Movatterモバイル変換


[0]ホーム

URL:


Aller au contenu
Wikipédial'encyclopédie libre
Rechercher

Irrigation gravitaire

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.

L’irrigation gravitaire est un mode d'irrigation ancestral qui repose sur l'utilisation de la pente naturelle du terrain pour distribuer l'eau par simple gravité, sans recours à des systèmes de pompage mécanique. Elle repose sur un maillage de canaux, principalement à ciel ouvert, creusés dans le sol et parfois suspendus (passage de falaises), permettant à l’eau d’arroser une superficie souhaitée et répondre aux différents besoins des utilisateurs du réseau. Lescanaux d'irrigation (biefs) ont leur prise dans descours d'eau ou des retenues naturelles[1].

Principes de l'irrigation gravitaire

[modifier |modifier le code]

L'irrigation gravitaire fonctionne selon plusieurs principes fondamentaux[2] :

  • L'utilisation de la topographie : l'eau s'écoule naturellement des points les plus élevés vers les parcelles agricoles situées en aval.
  • La répartition par inondation ou par submersion : les parcelles sont irriguées en les inondant temporairement ou en maintenant un niveau d’eau adéquat selon les cultures.
  • Lescanaux d’irrigation : l’eau est acheminée via un réseau de canaux primaires, secondaires et tertiaires, contrôlés par des dispositifs de régulation comme lesmartelières ou lesvannes.
  • L'efficacité hydraulique : un entretien régulier des infrastructures garantit une distribution homogène de l'eau et limite les pertes par infiltration excessive ou évaporation. L'irrigation gravitaire est plus gourmande en eau, mais une partie est restitué à la nappe phréatique.

Gestion par les ASA et ASL

[modifier |modifier le code]

En France, la gestion de l'irrigation gravitaire est souvent assurée par des Associations syndicales autorisées (ASA) et des Associations syndicales libres (ASL). Ces structures, regroupant les propriétaires fonciers bénéficiaires, ont pour rôle d’entretenir et de gérer les infrastructures hydrauliques nécessaires à la distribution de l’eau.

Les ASA[3] sont des organismes de droit public dotés d’un statut juridique leur permettant de percevoir des redevances et d’imposer des règlements aux usagers. Elles sont soumises au contrôle administratif de l’État[4].

Les ASL, quant à elles, sont des structures privées régies par le code rural et de la pêche maritime. Elles fonctionnent sur la base du volontariat et de la coopération entre les propriétaires concernés[5].

Irrigation gravitaire en France

[modifier |modifier le code]

En France, l’irrigation traditionnelle s’est développée depuis leMoyen Âge, principalement dans les territoires montagneux des régions méditerranéennes mais aussi en plaine : VIe siècle pour le nord des Cévennes et la Lozère, VIIIe siècle pour lesPyrénées-Orientales, XIIe siècle pour les Alpes-de-Haute Provence et le Vaucluse, XIIIe siècle pour les Hautes-Alpes et les Bouches-du-Rhône, XVe siècle pour lesAlpes-Maritimes. En Ardèche, les premières traces de canaux remonteraient à cette période et les Hautes-Pyrénées voient apparaître les premières traces de l’irrigation au XVIe siècle. En Corse, la construction du réseau d’irrigation est proche de celle d'appartition de certains villages de moyenne montagne.

L'Isère, la Savoie, la Drôme, le Gard, l'Hérault et l'Aveyron sont les autres départements concernés[6].

L’irrigation gravitaire dans la plaine de la Crau

[modifier |modifier le code]
Irrigation gravitaire d'une prairie de Foin de Crau[7]

Un exemple remarquable d'irrigation gravitaire est celui de laplaine de la Crau, située dans le département desBouches-du-Rhône. Cette région utilise un réseau historique de canaux pour l'irrigation des prairies, permettant la production dufoin de Crau, un produit bénéficiant d'uneAppellation d'Origine Protégée (AOP).

