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Isaac Louria

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Pour les articles homonymes, voirAshkenazi.

Isaac Louria
La tombe d'Isaac Louria.
Biographie
Naissance
Décès
Sépulture
Ancien cimetière de Safed(d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Nom dans la langue maternelle
יצחק בן שלמה לוריא אשכנזיVoir et modifier les données sur Wikidata
Surnom
האר״י הקדושVoir et modifier les données sur Wikidata
Activités
Autres informations
Maîtres
Moïse Cordovero, Yosef Alcastell(d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Influencé par
Yosef Alcastell(d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Œuvres principales
Verkaro de Icĥak Lurja(d)Voir et modifier les données sur Wikidata
signature d'Isaac Louria
Signature

modifier -modifier le code -modifier WikidataDocumentation du modèle

Isaac Ashkenazi Louria (enhébreu :יצחק לוריא), né en 1534 àJérusalem et mort le àSafed, est unrabbin etkabbaliste, est considéré comme le penseur le plus profond du mysticisme juif parmi les plus grands et les plus célèbres, et le fondateur de l'école kabbalistique deSafed. Il fut même identifié par certainsSages comme étant leMachia`h ben Yossef, le Messie fils de Joseph.

On le connaît aussi sous le nom deAri, acronyme qui signifiait à l'origine « Elohi (divin) Rabbi Isaac » mais qui est aussi traduit par « Ashkenazi Rabbi Isaac » ou « Adoneinu Rabbeinu Isaac » (notre maître, notre rabbin Isaac) selon les sources. Par ailleurs, le mothébreuAri (ארי) signifie également « lion »,Ari zal (Ari sa mémoire est une bénédiction) ouAri hakadosh (le Saint Ari).

Rabbi Issac Louria est l'auteur des théories qui constituent lakabbale lourianique. Elle a été exposée par plusieurs de ses disciples, principalement par RabbiHaïm Vital (1542-1620) et parJoseph Ibn Tabul (1545-1610), dans des ouvrages dont le plus connu est leSefer Etz Hayyim (le Livre de l’Arbre de Vie).

Lakabbale lourianique joue un rôle considérable dans la culture juive, et au-delà d’elle. Les traductions et les commentaires deChristian Knorr von Rosenroth (1636-1689) ou deFrançois-Mercure Van Helmont (1614-1698) la diffusent en Europe dès leXVIIe siècle. Elle a fait l’objet de nombreuses études, notamment par les historiensGershom Scholem (1897-1982) etCharles Mopsik (1956-2003).

Biographie

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Isaac Louria naît àJérusalem. Son père,ashkénaze d'Europe centrale, y aurait immigré après son mariage avec uneséfarade. À la mort prématurée de celui-ci, le jeune Isaac est élevé par sa mère, qui émigre enÉgypte où son frère, Mordekhaï Frances, riche négociant, est installé.

L'année de ce déménagement est incertaine. D'après son propre témoignage, il aurait étudié àJérusalem auprès du kabbaliste RabbiShem Tov ben Joseph ibn Shem Tov. Cependant, la tradition orale situe son arrivée chez son oncle à l'âge de sept ans.

Louria étudia dans une yéchiva sous la direction deDavid ben Solomon ibn Abi Zimra (en) et de son successeur. Il s'y montra exceptionnellement doué, subvenant à ses besoins grâce au commerce et au négoce.

À 15 ans, il épousa la fille de son oncle, après quoi les époux se retirèrent dans une île sur leNil qui appartenait à son oncle et beau-père. Isaac Louria s’y consacra principalement auZohar et aux œuvres kabbalistiques antérieures, mena une vie d'ascèse et commença à avoir des visions.

En1569, à la suite d'un appel intérieur, il s'installa àSafed. Jouissant rapidement d'une forte réputation de poète mystique, il commença à enseigner la Kabbale en académie, et à prêcher dans les synagogues. S'intéressant particulièrement aux idées de RabbiMoïse Cordovero (connu sous l'acronyme de Ramak), il étudia la Kabbale avec lui jusqu'à la mort de celui-ci.

