d'un département "sensible" », surlepoint.fr,(consulté le).
  109. Marc Taubert avecAFP, « Inégalités, pauvreté et chômage : le constat accablant des inégalités dénoncé dans un rapport sur La Courneuve », surfrancetvinfo.fr,France 3 Paris Ile-de-France,(consulté le).
  110. Claire Chartier, « Farhad Khosrokhavar : « L'islam majoritaire dans les prisons » »,L'Express,‎(lire en ligne).
  111. « In France, Prisons Filled With Muslims », surThe Washington Post(consulté le).
  112. Jean-Marc Leclerc,Un rapport explosif sur l'islam radical dans les prisons françaises,Le Figaro, 22 octobre 2014
  113. Antoine Krempf, « 60% des détenus français sont musulmans ? », surFrancetvinfo.fr,Franceinfo,.
  114. Gérard Courtois, « Les crispations alarmantes de la société française »,Le Monde,‎(lire en ligne).
  115. a etbGilles Kepel (en collaboration avec Antoine Jardin),Terreur dans l'Hexagone : Genèse du djihad français,Éditions Gallimard,coll. « Folio actuel »,, 400 p.(ISBN 978-2-07-270621-9,lire en ligne).
  116. « Délinquance des mineurs : la République en quête de respect (rapport de la commission d'enquête sur la délinquance des mineurs) (rapport) », sursenat.fr.
  117. « Enquête "La Croix"-Ifop sur l'orientation politique des Français musulmans » sur le site La-croix.com, 31 août 2008.
  118. 93 % des musulmans ont voté pour François Hollande,La Vie, Marie-Pia Rieublanc - publié le 07/05/2012
  119. Les musulmans de France, une population jeune et diverse, lemonde.fr, 18 septembre 2016
  120. « Musulmans de France : 28 % d'«ultras» », surlefigaro.fr,.
  121. « Synthèse du 6e rapport annuel de l'Observatoire de la laïcité », surgouvernement.fr,(consulté le).
  122. Virginie Fauroux, « Sondage : les catholiques ont mis Fillon en tête, les musulmans Mélenchon », surlci.fr,(consulté le).
  123. Samuel Laurent et Adrien Sénécat, « Présidentielle : Europe, Macron, emploi… la « trumpisation » de Marine Le Pen sur TF1 », surlemonde.fr,(consulté le).
  124. « Proclamation des résultats de l'élection des représentants au Parlement européen »,Journal officiel de la République française,no 125,‎(lire en ligne).
  125. « L'ombre de l'islam politique plane sur les municipales », surlexpress.fr,(consulté le).
  126. Xavier Le Normand, « Présidentielle 2022 : pourquoi les électeurs musulmans ont plébiscité Jean-Luc Mélenchon », surla-croix.com,(consulté le).
  127. « Valls "favorable" à une interdiction temporaire du financement étranger des mosquées »[archive du](consulté le).
  128. « Dans une tribune au JDD, Manuel Valls met en garde l'islam de France »(consulté le).
  129. « "Pacte" avec l'islam de France : l'exercice délicat de Manuel Valls », surEurope1(consulté le).
  130. « François Hollande s'oppose catégoriquement à un financement public de l'islam », surEurope1(consulté le).
  131. « Anouar Kbibech : la taxe halal pour un "islam de France", une "bonne idée" »,RTL.fr,‎(lire en ligne, consulté le).
  132. « NKM veut taxer les produits halal pour financer les mosquées »,BFMTV,‎(lire en ligne, consulté le).
  133. « François Bayrou en faveur d'une "taxe halal" pour financer l'islam »,Le Point,‎(lire en ligne, consulté le).
  134. FlorenceBergeaud-Blackler, « La viande halal peut-elle financer le culte musulman ? »,Journal des anthropologues. Association française des anthropologues,‎,p. 145–171(ISSN 1156-0428,lire en ligne, consulté le).
  135. Bergeaud-Blackler, F, « L'État, le culte musulman et le halal business »,Annuaire Droit et Religions,‎.
  136. « Taxer le halal: une mesure "ni possible, ni souhaitable" »,LExpress.fr,‎(lire en ligne, consulté le).
  137. Marguerite de Lasa, « Islam : mosquées, des pistes pour lutter contre les fermetures de comptes bancaires », surla-croix.com,.
  138. Philippe d'Iribarne,Les immigrés de la République : Impasses du multiculturalisme, Seuil, 2010
  139. Sylvain Brouard et Vincent Tiberj,Français comme les autres ? Enquête sur les citoyens d'origine maghrébine, africaine et turque, Paris, CEVIPOF, Presses de Sciences Po, — Enquête réalisée auprès de 1 003 personnes de plus de 18 ans de l'échantillon représentatif appelé « Rapfi ». Étude commentée parLe Figaro dans l'articleLes musulmans pratiquants ont plus de préjugés du 7 décembre 2005..