L'eau provient principalement de laDurance, est acheminée par lecanal de Craponne construit auXVIe siècle, et distribuée via un réseau dense de canaux et martelières gérés par des ASA locales. Ce système favorise également la recharge des nappes phréatiques, jouant un rôle essentiel dans l’équilibre hydrologique de la région.

En partie artificielle, la recharge de lanappe phréatique de la Crau est intimement liée à la culture locale du foin de Crau. Véritable chance pour la Crau, cette nappe qui alimente en eau potable près de 300 000 habitants répond aussi aux besoins en eau de l’agriculture et de l’industrie et des milieux naturels remarquables[8].

Irrigation gravitaire en Suisse

[modifier |modifier le code]

Les canaux d'irrigation se trouvent principalement dans lacanton du Valais où plus de 600bisses ont été dénombrés[9].

Inscription au patrimoine culturel immatériel

[modifier |modifier le code]

Une demande est formulée en 2022, auprès de l'UNESCO, par l’Autriche en collaboration avec l’Allemagne, la Belgique, l’Italie, le Luxembourg, les Pays-Bas et la Suisse, visant à faire reconnaitre l'irrigation gravitaire comme unsavoir-faire traditionnel de grande importance. En 2023, la pratique est inscrite à l’Inventaire dupatrimoine culturel immatériel de l'Humanité[10],[11], mettant en valeur son rôle historique, écologique et économique.

Cette reconnaissance vise à promouvoir la préservation et la transmission des techniques d’irrigation gravitaire, tout en sensibilisant aux enjeux environnementaux et à l’adaptation aux changements climatiques.

Enjeux et perspectives

[modifier |modifier le code]

Bien que l'irrigation gravitaire soit un système éprouvé et durable, elle fait face à plusieurs défis :

  • L’adaptation au changement climatique : la disponibilité de la ressource en eau devient plus incertaine, nécessitant une gestion optimisée.
  • L’entretien des infrastructures : la modernisation et la préservation des canaux et dispositifs hydrauliques exigent des investissements réguliers.
  • Les conflits d’usage : la répartition de l’eau entre les différents secteurs (agriculture, industrie, environnement) nécessite une coordination accrue entre les acteurs locaux.

Face à ces défis, des solutions innovantes, comme la télémétrie et l’automatisation des réseaux d’irrigation, commencent à être mises en œuvre pour améliorer la gestion et l’efficience de l’irrigation gravitaire.

Notes et références

[modifier |modifier le code]
  1. « Irrigation agricole : comment choisir la bonne technique ? », surwww.isagri.fr(consulté le)
  2. « L’eau dans la Crau : un système résilient - Bleu Tomate le mag », surwww.bleu-tomate.fr,(consulté le)
  3. « ASA Arrosants de Grans »(consulté le)
  4. « Accueil | ASA de France », surasadefrance.fr(consulté le)
  5. « Association Syndicale Libre », surSIDESA(consulté le)
  6. file:///C:/Users/ginet/Downloads/L'irrigation%20traditionnelle%20gravitaire%20par%20canaux.pdf
  7. « irrigation gravitaire »
  8. « La nappe », surSYMCRAU(consulté le)
  9. « REPORTAGE - Suisse : balade vertigineuse sur les Bisses du Valais », surTF1 INFO,(consulté le)
  10. Francesca Cominelli, Aurélie Condevaux, Clara Ducroz, « L'irrigation traditionnelle gravitaire par canaux en France »[PDF], surMinistère de la Culture,(consulté le)
  11. « Unesco | L’irrigation traditionnelle, une pratique agricole ancestrale désormais inscrite au patrimoine immatériel de l’humanité | Portail Réussir », surwww.reussir.fr,(consulté le)
Ce document provient de « https://fr.wikipedia.org/w/index.php?title=Irrigation_gravitaire&oldid=230727102 ».
Catégorie :
Catégories cachées :

[8]ページ先頭

©2009-2025 Movatter.jp