Lui-même mourut à Safed, à l'âge de38 ans, au cours d’une épidémie, deux ans après son Maître R.Moïse Cordovero.

Isaac Louria fut extrêmement révéré, ses disciples le créditaient de nombreux miracles, et le considéraient comme un saint (elohi, “divin”, n’est pas un terme honorifique fréquent dans lejudaïsme. Il n’apparaît en réalité que pour lui.)

Vie à Safed

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Le Ari'Zal y organisa la vie de ses disciples qui s'établirent dans un quartier isolé. Le matin duShabbat, il organisait des processions pour aller recueillir l'esprit éthéré de lareine de Chabbat dans les champs voisins. Après celles-ci, Louria donnait en général des explications sur sa doctrine.

Doctrine

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Le tabernacle de la synagogue Louria àSafed.

Sa conception du monde est influencée par les questions qui traversent ladiaspora juive auXVIe siècle, traumatisée par l'expulsion d'Espagne et les méfaits de l'Inquisition. Isaac Louria y trouve des explications étonnantes mais cohérentes, et entrevoit la fin des souffrances du peuple juif, ce qui explique le succès de ses thèses, et la vitesse à laquelle elles se sont propagées.

Kabbale lourianique

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« Qu'est-il arrivé avant le commencement des temps pour que commencement il y ait ? » Jusqu’à ce qu’Isaac Louria s’intéresse à cette question, le Dieu des religions n’avait d’intérêt qu’en tant qu’il se manifestait aux hommes. Le Dieu d'avant la création n’était ni un souci, ni un problème important, selonCharles Mopsik[1].

« Comment Dieu créa-t-il le monde ? – Comme un homme qui se concentre et contracte sa respiration, de sorte que le plus petit peut contenir le plus grand. Il a ainsi concentré Sa lumière dans une main, à Sa mesure, et le monde fut laissé dans les ténèbres, et dans ces ténèbres il tailla les rochers et sculpta la pierre », explique Isaac Louria[2].

Il conçoit ainsi le premier acte de Dieu.Nahmanide, un kabbaliste duXIIIe siècle, imaginait déjà un mouvement de contraction originelle, mais jusqu’à Louria, on n’avait jamais fait de cette idée un concept cosmologique fondamental, remarqueGershom Scholem[3].

« La principale originalité de lakabbale lourianique tient au fait que le premier acte de la divinitétranscendante – une transcendance que les kabbalistes appellent leEin Sof (l’Infini) – n’est pas « un acte de révélation et d’émanation, mais, au contraire, un acte de dissimulation et de restriction[3]».

Article détaillé :Kabbale lourianique.

Louria postule que le temps et l'espace n'ont pas toujours existé. Trois concepts clefs articulent sa vison de la création du monde :

  • Letsimtsoum : le retrait (ou la contraction) de Dieu en lui-même pour laisser place à un vide où leEin Sof, par l'intermédiaire d'une émanation lumineuse circulaire, procède à la création du monde en alimentant les dix réceptacles (les dix vases) appeléssefirot qui sont à l'origine de la vie et de la création.
  • Lachevirat hakelim oubrisure des vases : à cette création initiale en cercles lumineux concentriques s'ajoute un rayon en ligne droite appeléAdam Kadmon (homme primordial). L'afflux de lumière qui en résulte fait éclater sept vases, parmi les dix, en dispersant la lumière divine sous forme d'étincelles attachées aux débris qui se répandent dans le monde.
  • Letikkun ouréparation : c'est à l'homme qu'incombe la tâche de réparer les vases. Pour ce faire, l'homme doit agir à l'intérieur de lui-même pour exhumer les étincelles de lumière divine en les libérant des choses qui les emprisonnent.

Louria porte son attention sur le respect des commandements divins (lesmitzvot), sur la nourriture en particulier. Mais, plus généralement, il conçoit que « tout objet, tout lieu dans l’espace, est porteur d’étincelles lumineuses qui attendent depuis le commencement des temps une libération » remarqueCharles Mopsik. « Isaac Louria distinguait partout dans la nature, dans les sources d’eaux vives, les arbres, les oiseaux, des âmes de justes et des étincelles de lumière aspirant à la délivrance, il entendait leur appel et tout son enseignement visait à exposer les moyens de contribuer à l’œuvre rédemptrice universelle[4]».

