| Député de la Douma d'État de l'Empire russe | |
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| Député de l'Assemblée constituante russe de 1918 |
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| Nom dans la langue maternelle | |
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| Père | Guiorgui Tsereteli(en) |
| Mère | Olympiada Tsereteli(d) |
| Fratrie | Elene Tsereteli(d) |
| Parti politique |
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Irakli Tsérétéli[Note 1](engéorgien : ირაკლი წერეთელი), né le àKoutaïssi enGéorgie (à l'époque dans l'Empire russe) et mort le[1], est un homme politique russe, transcaucasien, et géorgien, membre duParti ouvrier social-démocrate de tendancemenchévique,exilé en France, puis auxÉtats-Unis, à la suite de l'invasion de son pays par l'Armée rouge.
Il fut ministre duGouvernement provisoire russe dePetrograd, ministre de laRépublique démocratique de Géorgie et vice-président de la délégation géorgienne à laConférence de la paix de Paris.
Après ses études au lycée deTiflis, il étudie le droit à l'Université de Moscou de 1900 à 1902. Pris dans une manifestation estudiantine, il est déporté une première fois en Sibérie.
Après son retour, il se rapproche duParti ouvrier social-démocrate de Russie et rejoint en 1903 la tendancemenchevique dont il devient l'un des leaders : il assure l'éditorial du journalKvali.
Pour échapper à une nouvelle déportation, il s'exile enAllemagne et en revient lors de laRévolution russe de 1905.
En, il est élu député social-démocrate à laIIeDouma d'État de l'Empire russe accordée par l'empereurNicolasII, mais bientôt dissoute : il s'y est affirmé comme l'un des chefs de l'opposition et est condamné à la déportation en Sibérie, pour la seconde fois.
Larévolution de Février 1917, le surprend àIrkoutsk, où il est élu président du soviet local, avant de rejoindrePetrograd.
Aux côtés deNicolas Tcheidze[2], il œuvre au sein du Comité exécutif duSoviet de Petrograd (qui deviendra le Soviet des soviets de toutes les Russies) afin de soutenir le Gouvernement provisoire et de contenir la pressionbolchévique. Le, il participe à l'accueil deLénine, lui enjoignant dans son discours de respecter la légalité.
De, il est ministre des Postes et Télégraphes duGouvernement provisoire dans la coalition chapeautée par le princeGueorgui Lvov. Le 4 juillet, à la suite de la démission de Lvov, il est nommé ministre de l'Intérieur[3] par le nouveau chef du gouvernementAlexander Kerensky. Mais il ne participe pas à la coalition formée par Kerensky le 25 avril.
En, après l’arrivée au pouvoir desbolcheviks,Lénine ordonne de l’arrêter : il prononce néanmoins un discours devant le Soviet dénonçant l'ajournement de la première réunion de l'Assemblée constituante russe (élue démocratiquement en, à majorité défavorable aux bolcheviks et qui ne sera jamais réunie) : il réussit à s'échapper grâce à de multiples complicités.
En, de retour àTiflis, l'honneur lui revient de tenir le discours de retrait de laGéorgie de laRépublique démocratique fédérative de Transcaucasie devant les représentants arméniens, azerbaïdjanais et géorgiens de l'Assemblée parlementaire provisoire transcaucasienne, diteSejm transcaucasienne.
En, il est nommé vice-président de la délégation géorgienne à la Conférence de la Paix de Paris, aux côtés deNicolas Tcheidze, et traite à ce titre avec les représentants deGeorges Clemenceau,David Lloyd George,Vittorio Orlando etWoodrow Wilson.
En, il est nommé ministre plénipotentiaire du3e gouvernement homogène social-démocrate de laRépublique démocratique de Géorgie.
En, devant l'invasion militaire du territoire géorgien par laRussie soviétique, il se réfugie à Constantinople, puis enFrance, avec la quasi-totalité des dirigeants politiques de son pays.
En 1924, avecNicolas Tcheidze, d'autres anciens ministres (comme Noé Tsintsadzé) et anciens députés (comme David Charachidzé), il déconseille l'organisation à distance d'une insurrection nationale en Géorgie, estimant que la police politique soviétique (laTchéka) et les forces militaires soviétiques (l'Armée rouge) sont trop bien implantées : cette tendance politique -qui se nomme elle-mêmeOppozitsia- est mise en minorité au sein duParti ouvrier social-démocrate géorgien en exil. L'insurrection est déclenchée en août : elle se solde par un échec, entre 7 000 et 10 000 exécutions sommaires, des dizaines de milliers de déportés et l'éradication duParti ouvrier social-démocrate géorgien en Géorgie.
Il restera membre du bureau exécutif de laIIe internationale socialiste jusqu'en 1939.
En 1948, en pleineguerre froide, il décide de partir pour les États-Unis, où une université américaine lui propose de mener des travaux historiques. Il y meurt en 1959, mais selon ses dernières volontés, ses cendres sont inhumées aucarré géorgien du cimetière de Leuville-sur-Orge, en France[4].

Né dans une famille aristocratique pour laquelle le savoir était la première valeur, orateur hors pair, Irakli Tsérétéli fut souvent désigné pour formuler les discours les plus difficiles à laDouma russe au titre de l'opposition, auSoviet de Petrograd lors de l'accueil de Lénine (dont il était craint), à laSejm transcaucasienne lors du retrait de la Géorgie, à laIIe internationale socialiste pour défendre les positions d'une Géorgie hors territoire : sa maîtrise de la langue russe et sa rhétorique ont marqué les observateurs étrangers de cette époque (diplomates, journalistes et hommes politiques). Paul Maslov, un socialiste russe théoricien de la question agraire le qualifie ainsi en :"Irakli Tsérétéli est comme toujours intervenu aujourd'hui avec beaucoup de succès. C'est la personnalité la plus brillante de la Russie contemporaine"[5].
Qualifié par certains de « socialiste de droite » (s'opposant résolument aux thèses bolchéviques de dictature du prolétariat depuis 1903, prenant parti pour la poursuite de la guerre contre l'Empire allemand en et n'hésitant pas à participer au gouvernement provisoire russe aux côtés de libéraux et de progressistes -qui plus est au poste de ministre de l'Intérieur- en), qualifié par d'autres de "socialiste de gauche" (partisan du suffrage universel étendu aux étrangers résidant sur le territoire, internationaliste -s'opposant aux nationalismes et appelant à l'organisation de la communauté internationale-, opposant à la Russie tsariste, mais ne confondant pas cette opposition avec une opposition à la Russie, persuadé que la démocratie ne progresserait en Géorgie que si elle progressait dans les pays voisins -petits et grands- et défavorable à toute exploitation d'intérêt commun avec le national-socialisme allemand), Irakli Tsérétéli resta de 1918 à 1959 minoritaire au sein duParti ouvrier social-démocrate géorgien - notamment aux côtés deNicolas Tchkhéidzé jusqu'en 1926 -, même s'il accepta certaines fonctions officielles.
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