Le nom Isère est attesté sous la formeIsara à l'époque antique.
Il s'agit d'un mot non celtique à l'origine mais vraisemblablement intégré par lesCeltes à époque ancienne, dont la signification est « l'impétueuse, la rapide »[4]. Il est apparenté à l'indo-européen*isərós « impétueux, vif, vigoureux », proche du sanskritisiráh, de même sens[5]. Il repose vraisemblablement sur une racine indo-européenne reconstruite*eis(ə) (et non pas*is) qui n'est pas attestée en celtique insulaire[5].
Le motIsara se rencontre dans bien d'autres noms de cours d'eau, tant dans l'ancienneGaule que dans les pays avoisinants. On reconnaîtIsara par exemple dans le nom de la rivièreIsar qui arroseMunich en Bavière et dans celui du petit fleuve franco-belgeYser, ou encore dans l'ancien nom de l'Oise,Isara (l'adjectifisarien a subsisté en français pour qualifier ce qui se rapporte à l'Oise). Dans les pays non celtiques, on retrouve égalementIsara, rivière deVénétie,Éisra,Istrà enLituanie[5],Jizera enRépublique tchèque.
La confluence entre leDoron de Bozel, celui deBelleville, avec l'Isère, au niveau deMoûtiers en Tarentaise, porte parfois le nom de « X tarin »[6]. Les auteurs deUne vieille vallée épouse son siècle (1976) décrivent ainsi leX« l'Isère coudée simule les deux bras, levés vers le nord ; Doron de Bozel et Doron des Belleville campent solidement notre majuscule sur ses deux pieds, l'enracinent dans la Vanoise »[7]. La confluence avec l'Arly, au niveau d'Albertville, porte le nom de « X albertvillois »[7], même si« [celle-ci] ne matérialise que trois des quatre directions »[8].
La route départementale 902 (RD 902) longe la rive droite de l'Isère deVal d'Isère àBourg-Saint-Maurice, puis laroute nationale 90 (RN 90) parallèlement à la ligne de chemin de fer devenue aussi celle du TGV, en passant successivement par :
L'Isère et les principaux cours d'eau de son bassin
Voici une liste des principauxaffluents directs de l'Isère avec une longueur supérieure à 10 km à laconfluence, de l'amont vers l'aval, avec indication de larive (rd pourrive droite et rg pourrive gauche) :
La basse vallée de l'Isère[9] est une unité de paysage duValentinois caractérisée par un chenal sinueux s’enfonçant dans son lit au lieu de déblayer ses rives, formant ainsi desterrasses alluviales étagées. Cette basse vallée, aux bordures nettes, est relativement étroite, excepté au niveau de son confluent où la largeur atteint deux kilomètres.
Le phénomène d’alluvionnement (lors des périodes de glaciation de l’ère quaternaire) et de surcreusement (en période interglaciaire), appelé système fluvio-glaciaire, se répéta, établissant dans la basse vallée de l’Isère plusieursterrasses étagées, dont l’une est l’importanteterrasse deSaint-Marcel-lès-Valence, près deValence.
Le fond molassiquemiocène du nord de la plaine deValence fut recouvert par lesalluvions fluvio-glaciaires de l’Isère, dont les terrasses marquent aujourd’hui encore la forme duValentinois.
Confluence de l'Isère (à gauche) et duvieux Rhône (à droite) sur la commune deLa Roche-de-Glun. De l'autre côté du Rhône se trouve leVivarais.
Jusqu'en 1965, l'Isère conflue avec leRhône au niveau deBourg-lès-Valence[10]. La construction de l'aménagement en dérivation de Bourg-lès-Valence par laCompagnie Nationale du Rhône entre 1965 et 1968 a transformé le site. La confluence se situe désormais 2 km en amont, au niveau dePont-de-l'Isère. L'Isère rejoint le canal de dérivation du Rhône, puis elle rejoint le "vieux Rhône" court-circuité en aval du barrage deLa Roche-de-Glun[11].
La longueur de son cours d'eau est de 286 km[1] et son bassin versant est de 11 800 km2.
Le torrent à quelques kilomètres de sa source en amont deVal-d'Isère.L'Isère endiguée dans lacombe de Savoie.
Le profil de l'Isère comprend plusieurs zones[12],[13].
Des sources jusqu'àSainte-Foy-Tarentaise (excepté les sources où la pente est autour de 250 pour mille)[14] la pente moyenne de l'Isère est de 51 pour mille, dans une vallée plus ou moins encaissée (forêts, gorges et, plus haut, prairies).
Jusqu'àMoûtiers la pente de l'Isère est de 11,8 pour mille.
Avant la confluence avec l'Arly elle n'est plus qu'à 5,3 pour mille.
La pente n'est plus que de 1,36 pour mille jusqu'à Grenoble.
Sur l'Isère, le principalbarrage hydroélectrique se trouve àTignes enSavoie (voir son indication sur le profil en long). Il forme le lac artificiel duChevril. Sa construction, au début des années 1950, fut l'objet de drames humains et de résistances[15], le village originel de Tignes ayant été noyé lors de la mise en eau en 1952.
Le débit de l'Isère a été observé sur une période de 50 ans (1956-2005), àBeaumont-Monteux, localité du département de laDrôme, située à peu de distance de son confluent avec le Rhône[2]. Lemodule de la rivière à Beaumont-Monteux est de 333 m3/s.
Lalame d'eau écoulée dans le bassin de l'Isère est de 892 millimètres annuellement, ce qui est élevé, très supérieur à la moyenne d'ensemble de la France, mais également nettement supérieur à celle de l'ensemble du bassin versant du Rhône (670 millimètres à Valence pour une superficie de bassin de 66 450 km2). Ledébit spécifique (ou Qsp) se monte à28,2 litres par seconde et par kilomètre carré de bassin.