Diffusion de kabbale lourianique

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La synagogue Louria àSafed

Louria a transmis ses théories oralement à ses disciples deSafed, principalement àHaïm Vital (1542-1620) et àJoseph Ibn Tabul (1545-1610), qui l’exposeront ensuite par écrit.

Haïm Vital a publié de son vivant des traités sur les théories lourianiques : leSefer ha-Derushim, leSefer ha-Kawwanot, leSefer ha-Likkutim, leSha'ar Ha'Gilgulim. Vital a rassemblé ses principaux écrits sur Louria dans un ouvrage intituléEtz ha-Hayyim (L’Arbre de Vie). Mais son fils, qui en hérite en 1620, interdit durant plusieurs années qu’on en fasse des copies manuscrites. Des copies de l’ouvrage commencent à circuler vers 1660. Elles se répandent dans l’ensemble de ladiaspora juive (Europe, Moyen-Orient, Afrique du Nord, etc.).

Un manuscrit de Haïm Vital, jusque-là inconnu, est découvert par son petit-fils, Moïse ben Samuel Vital, et publié au début duXVIIIe siècle, sous le titreMevo Shéarim ouToledot Adam. Tous les écrits de Haïm Vital sur la kabbale lourianique sont regroupés parIsaac Satanow afin d’établir sa version finale éditée àKorsek (en Ukraine, alors dans l’empire d’Autriche) en 1782, sous le titreSefer Etz Hayyim (Livre de l’Arbre de Vie). Il sera réédité àVarsovie en 1890 et àTel-Aviv en 1960. C’est l’exposé le plus célèbre de la kabbale lourianique.

Mais les théories de la kabbale de Louria queJoseph Ibn Tabul a livré dans son traité,Derush Hefzi-Bah[5], forment un ensemble plus complet que celui de Haïm Vital, selonGershom Scholem[6] etCharles Mopsik[7],

Deux autres disciples d’Isaac Louria à Safed ont également publié des commentaires sur la kabbale lourianique :Moïse Yonah dansKenfey Yonah (Les ailes de la colombe), etIsraël Sarug dansLimoudé Atsilout (Les études de l’émanation).

L’exposé de Yonah dans lesAiles de la colombe est le plus succinct (il ne mentionne pas l’épisode dutsimtsoum) ; en revanche, l’exposé de Sarug, marqué par l’influence deJoseph Ibn Tabul dont il a été l’élève, est beaucoup plus complet.

L’ouvrage de Sarug a été diffusé en Italie dans les années 1590, et de là jusqu'en Europe du Nord. Le rabbin Shabbetaï Sheftel Horowitz dePrague, dans son livreShef Tal (1612), s’appuie principalement surLes études de l'émanation pour exposer la théorie lourianique[8].

Naphtali Bacharach se fonde également sur l'enseignement d'Israël Sarug dans son traitéEmek ha-Melekh (La Vallée des rois), édité à Francfort en 1648. Cependant des ouvrages deHaïm Vital circulent alors en Europe et Vital acquiert un prestige plus grand que Sarug auprès les kabbalistes.

Scholem note que « Bacharach prétend titrer son enseignement des livres de Haïm Vital, bien que d’importants chapitres de sa doctrine, comme son interprétation dutsimtsoum et tout ce que cela implique, soient complètement étrangers à l’œuvre de Vital[9]. La fusion des deux traditions lourianiques, la première issue deJoseph Ibn Tabul, via Israël Sarug, la seconde deHaïm Vital, s’opère dans l’œuvre deNaphtali Bacharach, observe Scholem[9].

Abraham Cohen de Herrera donne également à l’enseignement de Sarug une vaste audience dans son traité,La Porte du ciel, édité à Amsterdam en 1655.