  140. « http://www.csa-fr.com/dataset/data2006/opi20060823b.htm »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogleQue faire ?).
  141. « La France et ses musulmans »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogleQue faire ?), surnouvelobs.com,.
  142. « Les Français jugent "trop importante" l'influence de l'islam »,Le Monde.fr,‎(lire en ligne, consulté le)
  143. « Même si l'homosexualité est mieux acceptée, des poches d'homophobie demeurent en France »,Le Monde.fr,‎(lire en ligne, consulté le)
  144. [PDF]« Le regard des Français sur l'homosexualité et la place des LGBT dans la société »,ifop.com, 24 juin 2019 (consulté le 27 juin 2019).
  145. abcde etfMarie-Christine Tabet, « Religion, famille, société : qui sont vraiment les musulmans de France »,Le Journal du dimanche,‎(lire en ligne).
  146. Hakim El Karoui,Un islam français est possible, Institut Montaigne,, pdf(lire en ligne).
  147. Fourquet 2019,p. 166.
  148. HugoDomenach, « EXCLUSIF. La mosquée de Paris veut un islam français »,Le Point,‎(lire en ligne, consulté le).
  149. Pew Research Center, The Pew Forum on religion & public life,Mapping the global muslim population, octobre 2009,p. 39.
  150. « Haberler - News - Actualités », suralevi-fuaf.com.
  151. Faouzi Skali,Le Face à face des cœurs, le soufisme aujourd'hui,Éditions du Relié, 2000, Presses Pocket, 2002.
  152. Abd al Malik,Qu'Allah bénisse la France, Albin Michel, 2007.
  153. « Accueil - Soufisme »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogleQue faire ?), sursoufisme.org.
  154. « Accueil - Soufisme »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogleQue faire ?), sursoufisme.org.
  155. « Accueil - Soufisme »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogleQue faire ?), sursoufisme.org.
  156. Eric Geoffroy,« Le soufisme et la France (2/2) »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogleQue faire ?), suroumma.com,.
  157. r Damien Delseny et Jean-Michel Décugis,Islamisme : comment les salafistes tentent de noyauter les mosquées françaises, leparisien.fr, 6 novembre 2023
  158. (en) MartinKramer, « Coming to Terms: Fundamentalists or Islamists? »,Middle East Quarterly,‎1er mars 2003(lire en ligne, consulté le)
  159. a etbBruno Étienne, « L'islamisme comme idéologie et comme force politique », inCités,no 14, éd. P.U.F., 2003 (Article en ligne, consulté le 13 juin 2011)
  160. « Rapport El Karoui : la frontière entre islam et islamisme est plus poreuse qu'on ne le disait », surLe Figaro,(consulté le).
  161. « Poussée radicale dans les mosquées françaises », surLe Figaro,(consulté le).
  162. « L'armée s'ouvre timidement aux Beurs », surmonde-diplomatique.fr,.
  163. Michel Turin,Halal à tous les étals,Calmann-Lévy,.
  164. Christophe Bertossi,Citoyenneté à la française. Valeurs et réalités : Valeurs et réalités,CNRS Éditions,.
  165. a etbCécile Chambraud et Nathalie Guibert, « Abdelkader Arbi : « Je veux banaliser le fait religieux musulman dans les armées » », surlemonde.fr,(consulté le).
  166. Christophe Bertossi et Catherine Wihtol de Wenden,Les couleurs du drapeau : L'armée française face aux discriminations, Robert Laffont, 2007,p. 12.

Annexes

[modifier |modifier le code]

Sur les autres projets Wikimedia :

Bibliographie sélective

[modifier |modifier le code]

Document utilisé pour la rédaction de l’article : document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.

Ouvrages

[modifier |modifier le code]

Revues

[modifier |modifier le code]

Articles connexes

[modifier |modifier le code]

Documentaire

[modifier |modifier le code]

Liens externes

[modifier |modifier le code]
v ·m
Type dereligions
Histoire
Avant 1789
Après 1789
Voir aussi
v ·m
enEurope occidentaleIslam en Europe
enEurope centrale
enEurope orientale
Al-Andalus, l’Espagne musulmane duVIIIe siècle auXVe siècle
v ·m
Sunnites
Écoles dejurisprudence
Écoles théologiques
Soufisme
Mouvements et nouveaux courants
Chiites
Mouvements et courants
Écoles théologiques
Kharidjites
Écoles dejurisprudence
Autres
Autres courants
Courants non reconnus par l’orthodoxie
Religions kurdes
Ce document provient de « https://fr.wikipedia.org/w/index.php?title=Islam_en_France&oldid=230903751 ».
Catégories :
Catégories cachées :

[8]ページ先頭

©2009-2025 Movatter.jp