Iouri Mandelstam est né à Moscou le25 septembre 1908 (dans le calendrier grégorien)[1]. Son père, Vladimir Arnoldovitch (Wilhelm Aronovitch) Mandelstam (1867,Moguilev - 1960, Paris), citoyen d'honneur de l'Empire russe, est secrétaire du conseil d'administration d'une banque. Sa mère, Sofia Grigorovna Stilman (1885 -?), est originaire deKiev.
Il émigre avec ses parents dans les années 1920. Son père travaille alors comme comptable. Il fait ses études au lycée russe de Paris, puis à la faculté des lettres de la Sorbonne (1929). Il entre alors dans les associations poétiques Cercle («Круг») et Croisement («Перекрёсток»). Il publié également dans la presse parisienne des vers et des articles de critique littéraire, dont une partie en français. À partir de 1939, après la mort deVladislav Khodassevitch, il dirige la rubrique critique du journal Renaissance(ru).
Il épouse en 1935 la fille du compositeurIgor Stravinsky, Ludmila Igorevna Stravinskaïa (1908-1938), à laquelle il a été présenté parGueorgui Adamovitch[a]. Ludmila Mandelstam meurt detuberculose le. Restée orpheline après la déportation de son père, leur fille Catherine (Kitty) Mandelstam (1937-2002) a grandi dans la famille de son oncle,Théodore Strawinsky, àGenève[2].
Arrêté àParis commejuif le, interné au camp deDrancy en, il est transféré par le convoi no. 58, en date du 31 juillet 1943, dans un camp nazi d'Auschwitz en Pologne occupée où il meurt le 8 octobre 1943. Plus exactement àJaworzno, une annexe d'Auschwitz[3].
Il publie de son vivant un recueil d'articles critiques «Chercheurs» («Искатели») àShanghai en 1938, et les recueils de poèmesl'Île («Остров»; 1930),Fidélité («Верность», 1932),La troisième heure (Третий час», 1935). Le recueil Années («Годы», 1950), qu'il a lui-même compilé, paraît à titre posthume. Ses œuvres poétiques complètes paraissent en 1990 àla Haye. Wolfgang Kasack porte l'appréciation suivante sur son œuvre[4] :
« La poésie de Mandelstam s'apparente aux vers de Khodassevitch, et se rattache à laNote parisienne. Elle continue la tradition classique de l'acméisme. »
La sœur du poèteTatiana Stilman (1904,Kiev - 1984, Paris), née Mandelstam, dans le mariage, Mandelstam-Gatinskaïa, Stilman étant un pseudonyme tiré du nom de jeune fille de sa mère, a été membre du conseil d'administration et peu de temps secrétaire de l'Union de Paris de jeunes poètes et écrivains. Elle a fait publier dansCroisement, dans les recueils de l'Union des jeunes poètes et écrivains ; un de ses poèmes est dans l'anthologieAncre («Якорь»; 1936).
↑Грезин И. И. (I. I. Gresine),Алфавитный список русских захоронений на кладбище в Сент-Женевьев-де-Буа, Moscou, ООО «Старая Басманная»,(ISBN978-5-904043-16-2).