Christian Knorr von Rosenroth (1636-1689) se procure tous les ouvrages consacrés à la kabbale lourianique à sa disposition afin de les traduire en latin dans les années 1670. Il s'agit deLa Vallée des rois deNaphtali Bacharach ; deLa Porte du Ciel d'Abraham Cohen de Herrera ; et d'une copie partielle deL'Arbre de Vie deHaïm Vital. Il les publie dans son ouvrageKabbala denudata, édité à Sulzbach (pour le premier tombe qui contientLa Porte du ciel) en1677, et à Francfort (pour le second tome qui contientLa Vallée des rois et des extraits deL'Arbre de Vie) en1684. Knorr von Rosenroth y ajoute les commentaires deFrançois-Mercure Van Helmont (1614-1698) , Ce fut le principal véhicule de la kabbale lourianique dans le monde chrétien. C'est l'ouvrage que connaissaientLeibniz ouNewton.

Influences

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LeGaon de Vilna

Lakabbale lourianique a eu une influence considérable sur les kabbalistes qui lui ont succédé :Nathan de Gaza,Moshe Chaim Luzzatto, leBesht,Nahman de Bratslav, etc. Elle a beaucoup marquéSabbataï Tsevi et son mouvement messianique dans le dernier tiers duXVIIe siècle.

Lakabbale lourianique a également influencé des talmudistes comme leGaon de Vilna et son discipleHaim de Volozhin, auXVIIIe siècle, mais aussi des philosophes desXXe et XXIe siècles :Walter Benjamin,Jacques Derrida,Emmanuel Levinas, etc.

« Non plus sauver le monde. Encore moins le recommencer. Mais juste le réparer, à la façon dont on répare les vases brisés. Il est très beau, ce mot de réparation. Il est modeste. Il est sage. Mais il est aussi vertigineux. C’était celui d’Isaac Louria, bien sûr », écritBernard-Henri Lévy. « Il ne dit plus, ce concept de réparation, la nostalgie d’un corps plein ou d’une pureté perdue, il ne rêve plus d’un vase d’avant la brisure ou d’un vase dont on hallucinerait qu’il n’a jamais été brisé. Il ne véhicule rien qui ressemble à de l’eschatologie ou de la théodicée. Il nous parle du présent. Du présent seulement. De ce présent dont un autre grand Juif [Marcel Proust ] a dit qu’il est juste un instant que l’on a su et pu sauver. Et dont il aurait pu dire qu’il est la seule réponse à la mauvaise prophétie deNietzsche sur le bel avenir du Mal[10]».

Bibliographie

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Notes et références

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  1. Charles Mopsik,Aspects de la Cabale à Safed après l’Expulsion, dans Inquisition et pérennité (ouvrage collectif) sous la direction deDavid Banon, Le Cerf, 1992
  2. Isaac Louria, cité parGershom Scholem, La Kabbale, Le Cerf, 1998
  3. a etbGershom Scholem,La Kabbale, Le Cerf, 1998
  4. Charles Mopsik,Isaac Ashkenazi Louria et la mystique juive, Association Charles Mopsik, en ligne
  5. LeDerush Hefzi-Bah deJoseph Ibn Tabul a été édité dansSimhat Cohen de Massud ha-Kohen al-Haddad, Jérusalem, 1921, réédité par Weinstock, Jérusalem, 1981
  6. LeDerush Hefzi-Bah d’Ibn Taboul, signale Scholem, « est d’une grande importance, car il contient la version de la doctrine du tsimtsoum, dont certains passages ont été supprimés par Vital » :Gershom Scholem,'La Kabbale, Le Cerf, 1998
  7. « L’originalité deJoseph Ibn Tabul tient au fait que « la cause du tsimtsoum est appréhendée comme un processus de purification au sein de l’océan de miséricorde constituant primordialement leEn Sof qui, en se contractant, se débarrasse de la présence des particules du din (la puissance du jugement) » :Charles Mopsik,Cabale et Cabalistes, Albin Michel, 20003,p. 89
  8. Gershom Scholem,La Kabbale, Folio Gallimard,p. 151.
  9. a etbGershom Scholem,La Kabbale, Folio Gallimard,p. 592.
  10. Bernard-Henri Lévy,Pièce d’identité, Grasset, 2010

Voir aussi

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Articles connexes

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Liens externes

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